Une affaire de famille - Les princes-marchands, T01 de Charles Stross
L'Anneau-Monde - L'anneau-Monde, T01 de Larry Niven
Récit
À deux cent ans, Louis Wu a conservé un corps de jeune homme et une âme d'explorateur. Aussi, quand le Marionnettiste lui propose de l'accompagner au-delà de l'espace connu, il se laisse tenter. Feront également partie de l'expédition: Teela Brown, une jeune humaine, et un Kzin. Fine équipe ! Le Marionnettiste, poltron mais intelligent, avec ses deux têtes et ses trois pattes, le Kzin féroce et effrayant, avec sa fourrure, ses dents et ses griffes acérées... Et Teela, une jeune fille follette mais douée d'une chance insolente. Destination ? L'Anneau-Monde, une planète située aux confins de l'hyperespace. Une planète entourée d'un mur d'un million six cent mille kilomètres de large, de quinze cents kilomètres de haut... Quelles créatures peuplent l'Anneau-Monde? Quel accueil vont-elles réserver à nos explorateurs ?Impression
Début d'un cycle mythique de la science-fiction, voici l'anneau-monde, qui est une source d'inspiration de beaucoup d'auteur de SF actuel.Il était nécessaire que je me plonge dans ce livre ^^.
Ce livre datant des années 70, nous fait vivre une exploration spatiale qui a donné beaucoup de petits dans le space-opera ou planet-opera qui a suivi.
Malgré cela, je n'ai pas trouvé que cette expédition avait vraiment vieilli. Et du coup, c'est vraiment avec plaisir qu'on se laisse aller à découvrir cet anneau-monde, ça conception et ses problématiques.
Pour cette mission, se constitue une jolie équipée, qui aura de quoi réjouir les moments de solitudes pendant le voyage :
1) Louis Wu : humain, un peu le sage de l'équipe, le diplomate explorateur ;
2) Le marionnettiste : extraterrestre dont la principale caractéristique est d'avoir peur. Ils ont donc un mode de fonctionnement où le danger doit être au maximum écarté.
3) Le Kzin : une espèce de félin massif intelligent. Espèce belliqueuse.
4) Teela Brown : jeune humaine de 20 ans... dont on découvre au fil de l'aventure ses capacités.
Ce roman est constitué grosso-modo en 2 parties :
Une première qui consiste en la réunion de l'équipe, la découverte des motivations de chacun ainsi qu'un point sur la géopolitique entre les différences espèces de cet univers.
C'est une partie avec de l'humour et qui permet de situer l'univers. Certains pourront la trouver un peu longue, car sans réelle action, moi je trouve que ça pose le décor tranquillement. D'ailleurs tranquille est un terme qu'on pourrait attribuer à quasiment toutes les parties de l’œuvre, même dans les parties mouvementées
La seconde partie est l'expédition en elle-même et l'exploration de l'anneau-monde, véritable cœur du livre.
On y découvre notamment tous les concepts de l'anneau monde ainsi que les conséquences de ce genre d’immensité.
Au final, un bon bouquin de SF type hard-sciences mais pas trop exigeant.
La quête est classique (normal ^^) et n'a pas spécialement vieilli.
Je n'ai pas spécialement accroché au style d'écriture que j'ai trouvé un peu trop simpliste, et les rebondissements sont tous assez prévisibles. Toutefois, même si du coup ça n'en fait pas un coup de cœur, ça ne nuit pas outre mesure à la découverte d'un monde nouveau et à part.
Note
Un 15/20 pour ce livre. Une exploration dans les classiques de la SF qui n'a vraiment pas vieilli. Au final, un classique très agréable à découvrir.Avis sur le second tome
Série : L'Anneau-Monde
- L'Anneau-Monde (chroniqué)
- Les ingénieurs de l'Anneau-Monde (chroniqué)
- Le trône de l'Anneau-Monde (non lu)
- Les enfants de l'Anneau-Monde (non lu)
Asutra ! - Les chroniques de Durdane, T03 de Jack Vance
Récit
Loin vers le sud, au-delà des zones marécageuses et des terres connues du peuple de Shant, il y avait Caraz, le continent sauvage peuplé d'exilés, de nomades et de marchands d'esclaves. Ce furent de ces solitudes méridionales que commencèrent à se répandre vers le nord les rumeurs annonçant le retour des Roguskhoïs. On racontait que des avions mystérieux atterrissaient la nuit pour faire le plein d'esclaves et que d'autres se livraient en plein ciel à des duels sans merci. Etzwane ne s'était pas trompé. Ces rumeurs cachaient la présence redoutable des Asutras, combinant la force surhumaine d'une race avec l'intelligence cosmique de l'autre. Si l'on ne parvenait pas à leur barrer rapidement la route, Durdane ne serait bientôt plus que le terrain de chasse des marchands d'esclaves.Impression
Dernier tome des chroniques de Durdane, voici une partie, qui, encore une fois, est très différente des deux premières.Après la découverte du Shant, le changement de gouvernement et la guerre, cette troisième partie nous exile sous les hospices des terres barbares.
Le véritable ennemi du Shant étant désormais connu, Etzwane va nous emmener à la découverte des terres barbares du Caraz afin d'en apprendre plus sur les Asutra qui sont à l'origine de l'invasion Roguskhoï.
On retrouve de nouveau le goût de la découverte à travers la visite de nouveaux paysages, de nouvelles contrées et façons de vivre.
On retrouve aussi la simplicité d'écriture qui donne un ton si léger et agréable à l'histoire.
Un des points que j'ai particulièrement aimé est le cynisme des terriens et l'impact qu'il peut avoir. Je ne peux en dire plus pour ne pas gâcher l'histoire, mais j'ai trouvé leur implication (déjà présente dans les 2 premiers tomes, mais qui s'exalte dans celui-ci) à la fois réaliste et amorale à souhait.
Tout cela venant égayer une histoire où des vaisseaux extra-terrestres entrent en scène... et où la subtilité s'invite dans la trame de l'histoire. Le tout permettant de compléter les réflexions que l'on a engagées dans les précédentes parties de ces chroniques.
