Nouveau printemps - La Roue du temps, tome 00 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Nouveau printemps, tome 0 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Vingt ans avant les événements de L'Œil du monde, Moiraine n'est qu'une jeune femme qui va bientôt passer les épreuves pour devenir Aes Sedai. Mais les temps sont troublés. Au pied des murailles de la cité de Tar Valon, face aux armées ennemies, se dresse un défenseur hors du commun, un guerrier qui se bat avec le cœur d'un roi sans couronne. Les destins de cette magicienne et de cet homme d'armes se mêleront lorsque naîtra un enfant du destin, celui que certains augures désignent comme le sauveur tant attendu...

Interlude

Lors de ma jeunesse, j'ai eu la chance de découvrir cette superbe saga, mais qui malheureusement, n'avait pas vu sa traduction poussée jusqu'au bout. Et vu mon âge de l'époque, lire en anglais s'avérait encore plus tendu qu'aujourd'hui - le fait que je n'avais pas alors commencé l'apprentissage de l'anglais en est sans doute la clef.
Avec la réédition et la traduction complète engagée par les éditions
Bragelonne, j'ai craqué et ai acheté les livres au fur et à mesure. La sortie de la saga sous les projecteurs d'Amazon m'ont permis de lancer ma relecture.

Je n'aurai donc pas la frustration de vous indiquer pendant encore trop longtemps mon fameux « lu et non chroniqué » pour les anciens tomes... vu que je me relance depuis le début.

Impression

Préquelle de la Roue du temps, ce tome est principalement un tome visant à éclaircir ou statuer sur des éléments entourés de mystères ou flous qui ont pu émerger de la narration de la trame principale.
En cela il rempli parfaitement son objectif, retraçant les débuts de Moiraine Sedai et d'où vient le fameux caractère de Lan, ainsi que l'ensemble de ce qui a trait à ce que j'appellerai les préliminaires de la quête du Dragon Réincarné.

Les personnages sont bien fouillés, leur psychologie bien décrite, d'autant plus que la jeunesse de Moiraine n'est pas encore frappée du bon coin des intrigues (encore que) que tissent sans cesse nos « Servantes de tous » (la signification du terme Aes Sedai).

L'écriture de l'auteur est fluide et agréable et est bien dans la continuité de la saga, comprendre par là qu'il ne s'agit pas d'une encyclopédie à l'usage des fans, mais bien une mise en scène de ce matériau brut, ce qui en rend la lecture très agréable.

Par contre, vous n'y trouverez pas le souffle de la saga, ni même une histoire vraiment emballante. Il est sûr que l'histoire sert de mise en valeur pour les réponses apportées plutôt que l'inverse. Ce n'est pas pour moi rebutoire, au contraire je note l'effort pour mettre en scène ce qui n'est, de fait, que des réponses à des questions non résolus sur certains points de l'univers.

Note

Un 14/20 pour cette préquelle.
Ce tome sert pleinement son but qui est de répondre sur la provenance de Moiraine et Lan ainsi que tout ce qui tourne sur les débuts de la quête du Dragon Réincarné.
Par contre, l'histoire, sans être absente, n'est pas ce qui brille dans ce tome, même si elle permet clairement d'avoir une lecture agréable et digeste des informations délivrées par ce tome.

Si vous êtes fan de la saga, cette lecture est un vrai plaisir. Si vous commencez la saga, je ne peux que vous conseiller de lire quelques tomes avant d'y revenir. Vous y aurez beaucoup plus d'intérêt, tout en conservant le plaisir de découvrir l'univers au fur et à mesure de nos paysans et bergers de Deux-Rivières.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Le Seigneur maudit - La Lame et le sang, tome 1 / Julien Schneider

Couverture livre - critique littéraire - Le Seigneur maudit, tome 1 de La lame et le sang, de Julien Schneider

Récit

La Lame et le Sang est une trilogie de romans se déroulant dans un Japon médiéval fantastique où samouraïs, kamis et yokaïs se côtoient, où de puissants daïmyos intriguent dans l’ombre et où pourtant l’amour peut fleurir.

Takeshi est le détenteur d’un étrange sabre maudit qui l’incite à verser toujours plus de sang. Devant lutter contre cette soif contre-nature, il cherche un moyen pour se libérer de ce fardeau.
Il croise la route de son ancien frère d’armes, Akira, un samouraï en manque d’aventure devenu le yojimbo de Mariko, une mystérieuse jeune noble dépossédée de ses terres qui cherche à les récupérer. Akira demande alors à son ancien condisciple de les aider.
Et quand la jeune fille lui propose des informations concernant son sabre, Takeshi accepte la mission.

Sans le savoir, il va participer à combattre un seigneur qui a toutes les armes en main pour renverser l’Empereur du Japon.

Impression

Ce premier tome d'une trilogie nous fait découvrir une histoire se passant au japon médiéval où se côtoient samouraï, kamis et autres sorciers.

La lecture en est agréable. On est clairement plongé dans les méandres du japon fantastique et l'auteur fait l'effort, tout en conservant les noms japonais pour rester dans la thématique, d'en expliquer les codes l'air de rien au cours du récit.
Ceux qui connaissent l'univers japonnais trouveront sans doute cela redondant, mais pour une personne découvrant les subtilités japonaises, c'est très agréable à lire.
De plus le voyage est bien dans la thématique, et c'est donc un agréable voyage japonisant qui nous est proposé.

Côté personnages, on est déjà plus dans l'archétypal. Même si la psychologie de ces derniers est bien explorée au cours du récit, il n'en reste pas moins qu'ils manquent (à mon sens) de subtilité, ou plus exactement de dualité, cette dernière étant présente plus par une imposition extérieure que provenant du caractère du personnage en tant que tel, qui semble plus ressasser sans cesse ce qui lui a été imposé et dont il a la charge aujourd'hui.

Côté scénario, ça se tient mais sans plus. L'histoire n'a pas de grand rebondissement et les points clefs plutôt téléphonés.
De même, on pourra retrouver l'écueil des ennemis qui, bien que plus forts, préjugent de la faiblesse de l'ennemi et s'exposent inutilement. C'est peut-être voulu pour donner un côté manga, mais je trouve ça un poil hors-sujet dans le cadre d'un roman qui demande un poil plus de subtilité.

On peut toutefois noter de jolies punchlines et un caractère bien trempé à notre personnage principal, avec de plus, une histoire d'amour qui sait ne pas tomber dans la mièvrerie, ce qui est particulièrement rafraichissant (et pour le coup dénote du côté manga).

Note

Un 14/20 pour ce livre.

Au final, malgré un scénario plutôt moyen et des personnages un peu trop caricaturaux, le livre procure tout de même un voyage enchanteur et une bonne introduction à l'univers du japon médiéval fantasy - notamment pour un lecteur ayant relativement peu de connaissances à cet effet.

