Royaume de vent et de colères - Univers du Royaume de vent et de colères, tome 1 / Jean-Laurent del Socorro

Couverture livre - critique littéraire - Royaume de vent et de colères de Jean-Laurent del Socorro

Récit

1596.
Deux ans avant l'édit de Nantes qui met fin aux guerres de Religion, Marseille la catholique s'oppose à Henri IV, l'ancien protestant. Une rébellion, une indépendance que ne peut tolérer le roi.

À La Roue de Fortune se croisent des passés que l’on cherche à fuir et des avenirs incertains : un chevalier usé et reconverti, une vieille femme qui dirige la guilde des assassins, un couple de magiciens amoureux et en fuite, et la patronne, ancienne mercenaire qui s’essaie à un métier sans arme.

Les pions sont en place. Le mistral se lève. La pièce peut commencer.
Mais pas de panique, ne faisons pas un plat de cette catastrophe planétaire : il s'en produit constamment.

Impression

Ce roman est court, mais intense.

Pour commencer, parlons de cette plume. Saisissante, elle plie le récit de manière condensée, rapide et précise. C'est un style que j'adore, alors forcément quand c'est bien manié comme ici, ça donne un rythme et une concision qui sert particulièrement ce livre.

Côté background, on se retrouve dans le terrain de la fantasy historique.
Ainsi notre histoire prend place au sein de la ville de Marseille, du temps d'Henri IV où elle forme le dernier bastion résistant à l'oppresseur catholique.
Cela place à la fois le cadre historique, mais aussi l'ambiance et la découverte de cette ville, qui semble parfois un personnage par contre-coup, ne serait-ce parce qu'elle préside aux évènements qui se passent.

Certains trouveront que la description de la ville est pauvre, rapport à l'écriture condensée et la faible épaisseur du livre, moi j'y ai trouvé une description succincte mais prenante. Une description qui laisse le lecteur remplir les trous tout en précisant les points saillants. J'aime, que dis-je, j'adore, ce style descriptif succinct.

Côté personnages, on est superbement servi par des personnages en profondeur que la vie à plus ou moins malmené, mais surtout qui ont fait des choix, choix que peu d'entre eux ne regrettent pas en partie.
Sur cette base, les personnages sont épais, et je dirai même que j'aurai lu ce roman court rien que pour en découvrir un peu plus pour ces personnages.

Car parmi nos protagonistes nous avons notre chevalier anciennement protestant et reconverti, une maîtresse de guilde d'assassin, une ancienne mercenaire qui a décidé de tenir une taverne, des « mages » aux amours impossibles,…
Une mention toute spéciale pour le chevalier dont la situation a su vraiment me toucher et bien entendu le truculent Turc dans lequel je ne dois pas être le seul à avoir su y retrouver la gouaille et l'humour de
Benvenuto du sieur Javorski.

L'histoire suit la trame historique. Pour peu qu'on connaisse ce qui s'est passé, nulle uchronie à y voir, d'autant que l'apport fantasy reste relativement léger dans ce récit, et surtout se fait dans le sens de la vraie Histoire. Du coup, on lit ce roman en sachant à l'avance l'inéluctable, ce qui permet de craindre pour nos personnages, tout en donnant corps à l'univers.

La structure du récit s'appuie sur le suivi des pensées des différents protagonistes, tour à tour, et en découvrant ce qui les amène à leur situation actuelle par de multiples flash-back. C'est bien amené et agréable à souhait pourvu qu'on aime le procédé tout en ajoutant de la nervosité par l'utilisation de chapitres brefs.

Note

Un 18/20 pour ce livre.
Je pense que les choses sont claires : j'ai été emporté par ce roman qui a su faire de sa concision une force.
Sans nous emporter dans une récit d'intrigues et de politique, il sait parfaitement utiliser celles de l'Histoire, posées comme background, pour y faire évoluer des personnages saisissants, profonds et attachants, tous emplis d'amertume et de colère.

Sur ce je vous laisse, en vous conseillant moultement de lire ce livre... et de découvrir ces colères qui se dévoilent sous le Mistral qui se lève.

Série : Univers du Royaume de vent et de colères

  • Royaume de vent et de colères (avis)
  • La Guerre des trois rois (non lu)
  • Le Vert est éternel (non lu)

Mordre le bouclier - Chien du heaume, tome 2 / Justine Niogret

Couverture livre - critique littéraire - Mordre le bouclier de Justine Niogret

Récit

Castel de Broe, six mois ont passé depuis la mort de Noalle et Chien du heaume, anéantie par la perte de ses doigts, s’abîme dans la contemplation de sa griffe de fer, cadeau de Regehir le forgeron.

Bréhyr entend lui redonner vie et l’entraîne sur les routes à la recherche du dernier homme qu’elle doit tuer : Herôon. Parti en Terre sainte, celui-ci reviendra par le Tor, une tour mythique où le monde des vivants s’ouvre à celui des morts.

