En effet plongée dans le passé, pour revenir aux sources de la scission des Tistes Edur (les tistes de l'Ombre) et Tistes Andii (les tistes des Ténèbres). Déchirure fraternelle qui sera l'une des thématiques de ce tome puisqu'on la retrouve au niveau de l'ensemble des protagonistes de ce tome :
comme je viens de le mentionner on revient sur la séparation entre l'ombre et les ténèbres chez les tistes et des conséquences sur des temps plus proches (le tome 5 se déroule un peu avant le tome 1 chronologiquement parlant) ;
les divergences d'opinion (et de voie) entre les 3 frères d'une grande famille de Lether (Brys, Hull et Tehol);
la destinée de 4 frères (Fear, Binadas, Trull et Rhulad) d'une des plus grandes familles côté Tistes Edur.
Au travers de ces effets miroirs de fratries, Steven Erikson nous plonge dans un nouvel environnement avec comme protagonistes :
Le royaume de Lether, humains avides d'or et de conquêtes qui veulent accomplir leur prophétie visant à instaurer un empire.
Le regroupement tribal des Tistes Edur, rassemblé sous le joug de leur roi sorcier, qui cherche à retrouver la splendeur perdue des Tistes Edur et à recréer leur empire sur ce domaine.
Mais avec Steven rien n'est aussi simple, et ce tome nous fait découvrir les sous-jacents de ces situations. Nous fait suivre les luttes primaires de ces 2 empires en devenir ainsi que les luttes alambiquées des dieux... et des liens entre tout ce petit monde que l'on pourra qualifier de tout sauf d'honnête.
Un récit sombre, addictif et sans concession de ceux qui manipulent les autres en vue d'obtenir leur dû. Un récit de trahisons et de grandeur. Un récit d'honneur et de décisions cornéliennes. Un récit de destinée et de fatalité. Le tout mené de main de maître puisque la trame de l'histoire est encore et toujours conservée. Ce tome s'insérant dans l'univers créé par les 4 premiers tomes, et comme à son habitude vient à la fois consolider cette histoire gigantesque... tout en fournissant d'autres points de vue sur le passé... et de facto sur ce qu'on croyait avoir compris des autres tomes.
Comme d'habitude des moments de pure jubilation quand enfin tout s'assemble à la force de ses neurones (car rien n'est donné, les éléments sont offerts, au lecteur de tout rassembler).
Par-dessus tout ça, nous découvrons principalement de nouveaux personnages (même si Trull Sengar nous était déjà apparu dans le précédent tome et que des références existent à d'autres personnages).
Et parmi tout ce beau monde, de vraies pépites : le duo Tehol et Bugg, où comment intégrer l'absurde et l'humour à une trame si noire.
Une des lames de la Garde pourpre passe aussi par là.
Et j'avoue que la rencontre de certains non-morts est particulièrement exquise.
Ajoutons à tout cela qu'on en apprend toujours plus sur l'univers, le complexifiant dans ses tenants et aboutissants mais nous le rendant toujours plus compréhensible pourtant.
Enfin, une sublime couverture vient parachever cette œuvre. On ne peut que remercier (de nouveau) Marc Simonetti pour la beauté des couvertures qu'il produit pour cette édition. Qu'il continue !
Note
Un 19/20 pour ce tome.
Ce tome, est superbe, prenant, plein de découverte et apportant des personnages très sympathiques. Alors pouquoi pas un 20 ? Et bien peut être parce qu'il se rapproche plus de la tradition des tragédies classiques sans doute. Même si l'univers est vaste, les volontés de chacun prenant plus de tours et détours que la route du vin, il n'en reste pas moins que je trouve sa structuration plus classique.
Cela dit ne nous trompons pas, c'est juste magistral et il faut absolulement le lire.
Au final, et comme d'habitude, je ne peux que vivement vous encourager à lire cette saga et ce tome. Du plaisir à l'état pur.
Complexe, riche, et ô combien bien construit. Continuez avec moi dans ce superbe univers !