Je lirai la suite lorsqu'elle sera publiée, la découverte de ce Japon médiéval fantasy étant indéniablement bien rendu.

Série : La Lame et le sang

  1. Le Seigneur maudit (avis)
  2. Les Masques de Chairs (non publié)
  3. Le Loup des dieux (non publié)

Confessions d'un elfe fumeur de lotus - Les Extraordinaires et Fantastiques Enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé, tome 3 / Raphaël Albert

Couverture livre - critique littéraire - Confession d'un elfe fumeur de lotus - Les Extraordinaires et Fantastiques Enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé T03 de Raphaël Albert

Récit

À Panam, le Paris à la fois steampunk et fantasy imaginé par Raphaël Albert, Sylvo Sylvain, le fameux elfe détective privé, est en proie au spleen. Dans une fumerie de lotus, hébété, allongé sur une natte usée, de pipe en pipe, il se perd dans les souvenirs de son enfance…

La Grande Forêt des Elfes se déploie, cruelle et merveilleuse et, dans la fumée épaisse du lotus, l’existence féérique de son peuple reprend vie. L’avenir, croyait Sylvo à cette époque, était tracé comme la hampe d’une flèche : il serait le prochain champion de la Grande Forêt. Mais le sort prendra une toute autre tournure.
Face à son destin, Sylvo deviendra son pire ennemi…

Impression

Cette série a été un véritable coup de cœur jusqu'ici. C'est donc avec truculence que je m'étais installé pour en lire ce troisième opus, malgré les avertissements d'un changement radical de style pour ce troisième opus.

Fatalitas, l'engouement pour ce tome n'a clairement pas été au rendez-vous, au point que j'ai dû m'y reprendre à 3 fois avant de pouvoir vraiment pénétrer dans ce tome (ce qui explique en partie le délais de lecture depuis le précédent tome).

Pourtant, sur le papier, tout était là pour réussir :

  • une superbe série ;
  • un personnage principal haut en couleurs (et surtout en nuances de gris) ;
  • un passé mystérieux à découvrir…
Mais rien n'y fit, sauf en partie le final qui se veut plus mouvementé. En effet, ce tome est emprunt de mélancolie, d'apitoiements et de regrets.
Et autant pénétrer dans la psyché et le passé de Sylvo est intéressant. Autant y aller quand il est en mode dépressif suicidaire à tendance « c'était mieux avant que je foire tout », ça m'a clairement rebuté et m'a fait complètement sortir du récit.
Pourtant dans ce récit, on apprend plein de choses intéressantes. Le fonctionnement de Toujours Verte, l'un des lieux de résidences des elfes. Le passé de Sylvo et aussi celui de Pixel.

Le background est clairement bien posé. Le fonctionnement de la forêt, plein d'elferies... mais aussi de noirceurs, rend sa découverte intrigante et enthousiasmante. Même si je m'y retrouve moins que dans la description de Panam des précédents tomes, Toujours Verte y est décrit dans l'intégralité de son fonctionnement. Us et coutumes, menaces, ses habitants. Une véritable découverte totalement différente du monde des hommes.

Mais las, la mièvrerie et l'autodestruction passive de Sylvo dans son récit m'ont fait rater l'immersion - à moins que ça ne soit lié à l'absence du cynisme que j'aimais tant chez Sylvo…
Le rythme du récit n'aide pas nécessairement. Ici point d'enquête. On retrace la vie de Sylvo, depuis sa naissance jusqu'à sa déchéance.
L'enquête peut éventuellement se faire au niveau du lecteur pour essayer de découvrir en avance qu'elle peut être l'origine de la faute qui l'a fait quitter Toujours Verte. À partir de quand il a acquis son cynisme dévastateur ?

Toujours est-il que l'histoire se veut lente, feutrée, l'auteur ayant très certainement à cœur de transmettre ainsi le rythme auquel bat le cœur de Toujours Verte.

Les personnages, nouveaux ou anciennes connaissances, sont particulièrement bien décrits et on a clairement le temps d'entrer dans la psychologie des personnages et d'en apprendre énormément sur eux.

Note

Un 14/20 pour ce livre.
Clairement déçu par ce rythme, la mièverie et le caractère dépressif de Sylvo qui m'ont clairement fait sortir de ce livre.

Néanmoins, on ne peut que tenir compte de la découverte faite de la vie chez les elfes et de la profondeur des personnages.
Ce n'est donc pas un mauvais livre, mais un livre auquel je n'ai pas accroché, doublé de l'acidité de la déception vis à vis du coup de cœur que j'ai eu avec les premiers opus.

Ceci explique le pourquoi d'une note aussi élevée... malgré ma déception à sa lecture.

Le quatrième tome renouant à priori avec les débuts, je m'en irai le lire... Je ne voudrai pas louper la fin de cette série.

Série : Les Extraordinaires et Fantastiques Enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé

  1. Rue Farfadet (chroniqué)
  2. Avant le déluge (chroniqué)
  3. Confessions d’un elfe fumeur de lotus (chroniqué)
  4. De bois et de ruines (non lu)

Les enfants du ciel - Zones of Thought T03 de Vernor Vinge

Les enfants du ciel - Zones of Thought T03 de Vernor Vinge

Récit

Issus du peuple Straumli, Joanna et Jeffri, encore enfants, ont fui à travers la galaxie une Perversion quasi divine éveillée par une expédition imprudente. La Perversion a détruit des civilisations entières. 
Mais le navire portant les deux enfants a réussi à gagner les Lenteurs, une région où les systèmes informatiques les plus performants, et même les si lentes intelligences biologiques, subissent une perte de leurs facultés. Et il a atteint une planète dont le développement est comparable à celui de notre Moyen-Âge, habitée par des meutes de chiens intelligents, les Dards. 
Dix ans plus tard, ayant survécu aux conflits féodaux des Dards, Joanna et Jeffri ont été rejoints par Ravna et son vaisseau. Ravna tire de leur hibernation les derniers rescapés Straumli, les enfants du ciel. Ceux-ci, ayant grandi sous sa tutelle, sont devenus, avec leur science et leur technologie, l'enjeu majeur des querelles des Dards. 
Tandis que la Perversion fonce vers la planète à la vitesse de la lumière... Mais si la frontière des Lenteurs se déplace, elle peut fondre sur eux en quelques mois.

Historique de la saga

3ème opus de la saga des Zones de pensée (Zones of Thougth), la répartition entre les différents tomes est assez... particulière.

Pour commencer, Vernor Vinge est le spécialiste des romans tendance hard-SF visant l’événement de la
Singularité technologique, dont il sait tirer des histoires qui font réfléchir aux éventuels conséquences de son atteinte.
Il est par ailleurs bien trop méconnu en tant qu'auteur de science-fiction. Faut que ça change !