On se trouve un petit ton en dessous de ce qui a été fait dans la première partie, la subtilité remplaçant la magnifique simplicité et tonalité du début des chroniques, mais cette partie clôture magnifiquement bien ce cycle, répondant aux questions qui ont parsemé l'ensemble de l’œuvre.
Un final qui a par ailleurs le mérite à la fois de me décevoir (un peu) sur la façon dont il est réalisé mais aussi de me réjouir dans la dérision et l’aplomb avec lequel il tombe.
Note
Un 16/20 pour ce livre. Un final qui réussit à clôturer magistralement ce cycle, tout en réussissant à se renouveler en proposant une nouvelle dimension aux événements. Un ton en dessous du premier tome, mais bien au-dessus du second.À lire bien évidemment.
Synthèse sur l'ensemble
Il existe une version intégrale des chroniques. En se basant sur mes critiques du tome 1 et tome 2 en plus de celle-ci, on ne peut conclure qu'à un excellent cycle (16/20), qui réussit à travers une simplicité d'écriture à créer un monde, à poser un background et à en tirer une histoire cohérente et intéressante, qui bien que simple, réussit à fournir matière à pas mal de thèmes de réflexion.
Un auteur à découvrir, une série à lire sera ma conclusion finale.
Série : Les chroniques de Durdane
- L'homme sans visage (chroniqué)
- Les paladins de la liberté (chroniqué)
- Asutra ! (chroniqué)
Les paladins de la liberté - Les chroniques de Durdane, T02 de Jack Vance
Récit
L'Homme sans visage est prisonnier dans son propre palais. Le pouvoir absolu qu'il exerce sur le peuple de Durdane est désormais aux mains du jeune Gastel Etzwane, dont la soif de vengeance contre les terribles Roguskhoï,qui avaient enlevé et tué sa mère et sa sœur, ne pourrait être étanchée que par une mer de sang. Pour les détruire, Etzwane devait réaliser l'unité perdue du monde de Durdane. Pour pouvoir combattre, les gens de Durdane devaient d'abord redevenir les maîtres de leur propre existence. C'est alors seulement qu'Etzwane pourrait recruter un corps d'élite parmi les habitants de Durdane enfin libérés, les Paladins de la Liberté, et qu'il pourrait les lancer contre les Roguskhdi dans une lutte à mort.Impression
Suite du premier tome des chroniques de Durdane, voici la seconde partie qui se présente.Dans cette suite, on retrouve Gastek Etzwane qui a su prendre le pouvoir et qui est désormais le successeur de l'ancien homme sans visage. Il doit donc maintenant assumer le rôle de dirigeant du Shant et les problèmes qui vont avec.
Dans cette partie, nous suivons comment Etzwane va modifier le Shant pour faire face à la menace des Roguskhdi qui semblent vouloir exterminer le peuple du Shant.
Nous suivrons donc Etzwane dans les différentes réformes et modifications de sa société afin à la fois de relever le défi inédit que représente la guerre pour le Shant (qui connaît la paix depuis environ 2000 ans grâce à l'homme sans visage), ainsi que de réparer les injustices qui l'ont fait se révolter.
Le point fort de cette partie est vraiment le suivi de cette évolution, la mise en place d'une autre forme de société avec ses avantages, mais aussi ses contraintes... et les éventuelles nouvelles injustices qu'elles génèrent.
Une véritable étude de l'impact d'un changement dans une société.
Par contre, on perd l'aspect découverte du monde (puisqu'il est désormais globalement connu) et on entre dans une partie politique, que j'ai trouvé personnellement trop simpliste.
La simplicité va toujours de paire avec le style d'écriture, mais ici, même si des écueils se montent sur le chemin désiré par Etzwane, je me suis plusieurs fois dit que quand même, ça se passe super bien pour un putch. On a vraiment l'impression de se retrouver dans une étude de cas où l'on ne fait varier que certains paramètres maîtrisés.
De même, cette partie parlant de la guerre contre les Roguskhdi, l'histoire est somme toute beaucoup plus linéaire et convenue, ce qui limite les rebondissements auxquels on peut s'attendre.
On notera quand même le côté toujours enchanteur du style d'écriture très épuré de Jack Vance qui me plaît toujours autant.
Note
Un 14/20 pour ce livre. Une partie beaucoup plus convenue que la précédente alliée à la perte de la découverte du Shant explique que cette seconde partie m'ait beaucoup moins plu. Toutefois, le style d'écriture et la véritable étude sur ce qu'est l'aboutissement d'un putsch lui donne un intérêt certain. De part la qualité du tome 1 et la poursuite de l'histoire, je recommande de continuer ce cycle... Et de poursuivre avec le tome 3 pour clôturer cette superbe saga.Série : Les chroniques de Durdane
- L'homme sans visage (chroniqué)
- Les paladins de la liberté (chroniqué)
- Asutra ! (chroniqué)
L'homme sans visage - Les chroniques de Durdane, T01 de Jack Vance
Récit
Les hommes ont oublié la planète Durdane. Pour eux, elle n'est plus qu'un mythe. Seuls les membres de l'Institut d'Histoire la visitent encore.Dans le pays de Shant, tous les adultes ont le cou pris dans un « tore » qui peut exploser au signal de l'Homme sans visage. Nul ne l'a vu, nul ne sait qui est, et pourtant chacun sait qu'il existe. Il rend « justice », assez rarement d'ailleurs, et son nom seul sème l'épouvante.
Tout jeune, Gastel Etzwane a choisi de devenir musicien errant, comme son père. Il a quitté son canton malgré l'interdit. Suprême sacrilège, il a refusé de porter le tore. Il a mérité trois fois la mort. Il veut devenir maître de son propre destin.
Impression
Je m’aperçois qu'il s'agit ici du premier livre de Jack Vance que je chronique. Et bien sachez que pour le prix d'un, vous en aurez 3, car je me suis fais l'ensemble des chroniques de Durdane d'un coup.L'écriture de Jack Vance est à chaque fois pour moi une source d'étonnement. Sous une écriture simple et très accessible, Jack Vance arrive à faire vivre son univers, à le faire vraiment se révéler, à le sublimer en ne laissant aucun artifice qui ne serve pas directement à l'ambiance.