Les deux guerrières remontent alors le sillage de sang, de larmes et de pourriture des croisades, arpentant côte à côte la voie de la folie et de la vengeance.
Dans ce calvaire, Chien rencontrera Saint Roses, chevalier à la beauté d’icône, au savoir de maestre et dont la foi s’est érodée au pied des hautes murailles de Jérusalem. Une faible lueur qui annonce peut-être un espoir de rédemption.

Impression

Second tome d'un dyptique (cf. ici pour la critique du premier tome), la lecture du premier tome est indispensable. En effet, ce second tome reprend quelques mois après la fin de Chien du Heaume pour poursuivre l'histoire de la quête.

Dans ce second tome, on reste avec une histoire et une écriture dure et sans concession.
Les personnages restent particulièrement complexes, et même plus puisqu'on va pouvoir les voir aller jusqu'à leurs points de rupture psychologiques et voir ce qu'il en résulte.
Néanmoins on change de registre dans la façon dont l'histoire est contée. Finie le récit de morceaux de vie qui suivent un fil directeur. On rentre dans quelque chose de plus classique : cette fois-ci, on suit une intrigue d'un bout à l'autre.
Plus de passage de vie qui s'organisent autour d'un même fil rouge sans autre soucis que d'arriver à Chien du Heaume. Non, ici on suit sa quête réelle jusqu'à son terme. On est donc retourné dans un style de narration plus classique, ce qui n'est pas forcément un mal car, après le premier tome, on avait découvert déjà pas mal de chose sur le personnage ; même si on découvre toujours un peu plus Chien dans ce tome.

Dans ce tome, on met l'accent sur les limites des différents protagonistes. Que cela soit Chien, la Salamandre et Bréhyr que l'on a découvert dans le précédent tome, ou de nouveaux comme Saint-Roses et sa compagne de route.
Tous ont en commun d'être arrivé au point de rupture et le traitement de comment on en sort après cela est à la fois complexe mais bien amené - notamment par l'action qui évite de se morfondre dans une simple psychologie de personnages.

Question scénario, ce n'est clairement pas le point fort de ce roman. Le récit est somme toute très linéaire, et l'on a le temps de voir les choses arrivées.
On peut même considérer que ce dernier est très capilo-tracté car je n'ai clairement pas vu ce qui permettait tant d'assurer à chaque protagoniste la certitude de trouver sa Némésis si ce n'est une attitude mystique et fataliste encore plus prononcée que dans le premier tome.

Question background, on est sur une période moyenne-âgeuse, avec l'univers dur et rustre qui y est associé. Le côté Fantasy apparait plus dans ce second tome en partie sous la forme divinatoire, mais aussi en accompagnement de la folie, ce qui la rend difficile à distinguer des simples délires... mais ces derniers ayant des conséquences, difficile de ne les laisser qu'au coin des rêves animés.

Enfin, la plume de l'auteur est toujours aussi vive et acérée. L'atmosphère est clairement soutenue par cette écriture qui sait manier onirisme et réalisme du plus bas étage.

Note

Un 15/20 pour ce livre.

Cette suite est moins entrainante que le premier tome. On y perd principalement en revenant à un système de narration plus classique, ce qui est d'autant plus souligné que le scénario n'est toujours qu'une annexe à la découverte des personnages et de leur cadre de vie.

Un livre à lire principalement parce qu'il est la suite du précédent tome, et que ça serait dommage de ne pas connaître la fin, mais qui, même s'il est bon, est un ton en dessous du premier.
Mon conseil : lisez les deux l'un à la suite de l'autre. Ainsi vous n'aurez pas la perte de plaisir lié à un livre moins novateur que le précédent puisque, somme toute, ce n'est que la suite de la première histoire.

Série : Chien du heaume

  1. Chien du heaume (avis)
  2. Mordre le bouclier (avis)

Chien du heaume - Chien du heaume, tome 1 / Justine Niogret

Couverture livre - critique littéraire - Chien du Heaume de Justine Niogret

Récit

On l'appelle Chien du heaume parce qu'elle n'a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d'une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l'épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre...
On l'appelle Chien du Heaume parce qu'à chaque bataille, c'est elle qu'on siffle.

Dans l'univers âpre et sans merci du haut Moyen Âge, loin de l'image idéalisée que l'on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu'elle a de plus cher, son passé et son identité.

Impression

Pour commencer, une fois n'est pas coutume, autant vous dire qu'heureusement qu'on m'a conseillé la lecture de ce livre. En effet, je ne sais pas vous, mais moi c'est pas la lecture de la quatrième de couverture qui m'éclaire beaucoup sur le contenu de ce livre ni qui me donne spécialement envie.

