D'un Monde à l'autre - La Quête d'Ewilan, tome 1 / Pierre Bottero

Couverture livre - critique littéraire - D'un Monde à l'autre, tome 1 de la Quête d'Ewilan de Pierre Bottero

Récit

Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l'empêcha de fermer les yeux et elle n'eut pas le temps de crier… Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d'arbres immenses.

Te voici donc, Ewilan. Nous t'avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d'achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable…

Avant-propos

Et voilà que je commence à chroniquer une série jeunesse. Que m'arrive-t-il ? Et bien simple : enfin mes enfants sont en âge de partager cette lecture avec moi, et c'est donc avec un grand plaisir que j'ai choisi de découvrir cette série avec eux - cet auteur revenant très régulièrement dans les bons conseils fantasy en jeunesse.
Montez donc avec nous dans cette session lecture, regardée à l'aune du public qu'il vise : les enfants.

Impression

Ce livre est une ode à la high-fantasy jeunesse.
Une héroïne qui découvre ses pouvoirs. Un empire à sauver. Des ennemis facilement identifiables, à priori aux motivations claires et nettes. Une tripotée d'aides pour guider notre héroïne sur le chemin que le destin trace pour elle.
Oui on est dans l'archétype de la high-fantasy. Mais, c'est clairement de la bonne came au regard du public visé.

L'héroïne, Camille ou Ewilan selon, est l'archétype du héros : pure, intelligente, se voyant imposer son destin et dotée d'une grande puissance.
Elle est accompagnée de son compagnon de voyage, Salim, antinomique en bien des aspects, mais surtout très complémentaire.
Je passe les compagnons de quête qu'elle se découvre, chacun ayant une psychologie stéréotypée mais clairement reconnaissable et relativement fouillée - pas de surprise sur le sujet.

Côté univers, on a en premier lieu notre monde, vu côté petite ville en périphérie de Paris avec ses clivages sociétaux : pauvreté / richesse, racisme, faits divers. C'est amené, je trouve, de manière subtile. Ça dépeint notre univers connu, en mettant en avant ces clivages, sans trop insisté dessus. Comme un décor planté qui donne un aspect de réalité, sans qu'on ne fasse le focus dessus. Pour l'adulte c'est évident, mais ça permet aux enfants de se poser quelques questions sur la « justice » de tout cela.
En second lieu on y découvre le monde de Gwendalavir (enfin une partie de ce monde). Ce dernier est bien amené. On le découvre in media res, puisqu'on l'appréhende en suivant Camille qui n'a aucun souvenir d'y avoir déjà mis les pieds par le passé.
Rien de très original pour ceux qui connaissent la thématique, mais sa découverte est joliment orchestrée. Sans être d'une variété importante, le monde décrit est loin d'être anecdotique et donne matière à faire travailler l'imagination des jeunes lecteurs, les dépaysant sans pour autant les perdre.

Côté histoire, on est sur du classique, mais bien orchestré. L'histoire ne bouge ni trop rapidement (on n'est pas dans un triller) ni se complaît dans des descriptions. Ça avance au rythme des découvertes, des aventures et des réflexions. Rien qu'un lecteur adulte ne voit pas venir à des kilomètres, mais qui a su tout de même m'intéressé⋅e et surtout conquérir les enfants.

Côté plume, c'est le point surprise du livre. Même si c'est clairement écrit à la destination de jeunes lecteurs, le vocabulaire y est somme toute élevé. C'est un parti pris que j'ai beaucoup aimé : ça donne l'impression que l'auteur ne prend pas les jeunes lecteurs pour des idiots et leur permet d'acquérir du vocabulaire en profitant d'une belle histoire. C'est top.
Rajoutons des passages empreints d'humanité qui passent tout seul auprès des enfants mais qui offre une vision touchante pour le⋅a lecteur⋅rice plus adulte.

Au final, on a un tome clairement orienté jeunesse. L'histoire, la psychologie des personnages et la structuration de l'histoire sont clairement destinées à ce public. Pour autant la simplicité qui en découle n'altère aucunement l'intérêt de suivre l'histoire, ni d'y ajouter des pointes de poésie qui font que l'adulte y trouve aussi son compte.

Note

Un 18/20 pour ce livre.
Un excellent premier tome. Clairement orienté jeunesse, le découvrir auprès de mes enfants est une vraie source de plaisir.
L'histoire certes rentre dans l'archétype d'une histoire de high-fantasy, mais n'est pas pour autant plaisante à découvrir.
C'est donc une véritable réussite que ce premier tome, répondant clairement à son public, mais aussi au-delà dès lors qu'on ne s'attend pas à y trouver un récit machiavélique.

Série : Chroniques d'Ewilan - Univers de Gwendalavir

La Quête d'Ewilan

  1. D'un Monde à l'autre (avis)
  2. Les Frontières de glace (non lu)
  3. L'Île du destin (non lu)

Les Mondes d'Ewilan

  1. La Forêt des captifs (non lu)
  2. L'Œil d'Otolep (non lu)
  3. Les Tentacules du mal (non lu)

Le Pacte des Marchombres

  1. Ellana (non lu)
  2. Ellana : l'envol (non lu)
  3. Ellana : la prophétie (non lu)

L'Autre

  1. Le Souffle de la hyène (non lu)
  2. Le Maître des tempêtes (non lu)
  3. La Huitième porte (non lu)

Romans indépendants

  • Les Âmes croisées (non lu)
  • Le Chant du troll (non lu)
  • Isayama (non lu)
  • Les Aigles de Vishan Lour (non lu)

Le Poignard des rêves - La Roue du temps, tome 11 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Poignard des rêves, tome 11 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

Prisonnière des Shaido dans la cité de Malden, Faile use de toutes ses armes pour survivre. Résolu à la sauver, Perrin commet l’impensable : pactiser avec les Seanchaniens à l’insu de Rand. L’équivalent de vendre son âme au Ténébreux ? Peut-être, mais la vie de sa femme n’a pas de prix.

Sur les routes de l’Altara, Mat tente d’échapper aux Seanchaniens et continue de courtiser la Fille des Neuf Lunes. Mais face à cette beauté-là, tout ce qu’il croit savoir sur les femmes ne sera pas suffisant.

Pour Rand, retranché en Tear, Egwene, prisonnière à la Tour Blanche, et Elayne, sur le fil du rasoir à Caemlyn, tout se complique encore… alors que l’Ultime Bataille approche.

Impression

Dernier tome écrit par Jordan himself puisqu'il décédera en 2007 des suites d'une maladie orpheline. Il a néanmoins laissé des notes pour qu'un autre que lui puisse terminer sa saga s'il n'arrivait pas à la finir lui-même. Cela nous permettra de découvrir la fin de cette saga sur la base de ses propres idées, Brandon Sanderson ayant repris le flambeau pour nous faire découvrir la fin.

Ce tome marque un renouveau dans la narration. Les pièces ayant été placées dans le précédent tome, les choses vont s'accélérer.

Rand va se voir mis à l'épreuve. Les alliances qu'il essaye de forger n'arrivent pas à la conclusion qu'il désire et surtout, malgré qu'il ait purifié la Source masculine, son état ne semble pas s'améliorer. De même quant à son état mental qui est mis en avant, ce qui ne va pas dans le sens de l'apaisement des craintes sur la folie de Rand. Les craintes se font de plus en plus prégnantes avec l'approche de Tarmon Gai’don et des signes qui en annoncent l'arrivée, si l'on en croit les prophéties (mais qui se sont plutôt révélés très précises jusqu'à présent). D'autant qu'il est difficile de savoir qui est le pire ennemi de Rand : Cadsuane, les Aes Sedai, les Seanchaniens, Taim, Lews Therin, les Réprouvés ou bien Rand lui-même ? Oui, il en a des ennemis ou alliés douteux à gérer sur ses épaules ce pauvre berger. Heureusement, sans doute, qu'il sait pouvoir compter sur Min... sauf pour ce qui s'agit de lui obéir (mais ça lui rappelle sans doute la maison vu le comportement d'Egwene et Nynaeve).

Du côté de Perrin ça se décante enfin. Fini de compter les jours depuis sa séparation avec Faile, il est temps de recoller les morceaux ou bien de mourir en s'y essayant. Prêt à tout, il a fait alliance avec des alliés peu recommandables. Aussi qui du Prophète, des Seanchaniens ou des Shaido faut-il se méfier le plus ? Arrivera-t-il à tirer son épingle du jeu ?
Et côté Faille, aura-t-elle réussi à survivre le temps que Perrin arrive ? Se sera-t-elle fait la malle avant que son époux ne vienne la délivrer ?
En tout état de cause, vous aurez la réponse dans ce tome.