De plus la simplicité de son écriture s'allie très bien avec les mondes qu'il dépeint. Sensation que j'ai à chaque fois retrouvé dans les écrits que j'ai découvert de lui.
Le monde de Durdane est un monde qui se découvre principalement par la couleur. Imaginez que l'ensemble de nos façons de vivre, de nos tons oraux soit dans ce monde exprimé par les couleurs que portent les habitants du Shant, une région de Durdane, planète où se place l'histoire.
Une véritable symphonie toute en subtilité va donc apparaître basée sur la description visuelle, où les couleurs y ont un véritable langage.
Je dirai que rien que pour découvrir ce monde étrange, cela vaut le coup.
Dans ce premier tome, nous suivons le jeune Gastel Etzwane qui rêvant de liberté va se lancer dans la quête de l'homme sans visage. Ce dernier en effet fait régner la justice dans le Shant, et Gastel souhaite le rencontrer pour exposer son cas et ainsi acquérir la liberté pour lui et sa mère.
Mais difficile à trouver est l'homme qui n'a pas de visage et de multiples noms. Ou bien est-il une chimère ? Et comment un jeune enfant compte-t-il combattre l'ensemble des règles qui forment sa société ?
Ce tome nous lance donc dans la quête d'un homme inconnu de tous, et nous permettra ainsi de découvrir la région du Shant ainsi que les coutumes de son peuple, tout en poussant la réflexion sur le rôle des traditions et comment celles-ci s'appliquent aux gens.
Note
Un 17/20 pour ce livre. Un plongeon grandiose qui prend une saveur (teinte ?) qui se rapproche assez de mes impressions à la lecture du cycle de Tschaï.Un univers fascinant à découvrir, porté par un style d'écriture épuré qui permet de faire ressortir la force de ce nouveau monde... Un vrai plaisir que je recommande.
Les critiques du tome 2 et du tome 3 suivent pour ceux qui veulent découvrir le reste de l’œuvre.
Série : Les chroniques de Durdane
- L'homme sans visage (chroniqué)
- Les paladins de la liberté (chroniqué)
- Asutra ! (chroniqué)
L'ombre de la liberté - Honor Harrington : Saganami, tome 3 / David Weber
Récit
Il fait rarement bon vivre dans les systèmes stellaires des Marges de la
Ligue solarienne ; l’influence du gouvernement central s’y éteint au
profit de la Sécurité aux frontières, où règnent souvent l’arrivisme et
la corruption. Des potentats locaux en ont profité pour établir des
régimes dictatoriaux et mettre en coupe réglée les mondes qu’ils
dominent.
Mais, ces mondes, un vent de révolte les balaye désormais. Une aubaine
pour l’Alignement mesan, l’ennemi dans l’ombre, qui souffle sur les
braises de la guerre entre Manticore et la Ligue.
Dans le vaste Quadrant de Talbot, à présent territoire de l’Empire
stellaire de Manticore, que l’amiral Michelle Henke et sa Dixième Force
ont charge de protéger, comment réagir au piège tendu par Mesa ?
L’ombre de la liberté fait suite à L’ennemi dans l’ombre dans un
ensemble de romans étroitement imbriqués avec la série principale
d'Honor Harrington.
Impression
Ce tome fait directement suite à l'ennemi dans l'ombre, et se passe en parallèle des événements de l'orage gronde, mais cette fois-ci côté de l'amas de Talbot.
Il se place dans la série annexe à la série principale et relate les actions se passant dans l'amas de Talbot.
On est dans ce tome en plein coeur de l'action. La lecture des tomes précédents de la série : L'ennemi dans l'ombre et de ceux de la série principale (En mission et l'orage gronde) est indispensable pour pouvoir suivre les rebonds militaro-politique entre l'Empire de Manticore et la ligue solarienne.
Car il est un point qui ne peut être oublié, c'est que distance et communication instantanée ne font pas bon ménage... Et l'auteur sait fort bien jouer de ce décalage entre ce qui s'est passé, et ce que les personnes savent à un endroit donnée de l'espace.
Un très bon opus qui relate les faits et gestes de l'amiral du Pic d'Or dans l'amas de Talbot, et ses pérégrination sur le fil du rasoir : entre justice et liberté, entre honneur et devoir... et les implications face au géant qu'est la Ligue.
Un livre qui bien que le suspens ne peut exister vis-à-vis de la trame principale de l'histoire, car le lecteur sait déjà ce qui arrive et l'ordre de réalisation de part la série principale, arrive à captiver et à rendre palpable cette angoisse et ce sentiment de dérapage incontrôlé vers... et bien justement à vous de le découvrir.
Avec en ennemi de moins en moins secret l'alignement messan qui trame toujours pour notre bon plaisir, et le plus grand malheur des manticoriens.
Cette série est par ailleurs un space-opéra militariste, avec option politique, mais s'appuie beaucoup sur des paradigmes scientifiques, qui une fois posés, sont respectés et font le sel des combats spatiaux. Rien de très complexe, mais il faut toutefois ne pas être rebuté par cet aspect dans cette série... Cela dit si vous en êtes à ce tome, je ne vous apprends rien. Mais comme il s'agit d'une de mes premières critiques dans ce monde, je vous avertie.
Note
Un 18/20 pour ce livre. Un très bon opus dans cette série annexe et qui arrive à garder le lecteur en halène, bien que celui sait déjà comment tout se termine de part la série principale.
L'ensemble de la série, et particulièrement la série principale d'Honor Harington est un vrai délice que je recommande chaudement, pourvu que le space-opéra militariste, avec des bases scientifiques ne fait pas peur.
