Le Secret de Nestor Ambar - Coriolis, tome 1 / Mattias Lilja

Couverture livre - critique littéraire - Le Secret de Nestor Ambar, tome 1 de la série Coriolis de Mattias Lilja

Récit

Suivez l'équipage du Pélerin, le marchand Ambar et le justicar Miranda, alors qu'ils enquêtent sur un meurtre perpétré sur la station Coriolis. Cette histoire vous mènera jusque dans les jungles de Kua et vers bien de nouvelles horreurs.

Impression

Cette nouvelle se passe dans l'univers du jeu de rôle Coriolis. Elle nous permet de suivre les événements se tramant autour d'un cadavre (dans les faits autour de nombreux cadavres) en remontant le fil de causalité ayant entraîner cette mort.
Ce monde étant à la fois technologique et mystique, le mystère plane et la trame de fond est plaisante.

Par contre l'enchaînement, ou plus exactement les raisons de la présence de certains protagonistes clefs, me laisse perplexe.
On comprend bien la présence du justicar - enquêteur de la station spatiale Coriolis, néanmoins si la raison qui pousse le « vendeur d'antiquité » à se mettre dans la panade est compréhensible, sa totale coopération et son absence de fuite quand tout commence à s'effondrer autour de lui m'est incompréhensible.

Identiquement, le lien associant l'équipage du Pélerin et la trame de l'histoire est tellement grosse qu'on se demande comment la plupart des personnages arrivent à se voiler la face à ce point là.

Enfin, le développement de certains personnages me laisse pantois⋅e. En effet, pour l'intérêt de ces derniers, ils auraient pu être décrits de manière bien plus expéditive que ça n'aurait pas changé d'un iota ni l'ambiance, ni le déroulement de cette enquête.

Au final on a une histoire de fond qui peut être intéressante sur l'ambiance de ce jeu de rôle, mais dont la trame narrative est complétement à côté de la plaque.

Note

Un 06/20 pour ce livre.
La trame de fond et la description de l'ambiance sont les seuls points positifs de cette nouvelle.
La mise en scène et le traitement de l'histoire en tant que tel m'ont paru totalement artificiel et le développement de certains personnages au mieux inutile.
Passez votre chemin sur cette lecture, sauf si vous cherchez à vous imprégner de l'ambiance du jeu de rôle associé.

Série : Coriolis

  1. Le Secret de Nestor Ambar (avis)
  2. L'Ombre entre les étoiles (non lu)

La Sonate hydrogène - Cycle de la Culture, tome 10 / Iain M. Banks

La Sonate hydrogène - Cycle de la Culture T10 de Iain M. Banks

Récit

La Galaxie est peuplée d'un grouillement de civilisations plus ou moins avancées parmi lesquelles la Culture tient une très bonne place. Lorsqu'une de ces civilisations, humanoïde ou autre, atteint un très haut niveau de développement, elle choisit généralement la Sublimation, c'est à dire qu'elle accède collectivement à un niveau supérieur de l'être. Personne ou presque n'est jamais revenu pour en parler ou ceux, très rares, qui l'ont fait se sont montrés incapables d'en dire quelque chose d'intelligible.
Une forme de transcendance ? Peut-être. Mais physique puisqu'il s'agit de passer aux dimensions supérieures que nous annonce la théorie des cordes et dans lesquelles s'ouvriraient une infinité de possibles que les Non-Sublimés ne peuvent même pas imaginer.

Les Gziltes, humanoïdes, alliés de la Culture mais qui n'y ont jamais adhéré, ont atteint ce stade et se préparent à une Sublimation générale. Mais les choses ne sont pas simples. Malgré leur très haut niveau de civilisation, les Gziltes ont développé une espèce de complexe de supériorité : dans leur plus haute antiquité, un Livre Sacré leur promettant un destin manifeste leur a été remis par les Zihdren, une civilisation depuis Sublimée qui leur a servi de Mentor.
Ce Livre Sacré avait une particularité : il contenait des prévisions scientifiques qui allaient se révéler exactes. De là à se considérer comme une espèce élue, il n'y avait qu'un pas que certains Gziltes ont franchi.

À la veille de leur Sublimation, un vaisseau Zihdren se présente qui doit délivrer un message. Il est détruit. Puis est détruit également le Quartier Général des Gziltes.
Tout cela ne concerne apparemment en rien la Culture. Mais quelques-uns de ses vaisseaux et de leurs Mentaux s'inquiètent du conflit possible et apprécient peu le funeste sort fait à l'envoyé Zidhren.
Parmi les Gziltes eux-mêmes, certains veulent savoir la vérité.

Impression

Et voilà... Dernier tome du Cycle de la Culture, dernier tome aussi écrit par l'auteur qui s'en est allé ensuite...
J'ai mis du temps à lire ce tome, parce que quelque part, pour moi, cela ferme un cycle que j'avais découvert durant ma jeunesse. Tristesse et joie mêlées donc à la lecture de ce dernier tome.

Et alors donc ?
Et bien il est bien le-dit tome. Pas le meilleur, mais bien.

Le thème principal de l'histoire est la recherche de vérité et ce que d'autres peuvent mettre en place pour que cette vérité ne soit pas trouvée.
Et quand il s'agit de chercher, manipuler ou enterrer la vérité, la Culture n'est jamais loin pour y ajouter son grain de sel voire son humble avis.

Ce tome nous met en scène une espèce voulant sublimé. Et de ce fait tout un tas d'espèces gravitent autour de cet évènement. Certaines comme voulant dire aurevoir à une civilisation amie. D'autres pour le fait historique et certaines parce qu'on ne connaît pas grand chose concernant ce qui se passe quand une espèce a sublimé.
Mettez tout ce petit monde ensemble, agitez le tout avec des actes apparament étranges, et ceci constitue un superbe appat pour la curiosité de la Culture et une nouvelle histoire rocambolesque.

Et puis le plaisir de découvrir un être ayant connu le début de la Culture, ça n'arrive pas tous les jours.

Note

Un 16/20 pour cet opus qui clôt de jolie manière un cycle. Parlant d'espèce ayant fait leur temps et partant pour un autre voyage, c'est thématique tant de la fin de ce cycle que de la fin de l'auteur.

Série : Cycle de la Culture

  1. L'Homme des jeux (lu et non chroniqué)
  2. L'Essence de l'art (lu et non chroniqué)
  3. L'Usage des armes (lu et non chroniqué)
  4. Une forme de guerre (lu et non chroniqué)
  5. Excession (lu et non chroniqué)
  6. Le Sens du vent (lu et non chroniqué)
  7. Trames (chroniqué)
  8. Les Enfers virtuels (chroniqué)
  9. La Sonate hydrogène (chroniqué)
  • Inversions (lu et non chroniqué) - roman hors cycle pouvant être lu à nimporte quel moment après L'homme des jeux

À Dos de crocodile / Greg Egan

Couverture livre - critique littéraire - À Dos de crocodile de Greg Egan

Récit

Des milliers de races extraterrestres et posthumaines cohabitent harmonieusement dans la méta-civilisation de l'Amalgame. Seul le noyau central, occupé par les Indifférents, des êtres qui refusent tout contact, est un milieu hostile.

Avant de mourir, Leila et Jasim, mariés depuis dix mille trois cent neuf ans, souhaitent en savoir davantage sur les mystérieux Indifférents.

Impression

Greg Egan nous propose dans cette nouvelle un objectif à la hauteur d'êtres vivants dans un monde si avancé que la mortalité n'est plus une limite. Que faire lorsque plus de 10 000 balais sont déjà rangés dans le placard pour donner un sens à sa vie ?
Voici ce que nous propose Greg Egan dans cette nouvelle que je jugerai sans prétention.

En effet, le propos d'une civilisation tellement évoluée que vie, mort et besoin matériel ne sont plus une problématique est bien mieux mis en valeur dans le Cycle de la Culture que dans cette nouvelle.

Ainsi sans révolutionner le genre, Greg Egan nous raconte une jolie histoire, teintée hard-science, sur comment couroner sa vie avant de se retirer de cet univers.

Le ton est, je trouve, un peu mou. Les descriptions convaincront les amateurs de Hard-Science, mais la thématique est clairement mieux mise en valeur par d'autres auteurs et même si cette lecture a été agréable, elle ne m'a pas particulièrement emporté⋅e.

Peut-être est-ce le format qui ne me convient pas, et que dans un format plus long cela m'aurait mieux convenu. À voir dans le futur en mode roman donc.

Note

Un 13/20 pour ce livre.
La thématique, à mon sens, ne ressort pas grandi par cette nouvelle, qui sans être mauvaise, n'apporte rien qui puisse marquer le lecteur.

Issa Elohim / Laurent Kloetzer

Couverture livre - critique littéraire - Issa Elohim de Laurent Kloetzer

Récit

Europe. Demain.

Dérèglements climatiques, terrorisme et guerres confessionnelles secouent les restes d'un ordre mondial en miettes et jettent des millions de réfugiés sur les routes. L'horizon est fluctuant ; le monde se recroqueville face à un futur incertain et menaçant.

Et puis il y a les Elohim — ou prétendus tels. Des êtres exceptionnels, mystérieux, porteurs d'un espoir nouveau, et qui semblent s'incarner sur Terre de manière aléatoire.
Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Que sont-ils ?