Mat quant à lui, cherche à honorer sa promesse de ramener sa sans-doute future promise aux Seanchaniens. Oui mais ces derniers lui compliquent la tâche quand il devient manifeste que ceux qui recherchent Tuon ne semblent pas particulièrement lui vouloir le plus grand bien - sans doute en lien avec la subite mort de l'Impératrice et de toute sa descendance, Tuon mis à part. Même en retrouvant la Compagnie de la Main Rouge et avec ses dons en stratégie militaire, saura-t-il combattre les troupes de l'Impératrice à la recherche de Tuon ?
Mieux, saura-t-il se dépêtrer des rets dans lesquels Tuon semble s'amuser à emmêler Mat ?
En tout cas, pour la première fois, on a accès à Tuon en tant que narratrice, ce qui donne un changement de perspective savoureux ainsi qu'un début de réponse sur ses agissements.

Côté Elayne, les choses se décantent aussi. Les alliances politiques se font et se défont et les batailles s'engagent. En tout cas, ça bouge enfin aussi de ce côté, ainsi que du côté de l'ost des Frontaliers.

Un très bon moment s'ouvre à nous avec Egwene. Celle-ci prisonnière, loin de désarmée, mène le combat à sa façon pour tenter de gagner la bataille de la Tour Blanche depuis l'intérieur. Y réussira-t-elle sans y laisser la vie ? En tout cas, elle sait transformer une défaite avec sa capture en une opportunité et on voit à quel point elle a réussi à prendre sur elle le rôle d'Amyrlin, et c'est bien d'égale à égale qu'elle compte se mesurer à Elaida.

Les Manteaux blancs ne semblent quant à eux pas avoir dit leur dernier mot, et on assiste à un tournant qui pourrait les faire revenir dans la danse. Reste à savoir de quel côté ils risquent de faire pencher la balance.

Enfin Taim et ses suivants semblent bien vouloir rentrer dans la danse, et manifestement il n'a pas abandonné ses espoirs d'être lui-même le vrai Dragon Réincarné. Est-ce que former des Asha’man valait le risque qui semble émerger ?

Et pour finir, une ola pour Nynaeve qui avec Lan réussi un superbe coup qui me semble aussi important pour le futur que la montée en grade de Tuon elle-même.

Note

Un 18/20 pour ce onzième tome.
Ça y est, tout se décante, les choses se mettent en mouvement, et c'est du très bon qui nous arrive. Certaines situations se clarifient, d'autres moins, mais les signes ne trompent pas, l'heure de Tarmon Gai’don s'approche et les forces de la Lumière ne semble clairement pas être encore à la hauteur de la tâche qui les attend.
Il n'y a plus qu'à espérer que la suite, faite certes par un superbe auteur et sur les notes de Jordan, saura donner une fin à la hauteur de ce qui a été créé et mis en branle.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Une Couronne d'épées - La Roue du temps, tome 07 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Une couronne d'épées, tome 7 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Après avoir échappé à la Tour Blanche, Rand a réussi un exploit : obtenir la fidélité de certaines Aes Sedai renégates. Mais il est toujours pris en tenaille entre les Suppôts des Ténèbres et les Seanchaniens, une pression dont il se passerait bien alors qu'il réunit ses forces pour s'attaquer au bastion de Sammael.

De leur côté, Elayne et Nynaeve cherchent un moyen de briser l'emprise du Ténébreux sur le climat. Quant à Egwene, elle conduit une armée vers Tar Valon.

L'Ultime Bataille approche.

Impression

Un tome plus centré politique. Je vous avais parlé de Rand qui jonglait avec ses conquêtes ? Et bien peut-être a-t-il rajouter le couteau de trop. En tout cas, ça donne pas mal de personnage aux intentions plus ou moins claires à gérer. Moi j'adore, mais ça peut perdre certain⋅e⋅s lecteur⋅rice⋅s.

Dans ce tome, on retrouve nos amis Seancheaniens qui ne vous veulent que du bien, pourvu que vous juriez fidélité à l'Impératrice, ce qui n'arrange pas top les affaires de Rand en plein dans sa campagne pour la conquête de l'Illian et de comment débusquer Samael de sa place forte sans y perdre la vie.
Heureusement la venue de Min semble parfois lui redonner le sourire parce que le fait d'essayer de frayer avec les Aes Sedai après s'être fait enfermé et molesté lui est quelque peu difficile. Et l'arrivée de la légendaire Cadsuane dans ce jeu de quille n'est pas pour simplifier tout cela.

Côté filles, Elayne et Nynaeve partent défier le Ténébreux et sa modification du climat. Toujours aussi têtes de mule et mauvaise foi, nous aurons toutefois l'immense bonheur de les voir devoir s'excuser auprès de Mat, et même lui demander un petit coup de main. Dire que ça leur coûte est un euphémisme.
Ah et oui, Lan revient dans le coin.

Egwene, après avoir été élue Chair d'Armylin en exil, cherche avant tout à ne pas se faire manipuler comme le pantin que les Aes Sedai veulent qu'elle soit et accessoirement trouver une armée pour reconquérir la Tour Blanche. Un programme ambitieux que la prise de la seule ville ayant résister aux aiels et même à Arthur Pendrag lui-même.

Enfin, on retrouve Mat, qui comme à son habitude, a le don pour se mettre dans des situations difficiles. Et pour une fois, il semble avoir trouvé quelqu'un à la hauteur de ses talents. Un véritable plaisir (et pas - que - parce que Mat est mon personnage préféré).
Le final du tome le concernant est haletant.

On passera aussi un peu de temps auprès du peuple de la Mer et de ses mystères.

Note

Un 18/20 pour ce septième tome.
Un tome fort réjouissant pour ceux qui n'ont pas du mal à suivre les multiples interlocuteurs. Le final des filles et de Mat est haletant. Celui de Rand beaucoup moins - sans doute parce qu'on l'attend depuis déjà quelques temps. Un très bon tome après un précédent tome par trop statique.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Le Dragon réincarné - La Roue du temps, tome 03 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Dragon réincarné, tome 3 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Rand al’Thor se résigne peu à peu à son sort : il est le Dragon réincarné, que ça lui plaise ou non, et il devra honorer son rendez-vous avec le Ténébreux – une sanglante affaire de gloire, d’honneur et de salut du monde.
Totalement dépassé par ses nouveaux pouvoirs, il décide alors de laisser ses amis derrière lui et de partir seul pour Tear, la fabuleuse cité où l’attend Callandor, l’épée légendaire qu’il est censé brandir lors de l’Ultime Bataille. C’est là que les fils du destin se noueront une fois pour toutes…

Impression

Dans la continuité des deux premiers tomes, ce tome va se focaliser sur les autres personnages que Rand bien que ce dernier sera toujours présent, au moins en filigrane. Ce qui est très bien car ainsi le Dragon Réincarné laisse de la place a ses ami⋅e⋅s d'enfance qui ont, d'évidence, tous leur importance dans la Trame que veut tisser la Roue. Mais du coup j'ai trouvé que le titre du livre était moins approprié pour ce tome-ci, même si la justification de ce titre est assez évidente au regard des actions à Tear.

On reste toujours sur le fil rouge de la lutte du Bien contre le Mal mais les zones de gris s'étendent sur qui fait partie de quel camps, ce qui est de nature à renforcer les intrigues tant politique⋅s que d'alliance⋅s que nos héros vont découvrir au fil de leurs aventures.

L'auteur continue de développer son univers. Nouvelles régions, nouveaux peuples, nouveaux comportements. Un plaisir que de découvrir ces us et coutumes par les yeux de nos paysans. Qui plus est quand elles sont aussi différentes des peuples déjà découverts précédemment.
C'est vraiment une grande force de ce récit que de réussir à décrire tous ces peuples différents et leurs interactions.

Tout ça sans parler des nouvelles menaces qui émergent, et toujours cette recherche de compréhension de ce que signifie les Prophéties et des façons d'apprécier le verbiage des Aes Sedai.