Pour en revenir au contenu du livre, en premier lieu, Chien du heaume est un livre noir. Noir au sens où l'ensemble de l'histoire ressasse un sentiment prégnant, distillé par l'ensemble des personnages : la solitude.
Solitude des protagonistes qui, chacun pour leur⋅s raison⋅s, s'isole des autres, vivant avec eux, mais sans y être vraiment ou en se mentant à lui-même.
Solitude de la nature aussi où l'on suit Chien au gré de ses pérégrinations mais qui ne sont que des chemins esseulés entre villages (quand on a de la chance).
Solitude enfin car, dans ce récit, on sent bien qu'on raconte l'histoire d'un monde sur le point de changer. Dans ce tome, seul le sentiment existe, est ressenti. On ne pourra mettre les mots dessus qu'à la situation du second tome, où l'on peut déduire que l'histoire se passe au retour de la première Croisade. Néanmoins, même sans mots, on sent un monde qui se meurt, un monde d'un autre temps, un monde qui va bientôt cesser d'être pour laisser place à un nouveau... Laissant donc les derniers représentants de l'ancien monde... seuls justement.

Le point fort de ce livre, ce sont les personnages.
Durs, complexes, chacun ayant ses forces et ses faiblesses, mais surtout chacun ayant reçu une blessure profonde autour de laquelle s'est forgé son caractère, si ce n'est sa vie.
Alors évidemment, on suit Chien qui est une mercenaire, on n'est donc pas avec des enfants de chœur, mais avec des survivants. De ceux qui ont réussi à ne pas mourir de froid et de faim, qui ont appris à se battre.
Mais on les voit tous vaciller au gré de sentiments qui pourraient éreinter leur solitude et d'évènements qui érodent leurs certitudes. Certains les masquent, d'autres les vivent pleinement, d'autres enfin se voient comme ils ne sont pas. C'est un univers terne qui est dépeint et qui pourtant nous entraîne dans ce récit, dans la découverte de ce « monde », plein de rage et de fureur, mais aussi de moments lents à passer. Un monde accordé aux saisons. De fols étés et de longs hivers.

Le récit est très particulier. On a le récit d'un morceau de vie de Chien du heaume. Récit qui retrace ce morceau de vie, avec son objectif : retrouver son nom, mais surtout ses errances, ses aventures et ses doutes.
Le récit n'est pas guidé par un fil rouge directeur, retraçant une histoire, mais par le passage du temps au cours duquel les évènements vont s'agglutiner.
Et pour le coup, je parle bien d'objectif de vie et non de quête, parce que franchement, cet objectif est la fois la raison de vivre de Chien, mais n'est clairement pas le cœur de ce récit.
Il faut donc accepter de se laisser glisser au fil des pages, en notant pour après ces éléments qui referont surface plus tard.

De ce fait, question scénario, c'est pas ce qui se fait de mieux, et notamment de grosses ficelles sont visibles et parfois on se dit que la vie fait quand même bien les choses à certains égards.
Néanmoins ce livre se lit non pas pour le scénario mais pour son ambiance et ses personnages.

Question background, on est sur une période moyenne-âgeuse, avec l'univers dur et rustre qui y est associé. Le côté Fantasy apparaissant que de manière sous-jacente - principalement divinatoire, mais pas que, le chevalier Salamandre en est la preuve on ne peut plus physique.

La plume de l'auteur est vive, acérée, tranchante. L'atmosphère est clairement soutenue par cette écriture qui sait manier onirisme et réalisme du plus bas étage.

Note

Un 17/20 pour ce livre.
Un livre différent de ce que j'ai pu lire jusqu'à lors. On se surprend à suivre un conte, mais qui prend son temps, à la fois fait de sentiment gris et sombre en fond, mais émaillé de pointes de couleurs, de sentiments vifs et ardents. Un livre très plaisant à lire et qui amène à une découverte en termes de style de narration.

En tout état de cause je lirai la suite, ne serait-ce que pour connaître le fin mot de l'histoire, la fin étant sans doute la partie qui m'a le moins parlé dans cette histoire.
La suite est disponible
ici

Série : Chien du heaume

  1. Chien du heaume (avis)
  2. Mordre le bouclier (avis)

Le Testament d'involution - Le bâtard de Kosigan, tome 4 / Fabien Cerutti

Couverture - Le Testament d'involution - Le bâtard de Kosigan, tome 4 - de Fabien Cerutti

Récit

Et si l’origine du plus grand lac de la région de Cologne avait un rapport avec une prophétie réalisée en 1341 ?
Et si cette même année, le chevalier de Kosigan avait réveillé des forces qui le dépassent ?
Et si le destin de sa postérité se jouait cinq siècles plus tard dans la cave voûtée d’un bistrot parisien ?
Et si les secrets révélés dans ce livre étaient dangereux ? Et qu’en les découvrant, vous deveniez complice…

Impression

Dernier tome de ce cycle (mais les événements laissent la place à la possibilité qu'un second cycle puisse suivre), ce livre clos la saga en prenant place directement après la fin du tome 3, où l'on retrouvait nos 2 Kosigan en de bien mauvaises postures.

La trame du livre se découpe donc toujours en 2 parties entremêlées, celle se passant fin XIXème et celle de son descendant au début du XXème siècle.