  1. Le premier tome, Un feu sur l'abîme, est un superbe space-opera / hard-science, dont je ne peux que vous conseiller la lecture, puisqu'il s'agit d'une de mes meilleures lectures SF, avec une imagination impressionnante.

  2. Le second tome (Au tréfonds du ciel), appartient à cette saga du fait qu'il se passe dans le même univers et avec un des personnages centraux en commun, mais il se passe dans le passé par rapport au premier tome. Il s'agit d'un excellent space-opera / planet-opera / hard-science, tout à fait indépendant du premier opus en termes d'ordre de lecture.
    Non chroniqué sur ce site (parce que lu bien avant sa tenue), c'est aussi un tome dont je vous conseille la lecture, qui bien que légèrement en-deçà de l'excellentissime Un feu sur l'abîme, est vraiment à lire aussi. L'univers développé y est réellement époustouflant (entre autre).

  3. Le troisième opus, objet de cette chronique, est la suite directe du premier tome... mais peut être lu de manière indépendante, puisque les éléments importants pour sa compréhension sont explicités dans le troisième tome. Juste que la menace de la Gale restera très vague pour vous. Car, et c'est là que le bas blesse, même s'il s'agit de la suite directe d'Un feu sur l'abîme, Les enfants du ciel ne concernent que la partie «dardienne» de l'histoire, et la menace de la Gale et son éventuelle résolution reste en suspens.
    Et clairement, c'est cette partie là dont j'attendais la suite. Une grande déception donc sur ce plan.

Impression

Suite directe du premier tome, où l'on s'arrêtait avec le sacrifice de Pham Nuwen et les effets de la «contre-mesure», l'aspect spatial d'Un feu sur l'abîme - et les différentes structures spatio-technologiques mises en place - est totalement délaissée, ne restant présent qu'à l'arrière-plan pour justifier les orientations de développement technologique recherchées par Ravna, l'un des personnages qui combattent la Perversion activement dans le précédent opus.

L'histoire continue donc sur le monde des Dards, espèce de «chiens / loups» présentant une intelligence collective à l'échelle de meutes. Comme dans le premier opus où l'on découvre cette espèce, il est très agréable de pouvoir continuer à découvrir cette espèce, ses mœurs et la façon dont ils se développent, surtout avec l'apport du savoir encyclopédique de l'ordinateur de bord du vaisseau des «enfants du ciel».

Le récit est donc moins grandiose, l'univers créé étant de fait plus étriqué que ce que Vernor Vinge avait produit dans le premier opus, mais l'ensemble présente une cohérence totale. On retrouve ainsi le côté hard-science mais cette fois-ci appliquée au développement d'une société. Cohérence du développement technologique, cohérence des limitations de chaque espèce.

Toutefois, le récit ne présente pas moins des rebondissements, le tout tournant principalement autour d'intrigues politiques tant côté humain que dardien, avec ses jeux d'alliances et de trahisons. L'ensemble ne manque pas d'action et entraîne le lecteur à vouloir connaître comment cela va se terminer, même si les inquiétudes sont relativement modestes : lorsqu'à mi-chemin du livre, on a toujours pas de lien avec ce qui pourrait être fait dans le but de vaincre la Perversion, on se doute bien que l'on attendra une suite pour clore le cycle.

On notera que ce livre tient plus de l'étude du développement d'une société perturbée par l'arrivée de connaissances technologiques autres (mais sans base technique pour les exploiter) ainsi que des différences entre la pensée au niveau individuel (humain) et la pensée collective (dards) - et des différentes conséquences associées.

Enfin, attention, spoil à ne lire que si vous avez déjà lu le livre (ou que vous ne souhaitez pas le lire ^^) :
Un gros défaut que je vois à ce récit, est que globalement, je trouve qu'il existe une façon évidente et triviale pour les humains de ramener les dards à l'âge de pierre, qui n'est pas même évoquée alors que Névil ne rêve que de contrôler et soumettre les dards.
Le moyen est de plus totalement à la portée technologique des humains : les meutes ne fonctionnant que si elles s'entendent et en intra-meute. Il suffit de ce fait de générer sur la bonne plage de fréquence un bruit blanc qui annihilera totalement la pensée de la meute (comme lorsqu'elle est envahie par une autre meute). Du coup on ne retrouverait à gérer que des individus... ne faisans pas preuve d'intelligence.
Ça resterait dangereux comme utilisation (il faut ensuite affronter une bête sauvage), mais moins compliqué qu'une meute intelligente... Et puis quel moyen de pression !
Je ne comprends vraiment pas pourquoi personne ne met le doigt dessus, alors que le problème de pouvoir "penser" est au cœur de pas mal de scènes...

Note

Un 14/20 pour ce tome qui même s'il sait mettre en jeu admirablement un univers parfaitement cohérent avec une race à la pensée de groupe, il perd énormément d'attrait par rapport au premier opus qui avait su mettre en place un univers bien plus dense, surprenant et spectaculaire, tout en gardant cet aspect totalement cohérent.
Cette suite ne fait clairement pas le poids par rapport au premier tome, mais reste agréable à lire, pour peu que la partie concernant les dards vous ait plu dans le premier tome.

Dans tous les cas, déception de ne pas avoir trouvé la suite que j'attends impatiemment, celle traitant de la Perversion. En espérant que cette suite arrive un jour.

Série : Zone of Thought

  1. Un feu sur l'abîme (avis)
  2. Au tréfonds du ciel (lu et non chroniqué)
  3. Les Enfants du ciel (avis)
  4. [After the Battle on Starship Hill: Prologue to The Children of the Sky (non traduit)]
  5. {Traitement du combat contre la Gâle (sera-t-il écrit un jour ?)}

Le complot des corbeaux - Les sœurs Carmines T01 d'Ariel Holzl

Couverture livre - critique littéraire - Ariel Holzl - Les sœurs Carmines

Récit

Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.
Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues…


Partenariat

Dans le cadre du « mois de Ariel Holzl », le Choixpeau magique de
Book en Stock a décidé de m'offrir un exemplaire de ce livre.

Un grand merci aux 2 Vénérables pour ce choix, ainsi qu'aux éditions Mnémos qui ont de plus acceptées d'envoyer plus d'exemplaires devant la demande.

Impression

Alors pour commencer, oui il s'agit sans doute d'un roman d'urban-fantasy... Sauf que voilà, à la lecture, c'est plus la construction sur l'humour qui ressort je retrouve. Donc voilà, ma classification personnelle tend à le mettre en light-fantasy. Soyez-en averti.

Pour commencer, la couverture du roman est juste ma-gni-fi-que ! Encore une fois, le travail de la maison d'éditions Mnémos est exemplaire - je trouve.