Les personnages restent toujours bien fouillés et continuent à évoluer. Toutefois il est bon de relever que la confrontation homme / femme, qui se retrouve de facto à travers le Pouvoir des hommes (souillés, rendant fou et inconnu) et des femmes (pur et connu), est par contre par trop insistant notamment vis à vis du comportement des filles de Deux-Rivières qui manient la mauvaise foi comme les Aes Sedai les demi-vérités.
Un peu c'est sympa, trop c'est redondant. Cela dit, pas assez pour rendre la lecture désagréable ni même rompre la magie de l'histoire qui est contée.

Comme précédemment, l'écriture de l'auteur est fluide et agréable. Il arrive à la fois à rendre des descriptions précises de son monde, et à le faire vivre au travers de scènes plus actives.

Ce tome continue dans le chemin tracé par le second tome.
L'ensemble présente toujours un souffle épique et on ne peut que se demander, à la fin de ce troisième tome, dans quels nouveaux problèmes ils vont réussir à s'empêtrer en voulant soit porter leur fardeau, ou au contraire le refuser.

Note

Un 18/20 pour ce troisième tome.
Très jolie suite qui poursuit le sillon du second tome en vue de continuer cette histoire qu'on ne peut que désirer continuer.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

La Grande Quête - La Roue du temps, tome 02 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - La Grande Quête, tome 2 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

À peine arrivé à la forteresse de Fal Dara, le jeune Rand n’a déjà qu’une idée en tête : fuir les noirs secrets qu’il a appris sur lui-même. Moiraine, la puissante magicienne qui seule pourrait lui fournir des réponses, l’évite désormais comme la peste.
Rand sait qu’il devrait quitter ces lieux, partir où personne ne le connaît et où il ne pourrait faire aucun mal. Mais il est trop tard : les Aes Sedai l’ont enfermé et son seul espoir d’obtenir de l’aide à présent est Egwene, la femme qu’il pensait épouser un jour… et qui est en train de devenir elle-même une Aes Sedai.

Impression

Toujours dans la High-fantasy avec ce tome 2. Mais on se démarque du Tolkien-like, puisque les personnages principaux ayant été introduit dans le tome 1, l'auteur peut densifier son univers, déjà bien développé, en nous introduisant des éléments spécifiques à l'univers et qui tendent par ailleurs à complexifier la trame d'ensemble - ce qui est agréable tant l'univers se prête à avoir une histoire un minimum tortueuse et faite de rebondissements.
On reste toujours sur le fil rouge de la lutte du Bien contre le Mal... même si on commence à découvrir plus amplement que les méchants ne sont pas nécessairement ceux que l'on croit, voir ce qu'on croit. Et inversement.

Côté univers, on est très bien servi : le monde complexe déjà présenté dans le premier tome continue de vivre sous nos yeux et l'auteur rajoute de quoi le densifier et joue avec le lecteur en mettant quelques éléments propices aux retournements de situation. Pas d'incohérence, et les éléments supplémentaires s'insèrent dans la trame sans aucun accroc, qu'ils soient là pour consolider nos connaissances de l'univers ou pour apporter de nouveaux enjeux / protagonistes.

Les personnages restent toujours bien fouillés, et on a le plaisir de les voir évoluer - principalement les amis de Rand dont le côté Taveren est mis en valeur au même titre que la place du Dragon Réincarné.

Concernant Mat, Rand et Perrin, on pourra d'ailleurs noter une constante qui se comprend : ils refusent ce qui leur arrivent. Plutôt logique quand on voit ce qui leur tombe sur le coin du nez - surtout qu'on insiste lourdement pour leur faire comprendre qu'ils doivent sauver le monde... et que tout est déjà écrit. Enfin on se comprend : tout est déjà écrit sur ce qu'ils doivent faire. Pas sur le comment, le pourquoi, à quel prix, etc.
Leur refus de leur situation « dirigée » est donc cohérent, et n'évolue pas de la même façon pour chacun d'eux ce qui est agréable.
Il est juste un poil dommage que, sachant qu'ils sont têtus, ça les pousse à faire régulièrement l'opposé de ce qu'il faudrait faire. Cela peut agacer il est vrai, néanmoins si on se rappelle que les héros arrivent tout juste à l'âge d'adulte, qu'ils sont coachés par Moiraine Sedai dont la pédagogie consiste principalement à te dire que tu dois faire ce qu'on te dit et qu'elle n'a pas à se justifier et encore moins expliquer. J'en connais plus d'un⋅e qui réagirait par le rejet.
Ça n'évitera pas de vouloir distribuer des baffes à nos adolescents, comme il se doit, tant les rustres conseils sont tout de même fait avec bon sens (du moins en général).

Un point tout de même, c'est la place des femmes en général chez Jordan : leur attitude montre qu'elles ont toujours raison sur la gente masculine. Ce point en lui même n'est pas spécifiquement bloquant, mais il a tendance à être un poil redondant, ce qui est dommage car peut desservir une position féministe de la High-Fantasy.

Avec tout ceci, on rajoutera qu'il faut toujours en profiter pour décortiquer les phrases prononcées par les Aes Sedai qui ont toujours l'obligation de dire la vérité... enfin « selon un certain point de vue » comme dirait un certain maître Jedi. Tout reste dans la subtilité et il est amusant de chercher à savoir à quel point la vérité a été déformée (ou pas) dans ces propos.

L'écriture de l'auteur est fluide et agréable. Il arrive à la fois à rendre des descriptions précises de son monde, et à le faire vivre au travers de scène plus active.

Ce tome est plus actif que le précédent, l'univers et les personnages étant posés, l'histoire peut donc s'envoler à un rythme moins contemplatif, même si les descriptions restent de mises, mais toujours en apportant des informations sur l'univers, ce qui ne me les rend pas indigestes.
L'ensemble présente toujours un souffle épique, le final étant à la fois sympathique à cet effet, et ouvrant plein de questions pour la suite.

Note

Un 18/20 pour ce second tome.
Jolie suite qui sait conter une aventure, tout en ajoutant de la connaissance sur l'univers, et sans fausse note d'intégration.
Cet ouvrage fait plaisir à lire et j'attaquerai la suite avec plaisir.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

L'Œil du monde - La Roue du temps, tome 01 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - L'Œil du monde, tome 1 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

C’est la Nuit de l’Hiver dans la contrée de Deux-Rivières et, en ce soir de fête, l’excitation des villageois est à son comble. C’est alors qu’arrivent trois étrangers comme le jeune Rand et ses amis d’enfance Mat et Perrin n’en avaient jamais vu : une dame noble et fascinante nommée Moiraine, son robuste compagnon et un trouvère.

De quoi leur faire oublier ce cavalier sombre et sinistre aperçu dans les bois, dont la cape ne bougeait pas en plein vent…
Mais, quand une horde de monstres sanguinaires déferle et met le village à feu et à sang, la mystérieuse Moiraine devine qu’ils recherchaient quelqu’un : pour les trois amis l’heure est venue de partir. Car la Roue du Temps interdit aux jeunes gens de flâner trop longtemps sur les routes du destin...

Interlude

Pour ceux qui auraient découvert cette saga via la série TV, sachez que même si dans l'ensemble la première saison reste « dans l'esprit » du tome 1, il en diverge assez rapidement (comprendre dès le trailer). Les faits restent globalement les mêmes, mais au-delà des habituelles restrictions liées au portage à l'écran, des éléments parfois important pour la trame de l'histoire sont modifiés, dont certains de manière peu compréhensible pour votre dévoué⋅e contributeur.
Bref, hésitez pas à lire ce livre même en ayant vu la série, non seulement vous comprendrez plein de choses bien mieux, mais des évènements majeurs y différent... de quoi vous conserver de la surprise.

Impression

Bienvenue dans de la High-fantasy à la papa comme on pourrait dire. Dans la droite lignée de Tolkien, on s'offre avec cette saga une plongée dans la high-fantasy dans ce qu'il y a de plus pure.
La lutte du Bien contre le Mal, ici de la Lumière contre les Ténèbres, est clairement le fil rouge de cette saga que débute ce tome. Pour rester dans l'archétype, on suivra les aventure de 5 paysans qui se découvrent un destin pour sauver le monde.
La petite touche originale par rapport au modèle de Tolkien : une foison de personnages dont il est difficile de garantir à qui va leur fidélité.