Kergaël de Kosigan (XXème)

Dans cette partie, nous trouvons enfin les explications de ce qui a pu se passer, et de comment cela c'est passé, pour que la magie disparaisse de notre vie.
Une partie intéressante en termes de background puisque pour le coup, on va, à tout le moins dans les grandes lignes, apprendre les tenants et aboutissants de la lutte de ceux qui prônent la magie, de ceux qui veulent la voir réduite au silence... À tout le moins pour les autres.

Le gros bémol toutefois, c'est que plusieurs éléments sont quand même plus qu'évidents, et du coup toute la partie d'enquête sur la fortune de Kergaël m'a semblé soit trop longue soit trop peu complexe.
En bref ça manque d'enjeux, même si on est plus que ravi de voir nos déductions se voir confirmer ou non.

L'ensemble garde toujours la force de sembler possible, à défaut de probable pour ce qui concerne l'intégration de la magie dans notre Histoire.

On notera par ailleurs que la fin de cette trame est particulièrement truculente. En tout cas, j'ai adoré comment l'auteur a su réintégrer l'ensemble du récit et des actions dans notre histoire actuelle, mine de rien, tout en subtilité.

Pierre Cordwain de Kosigan (XIVème)

De son côté Pierre Cordwain de Kosigan poursuit ses activités consistant principalement à intriguer avec tout le monde, remuer le tout et voir quels sont les marrons qu'il peut sortir du feu.
Comme d'habitude me direz-vous, certes, mais là on est vraiment au niveau supérieur : entre 3 à 4 partitions à jouer autour des mêmes éléments centraux, avec tout de même 2 points cruciaux à gérer, à savoir le devenir du monde d'une part (une paille comme on dit), et sans doute le plus important pour le Bâtard, son histoire à propos de sa mère et de ce qui tourne autour de ce qu'il est.
Les enjeux sont donc particulièrement enlevés, et les joueurs particulièrement retors. Le Bâtard a-t-il trouvé ses limites dans ce dernier tome ?
Une seule façon de le savoir : lire ce livre (oui je suis mesquin).

En tout état de cause, un joli final pour le Bâtard qui fait autant appel à la dextérité de son bras d'épée qu'à celle de sa langue.

Le seul bémol que je pourrai émettre, c'est une fin à base de beaucoup d'ellipses temporelles. C'est dommage car ça donne l'impression de vouloir clore le cycle, sans vouloir aller jusqu'au bout. En effet manifestement il y a beaucoup de matière encore à exploiter, et cette fin semble dire que peut-être que l'auteur en restera là avec ce monde... Ce qui est bien dommage à mon sens.
Après cela permet aussi de bien recoller les deux trames temporelles, mais on n'était pas non plus à un mystère non résolu prêt.

Côté personnages, on reste dans la suite directe du précédent tome, puisqu'il en est la continuation directe.
En somme, de Kosigan est égal à lui-même en termes de tortuosité, au point de risquer de perdre ses propres collaborateurs. Ses proches lieutenants conservent leur épaisseur et se révèlent plus ou moins décisif dans l'aventure. En tout état de cause, ils servent réellement.

Enfin, on conserve ce mélange de récit historique mêlée de magie et du pouvoir des contes et légendes. Toujours aussi plausible, d'autant plus avec le final de la trame du XXème siècle.
La qualité la plus importante de ce cycle à mon sens et qui a le mérite d'être constamment là, mise en lumière, mais sans empiéter sur l'histoire. Du grand art en somme.

Note

Un 16/20 pour ce livre, qui termine la saga de manière plus qu'honorable. Il est juste dommage que la trame du XXème me soit apparu si facile à deviner et cette façon de conclure pour la fin du XIVème ; même si clairement le final de cette trame temporelle est plus que classe.
Un joli final, même si je le trouve fondamentalement moins bon que les autres opus. Cela dit rien de bien dramatique... Et en espérant avoir l'occasion de lire les parties passées sous ellipses de notre bâtard à la langue pendue.

Série : Le Bâtard de Kosigan

  1. L'Ombre du pouvoir (chroniqué)
  2. Le Fou prend le roi (chroniqué)
  3. Le Marteau des sorcières (chroniqué)
  4. Le Testament d'involution (chroniqué)

Le Marteau des sorcières - Le bâtard de Kosigan, tome 3 / Fabien Cerutti

Couverture - Le Marteau des sorcières - Le bâtard de Kosigan, tome 3 - de Fabien Cerutti

Récit

1341, sur les traces de son passé, le Bâtard de Kosigan et sa compagnie s’enfoncent dans les profondeurs de l’Empire germanique, d’un puissant seigneur du Rhin.
Les mystères s’épaississent, mêlant complots, magie et religion, sur fond de chasse aux sorcières. Le chevalier devra naviguer avec prudence sur des eaux redoutables où l’Inquisition rôde et où il est parfois difficile de distinguer amis et ennemis.