Ce roman est un roman jeunesse. Cela se ressent surtout au niveau de l'intrigue que j'ai trouvée plutôt simple et surtout le lien entre les différents évènements et certains rebondissements que j'ai trouvés par trop artificiel - notamment la réaction des personnages où l'on passe d'une course-poursuite à un moment posé sans que l'on ait de réelle explication et comment ça se fait que les personnages ne se sentent pas stressés par les suites de la course-poursuite.
D'un autre côté, c'est un roman jeunesse, il fallait sans doute s'y attendre pour réussir à garder une certaine légèreté dans le récit.

À noter que l'ensemble a un second degré de lecture, principalement via l'humour et les situations décalées, qui font qu'un⋅e adulte pourra lire ce livre en s'y sentant immergé⋅e sans aucun problème.

Côté personnages principaux, on a à faire aux trois sœurs Carmines, chacune avec un tempérament bien à elle :
  • La belle et superficielle Tristabelle, aînée de la sororité, qui a tout d'une tête à claques... et pourtant, moi j'ai tel-le-ment adhéré au personnage (cela dit, je me joins à vous pour la distribution de claques si vous en organisez une).
  • La triste et réaliste Merryvère, cadette de la maisonnée, voleuse virtuose, mais apparemment en herbe, de la famille et personnage principal du présent tome.
  • Enfin la fantasque et effacée Dolorine, benjamine au regard éthéré - coup de cœur pour sa vision toute enfantine de la trame de l'histoire. Un véritable bol de rire enrobé de réglisse amer.
À elles trois, elles nous font découvrir la cité de Grisaille, cité gothique et sombre où le meurtre et l'assassinat pourraient être la monnaie locale - tellement cette activité semble développée (et c'est pas le nombre de cimetière de la ville qui le démentirait).
Sombre, très sombre même pour un roman jeunesse, la cité apporte un cadre fantaisiste et un terreau pour que les aventures de nos protagonistes puissent éclore.
Aventures qui, pour le coup, tiennent plus d'Alice au pays des merveilles avec un caractère fantasque et décalé dans les situations abordées.
On aime ou pas, personnellement j'ai sauté à 2 pieds dedans. L'ensemble a un goût d'Annales du Disque-Monde - et Grisaille n'est pas sans me rappeler (toute proportion gardée) la ville d'Ankh-Morpok. Une très bonne référence dans ma bouche.

D'ailleurs, ce côté humour noir, très jeunesse en apparence, mais grinçant au second degré est sans doute le grand point fort de ce roman. Car sous des apparences gentillettes, on peut apercevoir une critique de notre société.

L'histoire, même si très simple au niveau de l'intrigue, happe assez vite la⋅le lecteur⋅rice et le livre passe à grande vitesse... d'autant plus qu'il est loin d'être très épais (263 pages pour mon édition). Limite frustrant de le terminer aussi vite.
Et je ne vous raconte pas le cliff-hanger final, accentué par l'extrait du second tome inclus en fin de livre. C'est juste de la torture psychologique.

Ah oui, un second coup de cœur en terme de personnages, c'est celui de la Reine. Tortueuse, lunatique, impitoyable... désaxée ? Comment ça, on sent que j'ai besoin de consulter ?

Note

Un 14/20 pour ce livre. Une histoire qui happe la⋅le lecteur⋅rice, un univers pas spécialement novateur, mais qui se base sur de l'humour noir bien ciselé. Dommage que l'impression jeunesse sur le lien entre les différents évènements et certains rebondissements trop deus ex machina viennent se rappeler à la⋅au lecteur⋅rice.

PS : Ce livre traitant d'héroïnes, je me suis dit que c'était le moment d'essayer de voir ce que donne l'écriture inclusive dans une chronique. Personnellement, je trouve que ça rend particulièrement difficile la lecture du texte. Si vous avez des avis sur la question, lâchez-vous. Après tout, c'est vous qui lisez, moi, en terme d'écrit, ça change finalement pas tant de choses que ça (puisque ça se fait principalement à la relecture - en même temps que la vérification des accords).

Série : Les sœurs Carmines

  1. Le complot des corbeaux (avis)
  2. Belle de gris (non lu)
  3. Dolorine à l'école (non lu)

Et chez les copains blogonautes ?

Cette chronique ayant été faite dans le cadre du Mois d'Ariel Holzl (organisé par Book en Stock), voici les chroniques faites par les autres heureux élus : Zaphrina, Aely, Célindanaé, Ramettes, Phooka, Olivier, Licorne, Allison, et Chut maman lit.

Le prince écorché - L'empire brisé, tome 1 - de Mark Lawrence

couverture livre - critique littéraire

Récit

À treize ans il est le chef d'une bande de hors-la-loi sanguinaires. Il a décidé qu'à quinze ans, il serait roi. L'heure est venue pour le prince Jorg Ancrath de regagner le château qu'il avait quitté sans un regard en arrière, et de s'emparer de ce qui lui revient de droit. Depuis le jour où il fut contraint d'assister au massacre de sa mère et de son frère, il avance porté par sa fureur. Il n'a plus rien à perdre. 
Mais, de retour à la cour de son père, c'est la traîtrise qui l'accueille. La traîtrise et la magie noire. Or le jeune Jorg ne craint ni les vivants ni les morts. Animé d'une volonté farouche, il va affronter des ennemis dont il n'imagine même pas les pouvoirs. Car tous ceux qui ont pris l'épée doivent périr par l'épée.

Impression

Classé Dark-Fantasy, ce livre nous raconte les aventures de l'Honoré Jorg Ancrath, prince, voleur, tueur, violeur... ah pas sûr pour ce dernier, mais on peut s'imaginer que si.
Bref, notre héros est un tantinet fêlé du bocal côté relations humaines, et c'est pas ses Frères (d'armes) qui y trouveraient quelque chose à redire, d'autant qu'il est leur chef et règne d'une poigne de fer sur cette troupe de pilleurs.
Histoire d'un héros particulièrement "gâté" par le passé donc, mais aussi, totalement et complètement amoral. Pour faire simple, ses amis sont sacrifiables (et sacrifiés) comme des pions par ce stratège en herbe.

Pourquoi en herbe ? Et bien, c'est là que le bas blesse : le prince n'a en effet que 13 ans au moment de l'histoire, sachant que ce qui l'a fait chavirer n'a commencé que 3 ans plutôt.
Autant je peux me dire que le côté sadique et brutal, même à son âge, ça pourrait passer dans un monde fait de violence, autant le côté philosophe et stratège d'exception, c'est compliqué à gober.