Valentine Ziegler est pigiste. Lorsque, depuis sa Suisse natale aussi préservée que sécurisée, elle entend parler de la présence possible d'un de ces êtres dans un camp de réfugiés tunisien géré par l'agence européenne Frontex, elle auto-finance en hâte son voyage dans l'espoir d'un reportage digne d'intérêt.

Valentine est toutefois très loin d'imaginer au devant de quoi elle se précipite, l'étendue de la révolution à laquelle elle va se mesurer. Une possible épiphanie à même de changer sa vision du monde, si ce n'est le monde tout entier…

Impression

Suite à la lecture coup de cœur de l'Anamnèse de Lady Star, j'ai plongé tête la première dans ce récit, avide de découvrir ce que les l'auteur (et oui, cette fois-ci c'est sans sa femme que Laurent a écrit) nous propose autour du concept d'Elohim, êtres si mystérieux dans l'Anamnèse, alors qu'ils en étaient l'un des points focaux.

Et s'il y a une réussite dans cette novella, c'est d'à nouveau avoir réussi à faire un livre ayant pour personnage principal un Elohim... sans en fournir beaucoup plus à leur sujet.
Du coup de la déception, en effet, absolument rien de nouveau n'est fourni et le caractère de notre Elohim est moins... attrayant que celui de Lady Star. Il faut dire que l'enjeu présent dans l'Anamnèse n'est clairement pas là, puisque le Satori n'a pas encore eu lieu et les humains commencent tout juste à découvrir les Elohim (c'est à dire qu'ils en savent encore moins... c'est dire).

Cette novella a plus pour objet de décrire le contraste des réfugiés - ici principalement des réfugiés climatiques, ce qui résonne avec notre actualité - et des sociétés européennes qui tiennent à conserver leur bonheur en évitant l'entrée de ces réfugiés en Europe - là encore d'une triste résonance avec l'actualité politique pré-présidentielle.

Et c'est sans doute là que je n'ai pas accroché. Description certes de sujets polémiques, mais avec l'approche douce et poétique qui transparaissait dans l'Anamnèse. Une critique qui passe parfois proche de l'acceptation.
Rajoutons que côté futur, on est très proche de ce qui se fait aujourd'hui, et on sort assez rapidement de mon rayon de prédilection.

Au final, on reste pour le côté poétique de cette aventure, ce côté un brin naïf je trouve, qui tranche avec ce qui se fait aujourd'hui.
On reste aussi pour essayer de mieux cerner cet Elohim et essayer de découvrir ce qu'il est. Peine perdu certes, mais l'auteur sait comment renverser des situations et, tout en suggestion, laisse au lecteur se faire son avis sur ce qu'est Issa.

Note

Vous l'aurez compris, déçu⋅e de ne pas avoir pu en découvrir plus sur un pan important d'un véritable coup de cœur, c'est la douche froide.

Il n'en reste pas moins que le récit est bien écrit, et que l'auteur réussi de nouveau à construire un récit autour d'un objet quasi pas défini.

Sans véritable révélation, dans une histoire de SF Anticipation trop proche de notre monde actuel, cela n'a pas suffit pour m'emballer.

Une note de 12/20 donc, qui présente un récit qui se lit bien, mais que j'oublierai très vite et qui ne m'a pas fait vibré⋅e.

Le Stratagème du corbeau - L'Univers de l'Hexarcat, tome 2 / Yoon Ha Lee

Couverture livre - critique littéraire - Stratagème du corbeau - Tome 01 de l'Univers de l'Hexarcat - Yoon Ha Lee

Récit

Traître et fou sanguinaire mort depuis des siècles, mais stratège de génie qui n'a jamais perdu une bataille, le général Shuos Jedao a réussi à s'échapper après le massacre de la Forteresse des Aiguilles Diffuses. Il a pris possession du corps du capitaine Kel Cheris et s'est emparé d'un essaim de guerre envoyé en urgence dans la Marche Sectionnée pour repousser une incursion ennemie dans l'Hexarcat.
Mais quelles sont réellement ses intentions ?
C'est ce que va tenter de découvrir le lieutenant-colonel Kel Brezan. Saura-t-il se soustraire à l'emprise de Jedao ? Peut-il faire entièrement confiance à ses supérieurs ? Et que manigancent les six Hexarques des différentes factions ?

Impression

De retour dans cet univers si particulier, mêlant foi, mathématique et effets magique à singularité.

On reprend la suite du tome 1, après la destruction de l'essaim de Kel Cheris et dont manifestement, Shuos Jedao a réussi à s'extirper, se réservant le luxe de faire main basse sur un gros essaim Kel de l'Hexarcat au passage.

Cette fois-ci pas de nouvelle découverte de l'univers en tant que tel. Le premier tome constituait, notamment, une description des postulats de base du fonctionnement des différentes technologies, et ces postulats restent d'utilisation, sans grande découverte majeure à ce propos, mais conservant sa rigueur d'application rappelant la Hard-Science.
On est donc cette fois-ci en terrain connu « mathématiquement parlant », et c'est plus du côté sociologique que l'univers va apporter de nouveaux éléments à intégrer, notamment sur comment se traduit pour le peuple le régime du Haut-calendrier.

Côté histoire, la composante SF militaire reste de mise, mais elle est clairement épaulée par une composante d'intrigues. En effet, tout tourne sur pourquoi Shuos Jedao a pris en otage un essaim Kel ? Que va-t-il en faire ? Et arrivera-t-il à ses fins ?
L'histoire se compose autour de ces trois questions et permet clairement de mieux comprendre le système politique de l'Hexarcat.
Personnellement, j'ai anticipé la plupart des rebondissements - qui était somme toute assez visibles surtout quand on a bien en tête le premier tome - mais la découverte des rouages en jeu dans cette société fait facilement oublier ces facilités.

Les personnages principaux restent denses et bien écrits. Chacun ayant ses désirs et intérêts et traduisant des postures qui ne sont ni archétypales (ce qui pourrait être au regard des familles de l'Hexarcat) ni dénuées de fondements si l'on oublie notre moralité.
Et encore une fois, il y a toujours une dynamique d'évolution des personnages les uns au contact des autres qui est fort plaisante.

L'écriture reste fluide et on n'a plus l'obstacle des notions de base de l'univers à assimiler, ce qui fait que ce tome reste beaucoup plus abordable - on a payé le prix de l'accès au précédent tome.

Note

Un 16/20 pour ce livre.
Ce tome est toujours intéressant par le traitement à la fois de la SF en mode space-fantasy mathématique, mais aussi au travers des dynamiques des personnages et de la découverte des rouages internes de l'Hexarcat.
Si vous avez aimé le premier tome, ce second opus ne vous décevra pas, et il ouvre plein de perspectives possibles concernant le troisième et dernier tome.

Série : L'Univers de l'Hexarcat

  1. Le Gambit du renard (avis)
  2. Le Stratagème du corbeau (avis)
  3. [Revenant Gun (non traduit)]

Mission Proteo - Code Stalingrad, tome 1 / Alexandre Allamanche

Couverture livre - critique littéraire - Mission Proteo, tome 1 de Code Stalingrad de Alexandre Allamanche

Récit

Rivé au hublot du module Colombus, l'équipage de la Station Spatiale Internationale regarde avec stupeur le vaisseau inconnu qui vient d'apparaître à trente mètres des panneaux solaires tribord. Immobile, n'émettant aucun signal et ne renfermant apparemment aucune activité, les Nations Unies décident de tenter une première approche par l'intermédiaire de l'ISS. Trois cosmonautes de la Station effectuent alors une sortie et réussissent à entrer dans l'appareil avec une étonnante facilité, avant de faire une première découverte et de mettre en marche une séquence holographique laissant deviner que les concepteurs du véhicule spatial nous invitent à venir à leur rencontre.
Les systèmes de commandes décodés, le vaisseau est bientôt remis en fonction, et alors qu'il entame une tournée mondiale, Baptiste, un jeune français, espère intégrer l'équipe scientifique internationale qui ralliera la planète d'origine du vaisseau. Mais l'interprétation des images n'a peut-être pas été parfaite, et le premier voyage interplanétaire de l'Humanité pourrait bien la mener à sa perte...

Remerciements

Le pdf de cet ouvrage m'a été offert par l'auteur. Je le remercie de m'avoir fait découvrir ce livre et confier le résultat de son œuvre qu'il autoédite en numérique (et facilement trouvable chez votre revendeur de drogue numérique).

Impression

Ce récit évoque une rencontre du troisième type à la Rama : un vaisseau extra-terrestre arrive en orbite basse terrienne. Ce vaisseau s'avère vide de toute présence et il s'agira de découvrir les secrets et raisons de la présence de cet appareil tout en étudiant l'effet de la révélation de ne plus être seul en cette basse galaxie.

L'histoire en elle-même est assez plaisante mais que j'ai pu trouver par trop idéaliste dans la gestion de ce genre d'événements.
Les rebondissements sont corrects même si l'ensemble reste beaucoup trop manichéen à mon goût (mais j'aime les intrigues à tiroirs) ce qui m'a fait ne pas réussir à m'immerger totalement dans l'histoire. Le rythme est quant à lui bien réussi, maniant phases de découverte du monde avec des explications sur le son fonctionnement, des phases plus d'enquête et enfin d'actions.