Côté univers, on est très bien servi : un monde complexe se dessine dans ce premier tome, monde qu'on apprend à connaître en même temps que les personnages principaux, car il faut bien dire qu'ils étaient à l'abri de la plupart des ennuis dans leur village reculé de tout.
Le monde dépeint est grand, et l'auteur prend bien soin d'inculquer des différences ne serait-ce qu'à l'échelle des villages entre eux, où l'on retrouve cette rivalité avec le village voisin qui est complètement « différent », comme de bien entendu... mais où les personnages découvriront bien vite que ces différences ne sont rien par rapport à celles qu'ils découvriront en parcourant le monde.
Pour instaurer cet univers il y a forcément beaucoup de descriptions, mais je n'ai personnellement pas eu à m'en plaindre. La découverte du monde les nécessite d'une part, et elles s'alternent bien avec les séances plus actives, ce qui les rend réellement intégrées au récit.

Les personnages sont bien fouillés, leur psychologie bien décrite.
On y retrouvera principalement nos 5 autochtones à savoir :

  • Rand, Mat et Perrin : 3 amis d'enfances (et ils en sortent à peine). Différent les uns des autres, et pourtant lier par une indéfectible amitié. Ils ont chacun leurs qualités et leurs défauts, qui se complètent (pour le meilleur comme pour le pire).
  • Nynaeve la sage-dame (autrement dit la guérisseuse) : une forte tête (en partie du fait de l'accession à son rôle à un âge fort réduit) qui compte bien guider tout le monde à la baguette et malheur à celui qui ira contre son avis. Un personnage à la fois très appréciable, mais dont le caractère est parfois par trop tranché si je puis m'exprimer ainsi.
  • Egwene, la « promise » de Rand. Personnage que j'aime le moins car très « enfant gâté » je trouve, mais qui a son importance dans le récit.

À tout ceci, on rajoutera la nécessaire Moiraine, Aes Sedaï (magicienne) de son état, qui va venir sauver, ou bien manipuler je vous laisse juge, ces jeunes gens dans un but qui s'éclaircira au fil du récit et son fidèle Champion que l'on nommera Face de pierre, parce que ça lui sied bien. Notez que les Aes Sedaï ne peuvent mentir... Ce qui ne les empêche pas de tordre la vérité selon leur besoin. Il est d'ailleurs assez intéressant de prendre bien soin d'étudier les réponses de Moiraine aux différentes questions... Tout est dans la subtilité.

L'écriture de l'auteur est fluide et agréable. Il arrive à la fois à rendre des descriptions précises de son monde, et à le faire vivre au travers de scène plus active.

Ce tome reste soft dans l'histoire. Elle monte tranquillement en intensité et les forces en présence sont relativement facile à situer entre les Ténèbres et la Lumière, même si les Fils de la lumière viennent d'ores et déjà montrer que les teintes de gris existent clairement... et ce n'est qu'un prémisse du reste de la saga.

L'ensemble présente un souffle épique à la Tolkien, dans un très bel univers à découvrir... et j'avoue que renouer avec un récit dans l'archétype de la High-fantasy fait le plus grand bien (sentiment que j'avais déjà éprouvé avec la saga du Dernier Souffle que je ne peux que vous recommander en passant.

Seule la fin a pour moi un goût de raté : trop rapide, trop gros dès le premier tome... Comme si le tome devait terminer la Saga. Un conseil : oubliez cette fin, gardez le reste et foncer pour lire les autres tomes !

Note

Un 18/20 pour ce premier tome.
Découverte d'un superbe univers, joli high-fantasy et surtout prélude à un univers vaste et plein d'incertitudes. Ce tome n'est qu'une première tranche d'un dessert. Goûtez-y et vous aurez envie d'en reprendre une part... ça tombe bien, il y en 14 autres !

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Danseuse de corde - La Lyre et le glaive, tome 2 / Christian Léourier

Couverture livre Danseuse de corde de Christian Léourier, tome 2 de La Lyre et le glaive - critique littéraire -

Récit

Si Kélia n’a pas hérité du don de son père, diseur de mots, elle se découvre très tôt un autre talent : elle sera danseuse de corde. Or, défier les lois de l’équilibre peut se révéler plus risqué qu’on le croie. Tout dépend où aboutit la corde sur laquelle on marche, et de la notion qu’on a de l’équilibre, quand tout se révèle instable.
C’est ainsi que Kélia sera amenée à jouer un rôle décisif dans la bataille qui oppose les adeptes des anciens dieux aux partisans de l’Unique.

Pourtant, elle ne demandait rien d’autre qu’un peu de bonheur auprès de la personne dont elle s’est éprise, comme toutes les jeunes filles de son âge. Mais il est vrai que toutes ne choisissent pas pour amant un dieu de l’Axe-divin...

Impression

Fidèle à ce qu'avait été le premier tome, trois mots président à cette lecture : mais quelle plume !
La plume de Ch. Léourier est juste envoûtante. Des mots qui tombent justes. Des mots qui emportent. Des mots qui continuent à créer un monde plein d'exotisme.
Un pur délice qu'il est fort agréable de retrouver et qui m'a immergé⋅e tout au long de cette lecture.

Côté rythme, sans être trépidant, on a perdu l'aspect comtemplatif du précédent opus. Ce rythme est remplacé par des évènements plus actifs (guerres, etc.) qui permettent de tirer les conséquences géopolitiques de ce que le premier tome avait lentement instauré.

L'histoire en elle-même se rapproche de nos guerres de religions et de la christianisation de l'Europe, mais avec un aspect prophétique accru par l'ensemble de la thématique fantasy de ce dyptique. De ce fait, le déroulé de l'histoire n'est pas spécifiquement original, et pourtant la mélodie des mots parfaitement choisis de l'auteur emporte et nous enjoint à suivre la campagne de christianisation au rythme des mots.

En termes de magie, celle que j'ai tant adorée n'est plus réellement présente, notre Diseur ayant bel et bien disparu, ouvrant la voie à la magie de sa fille, danseuse de corde qui embraye au pouvoir de son père en vue de l'accomplissement d'un cycle dont elle n'a pas conscience.

Côté personnages, les principaux personnages sont très bien dépeints, et on retrouve le charme (mais aussi la difficulté) des noms publique et privé de chacun d'entre eux et qui sont utilisés alternativement par l'auteur selon les situations. Comme dans le premier tome, la confusion n'est que rarement de mise tant chaque personnage est dépeint avec une « saveur » particulière. Rien qu'à la lecture d'un dialogue ou d'un comportement, on sait de suite qui est l'objet du récit.
On pourra par ailleurs mentionner spécifiquement le personnage d'Hòggni qui ressort encore mieux que dans le précédent opus ainsi que celui de Deux-Bigornes que j'ai trouvé touchant malgré ce qu'il représente.

Note

Un 18/20 pour ce livre.
Au final une fidèle suite au premier tome, qui a su faire sa mue pour partir d'un univers de découverte vers la narration d'une histoire permettant d'en clore la trame.
On retrouve la poésie des mots qui étaient le cœur du premier tome et c'est avec un grand plaisir que je peux dire que je n'ai pas été déçu⋅e par le traitement du second tome, malgré un scénario calqué sur la christianisation de l'Europe.

Si vous aviez aimé le premier tome, il vous faut clore ce dyptique, tout simplement.

Série : La Lyre et le glaive

  1. Le Diseur de mots (avis)
  2. Danseuse de corde (avis)

Royaume de vent et de colères - Univers du Royaume de vent et de colères, tome 1 / Jean-Laurent del Socorro

Couverture livre - critique littéraire - Royaume de vent et de colères de Jean-Laurent del Socorro

Récit

1596.
Deux ans avant l'édit de Nantes qui met fin aux guerres de Religion, Marseille la catholique s'oppose à Henri IV, l'ancien protestant. Une rébellion, une indépendance que ne peut tolérer le roi.

À La Roue de Fortune se croisent des passés que l’on cherche à fuir et des avenirs incertains : un chevalier usé et reconverti, une vieille femme qui dirige la guilde des assassins, un couple de magiciens amoureux et en fuite, et la patronne, ancienne mercenaire qui s’essaie à un métier sans arme.

Les pions sont en place. Le mistral se lève. La pièce peut commencer.
Mais pas de panique, ne faisons pas un plat de cette catastrophe planétaire : il s'en produit constamment.

Impression

Ce roman est court, mais intense.

Pour commencer, parlons de cette plume. Saisissante, elle plie le récit de manière condensée, rapide et précise. C'est un style que j'adore, alors forcément quand c'est bien manié comme ici, ça donne un rythme et une concision qui sert particulièrement ce livre.