Et il faut bien voir que le prince est quasiment le seul personnage réellement développé, hormis 2-3 autres, dans l'histoire et que l'ensemble du récit se fait à la première personne... Celle de Jorg.
D'un autre côte, ce "léger" handicap empathique donne lieu à de superbes séquences d'humour noir ou décalées, qui donnent beaucoup de charme à cette histoire... Mais faut dire que j'adore les traits d'humour noirs et/ou corrosifs. À voir pour ce qui vous concerne.

Côté plume, l'auteur n'y vas pas par quatre chemins : directe, précise... et sanglante. Âme sensible s'abstenir. Si discuter avec un homme qui tient encore ses tripes chaudes dans les mains sur un air de discussion autour d'un thé ne vous agrée pas, fuyez.

Bien que classé en Fantasy, l'univers semble être en fait les restes de notre monde après une apocalypse nucléaire... Mais bien après et avec la présence de magie sous différentes formes.
Du coup, pas mal de références à notre monde, ce qui peut paraître étrange aux premiers abords.
Dans tous les cas, ça a pas mal de potentiel pour mêler magie, univers typé médiéval et haute technologie.

Côté histoire, je n'ai pas été totalement transporté. L'histoire est sympa sans plus, l'univers à priori intéressant. 
Le problème vient plus du fait que le prince Jorg est, hormis son aspect psychopathe, un peu trop parfait.
Ses plans se déroulent toujours bien, il voit venir les choses avant les autres, il est chanceux comme c'est pas permis et surtout, il a toujours raison.
Avec tout ça, à aucun moment je ne l'ai senti en danger. Du coup on regarde passer cette histoire avec détachement. C'est sympa à regarder, mais on est pas en train de vivre l'aventure avec le personnage. Un peu comme un épisode de McGiver, on se demande pas s'il va réussir ou non... et du coup, on n'est clairement pas suspendu au livre.

Note

Un 14/20 pour ce livre.
L'univers et l'histoire ont du potentiel et j'avoue qu'il est agréable de voir comment le prince Jorg va réussir à déjouer les différents obstacles qui vont se placer sur son chemin.
Cela dit, aucun doute non plus que les obstacles il les passera... et ça se trouve sans trop d'égratignures (enfin pour lui, pour les autres... mais bon on s'en fiche des autres).
 Il est vrai aussi que de suivre ce personnage atypique dans le genre héros est sympathique et que l'humour qui se dégage des répliques de Jorg a son charme qui me plait.

L'ensemble me donne envie de connaître la suite, principalement du potentiel qu'il peut y avoir. Mais peut être que je m'arrêterai rapidement par la suite, selon comment cela évolue.

Transition / Iain M. Banks

Couverture livre - critique littéraire - transition.html

Récit

Une fable apocalyptique pour des temps troublés. Un monde constitué d’une infinité de mondes. Un monde entre euphorie et tragédie. Un monde figé dans l’ombre du terrorisme et emporté par une crise financière globale.

Un tel monde n’a-t-il pas besoin de fermeté et d’une lumière pour le guider ? C’est l’objectif du Concern, une organisation puissante à l’influence grandissante, dirigée par un génie malveillant dont les nombreux agents invisibles sont dotés d’incroyables pouvoirs.

Impression

Mon goût immodéré pour cet auteur - et principalement pour son cycle de la Culture - m'a fait jeté mon dévolu sur ce tome.
En effet, voir cet auteur se dépêtrer des récits de mondes multiples n'était pas pour me déplaire.

L'histoire se base sur la théorie des mondes multiples où à chaque moment, chaque décision, une multitude de possibilités existent et qu'à chaque changement, des versions de notre monde divergent - plus ou moins -  et se créent en quelque sorte. Si vous avez l'habitude des récits où des pouvoirs de précognition existent, vous voyez ce qu'il en est.
Sauf qu'ici, on n'est pas juste sur les embranchements possibles, mais sur le fait que chaque possibilité existe. Un monde défini n'étant que l’effondrement des possibles, il existe donc une infinité de mondes.

L'histoire nous permet de suivre différents protagonistes appartenant à une organisation - le Concern ou l'Opportunisme selon les versions des mondes - dont le but est de faire en sorte d'amener chacun de ces mondes vers un avenir meilleur.
Ainsi, dans ce livre, on parle politique, philosophie et uchronie selon les versions des mondes sur lesquels le Concern intervient.
C'est très intéressant comme filigrane à cette lecture. Je reste juste moyennement convaincu du fait que le nombre de possibles rend juste cette tâche herculéenne et il me semble difficile à croire qu'une organisation tiendrait vraiment des siècles durant avec une telle sensation de petitesse devant la tâche à accomplir.

L'histoire consiste aussi en un thriller politique, où l'on découvre 2 factions du Concern, ayant quelques divergences d'opinion sur le rôle et la gouvernance du Concern.
C'est cette trame qui va guider l'ensemble de l'histoire.

Côté personnage, nous suivons certains protagonistes en particulier. L'introduction dans leur vie est plutôt brute de décoffrage, puisque nous découvrons au fil du texte qui ils sont, ce qu'ils font, ainsi que leurs désirs comme si nous venions de prendre place dans leur tête, côté passager - ce qui n'est pas sans rappeler certains éléments du livre, c'est donc agréable par certains aspects.
Cela fait en sorte que le lecteur doit s'efforcer de faire le lien entre les différents protagonistes comme un grand (même si ce n'est pas d'une très grande complexité).

Le rythme du récit est plutôt vif et rapide, bien que cela soit variable suivant les personnages et leur tranche de vie.
Tous les personnages sont, à mon sens, bien caractérisés avec chacun leur propre vie et desiderata, mais tous n'ont clairement pas le même poids dans l'histoire. Pour un personnage, je me demande même vraiment pourquoi il est aussi détaillé car il n'amène rien à la trame de l'histoire (bien que les passages concernant ce personnage sont assez addictif je trouve, tellement ce personnage est intéressant en tant que tel).

Le thriller en lui-même est plutôt simple et assez manichéen, mais il permet de servir une histoire agréable à lire et où l'auteur prend un malin plaisir à nous dévoiler ses mondes que touche par touche - ce qui suffit à donner l'envie de lire.

Côté plume, comme toujours, elle est très agréable, vive, précise et a même le mérite d'introduire très facilement des concepts de SF ainsi que de philosophie, sans que cela soit compliqué à comprendre.

La fin semble toutefois assez précipité, ce qui est un peu dommage, mais n'enlève rien à l'entrain que l'on a de connaître la fin du livre.

Note

Un 14/20 pour ce livre.
Un livre entrainant et agréable à lire. Même s'il n'est pas révolutionnaire et souffre de défauts. Il fait très bien son office sans qu'on soit particulièrement gêné à la lecture.

Toutefois, il n'est pas représentatif de l'excellence de son cycle de la Culture - cycle que je ne peux que vous conseiller à la lecture en premier lieu pour découvrir cet auteur.