Côté écriture, celle-ci ne m'a pas spécialement emballée, même si je ne saurai spécifiquement dire pourquoi. Je n'ai pas relevé particulièrement d'éléments particuliers, c'est plus une sensation d'ensemble, sans doute principalement lié au fait que j'ai trouvé dans l'ensemble la géopolitique mis en place par trop simpliste.
On pourra toutefois noter que j'ai bien accroché à l'ensemble du début des événements, leur description et enchaînement étant je trouve très bien trouvé. On est donc clairement à contre-pied des romans qui peuvent être long à démarrer.

Les personnages sont plutôt bien rendus dans leur psychologie même si j'ai senti un côté d'incrédulité sur ce que ces personnages étaient capables de faire au regard de leurs compétences décrites, mais surtout de celles des personnages secondaires normalement plus à même de le faire.
Autre petit point d'achoppement, j'ai été un peu bloqué sur le fait que l'ensemble de la fine équipe que l'on suit est francophone - alors que l'ensemble de l'action se passe au sein de coopérations internationales. Et ce qui peut sembler être qu'une singularité au début du roman, reste à mon sens bloquant sur l'ensemble du roman. C'est d'ailleurs dommage au regard du fait que l'auteur a volontairement élargi à d'autres nations que la France... mais est resté coincé sur la francophonie (alors que ce n'est nullement l'objet du livre).

Note

Un 12/20 pour ce livre.

Au final, un livre qui ne m'a pas conquis par un univers par trop manichéen et une histoire plaisante mais trop idéaliste.
On peut toutefois noter que l'auteur a su introduire un univers de SF sans se noyer dans des explications, ce qui pourrait sans doute plaire beaucoup plus à des personnes n'ayant pas trop de bagages en SF

Je ne lierai clairement pas la suite mais on est loin du désastre, pour preuve je ne me suis pas forcé⋅e pour terminer la lecture de ce livre.

Série : Code Stalingrad

  1. Mission Proteo (avis)
  2. Objectif Terre (non lu)
  3. Yctalos (non lu)

Le Gambit du renard - L'Univers de l'Hexarcat, tome 1 / Yoon Ha Lee

Couverture livre - critique littéraire - Gambit du Renard - Tome 01 de l'Univers de l'Hexarcat - Yoon Ha Lee

Récit

Le capitaine Kel Cheris tombe en disgrâce après avoir utilisé des armes non conventionnelles lors de sa dernière affectation.
À sa grande surprise, elle est promue général à titre temporaire par le commandement Kel qui lui confie une mission d’une importance vitale pour l’Hexarcat, le système des six factions : mater une hérésie en cours dans la forteresse des Aiguilles Diffuses. Seulement cette promotion est assortie d’une terrible condition : ancrer en elle l’esprit du général Shuos Jedao, ancien traître et fou sanguinaire mort depuis des siècles, mais stratège de génie qui n’a jamais perdu une bataille.
Que cachent les six factions à Kel Cheris? Que sait exactement Jedao et, surtout, qui fut-il réellement ?

Science-Fiction ou pas science-fiction ?

Pour commencer sur ce livre, ouvrons sur la difficulté à classer certains livres dans les fameuses catégories littéraires. Et ce qui est bien avec ce livre, si vous vous donnez la peine de faire le tour, c'est que vous le trouverez classer en au moins 4 catégories, à savoir space-opéra, SF-militaire, hard-sf et space-fantasy.

De mon côté, vous le trouverez en SF-militaire. Pourquoi ? Tout simplement parce que la thématique principale reste la guerre, les batailles, la stratégie / tactique et les intrigues qui tournent autour. Et comme je ne m'autorise à mettre un livre que dans une seule catégorie (sinon ça serait trop le boxon), et bien voilà.
Cela étant dit, les autre classifications sont loin d'être non étayée (sauf une à mon sens). Contradictoire quand on voit la définition de ces classements ? Et bien pas tellement.

Reprenons donc :

  • SF-militaire : cf. supra. Le cœur du livre est un livre de SF-militaire.
  • Space-opéra : alors pour le coup oui, on est dans l'espace. Mais c'est à mon sens pas suffisant. Pour moi le space-opéra doit nous faire découvrir un univers, différentes planètes, etc. Pour le coup, on va rester centré sur une même zone, et ça me semble trop limité pour le raccrocher principalement à cette catégorie
  • Hard-SF : alors d'une certaine manière oui. L'ensemble du livre est basé sur des règles qui découlent de paradigmes établis dans le cadre du livre. La logique mise en œuvre ressemble donc à de la Hard-SF. Mais de la light-Hard-SF dans ce cas, si je puis dire. Car de facto, les règles sont peu explicitées et ne ressemblent que de loin à des principes physiques. C'est donc une structuration qui peut s'en rapprocher par certains aspects, mais on est loin de la vraie Hard-Science. Ceux qui ne peuvent sentir ce courant peuvent donc se rassurer.
  • Space-fantasy : alors clairement on est dedans. Les armes et équipements à singularité ressemble plus à une magie mathématique (les technomagiciens ont pris le pouvoir) qu'à de la science. Et si le cœur du récit n'était pas la guerre (physique ou psychologique), c'est sous cette dernière référence que je l'aurai classé.

En bref : méfiez-vous de la classification de ce livre, on est clairement à la croisée des chemins.

Impression

Ce livre est clairement difficile d'accès.
D'une part on est placé directement dans l'univers, sans explication d'introduction. Personnellement j'adore ce procédé qui me force à réfléchir et à faire des hypothèses sur le fonctionnement de l'univers décrit, mais ça n'en rend pas l'accès simple.

Mais ici, il faut rajouter une introduction dans un univers qui semble être de la Hard-SF, avec des lois et des mathématiques... mais qui s'appuient sur des concepts hautement non mathématique.

Finalement, c'est à la fois très intéressant comme univers, mais y a moyen de perdre facilement les lecteurs, y compris les habitués de la Hard-SF, tant ce côté Hard-SF n'est principalement qu'apparence.

Alors pour vous éviter de passer à côté, je vous propose une introduction à l'univers, rapide et non exhaustive, mais qui devrait permettre de ne pas souffrir les premiers chapitres (oui c'est cadeau).

Fonctionnement de cet univers

Dans cet univers, il y a 2 sortes de technologies :

Les technologies dites invariantes qui sont celles que vous pourrez trouver dans tout bon livre de SF. Et les technologies dites à singularité. Ces dernières, pour fonctionner, s'appuient sur l'utilisation d'un « Haut-calendrier » qui permet de produire des effets quasiment magique.

Toute la société de l'Hexarcat (et sa suprématie militaire notamment) s'appuie sur l'utilisation de ce Haut-calendrier qui, par l'utilisation de mathématiques spécifiques permet d'en tirer des effets.
Sachez que ce Haut-calendrier n'est actif que du fait de la croyance d'un peuple en ce calendrier, et que de ce fait, tout un ensemble de « rituels » sont associés pour renforcer cette croyance, et de fait, renforcer l'utilité de ce Haut-calendrier.
À titre d'exemple d'utilisation, vous trouverez l'utilisation de formation de combat des unités d'infanterie. Selon la position de chaque homme et femme de la section, des effets types bouclier / vision / etc. s'appliquent.

Je vous laisserai découvrir les multiples armes qu'ont pu ainsi inventer l'Hexarcat, mais une chose est facilement mise en évidence : l'utilisation de singularités dépasse largement l'équivalent en technologie invariante, et c'est ce qui permet à l'Hexarcat de se maintenir en place.

Maintenant, je ne sais pas si vous l'avez vu venir, mais qui dit que toute cette technologie et suprématie se base sur la croyance d'un peuple en des rituels, dit que penser autrement, c'est nuire à l'Hexarcat. Et de fait, les hérésies en viennent à modifier le Haut-calendrier, et de fait, à rendre caduque (ou pire) la technologie singulière et donc transformer l'hexapuma hexarcate en chaton (enfin pas à ce point, mais quand même).

Voilà, avec ça, vous comprendrez sans doute mieux les premiers chapitres et le pourquoi l'Hexarcat prend si au sérieux une hérésie, surtout en son sein.

Le contenu

La section précédente vous décrit le fonctionnement de la « technologie » singulière (entre guillemet, car bon, ça ne s'applique pas qu'aux objets technologiques, mais aussi à la psyché humaine ou bien aux figures que les soldats forment par exemple).

Et cette technologie donne une couche space-fantasy très sympathique à ce livre. Cette dernière est d'ailleurs exploitée intelligemment et de manière cohérente.

La gouvernance de ce monde est un régime totalitaire où 6 familles intriguent pour faire monter sa famille au détriment des autres. Chaque famille possède une fonction principale telle le combat pour les Kel, l'espionnage et la stratégie pour les Shuos, etc. Les querelles entre ces familles étant clairement le moteur de la situation et source de rebondissements liés aux contraintes politiques.