Côté background, on se retrouve dans le terrain de la fantasy historique.
Ainsi notre histoire prend place au sein de la ville de Marseille, du temps d'Henri IV où elle forme le dernier bastion résistant à l'oppresseur catholique.
Cela place à la fois le cadre historique, mais aussi l'ambiance et la découverte de cette ville, qui semble parfois un personnage par contre-coup, ne serait-ce parce qu'elle préside aux évènements qui se passent.

Certains trouveront que la description de la ville est pauvre, rapport à l'écriture condensée et la faible épaisseur du livre, moi j'y ai trouvé une description succincte mais prenante. Une description qui laisse le lecteur remplir les trous tout en précisant les points saillants. J'aime, que dis-je, j'adore, ce style descriptif succinct.

Côté personnages, on est superbement servi par des personnages en profondeur que la vie à plus ou moins malmené, mais surtout qui ont fait des choix, choix que peu d'entre eux ne regrettent pas en partie.
Sur cette base, les personnages sont épais, et je dirai même que j'aurai lu ce roman court rien que pour en découvrir un peu plus pour ces personnages.

Car parmi nos protagonistes nous avons notre chevalier anciennement protestant et reconverti, une maîtresse de guilde d'assassin, une ancienne mercenaire qui a décidé de tenir une taverne, des « mages » aux amours impossibles,…
Une mention toute spéciale pour le chevalier dont la situation a su vraiment me toucher et bien entendu le truculent Turc dans lequel je ne dois pas être le seul à avoir su y retrouver la gouaille et l'humour de
Benvenuto du sieur Javorski.

L'histoire suit la trame historique. Pour peu qu'on connaisse ce qui s'est passé, nulle uchronie à y voir, d'autant que l'apport fantasy reste relativement léger dans ce récit, et surtout se fait dans le sens de la vraie Histoire. Du coup, on lit ce roman en sachant à l'avance l'inéluctable, ce qui permet de craindre pour nos personnages, tout en donnant corps à l'univers.

La structure du récit s'appuie sur le suivi des pensées des différents protagonistes, tour à tour, et en découvrant ce qui les amène à leur situation actuelle par de multiples flash-back. C'est bien amené et agréable à souhait pourvu qu'on aime le procédé tout en ajoutant de la nervosité par l'utilisation de chapitres brefs.

Note

Un 18/20 pour ce livre.
Je pense que les choses sont claires : j'ai été emporté par ce roman qui a su faire de sa concision une force.
Sans nous emporter dans une récit d'intrigues et de politique, il sait parfaitement utiliser celles de l'Histoire, posées comme background, pour y faire évoluer des personnages saisissants, profonds et attachants, tous emplis d'amertume et de colère.

Sur ce je vous laisse, en vous conseillant moultement de lire ce livre... et de découvrir ces colères qui se dévoilent sous le Mistral qui se lève.

Série : Univers du Royaume de vent et de colères

  • Royaume de vent et de colères (avis)
  • La Guerre des trois rois (non lu)
  • Le Vert est éternel (non lu)

Une aspirante nommée Harrington - Honor Harrington : Nouvelles, tome 3 / David Weber et Éric Flint

Couverture livre - critique littéraire - Une aspirante nommée Harrington - Honor Harrington

Récit

Qu'en était-il d'Honor Harrington à ses débuts ? La voici à vingt ans, tout juste sortie de l'École de Saganami, jeune aspirante à bord de l'Amazone en mission en Silésie.

Le jour où Rit-gaiement revint au clan de l'Eau vive présenter sa compagne Voix-d'Or, nul ne se doutait que le monde en serait changé. Le monde : en l'occurrence les relations entre les Individus et l'humanité.
Mais peut-être connaissez-vous mieux ces deux chats sylvestres sous les noms de Nimitz et de Samantha…

Que sait-on au juste de l'enlèvement sur Terre d'Hélène Zilwicki et de sa rencontre avec Berry, celle qui coifferait plus tard la couronne des esclaves ?

Que sait-on de la mort de Robert Pierre et des circonstances dans lesquelles Oscar Saint-Just s'empara du pouvoir en République populaire de Havre ?

Pour combler ces lacunes, voici Une aspirante nommée Harrington, Ceux par qui les mondes changent et La tombée de la nuit de David Weber, et Venus des montagnes d'Eric Flint.

Impression

Voici le troisième recueil de nouvelles dans le monde d'Honor Harrington de David Weber.
Très sympathique dans sa globalité, il permet de vivre des évènements qui forment la trame de l'Histoire dans le cycle.

À lire après la lecture du cycle en lui-même, sous peine soit de ne pas trop comprendre le contexte des nouvelles, soit de se faire spoiler des événements, ce qui serait dommage. L'apport, sans être indispensable, est intéressant pour compléter sa vision de l'histoire du Cycle.

Dans le détail, voici nouvelle par nouvelle mes impressions :

Une aspirante nommée Harrington (David Weber) :

On ouvre le bal avec une nouvelle nous racontant la première affectation d'active - ainsi que le premier feu ennemi, le titre de Salamandre n'étant clairement jamais usurpé - de mademoiselle Harrington.

Un retour aux prémisses, à bord d'un croiseur lourd de sa Majesté le Roi (oui Roger n'ayant pas encore été assassiné) qui permet de découvrir un peu plus la partie « protection » de la carrière d'Honor, du temps où tout était somme toute plus simple car moins important politiquement.
Un véritable plaisir à lire pour les fans de la série.

Ceux par qui les mondes changent (David Weber) :

Dans cette nouvelle, on assiste au moment où la décision des chats est faite de montrer leur réelle intelligence aux humains, décision de laquelle il découlera « l'exportation » de nouveaux clans de chats hors de Sphinx, leur planète natale.

Je n'ai pas trouvé la nouvelle particulièrement intéressante. En effet, on sait exactement, en ayant lu la série principale, les tenants et aboutissants du sujet, et seule la façon dont ça s'est passé est inconnue (encore que le fait que Voix d'Or / Samantha soit une passeuse de mémoires permettait déjà d'imaginer facilement comment ça allait se passer).
Or, comme on pouvait s'y attendre, ça ne met en jeu qu'un long discours où dans les faits, ce qui convainc c'est la force de l'âme - qui est directement assimilé à un degré de sagesse - et non pas les arguments en tant que tels.
Dommage donc car du coup cette nouvelle ne met qu'en exergue le fonctionnement interne des clans des chats sylvestres.

Venus des montagnes (Éric Flint) :

Venus des montagnes nous raconte dans le détail la rencontre entre Berry et Hélène ainsi que la façon dont Anton Zilwicki gère l'enlèvement de sa fille sur Terre.

Pour le coup la nouvelle est intéressante, mais moins pour la partie rencontre entre Berry et Hélène Zilwicki - qui se passe très rapidement mais a le mérite d'expliciter le lien entre elles - que pour la découverte du jeune Viktor Cachat, tout juste sorti de l'école de formation de SerSec et qui va gérer sa première grande mission.
On y découvre les raisons du comportement de Cachat, ainsi que - de fait - la première rencontre entre Viktor et Anton.

Un récit que j'ai trouvé sympathique, même si la réaction d'Anton parait difficilement crédible, même pour un gars venu des montagnes de Griffon.

La tombée de la nuit (David Weber) :

On suit dans cette nouvelle la mort de Robert Pierre et les conditions d'accès au pouvoir d'Oscar Saint-Just où tout n'a pas été comme sur des roulettes pour en arriver là.

Lecture plutôt agréable, notamment car on y retrouve le personnage d'Oscar Saint-Just, tout en fanatisme et pragmatisme, mais ce n'est clairement pas le plat de résistance de ce recueil.

Note

Un 18/20 pour ce tome. La plupart des nouvelles sont intéressantes tant à lire qu'au point de vue apport dans l'Histoire de la saga, avec une mention spéciale pour Une aspirante nommée Harrington qui nous donne le plaisir de vivre les débuts d'Honor dans le service actif de la Flotte.

Un tome qu'il ne faut pas manquer si on aime la série donc, mais qui n'est pas un indispensable car on reste sur de l'ajout intéressant mais superflu pour le déroulé de l'histoire.