Pour commencer, je connais l'auteur de renom principalement - et pour son écriture en Science-Fiction - n'ayant lu de lui qu'une nouvelle, en attendant d'attaquer son fameux cycle de Lanmeur (mais j'ai les bouquins... Donc il suffit d'attendre comme on dit).
C'est donc d'un œil neuf que j'aborde cet auteur.
Et là, ne passons pas par quatre chemins : mais quelle plume !
La plume de Ch. Léourier est juste envoûtante. Des mots qui tombent justes. Des mots qui emportent. Des mots qui arrivent à créer un monde plein d'exotisme tout en assurant un lien sans faille.
Un pur délice. À un tel point qu'avec le recul, c'est bien ce qui ressort de ce livre.
Côté rythme, celui-ci est globalement contemplatif, permettant à la fois de découvrir l'univers de ce monde, mais aussi de s'imprégner des multiples conséquences de la géopolitique locale qui se découvrent au fil du livre.
Pas d'action à outrance donc, même s'il serait particulièrement faux de dire qu'il ne se passe rien - les scènes d'actions voyant le temps se condenser - tout en gardant cette rythmique si naturelle à la lecture.
L'histoire en elle-même permet d'une part de chercher, à travers les péripéties qui arrivent aux héros principaux, à découvrir ce qui se cache derrière tous les non-dits, derrière la magie du Diseur de Mots qui semble à la fois connue, mais mal comprise, crainte mais recherchée et surtout redoutée par le Diseur de Mots lui-même.
D'autre part, l'histoire est bien dense. Les retournements de situation ne sont pas légions, mais l'ensemble s’accommode bien avec le rythme du récit et reste toutefois suffisamment complexe / crédible pour ne pas en faire pâtir la lecture.
Côté personnage, les principaux personnages sont très bien dépeints, et heureusement, car du fait que chaque personnage possède plusieurs noms (un public et un privé) et qu'ils sont utilisés alternativement selon les situations, il aurait été facile de s'y perdre. Ici, la confusion n'est que rarement de mise tant chaque personnage est dépeint avec une "saveur" particulière. Rien qu'à la lecture d'un dialogue ou d'un comportement, on sait de suite qui est l'objet du récit. Ça et le fait que le nombre de personnages est relativement restreint, il faut bien le dire.
On pourra notamment apprécier vivement 2 des 3 personnages essentiels de ce tome, à savoir notre Diseur de mots, magicien qui ne peut mentir (une sorte d'Aes-Sedaï naïf pour ceux qui connaissent la Roue du temps) aux pouvoirs... intrigants si je puis dire.
On trouvera aussi dans Hòggni, ce mercenaire à tête de sanglier qui est sans doute le personnage le plus philosophe, un personnage particulièrement attachant.
J'ai personnellement eu plus de mal avec Fille Farouche, de par son caractère qui se veut réfractaire à l'autorité, mais qui se coule à mon sens trop facilement dans son acceptation du destin et de sa situation personnelle.
Gageons que cela pourra changer au regard du titre du second tome.
Note
Un 19/20 pour ce livre.
En bref, cette lecture est un vrai plaisir que je ne peux que vous conseiller. Avec un mot principal qui ressort : envoûtement.
Je lirai évidemment le second tome de ce diptyque dès qu'il sera sorti (ou que ma PAL m'en laissera l'occasion).
Mais commençons par avertir le futur lecteur alléché : ce livre est exigeant.
Un peu à l'instar du Déchronologue, on a un mélange d'époques qui s'enchaînent au fur à mesure que l'enquête nous permet d’explorer des pistes, de retrouver des « traces » de la personne recherchée.
Cet enchaînement de périodes, non linéaire dans le temps demande un effort de concentration pour rassembler les différents éléments, ainsi que de reconstituer l'histoire dans notre tête, avec les différents liens entre eux.
Car en second lieu, on est lâché dans le récit, sans clef. Au lecteur de faire l'effort de découvrir les règles du jeu, de comprendre les tenants et aboutissants, d'accepter de ne pas tout connaître et de découvrir l'univers au fur et à mesure des éléments filtrants du récit.