Série : Cycle d'Honor Harrington
Série principale
|
La Couronne des esclaves
Saganami |
Autour d'Honor
Guide
|
Le Réveil des hommes blancs de Christian Léourier
Manhattan à l'envers de Peter F. Hamilton
L'honneur terni - Étoiles perdues T01 de Jack Campbell
Récit
L’autorité des Mondes syndiqués s’effondre lentement depuis la victoire de l’Alliance. Partout éclatent sécessions et guerres civiles. Que deviendront ces « étoiles perdues » ? Midway par exemple.À la tête de la rébellion, Gwen Iceni, la commandante en chef des forces spatiales, s’est alliée à Drakon, lui-même en charge des forces terrestres. Et tous deux n’ont d’expérience que celle de la dictature : défiance et trahison, intrigue et assassinat.
Leur entreprise commune est-elle vouée à l’échec? L’ombre de Black Jack plane sur le système, mais le gouvernement de Prime, la capitale syndic, dispose sûrement d’une flotte encore assez puissante pour rétablir sa loi. Et que se passerait-il si les intraitables Énigmas revenaient ? Il faut apprendre. Apprendre la confiance, apprendre l’humanité. Mais il reste peu de temps et le chemin est difficile pour ces chevaliers à l’honneur terni.
L’auteur de « La flotte perdue », la série de s.-f. militaire à succès que prolonge « Par-delà la frontière »,ouvre un troisième champ de romans imbriqués, celui des « Étoiles perdues ».
Impression
Ce livre est le début d'un "fork" dans l'univers de la Flotte perdue.Premier tome de cette série que je chronique, sachez qu'il s'agit d'une série de SF militaire sans grande prétention, mais qui se laisse lire et que je trouve très rafraîchissante par son côté "linéaire". Droit au but, sans trop de fioritures si on peut dire.
La série principale (La flotte perdue) relate le retour d'entre les morts de "Black Jack", et de comment il mène l'alliance à la victoire. La suite directe (Par-delà la frontière) décrit son périple parmi les étoiles dirigées par les Énigmas, l'espèce extra-terrestre qui cherche à ce que l'humanité s'anéantisse mutuellement.
Dans ce fork, on reprend l'histoire au moment où commence la suite (Par-delà la frontière). L’Alliance a gagné et Black Jack est envoyé chez les Énigmas. Mais cette fois-ci nous suivons ce qui passe dans le système de Midway, du côté des Mondes syndiqués et notamment l'histoire des personnes qui vont mener la rébellion sur cette planète.
On découvre donc ici "l'envers" du décors en quittant l'Alliance pour l'Empire (je caricature, mais à peine, la finesse n'étant pas le point important de cette série).
Cela donne un côté un peu nouveau, mais qui s'érode assez vite, tant la psychologie des personnages est coupée à la serpe.
Ce point (à savoir des personnages très caricaturaux, avec une psychologie assez peu fouillée pour la plupart des personnage) se dégageait déjà dans les premiers romans, et cela continue ici. La seule différence c'est que dans les romans "côté Alliance", on découvre la situation en même temps que Black Jack. On a un univers à découvrir, et de l'action.
Ici de l'action, on en a aussi, mais que je trouve moins bien amené (peut-être parce qu'on y délaisse les combats spatiaux).
Et le côté caricatural du mode de vie syndic fait plongé l'ensemble.
La série côté Alliance se laisse lire très facilement sans être une merveille du genre, mais a un côté "rafraîchissant". Pour cette partie sur les syndics, cela n'est plus vrai.
Pas une mauvaise lecture donc, mais sans aucune prétention, et qui ne vaut le détour que pour explorer l'ensemble de l'univers proposé par Jack Campbell.
Note
Un 11/20 pour ce livre. Le reste de la série oscille je dirai entre 14 et 16, mais cette partie là est bien moins intéressante. À ne lire que pour couvrir l'ensemble de l'univers, mais on peut très bien s'en passer, même si cette lecture n'est pas pour autant indigeste.Série : La flotte perdue
La flotte perdue
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Par-delà la frontière |
Étoiles perduesThe Genesis Fleet
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Janus de Alastair Reynolds
Trames - Cycle de la Culture, tome 08 / Iain M. Banks
Récit
Sursamen est un monde étrange. Gigantesque, creux, composé de coques
concentriques, il a été construit pour une raison inconnue par une
espèce disparue depuis des milliards d'années.
Il a été colonisé sur ses différents niveaux par des dizaines d'espèces dont les habitats
diffèrent du tout au tout, du gazeux au liquide. Des rats dans une
épave.
Les niveaux 8 et 9 sont occupés par deux peuples humains médiévaux
en guerre perpétuelle. Alors que le roi Hausk est en train de triompher,
il est assassiné par son bras droit.
Ses deux fils, Ferbin et Oramen, vont connaître des destins bien
différents. Ferbin, témoin du crime, va chercher l'aide de la Culture. Oramen, futur roi, va tenter d'échapper aux complots de l'assassin de
son père.
Quant à leur sœur, Anaplian, devenue un agent de Circonstances
Spéciales, elle a bien l'intention de venger le roi, son père.
Interlude
Trames est le premier roman du cycle de la Culture dont je fais la critique dans ce blog. Inutile de vous dire que c'est uniquement parce que j'ai lu les précédents auparavant.
Alors, avant de vous enfuir en voyant qu'il s'agit du huitième tome de la saga, sachez que l'ensemble des 9 romans qui la composent sont totalement indépendant. Chacun dévoile un pan, un morceau de cet univers complexe et magnifique au détour des histoires qui nous sont contées.
Alors pour commencer, qu'est-ce que la Culture ?
Et bien oui, commençons par poser le décor, s'agissant du premier tome de cette saga que je chronique.
La Culture est une civilisation d'humanoïdes et IA très avancée (environ 9000 ans d'existence) qui se complaît à se décrire comme étant anarchiste, tolérante et hédoniste.
Dans cette civilisation hautement égalitaire, les IA sont considérées comme des personnes à part entière. Humanoïdes et IA y vivent sans manquer de rien. Le niveau technologique de cette civilisation permettant de s'offrir à peu près tout ce que l'on peut espérer (de la vie éternelle au vaisseau spatial), l'essentiel est de savoir comment IA et humanoïdes vont dépenser leur temps (ce qui est un thème récurrent de la saga car lorsque l'on a tout, comment fait-on pour vivre ?).