Côté scénario, on est sur du classique de SF-militaire : une insurrection qu'il faut mater et qui prend lieu dans une place forte inexpugnable. Il faut donc faire appel à un génie militaire pour tenter de sortir des ornières. Mais ce génie a un passé trouble et fort déplaisant à son actif.

Les 2 personnages principaux sont donc à l'opposé l'un de l'autre, et évidemment, quand un génie de la stratégie est aux manettes, on peut se douter que pas mal de choses ne sont pas spécifiquement anodines... Mais encore faut-il mettre le doigt dessus dans un univers passablement différent du nôtre.

Les personnages principaux sont denses, chacun avec leurs points forts et faiblesses, et le scénario joue dessus, rendant l'ensemble intéressant à lire et très intéressant à voir comment les personnages évoluent les uns au contact des autres.

L'écriture est fluide et une fois compris les notions de base de l'univers, on se laisse emporter facilement dans le récit.

Note

Un 17/20 pour ce livre.
Ce tome est intéressant par le traitement que j'ai trouvé inattendue de la SF en mode space-fantasy mathématique. Ajoutez à cela de la SF-militaire qui fait la job et des personnages intéressants, on se laisse sans problème entraîner dans cet univers.
Et clairement à la fin de ce tome, je souhaite continuer la lecture de cette saga pour savoir de quoi il retourne en terme d'histoire et comment cela va se terminer.

Série : L'Univers de l'Hexarcat

  1. Le Gambit du renard (avis)
  2. Le Stratagème du corbeau (avis)
  3. [Revenant Gun (non traduit)]

Sans concession - Honor Harrington : Série principale, tome 14 / David Weber

Couverture livre - critique littéraire - Sans consession tome 1 - Honor Harrington

Récit

Ce n’étaient d’abord que des escarmouches, puis les affrontements sont venus. Aujourd’hui la guerre ouverte risque d’embraser la Galaxie.
De manœuvre d’intimidation en opération punitive, la Ligue solarienne, économiquement prise à la gorge, ne retient plus ses coups.

Manticore et ses alliés contre la Ligue ?
Honor et les siens contre les mandarins de la Vieille Terre ?
N’oublions pas le troisième larron, celui qui opère dans l’ombre, qui assassine par marionnettes interposées, l’Alignement des Detweiler.

Ainsi, quand les lois de la guerre passent à la trappe au profit du meurtre de masse, le temps de la prudence et des concessions est oublié. Et la Salamandre pourrait bien se déchainer...
Qu’adviendrait-il alors d’Honor Harrington ?

Couverture livre - critique littéraire - Sans consession tome 2 - Honor Harrington

Critique de 2 volumes en une

Attention, s'agissant pour moi d'un seul et même tome (la coupure étant purement marketing / éditoriale), cette chronique porte sur les volumes 1 et 2 de Sans concession, s'arrêter au simple volume 1 ne servant qu'à s'arrêter à la fin d'un chapitre.

Impression

Dernier tome de la série principale qui en compte donc 14, ce tome vient clore l'arc concernant la guerre Manticore / Havre / Ligue solarienne. Notamment, on n’y verra pas la fin du traitement de l'Alignement messan, qui sera très certainement l'objet de la suite de L'Ombre de la victoire.

Le précédent tome mettait en place les éléments finaux pour l'affrontement de la Grande Alliance (Manticore - Le Havre) versus la Ligue solarienne. Ici on entre clairement dans le vif du sujet.

Au menu, plusieurs batailles dont l'une particulièrement grandiose. La stratégie a fait son œuvre, place à la tactique, au bon sens, et au sang-froid des officiers de la Flotte.

On retrouve donc ici, en une sorte d'apothéose, la bataille finale entre Manticore et le Havre, sauf que les enjeux ne sont pas totalement les mêmes.
Je ne vous ferai pas l'affront de vous faire croire que le gagnant n'est pas celui que l'on croit, la différence technologique et la léthargie de la Ligue ne permettant pas de supposer un risque sur le sujet, mais plus de quel est le prix de cette victoire (et accessoirement, à quel point la Grande flotte va botter le cul des solariens).

Cette fin de cycle est presque un retour aux sources : combats spatiaux intenses, choix tactiques et moraux, le tout sur fond de géopolitique accidentée. Basilic n'est pas loin, mais les moyens et conséquences sont... différents.

Note

Un 20/20 pour ce tome. Une fin somme toute mémorable, sans temps morts, qui clôture avec brio cet arc narratif.
On termine à la fois satisfait par ce final, mais aussi sur l'expectative puisque l'Alignement n'est pas l'objet de ce tome, et qu'on a donc encore des choses à moudre sur le sujet - ce qui préfigure une suite au cycle de Saganami.

Un tome qu'il ne faut pas manquer si on aime la série donc (je dirai même plus, un indispensable pour sa santé mentale), mais d'un autre côté, si vous en êtes ici, c'est que vous vouliez connaître la fin de l'histoire, n'est-ce pas ?

Série : Cycle d'Honor Harrington

Série principale

  1. Mission Basilic (déjà lu)
  2. Pour l'honneur de la reine (déjà lu)
  3. Une guerre victorieuse et brève (déjà lu)
  4. Au champ du déshonneur (déjà lu)
  5. Pavillon de l’exil (déjà lu)
  6. Mascarade silésienne (déjà lu)
  7. Aux mains de l’ennemi (déjà lu)
  8. La disparue de l'enfer (déjà lu)
  9. Les cendres de la victoire (déjà lu)
  10. Plaies d'honneur (déjà lu)
  11. Coûte que coûte (déjà lu)
  12. En mission (déjà lu)
  13. L'orage gronde (avis)
  14. Sans concession (avis)

La Couronne des esclaves

  1. La couronne des esclaves (déjà lu)
  2. Torche de la liberté (déjà lu)
  3. Les bas-fonds de Mesa (avis)

Saganami

  1. L'ombre de Saganami (déjà lu)
  2. L'ennemi dans l'ombre (déjà lu)
  3. L'ombre de la liberté (avis)
  4. L'ombre de la victoire (avis)

Autour d'Honor

  1. Autour d'Honor (avis)
  2. Les Mondes d'Honor (avis)
  3. Une aspirante nommée Harrington (avis)
  4. Au service du sabre (non lu)
  5. [In Fire Forged (non traduit)]
  6. [Beginnings (non traduit)]

Guide

  1. Honorverse (non lu)
  2. La maison d'acier (non lu)

Une aspirante nommée Harrington - Honor Harrington : Nouvelles, tome 3 / David Weber et Éric Flint

Couverture livre - critique littéraire - Une aspirante nommée Harrington - Honor Harrington

Récit

Qu'en était-il d'Honor Harrington à ses débuts ? La voici à vingt ans, tout juste sortie de l'École de Saganami, jeune aspirante à bord de l'Amazone en mission en Silésie.

Le jour où Rit-gaiement revint au clan de l'Eau vive présenter sa compagne Voix-d'Or, nul ne se doutait que le monde en serait changé. Le monde : en l'occurrence les relations entre les Individus et l'humanité.
Mais peut-être connaissez-vous mieux ces deux chats sylvestres sous les noms de Nimitz et de Samantha…

Que sait-on au juste de l'enlèvement sur Terre d'Hélène Zilwicki et de sa rencontre avec Berry, celle qui coifferait plus tard la couronne des esclaves ?

Que sait-on de la mort de Robert Pierre et des circonstances dans lesquelles Oscar Saint-Just s'empara du pouvoir en République populaire de Havre ?

Pour combler ces lacunes, voici Une aspirante nommée Harrington, Ceux par qui les mondes changent et La tombée de la nuit de David Weber, et Venus des montagnes d'Eric Flint.

Impression

Voici le troisième recueil de nouvelles dans le monde d'Honor Harrington de David Weber.
Très sympathique dans sa globalité, il permet de vivre des évènements qui forment la trame de l'Histoire dans le cycle.

À lire après la lecture du cycle en lui-même, sous peine soit de ne pas trop comprendre le contexte des nouvelles, soit de se faire spoiler des événements, ce qui serait dommage. L'apport, sans être indispensable, est intéressant pour compléter sa vision de l'histoire du Cycle.

Dans le détail, voici nouvelle par nouvelle mes impressions :

Une aspirante nommée Harrington (David Weber) :

On ouvre le bal avec une nouvelle nous racontant la première affectation d'active - ainsi que le premier feu ennemi, le titre de Salamandre n'étant clairement jamais usurpé - de mademoiselle Harrington.

Un retour aux prémisses, à bord d'un croiseur lourd de sa Majesté le Roi (oui Roger n'ayant pas encore été assassiné) qui permet de découvrir un peu plus la partie « protection » de la carrière d'Honor, du temps où tout était somme toute plus simple car moins important politiquement.
Un véritable plaisir à lire pour les fans de la série.

Ceux par qui les mondes changent (David Weber) :

Dans cette nouvelle, on assiste au moment où la décision des chats est faite de montrer leur réelle intelligence aux humains, décision de laquelle il découlera « l'exportation » de nouveaux clans de chats hors de Sphinx, leur planète natale.