C'est éprouvant... mais au combien agréable, de sentir l'univers prendre pied. De le sentir prendre sa place.
Personnellement je suis fan du procédé, même si cela implique de naviguer à l'aveugle au commencement.
Mais tous ces efforts valent le coup. Car pour récompense, on se retrouve à découvrir un univers post-apocalyptique (pour la période post Satori), mais qui n'en est pas moins dépourvue de poésie, bien au contraire. Comme un retour aux sources de l'humanité - quand cette dernière ne parcourait pas encore la Terre sans craindre de mauvaises rencontres. Dans un univers hostile et empli de choses non maîtrisées ou mal comprises.
Cette poésie est portée principalement par une description très fragmentée de ce monde, de notre monde plus exactement dans un futur pas trop (?) lointain. Cela laisse ainsi pleinement au lecteur la possibilité de remplir les trous à sa convenance et de ce fait de ne pas être trop déboussolé car très proche de notre monde actuel.
Un des points majeurs de cette histoire, en plus de la création d'un monde post-apo plein de poésie, est la gestion de la mémoire, de la réalité, des données. L'enquête slalome au sein de concepts particulièrement intrigants et bien traités - mais qui confèrent une couche supplémentaire de complexité, surtout si on a pas l'habitude de traîner ses guêtres dans le merveilleux monde de la science-fiction.
Côté histoire, celle-ci est très bien construite. Au fil de la lecture, on comprend pour commencer l'objet de cette recherche, de cette traque, ses enjeux.
Puis on en apprend sur les divers protagonistes, et plus les renseignements s'accumulent, moins les choses sont tranchées. Les méchants peuvent ne plus l'être tant que ça. Les gentils également. Les fous ne pas l'être tant que ça. Un merveilleux canevas de personnages, d'interactions entre eux, et d'évolution du motif conduisant à des changements de perspectives tout en subtilité.
Un véritable bijou de construction de personnages.
Et puis il y a les Élohims.
Et là je pense que chaque lecteur aura sa grille de lecture sur ce qu'ils sont.
Certains parlent d'extra-terrestres, moi je les ai conçus comme des condensations d'archétype de la psyché humaine (psychosphère) générée par les pensées humaines. Ce qui, à mon sens, explique bien mieux certains de leurs besoins et de leurs capacités, ainsi que leur compréhension de notre mode de pensée.
C'est une notion que j'ai rencontré dans la série Les Futurs Mystères de Paris de Roland Wagner (série que je vous encourage à lire) et dans laquelle l'apparition des élohims me semble bien s'insérer - le côté loufoque en moins par rapport à la psychosphère wagnerienne.
Toujours est-il que les élohims, véritables énigmes ambulantes, et pourtant au centre de l'histoire sans y être vraiment, sont une véritable réussite et un point d'accroche que j'ai beaucoup aimé.
Bref comme vous le voyez, difficile de parler concrètement de ce livre sans se perdre, et pourtant quel bohneur à lire.
À préciser enfin que l'écriture de l'ensemble est très bien faite, les auteurs arrivant à instiller différents styles d'écriture aux différents protagonistes avec brio.
Note
Vous l'aurez compris, un véritable coup de cœur pour ce livre, qui décroche un 19/20.
Pourquoi pas 20 me demandez-vous ? Peut-être parce que ce livre est vraiment exigeant à la lecture, ce qui parfois, peut nous faire sortir un peu du livre. Rien de grave, donc.
Si la peur de devoir lire de manière attentive, en prenant son temps et de découvrir un univers qui ne se livre que par petits morceaux, ne vous fait pas peur... Foncez !
Sinon... vous devriez essayer quand même.
À titre de comparaison, je me suis retrouvé exactement dans la même sensation qu'à la lecture du Dernier souffle de Fionna McIntosh.
Toute la force de l'auteur, est de réussir, malgré des éléments classiques de la High-fantasy, à nous conter une nouvelle histoire prenante.
Clairement, le style d'écriture y est pour quelque chose. Envoutant, à dire vrai, tellement la lecture de quelques lignes arrive à vous happer dans cette histoire. Ce style mêlé à un univers, somme toute pas difficile à comprendre, fait qu'on est immédiatement avalé par le texte.