Côté extra-terrestres, de nombreuses autres espèces existent, ont existé, et vont exister. Ce qu'il faut bien voir c'est que la Culture est une civilisation impliquée de haut niveau, mais elle n'est pas la seule (une parmi une dizaine dans ce coin là de la galaxie). D'autres civilisations tout autant évoluées (tant technologiquement que philosophiquement) existent. La Culture n'est donc ni seule, ni la plus "forte" (si ce terme peut vraiment convenir), ni la plus influente, ni la plus vieille, ni la plus jeune des civilisation. Elle est parmi tant d'autres.
Toutefois, la Culture a un trait de caractère assez particulier, qui est qu'elle aime fourrer son nez dans les affaires des autres sachant que l'objectif général est la paix et la justice. Et c'est ce qui permet d'avoir des histoires à raconter :-)
De manière générale, l'ensemble des livres tournent autour d'une petite composante de la Culture appelée Contact. Le rôle de cette dernière est d'entrer en contact avec des civilisations moins développée et d'essayer de s'assurer que ces dernières prennent "le bon chemin" de l'évolution... tout en limitant leur intervention. La morale des impliqués de haut niveau étant en effet de laisser les jeunes civilisations arriver là où elles le désirent (même si cela signifie guerres, massacres, etc. pour les espèces contactées). Contact est donc là pour donner des "petits coup de pouce" pour aider (c'est à dire, selon leur simulation, faire en sorte que ce chemin soit le plus court / propre possible). Parfois ça marche... parfois pas.
Parmi Contact, il y a une sous-section, appelée Circonstances Spéciales (CS pour les intimes) qui est la partie qui s'occupent de régler / orienter les choses quand la diplomatie et les informations seules ne suffisent plus. Bref, ce sont ceux qui se salissent les mains... de manière plus ou moins raffinée et avec plus ou moins de retenues / remords... toujours dans le but de défendre la vision d’équité, de justice et de paix de la Culture. Il s'agit donc de la partie de la Culture qui au nom de la Morale et la Justice... vont employer des moyens que justice et morale - justement - réprouvent.
C'est évidemment qu'une très courte description de ce qu'est la Culture, mais ça permet de planter le paysage. Si vous voulez plus de précisions, les commentaires sont à vous.
Après ce (long) interlude, attaquons-nous à cette histoire particulière.
Impression
Dans Trames, on découvre les mondes Gigognes. Imaginez d'immense sphères concentriques, maintenue entre elles par d'immenses tours, formant une très grosse planète comportant de nombreux niveaux, les niveaux étant parfois emplie de machineries.
L'espèce qui a créé ces mondes (les Involucrae) est éteinte mais en a créés plusieurs milliers tout autour de la galaxie. Le but ? De nombreuses conjectures, mais au final, ce secret a été emporté dans la tombe de leur constructeur. D'autant plus qu'une autre espèce (tout aussi éteinte), les Ilnes, ont tout fait pour détruire ces mondes.
Toujours est-il que ces mondes sont aujourd'hui utilisés comme des sortes de pépinières où des conditions de vies spécifiques sont produites à chaque niveau, chaque niveau abritant son lot d'espèces.
L'action se passe principalement à Sursamen, l'un de ces mondes gigognes.
Et là, le terme de trames prend tout son sens. Le fil conducteur est l'histoire vécue par les trois enfants (survivants) du roi d'un peuple humanoïde typé médiéval / steampunk (logé au 8ème niveau de Sursamen). Le roi est assassiné par son bras droit, départ de toute l'histoire :
- Anaplian (femme), qui a rejoint la Culture, et qui travaille pour CS lorsqu'elle apprend la mort de son père et de son frère.
- Ferbin (homme) : prétendument mort, a assisté à l'assassinat de son père, et va tenter de voyager dans Sursamen pour joindre sa soeur et venger la mort de son père.
- Oramen (homme) : dernier fils officiellement vivant du roi et ignorant le sort qu'à subi son père. L'assassin de son père n'est autre que le régent de ce dernier... jusqu'à ce qu'il atteigne sa majorité (qui n'est pas dans longtemps). Je vous laisse prendre les paris sur le temps que cela prendra avant que des facheux incidents commencent à poindre le bout de leur nez.
Au cours de ces périples, on rencontrera de nombreuses espèces, de niveaux technologiques divers, et on en apprendra plus sur les différentes interactions qu'elles ont entre elles.
Alors, bien qu'il s'agisse pas du meilleur tome de la série, cela reste pourtant un merveilleux voyage. Découverte d'un nouveau pan de l'univers de Iain M. Banks à travers les nombreuses espèces extraterrestres et leurs interactions. Ce qui manque, c'est peut être un peu de rythme, l'action étant diluée du fait de la découverte de ce monde Gigogne, des espèces extra-terrestres, des interactions qu'elles ont entre elles et de la différence de point de vue que peut apporter les niveaux technologiques.
C'est au final tout de même un très bon livre. Humour, cynisme, batailles, trahisons et philosophie... vous trouverez de tout ça dans cet opus... et l'avantage avec Iain M. Banks, c'est qu'on ne devine que rarement où tout cela nous mène.
Note
Un 18/20 pour cet opus (oui, oui, ce n'est pas le meilleur de la saga vous ai-je dit). Une invite au voyage entre civilisations, pour un partage de philosophie, de trahisons et autres manœuvres, du plus bas étage, au sommet. Un véritable plaisir même s'il n'est pas le meilleur de la série.
Série : Cycle de la Culture
- L'Homme des jeux (lu et non chroniqué)
- L'Essence de l'art (lu et non chroniqué)
- L'Usage des armes (lu et non chroniqué)
- Une forme de guerre (lu et non chroniqué)
- Excession (lu et non chroniqué)
- Le Sens du vent (lu et non chroniqué)
- Trames (chroniqué)
- Les Enfers virtuels (chroniqué)
- La Sonate hydrogène (chroniqué)
- Inversions (lu et non chroniqué) - roman hors cycle pouvant être lu à nimporte quel moment après L'homme des jeux
La voie des furies de David Weber
Récit
"Tu es en train de mourir, murmura la voix, et j’en ai appris davantage sur la mort que je n’aurais cru possible. Alors dis-moi… es-tu sérieuse ? Serais-tu réellement prête à tout donner pour te venger ? — Tout ! hoqueta Alicia. — Pèse bien le pour et le contre, petite. Je peux t’offrir ce que tu veux… mais le prix en sera… toi-même. Es-tu disposée à payer aussi cher ?"Ainsi le capitaine Alicia DeVries, du Cadre impérial, survit contre toute raison à la destruction de son monde natal et au massacre de sa famille au cours du raid de mystérieux pirates. Et elle ne vivra plus que pour la vengeance.