Je n'ai pas trouvé la nouvelle particulièrement intéressante. En effet, on sait exactement, en ayant lu la série principale, les tenants et aboutissants du sujet, et seule la façon dont ça s'est passé est inconnue (encore que le fait que Voix d'Or / Samantha soit une passeuse de mémoires permettait déjà d'imaginer facilement comment ça allait se passer).
Or, comme on pouvait s'y attendre, ça ne met en jeu qu'un long discours où dans les faits, ce qui convainc c'est la force de l'âme - qui est directement assimilé à un degré de sagesse - et non pas les arguments en tant que tels.
Dommage donc car du coup cette nouvelle ne met qu'en exergue le fonctionnement interne des clans des chats sylvestres.

Venus des montagnes (Éric Flint) :

Venus des montagnes nous raconte dans le détail la rencontre entre Berry et Hélène ainsi que la façon dont Anton Zilwicki gère l'enlèvement de sa fille sur Terre.

Pour le coup la nouvelle est intéressante, mais moins pour la partie rencontre entre Berry et Hélène Zilwicki - qui se passe très rapidement mais a le mérite d'expliciter le lien entre elles - que pour la découverte du jeune Viktor Cachat, tout juste sorti de l'école de formation de SerSec et qui va gérer sa première grande mission.
On y découvre les raisons du comportement de Cachat, ainsi que - de fait - la première rencontre entre Viktor et Anton.

Un récit que j'ai trouvé sympathique, même si la réaction d'Anton parait difficilement crédible, même pour un gars venu des montagnes de Griffon.

La tombée de la nuit (David Weber) :

On suit dans cette nouvelle la mort de Robert Pierre et les conditions d'accès au pouvoir d'Oscar Saint-Just où tout n'a pas été comme sur des roulettes pour en arriver là.

Lecture plutôt agréable, notamment car on y retrouve le personnage d'Oscar Saint-Just, tout en fanatisme et pragmatisme, mais ce n'est clairement pas le plat de résistance de ce recueil.

Note

Un 18/20 pour ce tome. La plupart des nouvelles sont intéressantes tant à lire qu'au point de vue apport dans l'Histoire de la saga, avec une mention spéciale pour Une aspirante nommée Harrington qui nous donne le plaisir de vivre les débuts d'Honor dans le service actif de la Flotte.

Un tome qu'il ne faut pas manquer si on aime la série donc, mais qui n'est pas un indispensable car on reste sur de l'ajout intéressant mais superflu pour le déroulé de l'histoire.

Série : Cycle d'Honor Harrington

Série principale

  1. Mission Basilic (déjà lu)
  2. Pour l'honneur de la reine (déjà lu)
  3. Une guerre victorieuse et brève (déjà lu)
  4. Au champ du déshonneur (déjà lu)
  5. Pavillon de l’exil (déjà lu)
  6. Mascarade silésienne (déjà lu)
  7. Aux mains de l’ennemi (déjà lu)
  8. La disparue de l'enfer (déjà lu)
  9. Les cendres de la victoire (déjà lu)
  10. Plaies d'honneur (déjà lu)
  11. Coûte que coûte (déjà lu)
  12. En mission (déjà lu)
  13. L'orage gronde (avis)
  14. Sans concession (avis)

La Couronne des esclaves

  1. La couronne des esclaves (déjà lu)
  2. Torche de la liberté (déjà lu)
  3. Les bas-fonds de Mesa (avis)

Saganami

  1. L'ombre de Saganami (déjà lu)
  2. L'ennemi dans l'ombre (déjà lu)
  3. L'ombre de la liberté (avis)
  4. L'ombre de la victoire (avis)

Autour d'Honor

  1. Autour d'Honor (avis)
  2. Les Mondes d'Honor (avis)
  3. Une aspirante nommée Harrington (avis)
  4. Au service du sabre (non lu)
  5. [In Fire Forged (non traduit)]
  6. [Beginnings (non traduit)]

Guide

  1. Honorverse (non lu)
  2. La maison d'acier (non lu)


L'ombre de la victoire - Honor Harrington : Saganami, tome 4 / David Weber

Couverture livre - critique littéraire -  L'Univers d'Honor Harrington - Saganami, tome 4 - partie 1 : L'ombre de la victoire David Weber

Récit

L’Alignement mesan a plus d’un fer au feu.
À l’origine du long conflit entre Manticore et Havre, la puissante secte eugéniste dresse désormais la Ligue solarienne contre les ennemis réconciliés.

C’est aussi l’objectif de l’opération Janus : noyauter les mouvements de résistance aux gouvernements corrompus et au pillage des transstellaires dans les mondes aux marges de la Ligue ; leur faire miroiter l’assistance d’une puissance bienveillante ; allumer la mèche, quoi.
Manticore en sera accusée. La guerre éclatera.

Mais les plans machiavéliques les mieux conçus se retournent parfois contre leurs auteurs…

Après L’Ombre de la liberté et Les Bas-fonds de Mesa, L’Ombre de la victoire achève de relater l’évolution des forces en présence. Dans le grand concert géopolitique de la galaxie connue, David Weber y fait donner toutes les voix de l’orchestre.
Dernier mouvement avant le finale ?

Couverture livre - critique littéraire -  L'Univers d'Honor Harrington - Saganami, tome 4 - partie 2 : L'ombre de la victoire David Weber

Critique de 2 volumes en une

Attention, s'agissant pour moi d'un seul et même tome (la coupure étant purement marketing / éditoriale), cette chronique porte sur les volume 1 et 2. Ce qui n'a pas réellement d'importance puisque je ne spoile pas.

Place dans le cycle

Ce tome clôture l'ensemble des sous-cycles d'Honor Harrington puisqu'à la fin, nous rejoignons l'état du monde tel que décrit à la fin de L'Orage gronde.
À noter que la lecture de l'Orage gronde et des autres tomes des sous-cycle Saganami et La couronne des esclaves est indispensable pour comprendre quoi que ce soit aux enjeux de ce tome.

Impression

Comme d'habitude avec cette série, et de manière générale avec l'Atalante, les couvertures sont, je trouve, superbes.
Comme d'habitude avec cette série, le livre anglais a été découpé en 2 tomes. Cette politique éditoriale est bien dommage, car en plus de coûter un bras, cela fait que la coupure du volume 1 n'a pas d'intérêt, et on ne peut que lire les 2 volumes l'un après l'autre.

Ici nous sommes dans un tome de géopolitique pur et dur. Les conséquences des agissements de chacun des partis (et l'on compte bien entendu l'Empire de Manticore, mais aussi la République de Havre, la Ligue solarienne, l'Alignement mesan et même Erewhon) et le développement des politiques ou opérations de chacun sont le thème de cet opus.
Ça c'est le côté fun du livre. Voir comment tout ce qui a été mis en place s'ajuste dans un ensemble préparant une jolie apothéose pour quand sortira le tome 14 de la série principale.

Mais le côté beaucoup moins fun c'est qu'il ne se passe pas grand chose de nouveau dans ce tome. La plupart des évènements impactant l'histoire de ce tome ont été relatés dans les autres livres de la série. Aussi bien concernant les affaires de l'Alignement que les conséquences de la guerre avec la République Populaire de Havre.
Alors c'est très bien d'avoir voulu limiter les redites. J’applaudis bien fort. Par contre les références sous-entendues aux évènements sans rappel succin de ce qui s'est passé (ni, et surtout, comment ça s'est terminé), c'est hard quand même, surtout quand la lecture des évènements concernés date d'il y a plus de 5 ans, temps du lecteur.

Ajoutons à cela que dans l'ensemble, ce livre ne fait que gérer les conséquences de ce qui s'est passé dans les autres tomes, on a le résultat d'un livre où il se passe pas mal de chose certes, mais où quasi toutes sont déjà connues (ou peu s'en faut), et dont la nature et la résolution a dû être extraite de la mémoire pour faire le lien. En effet, l'auteur ne se donne pas la peine de le faire pour vous.

Rajoutons à l'ensemble que ce livre étant bâti comme une étude des conséquences géopolitiques, il s'ensuit que sans être des redites, la situation sur nombre de secteurs présentés est quand même très ressemblante, surtout au début. Cela apporte une lourdeur et un sentiment de déjà vu et un catalogue à la Prévert qui est assez pesant sur toute la partie préparation des soulèvements politiques.
Leur traitement, en termes d'actions et de déroulement, ne possède évidemment pas ce grief, mais cela implique d'attendre que les choses s'agitent, et cela intervient relativement tard dans le récit.

Enfin, élément qui ne dérange peut-être que moi, mais un des mondes suivi dans ce tome est basé sur des origines polonaises. Le problème c'est que du coup, cette partie est emplie de mot que je suis incapable de lire / prononcer. Ma lecture y butte et en devient désagréable du fait que les parties concernées sont truffés de ces mots étrangers, et non pas juste quelques références par-ci par-là.

Petit point sympathique, on en apprend quand même un peu plus sur la structure de l'Alignement mesan, et surtout la vision côté Alignement du traitement des conséquences de l'attentat de la Pinède et ce qui s'y rapporte.
C'est très sympathique, surtout quand on voit le pragmatisme dont ils savent faire preuve.