À quelques siècles d’intervalle, Kergaël de Kosigan tente d’élucider les interrogations soulevées par les écrits de son ancêtre. Mais remuer les secrets de l’Histoire s’avère périlleux et la vérité a toujours un prix.

Joutes verbales, combats épiques, séduction et manipulations ; on retrouve avec grand plaisir la fougue et le panache de la maison de Kosigan.

Impression

Troisième tome de cette série qui en compte 4, je vous préviens dès à présent : commencez en la lecture uniquement si vous avez le 4ème sous la main (ou peu s'en faut).
Autant les
tomes 1 et 2, tout en s'inscrivant pleinement dans une trame visant à découvrir l'histoire du Bâtard de Kosigan et de son héritier, relataient chacun une histoire qui se suffisait à elle-même, autant ce tome 3 finit sur un cliffhanger pour chacun des deux protagonistes. Et clairement le tome 4 n'est que la suite directe de ce tome 3. D'ailleurs le début du tome 4 ne s'en cache pas puisqu'il l'indique en toutes lettres :

Attention, cet ouvrage fait directement suite au tome 3 et ne devrait pas être lu indépendamment.
Ça a le mérite d'être clair et confirme mon impression qu'il s'agit plus de la première et seconde partie du tome 3 que des tomes 3 et 4 stricto sensu.
Vous êtes donc prévenus.

La trame du livre se découpe toujours en 2 parties entremêlées.

Kergaël de Kosigan

La première concerne le descendant du Bâtard et voit sa trame se passer fin XIXème - début XXème siècle.
Cette partie gagne enfin ses lettres de noblesse. Car même si les éléments sont relatés via des échanges épistolaires - ce qui est rarement source d'actions soutenues -, ils n'en gagnent pas moins en actions, rebondissements, et surtout l'on voit enfin poindre ce qui se cache derrière tout cela.
Le tout est raconté tel le déroulé d'une enquête scientifique, et plus cette dernière approche de la situation « actuelle » du Bâtard dans la seconde trame narrative, plus on a la certitude que tout n'a pas dû se dérouler aussi bien que de Kosigan le prévoyait.
D'autant plus que l'enquête moderne éclaire d'un autre point de vue les risques plus ou moins calculés que prend de Kosigan.
Un vrai plaisir que de voir émerger ce sentiment qu'on va enfin comprendre pourquoi de nos jours la magie n'est plus.

Pierre Cordwain de Kosigan

De son côté Pierre Cordwain de Kosigan (ledit Bâtard), raconte sa vie au XIVème siècle, et on quitte le sol de la France pour se diriger de l'autre côté du Rhin dans les jolies contrées du Saint Empire Germanique.
Mais cette fois-ci il va lui falloir jongler avec plusieurs marrons sur le feu, ou comment concilier objectifs personnels, son employeur local - raison officielle de sa venue - et les détentrices des réponses à ses questions - un cercle de sorcières dont la réputation laisse supposer qu'elles ne seront pas spécialement tendres avec lui... encore qu'avec le Bâtard, la tendresse peut prendre diverses formes -.

Encore une fois intrigues politiques, luttes de pouvoir sont à prévoir pour le plus grand bénéfice du Bâtard... s'il arrive à gérer tout cela.

Côté personnages, de Kosigan fait toujours montre de gouaille et d'astuce, mais encore plus que dans le second tome, on voit émerger ses proches lieutenants qui ne servent plus que de faire-valoir, mais gagnent en épaisseur et en importance.
On pourra regretter du coup un tome avec un humour moins marqué, mais l'échange est très équitable pour ce qui est de nous tenir en haleine.

Côté background, on retrouve comme univers ce mélange de récit historique mêlée de magie et du pouvoir des contes et légende. Ce mélange qui me fait dire « Et si c'était vrai ? Et si en fait c'était comme ça que cela c'était passé ? ».
Car sous la plume de Fabien Cerutti et son bagage d'enseignant en histoire, c'est un monde détaillé, tant dans les us et coutume de l'époque, que dans les jeux de pouvoirs que nous nous retrouvons, avec une couche de magie si bien ajustée qu'elle parait pouvoir faire complètement partie de notre vraie Histoire.

Au final actions rocambolesques, humour et traits d'esprit, trahisons et contre-trahisons se retrouvent de nouveau dans ce tome, même si l'objectif personnel du Bâtard tend à mâtiner tout cela d'un peu plus de sérieux dans sa quête... et lui laisse moins les coudées franches.

Note

Un 18/20 pour ce livre, qui dans la continuité du second tome s'améliore en donnant une atmosphère plus intime aux objectifs du récit côté XIVème ainsi qu'en accroissant la densité des personnages entourant le Bâtard.

De plus, l'histoire côté XIX-XXème gagne en actions et rebondissements, ce qui dynamise cette trame que je trouvais par trop présente au regard de ce qu'elle apportait dans les précédents tomes, et qui ici ne se retrouve à la traîne que parce que la gouaille de de Kosigan n'a pas son pareil.