Côté univers, on est donc dans l'archétype de la lutte du bien contre le mal (avec quelques nuances qui se font au fil de la lecture), où l'on voit s'opposer :
un tyran oppressif et son administration ;
des nobles n'ayant d'intérêt que leurs luttes pour le pouvoir ;
des skas - serfs des 2 précédents camps - soumis, désespérés et résignés qui permettent à tout ce beau monde de vivre.
L'histoire se servant des mécaniques qui permettent à cette société tri-partite de « fonctionner ».
Côté personnages, on est superbement servi. Alors pour sûr, chaque personnage suivi est « le haut du panier » de ce monde. Mais il faut dire aussi qu'avec les conditions de vie misérables pour qui n'est pas noble, ce monde fait fort de réaliser une sélection impitoyable.
On découvre donc des personnages hauts en couleur. Chacun amenant son expérience, sa spécialité, pour former une équipe de choc qui réussi à s'entraider là où le maître mot des habitants est généralement survie et égoïsme.
Tant présent que passé, nos protagonistes sont décrits avec densité et avec plus ou moins de mystère(s).
La vraie originalité de ce roman tient dans sa magie particulière et extrêmement bien pensée (à mon avis). La magie provient de la capacité de « brûler » des métaux (allomancie) ou bien d'y « enfermer » des capacités (ferrochimie).
Chaque métal (ou alliage) a une action particulière et quasi-unique. Les possibilités qui en sont tirées ne proviennent, principalement, que de la capacité du « mage » à tirer profit de cette capacité - et des limitations qui lui sont associées.
Ainsi globalement, on ne se dirige pas vers des pouvoirs totalement débridés, mais vers une utilisation quasi-scientifique des métaux et artistique quant à la manière d'en tirer leur substantifique moelle.
En bref, la magie ne permet pas de tout faire... ou alors grâce à l'astuce des utilisateurs.
Et là pour le coup, ça donne une « crédibilité » plus forte, et surtout de vrais enjeux qui ne seront pas régler par un Deus ex machina.
Enfin, cerise sur le gâteau, ce tome, bien que faisant partie d'un cycle de 3 tomes, se termine sur une vraie fin. On attend clairement la suite, mais pas en raison d'éléments qui seraient restés en suspens. Et ça, c'est agréable, surtout avec un livre de cette épaisseur (~ 900 pages en version poche).
Note
Un 19/20 pour ce livre qui a su enchanter mon esprit en fournissant un univers, certes classique, mais robuste et porteur d'une histoire entraînante. Ajoutons à cela des personnages bien décrits et attachants, chacun avec leur personnalité, et un système de magie innovant et bien posé en termes de possibilité d'utilisation, et vous avez un livre mémorable dont la lecture est plus que vivement conseillé.
Bref, la réputation de ce livre (auteur ?) n'est clairement pas usurpée.
L'histoire concernant le descendant, se passe fin XIXème siècle et fait directement suite au premier tome. Même si cette partie n'emporte toujours pas un très grand enthousiasme de ma part, je la trouve tout de même beaucoup plus entraînante que dans le premier tome.
Sans doute parce qu'on commence un peu mieux à cerner pourquoi le Bâtard a laissé des objets pour sa descendance et pourquoi tant de choses se passent autour de la découverte de l'héritage du Bâtard.
Cela permet de donner à tout le moins un lien plus tangible entre les aventure du Bâtard et ce qui arrive à son lointain descendant.
Du côté de Pierre Cordwain de Kosigan (le Bâtard), on le retrouve aux prémisses de la guerre de Cent Ans. Et pour le coup, du changement il y en a. Contrairement au premier tome où le Bâtard était à l'initiative, gérant son plan et avançant ses pions, on le retrouve plutôt dans une sale posture.
En effet, employé par les anglais, il se voit contraint de travailler pour la France... au risque de mettre en péril son premier employeur.