Note

Un 12/20 pour ce tome.
Un opus qui ne pèche pas par le scénario et son traitement en tant que tel, mais par un sentiment d'étude clinique d'une situation menant à des impressions de déjà vu pendant la phase de préparation des évènements.
Rajoutons l'absence d'aide au lecteur concernant la nature et le résultat d'un certain nombre d'évènements ayant eu lieu dans les tomes précédents (des sous-cycles principalement), et cela en fait un tome difficile à lire et peu prenant dans sa lecture.

Il apporte toutefois un regard sympathique sur ce qui se passe dans le Talbot et aux alentours (mais stratégiquement sans réelle plus value) et prépare la reprise de la série principale avec délectation (la situation posée est alléchante), mais ça ne suffit pas pour en faire un bon tome (mais pas non plus un mauvais).

Hâte de se retrouver de nouveau dans le cycle principal !

Série : Cycle d'Honor Harrington

Série principale

  1. Mission Basilic (déjà lu)
  2. Pour l'honneur de la reine (déjà lu)
  3. Une guerre victorieuse et brève (déjà lu)
  4. Au champ du déshonneur (déjà lu)
  5. Pavillon de l’exil (déjà lu)
  6. Mascarade silésienne (déjà lu)
  7. Aux mains de l’ennemi (déjà lu)
  8. La disparue de l'enfer (déjà lu)
  9. Les cendres de la victoire (déjà lu)
  10. Plaies d'honneur (déjà lu)
  11. Coûte que coûte (déjà lu)
  12. En mission (déjà lu)
  13. L'orage gronde (avis)
  14. Sans concession (avis)

La Couronne des esclaves

  1. La couronne des esclaves (déjà lu)
  2. Torche de la liberté (déjà lu)
  3. Les bas-fonds de Mesa (avis)

Saganami

  1. L'ombre de Saganami (déjà lu)
  2. L'ennemi dans l'ombre (déjà lu)
  3. L'ombre de la liberté (avis)
  4. L'ombre de la victoire (avis)

Autour d'Honor

  1. Autour d'Honor (avis)
  2. Les Mondes d'Honor (avis)
  3. Une aspirante nommée Harrington (avis)
  4. Au service du sabre (non lu)
  5. [In Fire Forged (non traduit)]
  6. [Beginnings (non traduit)]

Guide

  1. Honorverse (non lu)
  2. La maison d'acier (non lu)

La Face obscure du soleil / Terry Pratchett

Couverture livre - critique littéraire - La Face obscure du soleil de Terry Pratchett

Récit

L'affaire se passe sur la planète Reverseau. Dom Sabalos est l'héritier de toute une planète, de la première Banque de Sirius et de la fortune colossale qui va avec. Il doit aussi devenir le président du Conseil planétaire.

L'ennui, c'est que quelqu'un cherche à le tuer. C'est bien dommage, parce qu'il s'intéresse à des tas de choses dans la vie, Dom. Il aime dompter des siroccoques qui feulent au crépuscule dans le lagon.
Et puis il aimerait élucider l'énigme des Jokers qui ont semé des artefacts étranges dans tous l'univers. Comme la Tour qui se dresse dans la mer et se perd dans la couverture nuageuse de Reverseau. Ou de gigantesques Chaînes d'Étoiles...

Quelqu'un n'a pas envie qu'il découvre le Monde des Jokers. Mais qui ?
Un adepte du Calcul des Probabilités, sans doute. Ce même Calcul des Probabilités qui l'annonce avec une probabilité de plusieurs millions contre une : Dom mourra assassiné le jour de son premier anniversaire, c'est-à-dire demain. Dommage, dommage...

Impression

Habitué à l'humour britannique via la saga du Guide du routard galactique (H2G2 pour les intimes) de Douglas Adams, le Peuple du tapis et les Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett lui-même, j'ai été tenté pour voir comment il se débrouillait dans l'espace.
Et bien je dirai comme ça qu'il s'y est perdu.

Antérieur aux premiers tomes des Annales, ce tome porte les prémices d'un personnage de ces dernières à savoir Rincevent, dont on peut retrouver le caractère « chanceux » et les probabilités sur 1 million qui se réalisent 9 fois sur 10 - la couardise et l’absence de réflexion en moins... Encore qu'ils semblent partager un goût commun pour les activités sans intérêt.
Et autant j'aime beaucoup le personnage de Rincevent, autant ici Dom me laisse ni chaud ni froid.

Peut-être est-ce dû à la construction du livre qui fait que pour suivre, il faut se laisser porter... ce qui laisse le lecteur observateur du livre, mais sans y participer.

Question scénario, on est sur un truc qui part en tête-à-queue dès le début du livre, ce qui était attendu. Mais faute d'identification ou à tout le moins d'intérêt pour le personnage principal, l'humour ne prend pas.

Difficile de dire grand-chose d'autre à mon sens. Quand on n’accroche pas, on n’aime pas... Et manifestement, on est relativement nombreux en ce sens.

Note

Un 08/20 pour ce livre.
Une lecture que j'oublierai très vite et que je ne conseille pas, même aux fans de l'humour british que l'on peut retrouver dans les Annales ou dans de Bons présages chez Pratchett, ou bien chez Douglas Adams (H2G2, un Cheval dans ma salle de bain).

En tout état de cause, ce n'est pas par là qu'il faut commencer à découvrir un auteur comme Terry Pratchett.


L'anamnèse de Lady Star / Laurent et Laure Kloetzer

Couverture livre - critique littéraire - Anamnèse de Lady Star de Laurent et Laure Kloetzer

Récit

Futur proche.
Un attentat à Islamabad a provoqué une pandémie terrifiante. Les trois quarts de la population mondiale ont disparu. L'arme utilisée : la bombe iconique. Les coupables ont été retrouvés, jugés et exécutés. Mais certains se sont échappés.

Parmi eux, une femme, leur inspiratrice, leur muse. Sa simple existence est un risque : tant qu'elle vit, la connaissance menant à la bombe reste accessible.

Elle a disparu, n'a laissé aucune trace, pas l'ombre d'une ombre. Des hommes disent pourtant l'avoir rencontrée : savants, soldats, terroristes, ermites... Ont-ils rêvé?

Voici le récit d'une enquête, de l'Asie à l'Europe, des terres dévastées jusqu'aux sociétés hypertechnologiques de l'après-catastrophe. Un jeu de pistes, doublé d'une plongée dans les archives digitales de notre futur, avec le plus fou des enjeux : refermer la boîte de Pandore.

Impression

Pour commencer, parlons de cette superbe couverture. Personnellement je la trouve envoutante. Le regard se perd et les couleurs attirent vraiment l'œil.
En plus, il se trouve qu'une fois la lecture du livre terminée, vous pouvez de nouveau la regarder, et pour le coup, elle est extrêmement juste et représente très bien toute la trame de cette histoire.
C'est rare. En tout cas, on comprend que les auteurs ont réussi leur coup en bataillant pour avoir cette illustration.
La beauté au service de l'histoire... et l'histoire au service de la beauté somme toute.

C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai choisi ce livre... chose rare car la couverture n'est souvent pas une raison d'acheter pour ce qui me concerne (mais plus une raison de ne pas acheter).

Pour entrer dans le vif du sujet, cette histoire consiste en suivre une enquête cherchant à retrouver une personne ayant participé à un attentat (évènement nommé le Satori), attentat qui a conduit à décimer une grande partie de l'humanité et réorganiser entièrement le mode de vie de l'humanité survivante.
Amateur de thrillers, vous devriez être conquis.

Mais commençons par avertir le futur lecteur alléché : ce livre est exigeant.
Un peu à l'instar du
Déchronologue, on a un mélange d'époques qui s'enchaînent au fur à mesure que l'enquête nous permet d’explorer des pistes, de retrouver des « traces » de la personne recherchée.
Cet enchaînement de périodes, non linéaire dans le temps demande un effort de concentration pour rassembler les différents éléments, ainsi que de reconstituer l'histoire dans notre tête, avec les différents liens entre eux.

Car en second lieu, on est lâché dans le récit, sans clef. Au lecteur de faire l'effort de découvrir les règles du jeu, de comprendre les tenants et aboutissants, d'accepter de ne pas tout connaître et de découvrir l'univers au fur et à mesure des éléments filtrants du récit.
C'est éprouvant... mais au combien agréable, de sentir l'univers prendre pied. De le sentir prendre sa place.
Personnellement je suis fan du procédé, même si cela implique de naviguer à l'aveugle au commencement.

Mais tous ces efforts valent le coup. Car pour récompense, on se retrouve à découvrir un univers post-apocalyptique (pour la période post Satori), mais qui n'en est pas moins dépourvue de poésie, bien au contraire. Comme un retour aux sources de l'humanité - quand cette dernière ne parcourait pas encore la Terre sans craindre de mauvaises rencontres. Dans un univers hostile et empli de choses non maîtrisées ou mal comprises.
Cette poésie est portée principalement par une description très fragmentée de ce monde, de notre monde plus exactement dans un futur pas trop (?) lointain. Cela laisse ainsi pleinement au lecteur la possibilité de remplir les trous à sa convenance et de ce fait de ne pas être trop déboussolé car très proche de notre monde actuel.

Un des points majeurs de cette histoire, en plus de la création d'un monde post-apo plein de poésie, est la gestion de la mémoire, de la réalité, des données. L'enquête slalome au sein de concepts particulièrement intrigants et bien traités - mais qui confèrent une couche supplémentaire de complexité, surtout si on a pas l'habitude de traîner ses guêtres dans le merveilleux monde de la science-fiction.