Bouclier périlleux - Étoiles perdues T02 de Jack Campbell

Couverture livre - critique littéraire - Bouclier périlleux - Étoiles perdues T02 de Jack Campbell

Récit

L'autorité des Mondes syndiqués s'effondre lentement depuis la victoire de l'Alliance. Partout éclatent sécessions et guerres civiles. Que deviendront ces "étoiles perdues" ?
De haute lutte, Midway a conquis son indépendance et s'est soustrait à la dictature syndic. Mais à quoi bon si c'est pour retomber sous sa férule faute d'une flotte spatiale digne de ce nom ? Ou pour succomber à une nouvelle agression des Énigmas ? Car voici que surgissent aux confins du système stellaire les vaisseaux du CECH Boyens, le vieil adversaire, ainsi que ceux des extraterrestres belliqueux. Et, même si Black Jack Geary, de retour d'expédition dans l'espace inexploré, a plus d'un tour dans son sac pour venir à bout de ces menaces-là, il reste l'ennemi dans l'ombre, l'ennemi infiltré, celui qui vous sourit en face et vous poignarde dans le dos.
Des siècles de conditionnement dictatorial ne s'effacent pas d'un trait. La présidente Gwen Iceni et le général Drakon vont pourtant devoir apprendre à se faire confiance alors que le danger rôde autour d'eux.


Impression

Suite du "fork" de l'univers de la
Flotte perdue.
Second tome de cette série que je chronique, sachez qu'il s'agit d'une série de SF militaire sans grande prétention, mais qui se laisse lire et que je trouve très rafraîchissante par son côté "linéaire". Droit au but, sans trop de fioritures si on peut dire.

La série principale (La flotte perdue) relate le retour d'entre les morts de "Black Jack", et de comment il mène l'alliance à la victoire. La suite directe (Par-delà la frontière) décrit son périple parmi les étoiles dirigées par les Énigmas, l'espèce extra-terrestre qui cherche à ce que l'humanité s'anéantisse mutuellement et son retour à la maison.

Dans étoiles perdues, on reprend l'histoire côté Syndic après la paix entre les Mondes syndiqués et l'Alliance et on suit notamment l'histoire des personnes qui vont mener la rébellion sur la planète de Midway face aux reste des Syndics.

Contrairement au précédent opus de ce fork, l'histoire est plus entrainante : l'action y est bien présente, et on se dirige vers un peu plus de défi que le jeu de "je te tiens, tu me tiens par la barbichette" entre les 2 têtes pensantes de la rébellion qui prenait l'ensemble du livre précédent.
Cela étant dit, la défiance et l'attirance (mièvre ?) entre ces 2 personnages sont toujours de mises dans ce livre, mais ça prend (un peu) moins de place.
Côté psychologie, on est toujours dans le même tonneau : personnages très caricaturaux, avec une psychologie assez peu fouillée pour la plupart des personnage, mais on commence à aller un peu plus en profondeur qu'avant.

Et puis, le jeu de chiens de faïence se finit parce que les "ennemis de l'ombre" passe enfin à l'action.

Toujours plus attiré par la série principale (et sa suite) que par ce fork, cela dit, la qualité de ce second tome est bien au dessus du précédent, et on peut ainsi découvrir une autre facette de l'univers de Campbell, vue du côté des vaincus, ce qui a le mérite d'être intéressant bien que d'un point de vue très fortement manichéen, comme tout le reste dans cette série.

Une lecture sans prétention mais qui se laisse lire "tranquillement" (c'est à dire qu'avec l'action, on se surprend à le lire vite quand même ce livre).

Note

Un 14/20 pour ce livre. Un second tome qui réhausse la qualité de ce fork, sans toutefois atteindre des sommets. Moins bien que la série principale et sa suite, à lire, à mon avis, que pour continuer l'immersion dans l'univers de Jack Campbell ainsi que découvrir l'envers du décors, côté vaincus de la grande guerre.

Série : La flotte perdue

La flotte perdue

  1. Indomptable (déjà lu)
  2. Téméraire (déjà lu)
  3. Courageux (déjà lu)
  4. Vaillant (déjà lu)
  5. Acharné (déjà lu)
  6. Victorieux (déjà lu)

Par-delà la frontière

  1. Intrépide (déjà lu)
  2. Invulnérable (déjà lu)
  3. Gardien (avis)
  4. Inébranlable (avis)
  5. Léviathan (avis)

Étoiles perdues

  1. L'Honneur terni (avis)
  2. Bouclier périlleux (avis)
  3. Glaive imparfait (avis)
  4. Lance brisée (non lu)

The Genesis Fleet

  1. Avant-garde (non lu)
  2. Ascendant (non lu)

Le pacte - Les guerriers du silence, T00 de Pierre Bordage

Le pacte - Les guerriers du silence, T00 de Pierre Bordage

Récit

Nouvelle inédite dans l'univers des Guerriers du silence en préambule à la saga racontant la rencontre entre le grand Muffin du Kreuz et les représentants de l'Hyponéros.

Impression

Préambule d'une vingtaine de page au cycle des Guerriers du silence, cette nouvelle permet de relater un des évènements à l'origine de l'ensemble du cycle des guerriers du silence, cycle sublime s'il en est (oui, jetez vous dessus, c'est vraiment magnifique, d'ailleurs j'en parle très brièvement dans
ce petit article).

Alors du fait du nombre de pages, cette nouvelle ne permet absolument pas à l'auteur d'exprimer son savoir-faire. Il s'agit vraiment d'une petite anecdote, qui ravira les fans.

Par contre cela peut donner une petite idée du style et de l'univers torturé et politique de cette saga.

Par ailleurs, cette nouvelle n'est disponible que sous format numérique et gratuitement. Sans doute une œuvre promotionnelle en lien avec l'intégrale des Guerriers du silence... ou pas. Toujours est-il que ça ressemble à un "bonus" littéraire, et il serait dommage de s'en passer.

Pourquoi cette chronique donc ? Peut-être tout simplement parce que j'adore ce cycle de SF et que ça me donne l'occasion d'en parler sans avoir à relire pour la 4ème fois ce cycle.

Bref, c'est juste une occasion pour vous parler de cette saga de la SF française.

Note

Un peu délicat comme exercice. Je mettrai un 14/20 car l'élément est court, et ne permet pas à l'auteur d'exprimer tout son savoir-faire, mais en tant que livre gratuit et relatant une petit anecdote, il est très bien.