Série : Cycle d'Honor Harrington

Série principale

  1. Mission Basilic (déjà lu)
  2. Pour l'honneur de la reine (déjà lu)
  3. Une guerre victorieuse et brève (déjà lu)
  4. Au champ du déshonneur (déjà lu)
  5. Pavillon de l’exil (déjà lu)
  6. Mascarade silésienne (déjà lu)
  7. Aux mains de l’ennemi (déjà lu)
  8. La disparue de l'enfer (déjà lu)
  9. Les cendres de la victoire (déjà lu)
  10. Plaies d'honneur (déjà lu)
  11. Coûte que coûte (déjà lu)
  12. En mission (déjà lu)
  13. L'orage gronde (avis)
  14. Sans concession (avis)

La Couronne des esclaves

  1. La couronne des esclaves (déjà lu)
  2. Torche de la liberté (déjà lu)
  3. Les bas-fonds de Mesa (avis)

Saganami

  1. L'ombre de Saganami (déjà lu)
  2. L'ennemi dans l'ombre (déjà lu)
  3. L'ombre de la liberté (avis)
  4. L'ombre de la victoire (avis)

Autour d'Honor

  1. Autour d'Honor (avis)
  2. Les Mondes d'Honor (avis)
  3. Une aspirante nommée Harrington (avis)
  4. Au service du sabre (non lu)
  5. [In Fire Forged (non traduit)]
  6. [Beginnings (non traduit)]

Guide

  1. Honorverse (non lu)
  2. La maison d'acier (non lu)


Le Marteau des sorcières - Le bâtard de Kosigan, tome 3 / Fabien Cerutti

Couverture - Le Marteau des sorcières - Le bâtard de Kosigan, tome 3 - de Fabien Cerutti

Récit

1341, sur les traces de son passé, le Bâtard de Kosigan et sa compagnie s’enfoncent dans les profondeurs de l’Empire germanique, d’un puissant seigneur du Rhin.
Les mystères s’épaississent, mêlant complots, magie et religion, sur fond de chasse aux sorcières. Le chevalier devra naviguer avec prudence sur des eaux redoutables où l’Inquisition rôde et où il est parfois difficile de distinguer amis et ennemis.

À quelques siècles d’intervalle, Kergaël de Kosigan tente d’élucider les interrogations soulevées par les écrits de son ancêtre. Mais remuer les secrets de l’Histoire s’avère périlleux et la vérité a toujours un prix.

Joutes verbales, combats épiques, séduction et manipulations ; on retrouve avec grand plaisir la fougue et le panache de la maison de Kosigan.

Impression

Troisième tome de cette série qui en compte 4, je vous préviens dès à présent : commencez en la lecture uniquement si vous avez le 4ème sous la main (ou peu s'en faut).
Autant les
tomes 1 et 2, tout en s'inscrivant pleinement dans une trame visant à découvrir l'histoire du Bâtard de Kosigan et de son héritier, relataient chacun une histoire qui se suffisait à elle-même, autant ce tome 3 finit sur un cliffhanger pour chacun des deux protagonistes. Et clairement le tome 4 n'est que la suite directe de ce tome 3. D'ailleurs le début du tome 4 ne s'en cache pas puisqu'il l'indique en toutes lettres :

Attention, cet ouvrage fait directement suite au tome 3 et ne devrait pas être lu indépendamment.
Ça a le mérite d'être clair et confirme mon impression qu'il s'agit plus de la première et seconde partie du tome 3 que des tomes 3 et 4 stricto sensu.
Vous êtes donc prévenus.

La trame du livre se découpe toujours en 2 parties entremêlées.

Kergaël de Kosigan

La première concerne le descendant du Bâtard et voit sa trame se passer fin XIXème - début XXème siècle.
Cette partie gagne enfin ses lettres de noblesse. Car même si les éléments sont relatés via des échanges épistolaires - ce qui est rarement source d'actions soutenues -, ils n'en gagnent pas moins en actions, rebondissements, et surtout l'on voit enfin poindre ce qui se cache derrière tout cela.
Le tout est raconté tel le déroulé d'une enquête scientifique, et plus cette dernière approche de la situation « actuelle » du Bâtard dans la seconde trame narrative, plus on a la certitude que tout n'a pas dû se dérouler aussi bien que de Kosigan le prévoyait.
D'autant plus que l'enquête moderne éclaire d'un autre point de vue les risques plus ou moins calculés que prend de Kosigan.
Un vrai plaisir que de voir émerger ce sentiment qu'on va enfin comprendre pourquoi de nos jours la magie n'est plus.

Pierre Cordwain de Kosigan

De son côté Pierre Cordwain de Kosigan (ledit Bâtard), raconte sa vie au XIVème siècle, et on quitte le sol de la France pour se diriger de l'autre côté du Rhin dans les jolies contrées du Saint Empire Germanique.
Mais cette fois-ci il va lui falloir jongler avec plusieurs marrons sur le feu, ou comment concilier objectifs personnels, son employeur local - raison officielle de sa venue - et les détentrices des réponses à ses questions - un cercle de sorcières dont la réputation laisse supposer qu'elles ne seront pas spécialement tendres avec lui... encore qu'avec le Bâtard, la tendresse peut prendre diverses formes -.

Encore une fois intrigues politiques, luttes de pouvoir sont à prévoir pour le plus grand bénéfice du Bâtard... s'il arrive à gérer tout cela.

Côté personnages, de Kosigan fait toujours montre de gouaille et d'astuce, mais encore plus que dans le second tome, on voit émerger ses proches lieutenants qui ne servent plus que de faire-valoir, mais gagnent en épaisseur et en importance.
On pourra regretter du coup un tome avec un humour moins marqué, mais l'échange est très équitable pour ce qui est de nous tenir en haleine.

Côté background, on retrouve comme univers ce mélange de récit historique mêlée de magie et du pouvoir des contes et légende. Ce mélange qui me fait dire « Et si c'était vrai ? Et si en fait c'était comme ça que cela c'était passé ? ».
Car sous la plume de Fabien Cerutti et son bagage d'enseignant en histoire, c'est un monde détaillé, tant dans les us et coutume de l'époque, que dans les jeux de pouvoirs que nous nous retrouvons, avec une couche de magie si bien ajustée qu'elle parait pouvoir faire complètement partie de notre vraie Histoire.

Au final actions rocambolesques, humour et traits d'esprit, trahisons et contre-trahisons se retrouvent de nouveau dans ce tome, même si l'objectif personnel du Bâtard tend à mâtiner tout cela d'un peu plus de sérieux dans sa quête... et lui laisse moins les coudées franches.

Note

Un 18/20 pour ce livre, qui dans la continuité du second tome s'améliore en donnant une atmosphère plus intime aux objectifs du récit côté XIVème ainsi qu'en accroissant la densité des personnages entourant le Bâtard.

De plus, l'histoire côté XIX-XXème gagne en actions et rebondissements, ce qui dynamise cette trame que je trouvais par trop présente au regard de ce qu'elle apportait dans les précédents tomes, et qui ici ne se retrouve à la traîne que parce que la gouaille de de Kosigan n'a pas son pareil.

Je lirai rapidement la suite, parce que, s'arrêter ainsi au 3ème tome doit être une torture pour ceux qui n'ont pas la chance d'avoir le 4ème tome sous le coude.

Série : Le Bâtard de Kosigan

  1. L'Ombre du pouvoir (chroniqué)
  2. Le Fou prend le roi (chroniqué)
  3. Le Marteau des sorcières (chroniqué)
  4. Le Testament d'involution (chroniqué)

Dernière querelle - La première loi, tome 3 - de Joe Abercrombie

Couverture livre - La première loi, tome 3 : Dernière querelle de Joe Abercrombie

Récit

La fin approche. 
Logen Neuf-Doigts n'a plus qu'une seule bataille à livrer, sans doute la plus dure : celle qui l'opposera à Bethod, le roi du Nord, l'homme qui tient tête à l'Union. Il est temps pour le Sanguinaire de rentrer chez lui et d'affronter son plus vieil ami devenu son pire ennemi. 
Après avoir fait l'amère expérience de la guerre, Jezal dan Luthar a tourné le dos à la vie militaire pour couler des jours heureux avec sa promise. Mais le prestige et les honneurs ont la vilaine habitude de se rappeler au bon souvenir d'un homme au moment où il s'y attend le moins... 
Et tandis que le Roi de l'Union n'en finit plus d'agoniser, les paysans se révoltent et les nobles complotent. 
Nul ne semble conscient du danger qui pèse sur Adua. Bayaz a un plan pour sauver le monde, comme toujours, mais il comporte des risques. Le Premier des Mages est-il prêt à briser la Première Loi ?