Le Bâtard devra réussir à mener avec brio ses 2 missions... qui se retrouvent mêlées à de sombres desseins.
Bref, chutes d'intrigues politiques emmêlées à prévoir... ainsi qu'une histoire pleine de rebondissements.
Côté « héros », le Bâtard a perdu son côté James Bondien. Peut-être est-ce la perte du contrôle de la situation qui le sort de sa zone de confort, ou bien l'auteur qui a voulu rectifié ce côté caractérisant le premier tome, mais clairement on est loin du « je m'en sors sans une égratignure ». Et moi, ça me plait. À noter que de Kosigan fait toujours montre de gouaille et d'astuce... pour notre plus grand bonheur.
Côté background, on retrouve l'univers du premier tome, la magie en plus discrète (mais non pas absente), puisque nous nous situons sur les terres du roi de France, qui désire plutôt l'éradication de l'ancien monde.
L'atmosphère se fait donc moins emprunte de magie et de poésie comme pouvaient l'être les terres de Champagne, mais on en apprend beaucoup plus sur l'ancien monde et les forces qui y siégeait.
On ne souffre donc pas de ce fait.
Un autre point d'amélioration sont les personnages secondaires qui sont clairement plus prégnant tant du point de vue utilité à l'intrigue, que du point de vue développement des personnages.
Fini le « de Kossigan-centrisme », place à plus d'âme chez les Loups du Bâtard que l'on peut réellement découvrir.
Enfin, comme le précédent tome, ce livre est un véritable page-turner : actions rocambolesques, humour et traits d'esprit, trahisons et contre-trahisons. Cela va sans dire, on ne s'ennuie pas une seule minute.
Encore une fois, la fin appelle impérativement à la lecture du troisième tome... Ça tombe bien, il vient de sortir récemment.
Note
Un 19/20 pour ce livre.
De belles amélioration comparativement au précédent tome sur l'aspect James Bondien du personnage principal et sur la densité des personnages secondaires, tout en conservant une ambiance mystique, des enchainements d'actions, des intrigues politiques à foison...
Bref je suis heureux !
Je lirai la suite sans aucun soucis... voire même j'y suis obligé.
Suite de Premier sang - premier tome que j'ai déjà chroniqué, j'ai commencé cette lecture avec plaisir en me rappelant la beauté du monde dépeint par ce premier tome.
À savoir, on commence directement à la suite du premier tome. Pas de rappel et de sentiments, pensez à relire un peu vos notes si votre lecture date un peu, car pour le coup, on reprend la situation peu de temps après la fin du tome d'introduction.
Dans une première partie, les différents groupes de protagonistes se placent (le front Nord entre l'Union et les « barbares », le front Sud entre l'Union et le Gorkhul et enfin l'expédition mystérieuse organisée par Bayaz dit le premier Mage.
Dans une seconde partie, l'action se déroule, les premiers combats et premières difficultés étant chassés par les suivant(e)s au rythme des pages que l'on tourne.
Pas de rythme effréné, mais une délicate balance entre scènes de réflexions / introspection et scènes d'actions.En tout état de cause, l'auteur sait très bien mener sa barque, et jamais je ne me suis ennuyé, happé que j'étais par l'univers, par l'action et les différentes conséquences associées.
Côté personnages, on continue à en apprendre sur ces personnages si denses et complexes. On apprend leurs peurs, expliquant, en partie, certaines de leurs réactions ; leurs désirs, leurs espoirs... Tout se mêle pour découvrir toujours plus ces personnages hauts en (mé)faits.
On assiste aussi aux changements que les évènements vécus produisent sur chacun d'eux. Et force est de constater que je trouve ces changements parfaitement crédibles, tant ils sont amenés au fur et à mesure des épreuves.
Toujours à propos des personnages, on se balade toujours dans les zones de gris. Ce qu'on apprend ne permettant que de rentre plus humain encore ces êtres d'encre et de papier.
Côté plume, cette dernière est toujours aussi fluide et acérée tout en gardant cette « justesse » en toute chose qui arrive à rendre cet univers si vivant et réaliste (enfin en tant qu'univers de Fantasy s'entend).