Série : Les guerriers du silence

  1. Le Pacte (avis)
  2. Les Guerriers du silence (déjà lu)
  3. Terra mater (déjà lu)
  4. La Citadelle Hyponéros (déjà lu)

Les paladins de la liberté - Les chroniques de Durdane, T02 de Jack Vance

Les paladins de la liberté - Les chroniques de Durdane, T02 de Jack Vance

Récit

L'Homme sans visage est prisonnier dans son propre palais. Le pouvoir absolu qu'il exerce sur le peuple de Durdane est désormais aux mains du jeune Gastel Etzwane, dont la soif de vengeance contre les terribles Roguskhoï,qui avaient enlevé et tué sa mère et sa sœur, ne pourrait être étanchée que par une mer de sang. Pour les détruire, Etzwane devait réaliser l'unité perdue du monde de Durdane. Pour pouvoir combattre, les gens de Durdane devaient d'abord redevenir les maîtres de leur propre existence. C'est alors seulement qu'Etzwane pourrait recruter un corps d'élite parmi les habitants de Durdane enfin libérés, les Paladins de la Liberté, et qu'il pourrait les lancer contre les Roguskhdi dans une lutte à mort.

Impression

Suite du
premier tome des chroniques de Durdane, voici la seconde partie qui se présente.

Dans cette suite, on retrouve Gastek Etzwane qui a su prendre le pouvoir et qui est désormais le successeur de l'ancien homme sans visage. Il doit donc maintenant assumer le rôle de dirigeant du Shant et les problèmes qui vont avec.
Dans cette partie, nous suivons comment Etzwane va modifier le Shant pour faire face à la menace des Roguskhdi qui semblent vouloir exterminer le peuple du Shant.

Nous suivrons donc Etzwane dans les différentes réformes et modifications de sa société afin à la fois de relever le défi inédit que représente la guerre pour le Shant (qui connaît la paix depuis environ 2000 ans grâce à l'homme sans visage), ainsi que de réparer les injustices qui l'ont fait se révolter.
Le point fort de cette partie est vraiment le suivi de cette évolution, la mise en place d'une autre forme de société avec ses avantages, mais aussi ses contraintes... et les éventuelles nouvelles injustices qu'elles génèrent.
Une véritable étude de l'impact d'un changement dans une société.

Par contre, on perd l'aspect découverte du monde (puisqu'il est désormais globalement connu) et on entre dans une partie politique, que j'ai trouvé personnellement trop simpliste.
La simplicité va toujours de paire avec le style d'écriture, mais ici, même si des écueils se montent sur le chemin désiré par Etzwane, je me suis plusieurs fois dit que quand même, ça se passe super bien pour un putch. On a vraiment l'impression de se retrouver dans une étude de cas où l'on ne fait varier que certains paramètres maîtrisés.

De même, cette partie parlant de la guerre contre les Roguskhdi, l'histoire est somme toute beaucoup plus linéaire et convenue, ce qui limite les rebondissements auxquels on peut s'attendre.

On notera quand même le côté toujours enchanteur du style d'écriture très épuré de Jack Vance qui me plaît toujours autant.

Note

Un 14/20 pour ce livre. Une partie beaucoup plus convenue que la précédente alliée à la perte de la découverte du Shant explique que cette seconde partie m'ait beaucoup moins plu. Toutefois, le style d'écriture et la véritable étude sur ce qu'est l'aboutissement d'un putsch lui donne un intérêt certain. De part la qualité du tome 1 et la poursuite de l'histoire, je recommande de continuer ce cycle... Et de poursuivre avec le tome 3 pour clôturer cette superbe saga.

Série : Les chroniques de Durdane

  1. L'homme sans visage (chroniqué)
  2. Les paladins de la liberté (chroniqué)
  3. Asutra ! (chroniqué)

Manhattan à l'envers de Peter F. Hamilton

Manhattan à l'envers de Peter F. Hamilton

Récit

Pourquoi une espèce extraterrestre supposée non intelligente s’est-elle attaquée aux colons humains sur Menard, l’un des mondes accueillant les citoyens du Commonwealth intersolaire ? 
Comment expliquer un acte de terrorisme futuriste, dont l’auteur possède un alibi insoupçonnable et qui cache des manipulations aussi bien politiques que philosophiques à l’échelle planétaire ? 
Peut-on gagner l’immortalité en voyageant dans le temps ?
Voici certaines des énigmes que devra résoudre Paula Myo, la célèbre enquêtrice génétiquement modifiée du Conseil intersolaire des crimes graves…
À travers ces sept nouvelles, dont cinq inédites, réunies pour la première fois, découvrez l’univers foisonnant et la verve unique de l’un des plus grands noms de la science-fiction moderne.


Impression

Première fois que je découvre cet auteur que j'adore sous forme de nouvelles. Je craignais un peu l'expérience. En effet, si vous êtes coutumier de cet auteur, dire qu'il ne sait pas écrire de petit roman est une litote... Alors s'attaquer à des nouvelles...

Et bien, je n'avais pas tout à fait tord. En effet certaines de ces nouvelles sont particulièrement longues. Par exemple En regardant pousser les arbres ne fait pas moins de 127 pages de l'édition poche. On se rapproche presque plus du petit roman que de la nouvelle.

Passé cela, dans l'ensemble ces lectures m'ont bien plu. Mais, il faut quand même que je précise que ce qui m'a bien plu, tient sûrement plus dans le fait que je connais très bien l'univers créer par Peter F. Hamilton, étant fan de ses écrits, et du fait de retrouver tantôt Paula dans ses enquêtes, ou de trouver des explications / compléments à l'univers de ses romans.

Rapidement nouvelle par nouvelle nous avons :

En regardant pousser les arbres

Superbe enquête à travers le temps. J'ai vraiment été enthousiasmé par l'atmosphère et la tournure de cette enquête. Et même si le "coupable" m'a semblé évident très tôt, la découverte du motif était très intéressante. Cela étant dit, la longueur de cette nouvelle fait que Peter a pu poser une atmosphère comme il sait si bien le faire. Sans doute la nouvelle qui rend le mieux hommage à ses qualités d'écrivain.

Un électorat qui marche

Sans doute la nouvelle qui m'a le moins plu où l'on suit une famille qui se déchire entre espoir et conviction. La chute est belle, mais le récit n'a pas su me transporter.

Si du premier coup…

Voyage temporel dans cette nouvelle très bien amenée. Nouvelle pour le coup courte qui laisserait place à beaucoup de développement, mais le cœur de l'histoire y est, et réussi à nous raconter cette histoire en allant droit au but. Libre au lecteur d'imaginer les différents aspects supplémentaires autour de cette colonne vertébrale.

Le chaton éternel

Pour le coup, une vraie nouvelle courte, avec une structuration classique. Très touchante et bien amené.

Le piège à démons

Une enquête de Paula Mio qui se suffit à elle même. Bien que la limitation d'une nouvelle enlève une partie de la force de l'enquête, elle débouche sur des éléments que j'ai trouvé fort sympathique et est un bon complément à l'univers de l'Étoile de Pandore.