Mais qui l’a sauvée ?
Pour quelle rétribution ?
Dans la longue quête qui doit la mener aux têtes pensantes d’un gigantesque complot contre l’Empire, mise au ban de la Flotte, confrontée à des trafiquants de tout poil, Alicia découvrira ce qu’il en coûte d’emprunter la voie des Furies.
Impression
Il faut croire qu'en ce moment, la mythologie me rattrape même quand je ne l'attends pas.En effet, après le diptyque d'Ilium / Olympos de Dan Simmons, la voie des furies fait elle aussi apparaître un personnage mythologique qu'est la furie Tisiphone (la furie de la Vengeance).
Alors, évidemment, rien à voir avec ces précédents livres, si ce n'est que la présence de Tisiphone.
Ce livre débute au staccato des mitraillettes... et le rythme sera ainsi martelé tout le temps du livre. Peu de temps mort, alternance d'action, de politique et d'infiltration. On s'y accroche, et on n'en démord pas.
Ce livre commence par une attaque pirate "sans foi ni loi", comprendre que viols, exactions, et massacres sont de mises.
Seulement voilà, Alicia DeVries, une de nos trois héroïnes, va quasiment voir se faire massacrer sa famille. Manque de bol pour les pirates, elle appartient au Cadre impérial, sorte de forces spéciales de l'Empire allaités aux augmentations bio et cybernétiques.
Toutefois, malgré son entrainement, et vu qu'elle est prise au dépourvue, dérouillé les 25 pirates à elle toute seule, ça passe... mais en y laissant la vie au passage.
Et c'est là qu'intervient Tisiphone, demi-déesse de la Vengeance, qui attirée par la soif de vengeance (justement) de la mourante lui passe le deal de la faire survivre pour réaliser sa vengeance... au prix de son âme (ou quasiment).
On suivra donc la quête d'Alicia pour retrouver les responsables de ces actes barbares.
Et il s'avère que les pirates ne sont pas forcément ce qu'ils paraissent, entrainant cette quête de vengeance dans des situations de plus en plus explosives dans la mesure où la politique y va de sa petite pâte.
Pour les fans de David Weber et d'Honor Harrington, vous aimerez sans aucun problème.
SF militariste, règles d'engagement et possibilités techniques sont de mises, même si la technologie et l'univers ne sont pas ceux de celui d'Honor. Amis rétifs aux explications technologiques, abordez ce livre avec précautions. Pas d'explication nécessitant un bagage scientifique particulier, toutefois les conséquences des quelques principes présentés sont le cœur même des combats spatiaux... ce qui en fait un élément à comprendre pour bien appréhender la tournure du livre (comme c'est le cas dans l'univers d'Honor Harrington somme toute).
Ajoutez y une touche d'humour (principalement dans les échanges entre les différents habitants d'Alicia) et cela s'avale tout seul.
Au final, une très bonne lecture même si l'histoire se déroule de manière assez linéaire. Toutefois l'idée de base du roman est intéressante et bien exploitée.
Note
Un 17/20 pour ce livre qui nous accroche et ne nous relâche plus jusqu'à la fin. Du rythme, de l'humour, pas de longueur. Avec un petit bémol pour le scénario qui se déroule de manière assez linéaire.Toutefois on y croit et cela reste une très bonne lecture.
Olympos - Ilium T02 de Dan Simmons
Récit
Échappant au scénario d'Homère, Achille et Hector se sont alliés pour vaincre les dieux et assiéger leur forteresse martienne. Ils profitent de la porte ouverte dans l'espace par les Moravecs, qui leur apportent un sérieux appui. Mais la porte commence à se refermer...Sur Terre, les Voynix, qui ont longtemps été les serviteurs des Derniers Hommes, ont soudain entrepris de se révolter. Les Derniers Hommes, élevés dans la soie, vont devoir apprendre à se battre…
Impression
Oyez, oyez !Vous rappelez-vous de l'Iliade ? La guerre de Troie ? Cette guerre où Hélène est le tribut ? Ma précédente critique sur Ilium, premier tome de ce diptyque ?
Et bien nous retrouvons cet univers.
On se retrouve quelques mois après la fin d'Ilium (le roman, pas la ville). Héros grecs et moravec d'un côté, dieux de l'Olympe (et d'ailleurs) de l'autre. Le tout est sur un point d'équilibre dans cette guerre contre les dieux.
Véritable suite indissociable du premier tome, ce dernier nous conte la guerre des dieux, et le rôle que jouent les différents protagonistes que nous avions rencontrés. Moravecs, humains à l'ancienne, post-humains, troyens et achéens, tous ont leur rôle à jouer pour lutter contre ces dieux.
Mais comment défier les dieux et faire autre chose que mourir avec honneur ?
Suite du précédent tome, vous y retrouverez le même style : combats épiques, humour corrosif, mélange de cultures (l'Iliade évidemment, mais aussi du Shakespeare et du Proust) dont l'auteur a su lié les différents intervenants par l'intervention des sciences (fictives ^^).
Si vous avez aimé Ilium, la lecture d'Olympos est indispensable pour connaître la fin de tout cela. Le rythme y est le même, et de nombreux mystères y sont résolus.
Ma seule déception ? La fin. Je la trouve beaucoup trop convenu, et j'ai du mal à comprendre comment les égos de certains protagonistes peuvent s'accorder avec la fin qui y est décrite. Cela dit, ce point ne concerne que les 40 dernières pages du roman... sur plus de 1000. L'honneur est plus que sauf !