Côté histoire, celle-ci est très bien construite. Au fil de la lecture, on comprend pour commencer l'objet de cette recherche, de cette traque, ses enjeux.
Puis on en apprend sur les divers protagonistes, et plus les renseignements s'accumulent, moins les choses sont tranchées. Les méchants peuvent ne plus l'être tant que ça. Les gentils également. Les fous ne pas l'être tant que ça. Un merveilleux canevas de personnages, d'interactions entre eux, et d'évolution du motif conduisant à des changements de perspectives tout en subtilité.
Un véritable bijou de construction de personnages.

Et puis il y a les Élohims.
Et là je pense que chaque lecteur aura sa grille de lecture sur ce qu'ils sont.
Certains parlent d'extra-terrestres, moi je les ai conçus comme des condensations d'archétype de la psyché humaine (psychosphère) générée par les pensées humaines. Ce qui, à mon sens, explique bien mieux certains de leurs besoins et de leurs capacités, ainsi que leur compréhension de notre mode de pensée.
C'est une notion que j'ai rencontré dans la série Les Futurs Mystères de Paris de Roland Wagner (série que je vous encourage à lire) et dans laquelle l'apparition des élohims me semble bien s'insérer - le côté loufoque en moins par rapport à la psychosphère wagnerienne.
Toujours est-il que les élohims, véritables énigmes ambulantes, et pourtant au centre de l'histoire sans y être vraiment, sont une véritable réussite et un point d'accroche que j'ai beaucoup aimé.

Bref comme vous le voyez, difficile de parler concrètement de ce livre sans se perdre, et pourtant quel bohneur à lire.
À préciser enfin que l'écriture de l'ensemble est très bien faite, les auteurs arrivant à instiller différents styles d'écriture aux différents protagonistes avec brio.

Note

Vous l'aurez compris, un véritable coup de cœur pour ce livre, qui décroche un 19/20.
Pourquoi pas 20 me demandez-vous ? Peut-être parce que ce livre est vraiment exigeant à la lecture, ce qui parfois, peut nous faire sortir un peu du livre. Rien de grave, donc.

Si la peur de devoir lire de manière attentive, en prenant son temps et de découvrir un univers qui ne se livre que par petits morceaux, ne vous fait pas peur... Foncez !
Sinon... vous devriez essayer quand même.

Les enfants du ciel - Zones of Thought T03 de Vernor Vinge

Les enfants du ciel - Zones of Thought T03 de Vernor Vinge

Récit

Issus du peuple Straumli, Joanna et Jeffri, encore enfants, ont fui à travers la galaxie une Perversion quasi divine éveillée par une expédition imprudente. La Perversion a détruit des civilisations entières. 
Mais le navire portant les deux enfants a réussi à gagner les Lenteurs, une région où les systèmes informatiques les plus performants, et même les si lentes intelligences biologiques, subissent une perte de leurs facultés. Et il a atteint une planète dont le développement est comparable à celui de notre Moyen-Âge, habitée par des meutes de chiens intelligents, les Dards. 
Dix ans plus tard, ayant survécu aux conflits féodaux des Dards, Joanna et Jeffri ont été rejoints par Ravna et son vaisseau. Ravna tire de leur hibernation les derniers rescapés Straumli, les enfants du ciel. Ceux-ci, ayant grandi sous sa tutelle, sont devenus, avec leur science et leur technologie, l'enjeu majeur des querelles des Dards. 
Tandis que la Perversion fonce vers la planète à la vitesse de la lumière... Mais si la frontière des Lenteurs se déplace, elle peut fondre sur eux en quelques mois.

Historique de la saga

3ème opus de la saga des Zones de pensée (Zones of Thougth), la répartition entre les différents tomes est assez... particulière.

Pour commencer, Vernor Vinge est le spécialiste des romans tendance hard-SF visant l’événement de la
Singularité technologique, dont il sait tirer des histoires qui font réfléchir aux éventuels conséquences de son atteinte.
Il est par ailleurs bien trop méconnu en tant qu'auteur de science-fiction. Faut que ça change !

  1. Le premier tome, Un feu sur l'abîme, est un superbe space-opera / hard-science, dont je ne peux que vous conseiller la lecture, puisqu'il s'agit d'une de mes meilleures lectures SF, avec une imagination impressionnante.

  2. Le second tome (Au tréfonds du ciel), appartient à cette saga du fait qu'il se passe dans le même univers et avec un des personnages centraux en commun, mais il se passe dans le passé par rapport au premier tome. Il s'agit d'un excellent space-opera / planet-opera / hard-science, tout à fait indépendant du premier opus en termes d'ordre de lecture.
    Non chroniqué sur ce site (parce que lu bien avant sa tenue), c'est aussi un tome dont je vous conseille la lecture, qui bien que légèrement en-deçà de l'excellentissime Un feu sur l'abîme, est vraiment à lire aussi. L'univers développé y est réellement époustouflant (entre autre).

  3. Le troisième opus, objet de cette chronique, est la suite directe du premier tome... mais peut être lu de manière indépendante, puisque les éléments importants pour sa compréhension sont explicités dans le troisième tome. Juste que la menace de la Gale restera très vague pour vous. Car, et c'est là que le bas blesse, même s'il s'agit de la suite directe d'Un feu sur l'abîme, Les enfants du ciel ne concernent que la partie «dardienne» de l'histoire, et la menace de la Gale et son éventuelle résolution reste en suspens.
    Et clairement, c'est cette partie là dont j'attendais la suite. Une grande déception donc sur ce plan.

Impression

Suite directe du premier tome, où l'on s'arrêtait avec le sacrifice de Pham Nuwen et les effets de la «contre-mesure», l'aspect spatial d'Un feu sur l'abîme - et les différentes structures spatio-technologiques mises en place - est totalement délaissée, ne restant présent qu'à l'arrière-plan pour justifier les orientations de développement technologique recherchées par Ravna, l'un des personnages qui combattent la Perversion activement dans le précédent opus.

L'histoire continue donc sur le monde des Dards, espèce de «chiens / loups» présentant une intelligence collective à l'échelle de meutes. Comme dans le premier opus où l'on découvre cette espèce, il est très agréable de pouvoir continuer à découvrir cette espèce, ses mœurs et la façon dont ils se développent, surtout avec l'apport du savoir encyclopédique de l'ordinateur de bord du vaisseau des «enfants du ciel».

Le récit est donc moins grandiose, l'univers créé étant de fait plus étriqué que ce que Vernor Vinge avait produit dans le premier opus, mais l'ensemble présente une cohérence totale. On retrouve ainsi le côté hard-science mais cette fois-ci appliquée au développement d'une société. Cohérence du développement technologique, cohérence des limitations de chaque espèce.

Toutefois, le récit ne présente pas moins des rebondissements, le tout tournant principalement autour d'intrigues politiques tant côté humain que dardien, avec ses jeux d'alliances et de trahisons. L'ensemble ne manque pas d'action et entraîne le lecteur à vouloir connaître comment cela va se terminer, même si les inquiétudes sont relativement modestes : lorsqu'à mi-chemin du livre, on a toujours pas de lien avec ce qui pourrait être fait dans le but de vaincre la Perversion, on se doute bien que l'on attendra une suite pour clore le cycle.

On notera que ce livre tient plus de l'étude du développement d'une société perturbée par l'arrivée de connaissances technologiques autres (mais sans base technique pour les exploiter) ainsi que des différences entre la pensée au niveau individuel (humain) et la pensée collective (dards) - et des différentes conséquences associées.

Enfin, attention, spoil à ne lire que si vous avez déjà lu le livre (ou que vous ne souhaitez pas le lire ^^) :
Un gros défaut que je vois à ce récit, est que globalement, je trouve qu'il existe une façon évidente et triviale pour les humains de ramener les dards à l'âge de pierre, qui n'est pas même évoquée alors que Névil ne rêve que de contrôler et soumettre les dards.
Le moyen est de plus totalement à la portée technologique des humains : les meutes ne fonctionnant que si elles s'entendent et en intra-meute. Il suffit de ce fait de générer sur la bonne plage de fréquence un bruit blanc qui annihilera totalement la pensée de la meute (comme lorsqu'elle est envahie par une autre meute). Du coup on ne retrouverait à gérer que des individus... ne faisans pas preuve d'intelligence.
Ça resterait dangereux comme utilisation (il faut ensuite affronter une bête sauvage), mais moins compliqué qu'une meute intelligente... Et puis quel moyen de pression !
Je ne comprends vraiment pas pourquoi personne ne met le doigt dessus, alors que le problème de pouvoir "penser" est au cœur de pas mal de scènes...

Note

Un 14/20 pour ce tome qui même s'il sait mettre en jeu admirablement un univers parfaitement cohérent avec une race à la pensée de groupe, il perd énormément d'attrait par rapport au premier opus qui avait su mettre en place un univers bien plus dense, surprenant et spectaculaire, tout en gardant cet aspect totalement cohérent.
Cette suite ne fait clairement pas le poids par rapport au premier tome, mais reste agréable à lire, pour peu que la partie concernant les dards vous ait plu dans le premier tome.