Je lirai rapidement la suite, parce que, s'arrêter ainsi au 3ème tome doit être une torture pour ceux qui n'ont pas la chance d'avoir le 4ème tome sous le coude.

Série : Le Bâtard de Kosigan

  1. L'Ombre du pouvoir (chroniqué)
  2. Le Fou prend le roi (chroniqué)
  3. Le Marteau des sorcières (chroniqué)
  4. Le Testament d'involution (chroniqué)

Le fou prend le roi - Le bâtard de Kosigan, tome 2 - de Fabien Cerutti

Couverture - Le fou prend le roi - Le bâtard de Kosigan, tome 2 - de Fabien Cerutti

Récit

1340, au cœur du comté de Flandre. Alors que les premiers feux de la guerre de Cent Ans s’allument, le Bâtard de Kosigan et ses Loups se voient confier, par le sénéchal d’Angleterre, la délicate mission de découvrir les tenants et aboutissants d’un complot qui se trame… autour du roi de France.
Une enquête surprenante et extrêmement dangereuse, mêlant trahisons et forces obscures, dans laquelle l’ascendance surnaturelle du Bâtard, habituellement son plus grand atout, pourrait bien se muer en talon d’Achille.

Cinq siècles et demi plus tard, à la fin de l’année 1899, l’enquête engagée par le lointain descendant du chevalier tente de faire la lumière sur l’inexplicable disparition des puissances magiques. Entre Bruges et Lens, peut-être mettra-t-elle à jour la nature des ombres qui se dissimulent derrière les échos cachés de l’Histoire.

Fabien Cerutti signe à nouveau un roman de fantasy historique, à cheval entre un Moyen Âge empreint de magie et un XIXe siècle scientifique et rationnel.

Combats de masse et subtiles investigations, poursuites à en perdre le souffle et réparties habiles, négociations serrées et manipulations ; on y retrouve le panache habituel de la lignée des Kosigan dans un univers qui ne cesse de gagner en richesse et en cohérence. De toute évidence, les secrets et les héros délicieusement irrévérents de cette série n’ont pas fini de nous surprendre !


Impression

Faisant suite au
premier tome, on suit de nouveau notre cher Bâtard et son lointain descendant.

L'histoire concernant le descendant, se passe fin XIXème siècle et fait directement suite au premier tome. Même si cette partie n'emporte toujours pas un très grand enthousiasme de ma part, je la trouve tout de même beaucoup plus entraînante que dans le premier tome.
Sans doute parce qu'on commence un peu mieux à cerner pourquoi le Bâtard a laissé des objets pour sa descendance et pourquoi tant de choses se passent autour de la découverte de l'héritage du Bâtard.
Cela permet de donner à tout le moins un lien plus tangible entre les aventure du Bâtard et ce qui arrive à son lointain descendant.

Du côté de Pierre Cordwain de Kosigan (le Bâtard), on le retrouve aux prémisses de la guerre de Cent Ans. Et pour le coup, du changement il y en a. Contrairement au premier tome où le Bâtard était à l'initiative, gérant son plan et avançant ses pions, on le retrouve plutôt dans une sale posture.

En effet, employé par les anglais, il se voit contraint de travailler pour la France... au risque de mettre en péril son premier employeur.
Le Bâtard devra réussir à mener avec brio ses 2 missions... qui se retrouvent mêlées à de sombres desseins.
Bref, chutes d'intrigues politiques emmêlées à prévoir... ainsi qu'une histoire pleine de rebondissements.

Côté « héros », le Bâtard a perdu son côté James Bondien. Peut-être est-ce la perte du contrôle de la situation qui le sort de sa zone de confort, ou bien l'auteur qui a voulu rectifié ce côté caractérisant le premier tome, mais clairement on est loin du « je m'en sors sans une égratignure ». Et moi, ça me plait. À noter que de Kosigan fait toujours montre de gouaille et d'astuce... pour notre plus grand bonheur.

Côté background, on retrouve l'univers du premier tome, la magie en plus discrète (mais non pas absente), puisque nous nous situons sur les terres du roi de France, qui désire plutôt l'éradication de l'ancien monde.
L'atmosphère se fait donc moins emprunte de magie et de poésie comme pouvaient l'être les terres de Champagne, mais on en apprend beaucoup plus sur l'ancien monde et les forces qui y siégeait.
On ne souffre donc pas de ce fait.

Un autre point d'amélioration sont les personnages secondaires qui sont clairement plus prégnant tant du point de vue utilité à l'intrigue, que du point de vue développement des personnages.
Fini le « de Kossigan-centrisme », place à plus d'âme chez les Loups du Bâtard que l'on peut réellement découvrir.

Enfin, comme le précédent tome, ce livre est un véritable page-turner : actions rocambolesques, humour et traits d'esprit, trahisons et contre-trahisons. Cela va sans dire, on ne s'ennuie pas une seule minute.
Encore une fois, la fin appelle impérativement à la lecture du troisième tome... Ça tombe bien, il vient de sortir récemment.