Comme pour le premier tome, ce livre est un pavé : 1024 pages au compteur dans l'édition poche, où les actions et les protagonistes s’enchaînent. Toutefois, si vous êtes arrivés au bout du premier tome, vous ne les verrez pas passées (à vrai dire, encore plus vite que celles du premier tome en ce qui me concerne).
De même les références culturelles et scientifiques étant les mêmes qu'au premier tome, vous ne serez pas désorienté.
Au final, une très bonne lecture.
Attention toutefois. Si vous avez la fibre tatillonne sur le côté religion (entre juifs et musulmans), je préfère vous prévenir que l'auteur a la main lourde sur les méfaits des musulmans à l'encontre du peuple juif.
L'auteur est coutumier du fait de poser le peuple juif en victime (cf. l'échiquier du mal). Vous voilà prévenu.
Note
En définitive un 17/20 pour ce livre qui continue à mêler mythologie, science-fiction et humour avec brio. Rajoutez-y un "cour" de compréhension de la littérature de Shakespeare et Proust (mais compréhensible même par un inculte comme moi) et vous trouverez une œuvre vraiment à part.Une note un peu moins élevée que pour le premier tome en raison de la fin à laquelle je n’accroche pas totalement, mais cela reste pour moi du très bon.
Série : Ilium
- Ilium (chroniqué)
- Olympos (chroniqué)
Rédemption de Philippe Halvick
Ilium - Ilium T01 de Dan Simmons
Récit
Imaginez que les dieux de l'Olympe vivent sur Mars. Ils se déplacent librement dans le temps et l'espace grâce à leurs pouvoirs quantiques. Leur plus grand plaisir, c'est la guerre de Troie qui se joue sous leurs yeux. Pour y mettre un peu plus de piment, ils envoient des érudits terriens modifier les événements à leur gré, en gardant toutefois le récit d'Homère comme référence. Mais en orbite autour de Mars, de petits observateurs surveillent les jeux divins.Impression
Oyez, oyez !Vous rappelez-vous de l'Iliade ? La guerre de Troie ? Cette guerre où Hélène est le tribut ?
Et bien nous y entrons de plein pied avec Ilium de Dan Simmons.
Ce récit s'articule réellement autour de 3 volets qui alternent et qui convergent :
Premier volet : la guerre de Troie
La guerre de Troie, les dieux dans l'arène, les guerriers troyens et athéniens sur-humains, pour vous ce sont que des mythes ? Et bien pas dans ce livre.Nous voici dans le futur assez lointain. Une partie de l'humanité (les post-humains) ont évolués et avec leur science sont l'égal des dieux. Et justement leur grande occupation du moment, c'est de se prendre pour les dieux grecs et de rejouer la guerre de Troie avec comme pièces sur l'échiquier les Grecs et Troyens correspondant en tout point à ce qui est décrit dans l'Iliade.
Pour pouvoir donner du piment, les dieux ne connaissent pas l'histoire de l'Iliade mais ont leur chouchous (pour rappel certains d'entre eux sont leur enfants !). Cette guerre n'est donc pour les dieux qu'un échiquier pour passer leurs guerres intestines.
Afin de vérifier que personne ne "triche", des observateurs, anciens critiques / professeurs spécialisés dans l'étude des œuvres d'Homère, morts et ramenés à la vie par les dieux, sont là pour vérifier que la guerre de Troie suit bien le cours décrit par Homère.
Évidemment, ils n'ont pas le droit d'intervenir, juste vérifier les faits. Mais voilà, l'un d'eux, le scoliaste Hockenberry, après 9 ans de ce "travail", va vouloir intervenir.
Second volet : les moravecs
Les moravecs sont des cyborgs envoyés par les humains dans le passé pour coloniser l'espace jovien et la ceinture d'astéroïdes.Ces derniers ont perdus contact depuis longtemps avec les humains, se désintéressant d'eux, bien que profondément humain dans leur "âme" car construit à l'origine comme ça.
Ces moravecs partent pour une mission d'exploration / militaires après avoir repéré des activités quantiques très importantes sur Mars pouvant à terme menacer l'intégrité de l'univers et qu'ils doivent faire cesser.
Troisième volet : les humains à « l'ancienne »
Sur Terre, les humains « à l'ancienne » sont ceux qui n'ont pas suivi le mouvement des post-humains. Ils y vivent entourés de serviteurs robotiques.Ils ne possèdent quasiment plus aucunes connaissances et passent leur temps à batifoler, se rencontrer, parler... on se croirait dans une aristocratie type victorienne à l'échelle de la planète.
Au fur et à mesure de la progression de ces 3 volets, nous découvrons petit à petit cet univers détonnant, complexe, chargé d'histoire où les éléments s'intriquent les uns dans les autres, mêlant sciences et mythologie.
L'ensemble du récit est par ailleurs habité d'un humour corrosif vulgaire et direct ou bien plus subtil. Dans tous les cas c'est particulièrement truculent. Par exemple :
J’aurais bien aimé recevoir un dollar chaque fois que j’ai entendu l’un des Achéens déclarer en râlant que si Ménélas avait été meilleur amant – « s’il avait eu une plus grosse bite », comme l’a formulé Diomède trois ans auparavant alors que je me trouvais à portée de sa voix –, alors Hélène n’aurait pas fui à Ilium avec Pâris.J'ai vraiment adoré ce roman qui a su marier la mythologie de la guerre de Troie avec la science-fiction.
La trame du récit, même si on en voit rapidement les grandes lignes, surprend par la densité du background, la complexité des éléments et le fait que la tâche "herculéenne" semble quasiment impossible à mener à bien.
De plus l'originalité du traitement de la guerre de Troie est vraiment agréable et rafraîchissante (voire sanguinolente).
L'histoire de ce récit par contre s'arrête sur un cliff-hanger que je ne détaillerai pas faute de spoiler le récit, mais il me semble quasi-indispensable de lire le second (et dernier) volume afin de connaître la fin de cette épopée (et non pas de se l'imaginer).
Mais rassurez-vous. Je souffle un peu avec un autre livre, et m'y remet rapidement.