Dans tous les cas, déception de ne pas avoir trouvé la suite que j'attends impatiemment, celle traitant de la Perversion. En espérant que cette suite arrive un jour.

Série : Zone of Thought

  1. Un feu sur l'abîme (avis)
  2. Au tréfonds du ciel (lu et non chroniqué)
  3. Les Enfants du ciel (avis)
  4. [After the Battle on Starship Hill: Prologue to The Children of the Sky (non traduit)]
  5. {Traitement du combat contre la Gâle (sera-t-il écrit un jour ?)}

Et pour quelques gigahertz de plus... d'Ophélie Bruneau

Couverture livre - critique littéraire - Et pour quelques gigahertz de plus... d'Ophélie Bruneau

Récit

Un vaisseau proche du cimetière des astronefs…
Un équipage incomplet et hétéroclite…
Un système inexploré à la veille d’une guerre interplanétaire…
 

Pour Jean-Frédéric Serrano, commandant du Viking, la meilleure solution serait de quitter le secteur avant le début des embrouilles ! 
Sauf, bien sûr, si les autochtones impliquent de force les Terriens dans leur conflit.
 

Pris entre deux feux, privés du soutien de la planète-mère, les soldats du Viking joueront à la roulette russe… à leur façon !
Dans l’espace, personne ne vous entendra bluffer.


Impression

Suite à la lecture de critiques plutôt très bonnes dans la blogosphère, je me suis lancé⋅e dans la lecture de ce livre.
Je tiens à confirmer que ce n'était pas pour la couverture du livre que je ne trouve ni belle ni intrigante, mais qui en plus ne s'appuie pas sur l'histoire (enfin si, j'ai comme théorie qu'il s'agisse d'une représentation d'un des personnages principaux qui se fait interfacer... mais franchement c'est encore moins évident que la signification du titre).
D'ailleurs, suis-je la⋅le seul⋅e à me poser la question du rapport du titre avec l'histoire ? J'imagine bien quelque chose, certes, mais ce n'est clairement pas ce qui illustre le contenu du livre... Si vous avez des propositions, je suis ouvert⋅e à les connaître.

D'un point de vue contenu, ce petit space-opéra français part avec de bons atouts.
Pour commencer, un bel humour, varié, qui se renouvelle, allant du fin au brutal, jouant tant sur les mots que sur les situations. C'est très agréable à découvrir.

En second lieu, on a une trame d'histoire. L'humour présenté ci-dessus n'est pas le cœur du livre, mais bien un accompagnement à une histoire, avec ses moments de découvertes (première rencontre d'un nouveau peuple extra-terrestre) et ses rebondissements.

Mais voilà, contrairement à bon nombres de blogueurs, je n'ai pas du tout été emballé⋅e. Même si la trame est loin d'être rachitique, je la trouve creuse. Un mélange d'intrigue assez peu retorse et convenue avec une bonne dose de trame à laquelle je n'ai pas pu croire.
Au final, je n'ai vraiment pas adhéré à l'histoire, qui sans être mauvaise, ne m'a pas inspiré⋅e du tout.

Ajoutons à cela les personnages de l'histoire qui, si on retire les sarcasmes et l'humour associés à leurs interactions, sont dépeints de manière très sommaire. Comme une impression de personnage en carton-pâte.

Et je passe sur les quelques éléments dérangeants pour l'amateur⋅rice de SF-militaire que je suis et qui ne sont clairement pas le cœur du problème, mais qui ne poussent pas dans le sens de crédibiliser l'univers.

Enfin, peut-être aussi que ce space-opéra est par trop proche de notre réalité, ce qui est sans doute d'une grande aide pour celles et ceux qui n'ont pas l'habitude de lire de la SF et qui seront dès lors beaucoup moins dépaysés, mais cela renforce l'aspect « carton-pâte » déjà mentionné.

Note

Au final, un 10/20 pour ce livre.
La lecture de ce livre n'a pas été mauvaise en soi, ce qui explique qu'on reste au niveau de la moyenne, mais je n'ai clairement pas été emballé⋅e par ce roman, le trouvant par trop superficiel dans le traitement de ses personnages ainsi que dans la crédibilité de l'univers mis en place.

On note tout de même une très bonne maîtrise de l'humour dans le roman (ce qui n'est pas chose aisée), ainsi que la gestion d'une trame d'histoire qui, à défaut d'être fouillée, n'en reste pas moins cohérente et fournissant découvertes et rebondissements.

Bref, je n'ai pas aimé ce livre, mais il n'est pas non plus raté.
La note de 10/20 reflète mon état d'esprit : je ne le recommande évidemment pas... mais je n'irai pas jusqu'à vous dire de ne pas le lire.

Glaive imparfait - Étoiles perdues T03 de Jack Campbell

Couverture livre - critique littéraire - Glaive imparfait - Étoiles perdues T03 de Jack Campbell

Récit

Midway libéré, mais Midway menacé, Midway subverti, Midway contraint à résister à des dangers dont on ignore quand et d’où ils surgiront.
Le général Drakon va partir en mission dans le système voisin d’Ulindi où un potentat local aux visées impérialistes s’est emparé du pouvoir. Piège, Ulindi, car le Syndicat n’a pas dit son dernier mot ; piège encore, la menace de soulèvement que la présidente Iceni va devoir affronter seule… L’étau se resserre. Comme toujours, l’issue serait un pas nouveau vers la démocratie, mais le parcours et la culture de nos deux dirigeants rebelles ne leur rendent pas cette démarche naturelle…

Impression

Suite du "fork" de l'univers de la
Flotte perdue.
Troisième tome de cette série que je chronique, sachez qu'il s'agit d'une série de SF militaire sans grande prétention, mais qui se laisse lire et que je trouve très rafraîchissante par son côté "linéaire". Droit au but, sans trop de fioritures si on peut dire.

La série principale (La flotte perdue) relate le retour d'entre les morts de "Black Jack", et de comment il mène l'alliance à la victoire. Puis comment se déroule l'après-guerre côté vainqueur dans une fédération qui n'a connu rien d'autre que la guerre pendant plus de 100 ans dans la suite directe (Par-delà la frontière).
Dans étoiles perdues, on reprend l'histoire côté Syndic après la paix entre les Mondes syndiqués et l'Alliance et on suit notamment l'histoire des personnes qui vont mener la rébellion sur la planète de Midway face aux reste des Syndics.

Contrairement aux précédents opus de ce fork, l'histoire y est beaucoup plus entrainante.
Même si un fond de délire paranoïatesque subsiste, il n'est plus la caractéristique principale de l'histoire, et on peut enfin s'élever vers ce que fait de mieux cet auteur, c'est à dire nous faire vivre des batailles.
Bonus, l'attirance (mièvre) entre les 2 « chefs » de la rébellion de Midway est certes toujours d'actualité (on a jamais été aussi proche qu'il se passe quelque chose comme on dit), mais ça ne prend que très peu de place. On pardonne donc sans problème à l'auteur.

Côté psychologie, on est toujours dans le même tonneau : personnages caricaturaux mais comme c'est le troisième tome qu'on roule avec eux, de la profondeur commence à s'installer.
Bref, vous l'avez deviné, c'est pas pour la psychologie que je lis cette saga.

En se recentrant sur l'action, notamment de belles batailles terrestres, l'auteur redonne du souffle à ce fork, à tel point que j'ai eu l'impression de relire un des premiers tomes de la saga, tellement j'ai été pris dans l'histoire. Du grand plaisir donc.
Mâtiner l'ensemble de jeu de bluff et d'une planète (Midway), assez forte pour commencer à se faire respecter dans l'espace local, mais pas assez grosse pour être sûre de se protéger des Syndics revanchards... Le tout sans oublier que les Énigmas ne sont pas les voisins les plus sympathiques au monde et qu'il faut donc veiller au grain.
L'ensemble de ces contraintes et les actions en cours côté Midway génère ce qu'il faut pour se prendre (enfin ?!) réellement au livre et trembler quand les traquenards se pointent.

Note

Un 17/20 pour ce livre. Un troisième tome qui regagne en qualité, au point de se retrouver pas loin des meilleurs tomes de la saga.
Initialement je continuais de lire ce fork pour continuer l'immersion dans l'univers de Jack Campbell ainsi que découvrir l'envers du décors, côté vaincus de la grande guerre, mais ce tome me donne plein d'espoir quant à la fin de ce fork avec le prochain tome.

Série : La flotte perdue

La flotte perdue

  1. Indomptable (déjà lu)
  2. Téméraire (déjà lu)
  3. Courageux (déjà lu)
  4. Vaillant (déjà lu)
  5. Acharné (déjà lu)
  6. Victorieux (déjà lu)

Par-delà la frontière

  1. Intrépide (déjà lu)
  2. Invulnérable (déjà lu)
  3. Gardien (avis)
  4. Inébranlable (avis)
  5. Léviathan (avis)

Étoiles perdues

  1. L'Honneur terni (avis)
  2. Bouclier périlleux (avis)
  3. Glaive imparfait (avis)
  4. Lance brisée (non lu)

The Genesis Fleet

  1. Avant-garde (non lu)
  2. Ascendant (non lu)