Impression

Suite de
Premier sang et Déraisons et sentiment - tomes déjà chroniqués dans ce blog - ce dernier opus clos le cycle de la Première loi, même si d'autres ouvrages de Joe Abercrombie se passent dans le même univers (et que je ne manquerai pas de lire, soyez en assurés).

Dans ce dernier tome tout (ou quasiment) voit ses fils se dénouer et ses intrigues s'expliquer.
Les intrigants de l'ombre se révèlent, les objectifs de chacun s'affinent et entre eux, les pions se déchirent.
Tout dans l'action, nos "héros" semblent bien peu pour sauver ce qui doit l'être - ou à tout le moins ce qu'ils pensent devoir être sauver... ce qui est légèrement différent n'en doutez pas.
Un petit bémol tout de même sur le fait que je n'ai pas eu de surprise en voyant émerger les éminences grises (enfin les majeures) et leurs lots de trahisons.
Toutefois j'ai beaucoup aimé que l'ensemble virevolte entre bassesses et loyautés, entre gentils et méchants...
Comme on dit souvent, ce sont les gagnants qui écrivent l'Histoire, et c'est une remarque fort à propos concernant cet univers et les différents protagonistes.

Côté personnages, on continue à suivre ces personnages si denses et complexes qui nous font les adorés ou les exécrés (au choix). Et on en vient aux choix finaux, aux moments importants que chacun semble craindre ou espérer... pour le meilleur ou pour le pire.

Côté plume, cette dernière est toujours aussi fluide et acérée tout en gardant cette « justesse » en toute chose qui arrive à rendre cet univers si vivant et réaliste (enfin en tant qu'univers de Fantasy s'entend).

Ce troisième et dernier tome est pleinement dans la poursuite des 2 premiers et clos de manière magistrale cet arc de la narration - si ce n'est ce petit bémol sur l'absence de retournement de situation que j'attendais.
D'autres cycles de Joe Abercrombie dans cet univers existent, mais on a bien ici une trilogie complète qui se clos avec la dernière page de ce tome.

Note

Un 18/20 pour ce livre qui termine de manière grandiose cette épopée. Légèrement en deçà du second tome, surtout lié à l'absence de retournement inattendus, il reste toutefois excellent et permet de clore cette trilogie avec beauté, grandeur, et de sublimes combats..
Une saga que je ne peux que vous recommander chaudement.

Série : Univers de la Première loi

Première loi

  1. Premier sang (avis)
  2. Déraison et sentiments (avis)
  3. Dernière querelle (avis)

Romans indépendants

  • Servir froid (non lu)
  • Les héros (non lu)
  • Pays rouge (non lu)

La mer éclatée

  1. La moitié d'un roi (non lu)
  2. La moitié d'un monde (non lu)
  3. La moitié d'une guerre (non lu)

Léviathan - La flotte perdue : par-delà la frontière, tome 5 - de Jack Campbell

Couverture livre - critique littéraire - La flotte perdue : par-delà la frontière, tome-5 : Léviathan

Récit

« Allons-nous filer les vaisseaux obscurs jusque chez nous pour découvrir leur base ?
— Oui.
— Une flotte secrète de bâtiments plus lourdement armés, plus maniables que les nôtres et capables d’une accélération supérieure ?
— Oui.
— Et sous le contrôle d’IA tactiques conçues pour vous surpasser. Vous savez que je vous suivrais jusqu’en enfer si vous me le demandiez. Comme la flotte tout entière, au demeurant. Mais comment, au nom de nos ancêtres, pourrions-nous vaincre cet ennemi ?
— Je n’en sais rien encore, dit Geary. Mais nous devons découvrir sa base, et il nous faudra bien le vaincre si le gouvernement ne se résout pas à débrancher le monstre qu’il a créé. Échouons à le détruire et l’Alliance n’y survivra pas. »

N’y a-t-il pas un risque insensé à ce que des robots tueurs intelligents échappent à ceux qui les ont programmés ?


Impression

Suite de l'univers de la Flotte perdue, Par-delà la frontière relate les péripéties de "Black Jack" après avoir défait les mondes syndiqués.
Ici nous suivons Black Jack dans sa poursuite pour détruire la flotte de vaisseaux automatisés qui semblent avoir échappé au contrôle de leur créateur (à moins que le-dit créateur ne soit juste cinglé... après tout certains personnages de la série n'en sont pas si loin dans les faits).

Ce tome est bourré d'actions, puisque pour une fois, Black Jack est confronté à un adversaire qui sait parfaitement manœuvrer et tirer la quintessence des armes qu'il possède... Et pour cause, l'ennemi n'est nul autre que des IA câblées pour réfléchir comme Black Jack.
Et en plus, cette flotte a techniquement l'avantage sur la Première Flotte. Du coup les combats sont acharnés et on se doute que les combats conventionnels vont devoir laisser place à des parts de créativité.
D'ailleurs, on peut noter que pour une fois, Black Jack n'a qu'un seul ennemi à qui tenir tête - sans doute parce que ça l'occupe déjà bien assez - ce qui est sans précédent dans la série.

Remarque fil rouge de cette seconde partie de série, je trouve clairement dommage que dans cet opus, une grande partie de l'aspect extra-terrestre soit totalement occulté. Ainsi on attend toujours des évènements importants en lien avec les espèces extra-terrestres... En tout cas, bien plus important concernant les Loups-Araignés ainsi que les raisons d'agir des Énigmas - même si pour les Loups-Araignés, un schéma semble se dessiner.
Ce tome permet clairement de terminer le suspens laissé par le précédent tome où on voyait Black Jack quelque peu dépassé, tout en laissant présager encore du boulot pour sauver l'Alliance.
D'ailleurs, on se demande quand même comment l'Alliance a su tenir 100 ans de guerre contre les Syndics, tant elle s'échine à se mettre dans un pétrin tel que sans Black Jack, elle n'aurait pu s'en dépêtrer.

Au final un bon tome de la série qui retrouve le rythme des premiers tomes.

Note

Un 18/20 pour ce livre.
Beaucoup d'actions qui ne nous laissent pas souffler et une réelle mise en difficulté de Black Jack. Ce tome renoue bien avec le plaisir de la première saga - et c'est un vrai plaisir.

Série : La flotte perdue

La flotte perdue

  1. Indomptable (déjà lu)
  2. Téméraire (déjà lu)
  3. Courageux (déjà lu)
  4. Vaillant (déjà lu)
  5. Acharné (déjà lu)
  6. Victorieux (déjà lu)

Par-delà la frontière

  1. Intrépide (déjà lu)
  2. Invulnérable (déjà lu)
  3. Gardien (avis)
  4. Inébranlable (avis)
  5. Léviathan (avis)

Étoiles perdues

  1. L'Honneur terni (avis)
  2. Bouclier périlleux (avis)
  3. Glaive imparfait (avis)
  4. Lance brisée (non lu)

The Genesis Fleet

  1. Avant-garde (non lu)
  2. Ascendant (non lu)

Les traqueurs d'Antoine Bombrun

Couverture livre - critique littéraire - les-traqueurs.html

Récit

Trois bannis jetés dans une quête impossible,
où vengeance et salut s'entremêlent.
Les yeux blancs, l'âme noire.

Un nécromancien,
dont la folie n'a d'égal que la puissance.

Vole, vole, vole et virevolte ;
ma mémoire tangue comme une
barque sur les flots !


Remerciements

Pour commencer, ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat
Livraddict / L'Attelage.
L'Attelage est un site d’édition pour auteurs indépendants issu d'un regroupement d’auteurs indépendants spécialisés dans les univers Fantasy et SF. L'accès aux production des ces auteurs se fait sur la base d'un abonnement donnant accès aux versions numériques des productions, fournies par chapitre, chaque auteur devant fournir au moins une production par mois d'après ce que j'en ai vu.
Dans le cadre de ce partenariat, il s'agit de chroniquer le premier livre édité au format papier par ce site d'édition.
Je tiens donc à remercier sincèrement les personnes qui m'ont permis de participer à ce partenariat, d'autant plus s'agissant d'une petite structure.