Ce second tome, pleinement dans la poursuite du premier, augmente en intensité et en enjeux.
Car si l'histoire avance, des trames se tissent et se défont. Si on en apprend toujours plus sur l'univers de cette série et les motivations de chacun, on reste toutefois suspendu à la suite tant rien n'est résolu à la fin de ce tome... et qu'on sent planer l'œuvre d'éminences grises... restant encore à dévoiler.
Questionnement
Ah oui tout de même, petit aparté, je n'ai rigoureusement pas compris le pourquoi de ce titre. Si quelqu'un peut m'éclairer de ses lumières ?
Parce qu'autant le premier tome, avec Premier sang, ça correspondait bien à l'esprit d'une mise en place, autant là, c'est capillotractée pour arriver l'expliciter.
Note
Un 19/20 pour ce livre qui en plus de tout le bien que j'ai pu dire du premier tome, continue sur la lancée en s'améliorant avec plus d'actions et plus de suspens sans rien perdre dans la complexité de l'univers et des personnages.
En fait, je vais même directement continuer avec le dernier opus pour avoir le fin mot de l'histoire.
Vous vous en doutez donc, je ne peux que vous en conseiller la lecture.
Nous retrouvons ici le monde loufoque et hors des canons de la Fantasy qui nous a été décrit dans le premier tome (poulpes géants, céréaliers-guerriers, blé carnivore...) ce qui est déjà bien car ce monde est truculent. Mais ce second tome nous permet de mieux découvrir la capitale qu'est Ker Fresnel.
L'auteur a des idées magnifiques dans le fonctionnement de cette ville. Son histoire, sa construction... Et ces éléments permettent d'expliquer (en partie) certaines des excentricités du peuple du bon Ernst XXX.
Un vrai régal pour qui aime à se balader dans ses lectures.
Comme dans le précédent tome, ce monde est particulièrement bien décrit : histoire, système de magie, (géo)politique, complots,... Un univers très complet qui se laisse découvrir avec avidité... et sans aucune lourdeur.
Côté histoire, ce tome fait directement suite à la fin du premier tome. Pour ceux qui comme moi mettent parfois du temps entre 2 tomes, le petit démon Retzel est là pour nous aider en nous faisant un résumé parfaitement objectif (hum hum... enfin c'est à dire qu'on peut voir le monde ainsi) des évènements du premier tome. À mourir de rire !
Nous suivons donc Jon le questeur dans son enquête, qui tentera de dénouer l'ensemble des fils qui se chevauchent, qui se tricotent... et se détricotent.
Et autant dire que l'action est au rendez-vous... et que le pauvre Jonas a peu de répit devant lui malgré (ou à cause de ?) l'aide importante que lui apporte l'absence de son démon pendant une bonne partie de ce récit et la présence d'une ancienne compagne, certes compétente mais ô combien difficile à supporter.
On continue aussi sur l'histoire de la fondation des T'Sank, histoire qui se rapproche de l'histoire de Jonas au fur et à mesure que les secrets de cette école se dévoilent.
Les intrigues sont, je trouve, plus retorses dans ce second tome et la fin est... particulièrement sadique. Alexis Flamand est un grand retors... et ça me plait !
Enfin, un des traits caractéristiques de ce livre, l'humour est toujours aussi omniprésent dans ce livre.Tout en réussissant à ne jamais être en avant plan et à ne pas étouffer les intrigues et l'enquête.
Bref, toujours conquis du début à la fin par ce livre. Je ne peux que vous inviter (sous peine de vous faire enrôler dans l'Armée) à aller découvrir cette série.
Note
Un 19/20 pour ce livre. Un monde décalé, fouillé et qui se tient.
De l'humour savamment dosé, qui est à la fois présent quasiment tout le temps, mais qui s'intègre dans l'univers comme étant naturel. Une enquête qui file à 100 à l'heure, sans laisser le temps de se poser...
Bref du plaisir en papier qui se dévore (à moins que ça ne soit lui qui vous mange le cerveau au final... allez savoir avec le blé carnivore).