Note

Un 19/20 pour ce livre.
De belles amélioration comparativement au précédent tome sur l'aspect James Bondien du personnage principal et sur la densité des personnages secondaires, tout en conservant une ambiance mystique, des enchainements d'actions, des intrigues politiques à foison...
Bref je suis heureux !

Je lirai la suite sans aucun soucis... voire même j'y suis obligé.

Série : Le Bâtard de Kosigan

  1. L'Ombre du pouvoir (chroniqué)
  2. Le Fou prend le roi (chroniqué)
  3. Le Marteau des sorcières (chroniqué)
  4. Le Testament d'involution (chroniqué)

L'ombre du pouvoir - Le bâtard de Kosigan, tome 1 - de Fabien Cerutti

http://www.livraddict.com/biblio/livre/le-batard-de-kosigan-tome-1-l-ombre-du-pouvoir.html

Récit

Le chevalier assassin, Pierre Cordwain de Kosigan, dirige une compagnie de mercenaires d’élite triés sur le volet. Surnommé le « Bâtard », exilé d’une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses pouvoirs et son art de la manipulation au service des plus grandes maisons d’Europe.
En ce mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d’Aëlenwil, en inquiète plus d’un. De tournois officiels en actions diplomatiques, de la boue des bas fonds jusqu’au lit des princesses, chacun de ses actes semble servir un but précis.

À l’évidence, un plan de grande envergure se dissimule derrière ces manigances. Mais bien malin qui pourra déterminer lequel…


Impression

Tombé par hasard en face du sieur Cerutti, l'auteur m'a vendu son livre alors que mon budget était déjà dépassé. Mais la belle couverture et le pitch de cette histoire, ont su l'aider à me convaincre d'échanger quelques sous contre ce livre.

Et au final bien m'en a pris, car sans être sublime, il s'agit d'une lecture très sympathique.

Ce livre se base sur la réalité historique du XIVème siècle, auquel a été ajouté le fait que la magie et les être du folklore féérique existent bels et bien, même si persécutés dans nombre de régions que constituent le terrain de jeu de ce livre à savoir la perfide Albion, le Royaume de France et le Duché de Bourgogne (principalement).

On y suit l'histoire de Pierre Cordwain de Kosigan, bâtard d'une grande lignée des bourguignons et qui vit comme mercenaire.
Pourquoi ce livre n'est pas sublime ? Principalement, je trouve, à cause de son héros, très "James Bondien". J'entends par là que l'on suit ses aventures où de Kosigan fait montre de gouaille et d'astuce, mais toujours avec une façade de charmeur et de "tout était déjà prévu", ce qui fait qu'on ne s'en fait guerre pour lui. Il est évident que le personnage principal s'en sortira, et plutôt sans égratignures (là, vous devriez vous imaginez James Bond, sortant de son combat à base de tank en devant uniquement retirer la poussière de plâtre du smoking).

Les personnages secondaires ne sont clairement présents que pour soutenir de Kosigan et le sortir des impasses dans lesquelles ses machinations le fourvoient.

Dit comme ça, on pourrait penser que la lecture n'a que peu d'intérêt, mais ça serait très réducteur. Car malgré cet handicap, ce livre est un véritable page-turner : actions rocambolesques, humour et traits d'esprit, trahisons et contre-trahisons. Cela va sans dire, on ne s'ennuie pas une seule minute (on a juste jamais peur pour le héros).

Par ailleurs, l'atmosphère du comté de Champagne est particulièrement bien décrite, enchanteur même. La présence de la féérie y est distillée avec tact et justesse. Clairement, cela ne s'oppose pas à l'Histoire telle qu'on nous l'a enseignée... hormis sur la réalité de nos "légendes". Terriblement immersif donc.

Un point par contre qui me laisse assez dubitatif, c'est qu'on suit par ailleurs l'histoire d'un héritier de de Kosigan. Certes, c'est grâce à lui et à ses investigations que l'on peut faire connaissance avec notre mercenaire et son histoire, mais son importance en termes de nombre de pages dans le livre est, à mon sens, trop forte au regard de ce que cela apporte réellement à l'histoire. Un point qui trouvera sans doute réponse dans le second tome, mais qui a le défaut de casser le rythme de la lecture.
Car si l'histoire de Pierre Cordwain de Kosigan est entrainante et addictive, celle de l'héritier est beaucoup plus lente, surtout qu'elle se fait via des échanges épistolaires, ce qui n'a pas pour mérite de faire aimer (ou non) le dit héritier. Du coup, on a plus envie de passer vite fait l'histoire de l'héritier pour en revenir à celle du bâtard.
C'est dommage car la partie sur l'héritier met en exergue tout de même un fait important qui s'est produit entre les 2 époques (et que je ne précise pas plus avant, je vous laisse lire le livre pour savoir de quoi il s'agit), et dont on ne cesse de se poser la question de savoir si le bâtard y est pour quelque chose ou non... Et à quel point cela est si vrai que ça (déformation suite aux complots présentés dans l'histoire sans doute ^^).