Quelques petites remarques toutefois. Ce qui suit ne m'a pas du tout gêné, mais peut être trouvé contraignant par certains :
- Ce livre est un pavé : 870 pages dans l'édition poche, où les actions et les protagonistes s’enchaînent. Certains pourront trouver cela trop dense. Personnellement la mayonnaise a bien pris, et n'ai pas eu de problème pour suivre.
- Il vaut mieux connaître un minimum l'Iliade. Je vous rassure, une connaissance très superficielle est suffisante, mais à tout le moins nécessaire pour apprécier qui est qui, et surtout à qui correspondent les dieux. À mon avis, un rapide résumé de l'Iliade est amplement suffisant.
- La partie sciences se base sur des éléments de la mécanique quantique. Pas mal de vocabulaire y afférent est employé. Ce n'est pas de la Hard-Science, mais on en n'est pas très loin non plus. Avis à ceux que cela rebute.
Note
En définitive un 19/20 pour ce livre qui réussit avec brio à mêler mythologie, science-fiction et humour.En plus cette lecture nous en apprend sur l'Iliade, Shakespeare, Proust, et éventuellement sur la mécanique quantique.
Une superbe plongée dans la mythologie avec une originalité sur le traitement de cette dernière.
Je conseille pour ceux que les points durs exposés ci-avant ne rebute pas et d'autant plus pour ceux qui ont su apprécier les Cantos d'Hypérion.
Nota : la critique de la suite, c'est par ici.
Série : Ilium
- Ilium (chroniqué)
- Olympos (chroniqué)
Cartographie des nuages de David Mitchell
Autour d'Honor - Honor Harrington : Nouvelles, tome 1 / David Weber, David Drake et S. M. Stirling
Récit
C’est une tradition des grands auteurs de science-fiction que d’inviter plusieurs de leurs confrères à écrire en leur compagnie dans l’univers qu’ils ont composé au fil de leurs romans. C’est ce qu’a fait David Weber. Autour d’Honor comprend trois nouvelles (celle de Weber lui-même nous relate la première rencontre intime entre une humaine, Stéphanie Harrington, et un chat sylvestre de Sphinx) ainsi qu’un guide astrophysique et historique, précieux pour mieux comprendre la Diaspora de l’humanité dans les étoiles ayant abouti à l’univers d’Honor Harrington. Avec Autour d’Honor, L’Atalante inaugure la série complémentaire des recueils de nouvelles composés par David Weber et ses invités.
Impression
Voici un recueil de nouvelles dans le monde d'Honor Harrington de David Weber.
Une belle amitié (David Weber) :
Cette première nouvelle relate la première rencontre entre l'Homme et les chats sylvestres, animal sentient récurrent dans le monde créé par David Weber, et qui se laissait découvrir petit à petit au fil des tomes à mesure qu'ils prennent de l'importance.
Cette nouvelle est une occasion d'en apprendre bien plus sur mode de vie, ainsi que la rencontre entre Stéphanie Harrington et Grimpe-vite respectivement première humaine et chat sylvestre à se rencontrer... et à se lier.
Une petite nouvelle agréable qui permet de découvrir ces chats. Tout fan de Nimitz ne peut que s'en réjouir.
Le ton et l'histoire est toutefois très enfantin pour cette nouvelle. Cela ne m'a pas du tout dérangé (c'est un parti de l'auteur que j'aime bien pour cette histoire) mais ne conviendra pas forcément aux fans qui n'ont pas l'habitude de ce genre d'écrit de la part de Weber.
La croisière héroïque (David Drake) :
Cette nouvelle nous embarque à la suite d'un jeune noble manticorien qui fait le tour pour voir de visu les restes d'une ancienne civilisation ayant conquis les étoiles.
Cette nouvelle se laisse lire tranquillement. La trame de l'histoire n'est pas particulièrement bluffante mais se laisse lire sans difficultés. Elle fait découvrir la vie dans les confins de la Ligue Solarienne, sans toutefois apporter du neuf concernant ce qui a pu être découvert dans les romans du cycle d'Honor.
Par contre, la fin est un peu trop facile à mon goût (ou bien il y a un gros manque de cerveau dans le coin... qui est difficilement crédible au regard de ce qui se passe dans l'histoire principale).
Je dirai donc une nouvelle qui se lit agréablement, mais dont l'on ne retiendra pas grand chose, et avec une fin mal ficelée à mon sens.
Un parfum de mitraille (S. M. Stirling) :
Dernière nouvelle de ce recueil, elle relate en détail la tentative de putsch des Niveleurs sur le Comité de salut publique (côté havrien donc). Ces événements sont relatés rapidement dans le tome "Aux mains de l'ennemi", et ici l'ensemble de l'histoire de cette tentative ratée (de peu) nous est contée et la façon dont la citoyenne amiral Esther McQueen a réussi à sauver le Comité.
On retrouve ici un texte en pleine lignée avec le monde d'Honor, et si la plume de Stirling n'égale pas celle de Weber, elle arrive toutefois à nous faire vivre ces événements rapidement évoqués dans "Aux mains de l'ennemi".
Une lecture donc agréable, bien que très courte.
L'univers d'Honor Harrington (D. Weber) :
Ce recueil se termine par une introduction aux évènements ayant marqués l'univers d'Honor.
Cela commence par un historique sur la navigation spatiale et les principes physiques sous-jacents.
Cela continue par l'explication historique de l'origine de la monarchie constitutionnelle de Manticore, ainsi que le fonctionnement politique d'icelle.
Et se termine par un petit tour sur l'historique de la Ligue solarienne et de la République (Populaire) de Havre.
Un très bon complément qui regroupe et complète les informations glanées au fil des différentes lectures de cet univers.
Note
Un 15/20 pour ce tome. Il n'apporte rien de particulier à la trame des histoires principales, mais offre des approfondissements à propos de certains événements marquants de cet univers, ainsi qu'une compilation d'informations. Un livre pour les fans de la série uniquement donc. Les autres pourront s'en passer sans problème même si la lecture n'est pas déplaisante.
Série : Cycle d'Honor Harrington
Série principale
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