Manhattan à l’envers

De nouveau une enquête de Paula Mio. Pour le coup, le "décor" se passe réellement après l'Étoile de Pandore. J'ai bien aimé cette enquête, un peu désaxée par rapport à ce qu'on a l'habitude d'avoir avec Paula dans les parages. Par contre, il est clair que l'on passe à côté de l'ensemble de la nouvelle sans avoir lu a minima la tétralogie de l'Étoile de Pandore, voire la trilogie du Vide qui songe, car la nouvelle se base clairement sur la psychologie de Paula... qui n'est pas / ne peut pas être résumé en quelques lignes.

Béni par un Ange

Encore plus que la précédente, cette nouvelle ne peut pas être comprise sans la lecture de la trilogie du Vide qui songe. En effet, cette nouvelle n'est que la description d'un événement qui est vaguement connu dans cette trilogie. De fait, sans cette lecture, les notions de Protectorat, de culture avancée et haute ne peuvent être comprises. Pis, la fin est un véritable clin d’œil aux lecteurs de la trilogie. Sans ces clefs, impossible de l'apprécier à sa juste valeur. C'est clairement une nouvelle dédiée aux fans et qui ne fonctionne que pour eux.

En résumé

Somme toute, une lecture agréable, même si elle se situe clairement un ton en dessous de ce que nous propose habituellement cet auteur. Clairement le « manque d'espace » se ressent pour cet auteur qui prend toujours son temps à poser un univers avant de faire démarrer réellement l'intrigue.
À conseiller pour ceux qui veulent compléter la découverte de l'univers créer par Peter, mais clairement pas comme une première entrée en matière. La moitié du plaisir que j'ai eu à lire ces nouvelles serait alors inopérant faute de background.

Note

Un 14/20 pour ce livre. Un grand plaisir à retrouver l'univers déjà créer par Peter F. Hamilton, ainsi que quelques nouvelles où il a su poser une atmosphère agréable. Reste qu'une grande partie de ce plaisir impose la lecture de la tétralogie de l'Étoile de Pandore et de la trilogie du Vide qui songe sinon les clefs de compréhension / références manquent cruellement. Pas un livre pour entrer dans l'univers de Peter F. Hamilton, mais bien en complément.

Jade de Jay Lake

Jade de Jay Lake

Récit

Elle est née dans la poussière et la pauvreté d’un village écrasé sous le soleil de l’équateur. Elle ne se rappelle pas de sa mère, elle ne se rappelle même pas de son nom. Son plus ancien souvenir remonte au jour où son père l’a vendu à ce grand homme au teint de lait. Dans la cour du Grenadier, où on lui a enseigné à devenir une grande dame et une courtisane accomplie, elle fut baptisée Émeraude, joyau parmi les beautés sélectionnées pour un duc immortel. Elle s’est choisie un autre nom : Jade. Son univers mêle la politique et la magie, et les dieux interfèrent dans les affaires des mortels. Au centre du monde règne le duc immortel de la cité de Hautcuivre, qui contrôle tout le commerce de la mer des Tempêtes. Jade a été éduquée pour devenir le jouet des hommes ; mais le duc n’est pas tout-puissant, et l’oeuvre des siècles n’a pas éradiqué tous ses ennemis. Certains voient en elle le moyen de parvenir jusqu’à lui, et de le tuer en brisant le sortilège qui le maintient
vie. C’est ainsi que Federo et la Chorégraphe deviendront les seuls amis de Jade, et que la réussite du complot visant à débarrasser Hautcuivre du tyran reposera entièrement dans les mains d’une jeune esclave rebelle.

Impression

Ce livre a été lu dans le cadre de
la cinquième édition LDPA.

L'héroïne (le féminin du héros, pas la drogue) Jade, est une jeune fille qui est enlevée à l'âge 3 ans.
Pourquoi ? Afin d'être élevée comme une fille de bonne société, en tant que bien à monnayer.
Ce livre nous raconte donc l'histoire de Jade (la fameuse héroïne) embarquée dès son plus jeune âge (3 ans) pour devenir courtisane... et être vendue par la suite.

À travers la vision de Jade, l'auteur nous fait découvrir de l'intérieur les impressions liées à l'esclavage, mais aussi les contradictions qui vont avec l'éducation et la protection dont elle bénéficie.
Une prison dorée en quelque sorte où la vie y est bien plus enrichissante que libre chez elle, mais aussi où la moindre incorrection, maladresse ou erreur y est sévèrement sanctionnée.

Toutefois Jade a mauvais caractère et va se rebeller contre cet emprisonnement contraint, cultivant sa haine et sa colère contre ses geôliers.

Un point assez bizarre est que l'on sent que ce livre se découpe réellement en 3 parties : l'apprentissage de Jade à Hautcuivre, son retour au Pays... et son retour à Hautcuivre. Même si les transitions sont logiques, on a vraiment une impression d'une intégrale réunissant 3 tomes.

Côté ambiance, ce livre nous fait particulièrement bien ressentir l'enfermement, ainsi que la découverte du monde qui l'entoure et les subtilités qui s'y ajoutent au fur et à mesure que Jade vieilli.
Je ne suis habituellement pas fan des descriptions à rallonge, mais Jay Lake arrive à donner vie à ses descriptions... qui sont précises, délicieusement (ou pas) colorées et odorantes si je puis dire.

Côté personnage, j'ai un peu de mal à rentrer vraiment dans le personnage de Jade : que cette fille se rebelle contre l'esclavage et s'accroche désespérément à son ancienne vie passe très bien.
Par contre j'ai beaucoup plus de mal avec son côté "fille gâtée" qui ressort parfois. J'ai un peu de mal à accorder du crédit à ce côté de son personnage vue son histoire et sa situation.

Enfin, je reste sur ma faim concernant la partie mythologique / magie de ce monde. En effet ce point est somme toute un point important du récit, et pourtant, à la fin, j'ai toujours cette impression de brouillon, de ne pas arriver à comprendre comment les choses en sont arrivées là. Rien de choquant dans le traitement de la magie et des dieux, mais l'impression que cette partie a été développée au fur et à mesure des besoins... sans former de système cohérent.

Note

14/20 : J'ai beaucoup aimé l'immersion, le voyage des sens auquel nous invite les descriptions de l'auteur. Elles ont le tour de force de ne pas être vécue comme trop longue, mais sont poignantes et précises. C'est ce point qui pour moi vaut principalement cette note, le reste ne ressortant pas spécialement du lot, et une gestion à mon sens brouillonne de la magie et des dieux.
En bref, une lecture très agréable qui invite à un voyage, à une découverte d'un monde... L'histoire y est (presque) accessoire au final ne servant que de prétexte à la découverte de différents mondes imbriqués.