Par contre, la fin appelle impérativement à la lecture du second tome... Trop de choses restant en suspens à la fin de celui-ci.

Note

Un 17/20 pour ce livre. Bien que présentant quelques défauts (héros par trop archétypal, casse du rythme avec l'héritier,...), l'ambiance, l'enchainement des actions, le désir de découvrir à quoi rime toutes ces manigances font que ce livre se lit très bien.
Porté par un auteur qui visiblement connait la réalité historique sur laquelle il se base, on est vraiment happé par cette lecture sans prise de tête ni subtilité psychologique.
Je le conseille si vous n'êtes pas allergique aux héros tout en archétype et à l'absence de contre-poids de ce dernier.

Je lirai la suite sans aucun soucis.

Série : Le Bâtard de Kosigan

  1. L'Ombre du pouvoir (chroniqué)
  2. Le Fou prend le roi (chroniqué)
  3. Le Marteau des sorcières (chroniqué)
  4. Le Testament d'involution (chroniqué)

Même pas mort - Rois du monde, première branche, tome 1 / Jean-Philippe Jaworski

Même pas mort - Rois du monde, première branche (tome) de Jean-Philippe Jaworski

Récit

Je m’appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, fils de Belinos. Pendant la Guerre des Sangliers, mon oncle Ambigat a tué mon père. Entre beaux-frères, ce sont des choses qui arrivent. Surtout quand il s’agit de rois de tribus rivales… Ma mère, mon frère et moi, nous avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu’il n’est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés.

Là-dessus, le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s’est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : mon frère et moi, il nous a envoyés guerroyer contre les Ambrones. Il misait sur notre témérité et notre inexpérience, ainsi que sur la vaillance des Ambrones. Il avait raison : dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril. Comme prévu, je suis tombé dans un fourré de lances. Mais il est arrivé un accident. Je ne suis pas mort.

Impression

Je ne vous cache pas que je suis un grand fan de Jean-Philippe Jaworski, de sa plume, de sa gouaille et de sa capacité à nous plonger dans le livre qu'il écrit.
Vous le connaissez peut-être d'après Janua Vera et Gagner une guerre ? Et bien ici trêve de l'inspiration vénitienne et ses complots assassins, nous voici plongés chez les celtes.
Et qui dit celtes, dit guerres, bagarres, honneur et magie druidique.
Et bien tout cela, vous l'aurez bien... mais d'une manière un peu inattendue il faut l'avouer.

Le monde que nous décrit Jaworski est effectivement dur et sanglant. L'honneur y guide les vies et les abrègent ou les sauvent selon l'humeur des dieux. Les combats sont de la partie, ainsi que les morts qui lui incombent.
Et pourtant, Jaworski arrive à instaurer un rythme lent, un récit emprunt de la magie druidique, bardique et divine qui parsème son récit.
Ce livre nous envoûte littéralement en réussissant à marier avec tant de naturel le côté guerrier et honneur au côté mystique, onirique et quête d'initiation. Un véritable bijou du genre !
De plus, le vocabulaire spécifique employé (le dictionnaire m'a été d'une belle aide au début), permet vraiment de s'immerger dans l'époque, et de rendre plus palpable le côté étranger plein de mystère, qui se marie si bien aux celtes et leurs légendes.

Plus prosaïquement, il s'agit ici du premier tome (première branche) d'une trilogie. Nous y découvrons la jeunesse de Bellovèse, le personnage principal et narrateur, et à travers sa jeunesse, nous apprenons les codes et la façon de vivre des celtes. Ce qui est plutôt bien, étant totalement inculte de cette époque.
C'est clairement un tome d'introduction qui prend son temps pour poser un univers riche. Ceci dit, prendre son temps ne veut pas dire sans action ni sans intrigue... bien au contraire.

Le mode de récit est un peu particulier : il mêle à la fois présent, passé et des scènes "hors du monde". Cet aspect décousu, mélangé entre le présent, le passé, et les rêves (mais en sont-ils vraiment), donne au récit un air d'authenticité un peu brouillon... qui apporte même l'impression que la magie sourd des pages qui se tournent sous nos doigts.

Note

Un 19/20 pour ce livre. Enchanteur, envoûtant, ce livre réussit à nous immerger totalement dans ce monde qui m'était inconnu : celui des celtes. Un vrai délice que je ne peux que vous conseiller si vous aimez la torture de l'attente des prochains tomes.

Série : Rois du monde

  1. Même pas mort, première branche (avis)
  2. Chasse royale, deuxième branche :
    1. Tome I - De meute à mort (non lu)
    2. Tome II - Les grands arrières (non lu)
    3. Tome III - Percer au fort (non lu)
    4. Tome IV - Curée chaude (non lu)
  3. La Grande Jument, troisième branche (non paru)