Impression

Puisqu'il s'agit d'une chronique dans le cadre d'un partenariat, intéressons nous à la première impression : la couverture.
La première de couverture (cf. ci-dessus) est vraiment très attractive et a de plus le bon goût de mettre en valeur les 3 "héros" de ce livre. Très appréciable pour la lecture de ce livre.

Les Mensonges de Locke Lamora - Les Salauds Gentilshommes, T01 de Scott Lynch

Couverture livre - critique littéraire - Les Mensonges de Locke Lamora - Les Salauds Gentilshommes, T01 de Scott Lynch

Récit

On l'appelle la Ronce de Camorr. Un bretteur invincible, un maître voleur. La moitié de la ville le prend pour le héros des miséreux. L'autre moitié pense qu'il n'est qu'un mythe. Les deux moitiés n'ont pas tort. En effet, de corpulence modeste et sachant à peine manier l'épée, Locke Lamora est, à son grand dam, la fameuse Ronce. Les rumeurs sur ses exploits sont en fait des escroqueries de la pire espèce, et lorsque Locke vole aux riches, les pauvres n'en voient pas le moindre sou. Il garde tous ses gains pour lui et sa bande : les Salauds Gentilshommes. Mais voilà qu'une mystérieuse menace plane sur l'ancienne cité de Camorr. Une guerre clandestine risque de ravager les bas-fonds. Pris dans un jeu meurtrier, Locke et ses amis verront leur ruse et leur loyauté mises à rude épreuve. Rester en vie serait déjà une victoire...

Impression

Livre rudement recommandé, 4ème de couverture accrocheuse. Je n'entends que du bien de cette série.
D'habitude, cela peut conduire à craindre une belle déception tant on en attend, mais allez savoir pourquoi, peut être cette fameuse quatrième, mais j'ai attaqué cette lecture sans trop d'inquiétude.

Et inutile de faire durer un faux suspens, je n'ai pas été déçu pour un sou.
Mais pourquoi donc une telle euphorie à l'encontre de ce livre ? Et bien sans doute parce qu'il est complet.

J'entends par là que le background, les personnages, le style d'écriture sont présents pour monter cette histoire vers le grand plaisir qu'elle est.

Côté background, celui-ci est très fouillé : magie, divinités, histoire de la ville, clans, nobles et gangs interagissent. Mieux que cela, chacun de ces éléments est amené à jouer un rôle dans cette histoire. Le background ici n'est pas juste là pour faire beau (alors que la beauté d'une ville vénitienne et des interactions sociales de ses habitants pourrait à eux seuls le justifier), mais il est parti prenante de l'intrigue et de l'action.

Côté personnage, on est servi par le truculent Locke Lamora.
Filou, chétif, entêté, virtuose... voilà comment on pourrait qualifier ce personnage principal qui est le fil conducteur de l'ensemble de cette histoire.
Terriblement attachant par son côté anti-héros qui fait fonctionner sa tête, on peut aussi ajouter que le fait que l'auteur ne l'épargne guerre ajoute à son côté humain, à son côté personne "presque" ordinaire. De plus, hormis son talent dans la comédie, on voit bien que ce personnage (ainsi que ses acolytes) possèdent de cruels manques. On n'est clairement pas en face de héros, mais de personnages qui se sont adaptés à une vie dure et dangereuse... d'une façon très particulière.

Niveau écriture enfin, on se retrouve avec une histoire pleine de rebondissements. Intrigues se mélangent, sans toutefois être difficiles à suivre et les rebonds de l'histoire font prendre la sauce.

Qui plus est, ce livre mêle tour à tour l'histoire d'aujourd'hui et des retours en arrière sur le passé des personnages principaux. La force est d'avoir réussi à les placer au bon moment. Chacun de ces retours en arrière permet d'une part de mieux connaître les protagonistes, mais aussi d'expliquer la situation actuelle de part le passé de chacun d'entre eux.
De ce fait, on nous propose des personnages denses, détaillés, et avec une histoire qui influence l'ensemble.

Au final, un petit bijou.

Note

Un 18/20 pour ce livre.
Ambiance, personnages, style d'écriture et background, tous s'associent en parfait harmonie pour nous servir une histoire captivante.
Pourquoi pas un 20 alors ? Sans doute parce que le rythme n'y est pas non plus haletant et que les intrigues restent somme toute assez peu complexe à mon goût. C'est du coup plus accessible, mais je trouve que ça aurait pu être encore mieux (mon goût pour les intrigues complexes ne vous échappera donc pas) .
Cela dit, on pinaille... Allez donc découvrir cette série, je en peux que vous le conseiller.

Série : Les Salauds Gentilshommes

  1. Les Mensonges de Locke Lamora (avis)
  2. Des horizons rouge sang (avis)
  3. La république des voleurs (avis)
  4. La ronce d'Emberlain (non traduit)
  5. [The Ministry of Necessity (non écrit)]
  6. [The Mage and the Master Spy (non écrit)]
  7. [Inherit the Night (non écrit)]
  8. [The Bastards and the Knives (non traduit)]

La marque - Kushiel, T01 de Jacqueline Carey

La marque - Kushiel, T01 de Jacqueline Carey

Récit

Phèdre nô Delaunay a été vendue par sa mère alors qu'elle n'était qu'une enfant.
Habitant désormais la demeure d'un haut personnage de la noblesse, pour le moins énigmatique, elle y apprend l'histoire, la théologie, la politique et les langues étrangères, mais surtout...
les arts du plaisir.
Car elle possède un don unique, cruel et magnifique, faisant d'elle une espionne précieuse et la plus convoitée des courtisanes.
Rien ne paraît pourtant lui promettre un destin héroïque.
Or, lorsqu'elle découvre par hasard le complot qui pèse sur sa patrie, Terre d'Ange, elle n'a d'autre choix que de passer à l'action.
Commence alors pour elle une aventure épique et déchirante, semée d'embûches, qu'il lui faudra mener jusqu'au bout pour sauver son peuple.


Impression

Nous voici plongé dans les affres de la politique, à l'époque où terre et pouvoir étaient les enjeux (et non pas juste siège et pognon).

La base de l'univers est une Europe médiévale réinventée. On part donc sur une base assez connue, même si les noms sont (légèrement) déformés ce qui permet de ne pas être sorti de l'imaginaire chaque fois qu'on croise un nom de région, tout en permettant d'avoir une base d'imagination.

Nous suivons les pérégrinations de Phèdre, fille d'une prostituée, et elle même destinée à faire de même... avec l'ajout d'un apprentissage pour devenir espionne.

Nous plongeons donc dans les méandres de la politique à travers ses yeux.
Et c'est le premier bon point, qui est que nous ne sommes pas omniscients. Nous découvrons les intrigues par son regard et sa connaissance. De ce fait, sans qu'on voyage dans l'obscurité, on est amené à vivre qu'avec les informations que Phèdre avait à ce moment là.
Certaines choses sont dès lors plus ou moins évidentes, mais du coup, on est vraiment immergé dans les intrigues.

Autre bon point le rythme. Un livre de 1151 pages, qui malgré un rythme relativement pépère, ne se relâche jamais : pas de temps mort à la lecture, pas de hors sujet, le tout comme si on était embarqué par le courant inexorable du temps : on peut essayer de changer les choses... mais le temps poursuit son avancée. Cela permet, là encore, de vraiment s'imprégner de cet univers.

Enfin, bien que Phèdre soit affiliée au monde des courtisanes, pas de sexe ou de description particulièrement poussée de ces moments. C'est agréable par rapport à certaines lectures et au risque de tomber dans le roman érotique.

Côté personnages, ceux-ci sont bien décris, avec des motivations particulières à chacun. Pas de machiavélisme.

Au final, peut être un regret pour ce rythme d’alcôve (^^) qui aurait pu être plus soutenu par moment. Mais sinon, c'est très bien.

Note

Un 18/20 pour ce livre. Une très bonne lecture à conseiller donc. La suite sera évidemment lu.

Cette lecture s'est faite dans le cadre d'une
lecture commune. Vous pourrez y trouvez les avis des autres participants.

Série : Univers de Kushiel

Kushiel

  1. La Marque (avis)
  2. L'Élue (non lu)
  3. L'Avatar (non lu)
Imriel
  1. L'Héritier de Kushiel (non lu)
  2. La Justice de Kushiel (non lu)
  3. La Grâce de Kushiel (non lu)
Moirin
  1. [Naamah's Kiss (non traduit)]
  2. [Naamah’s Curse (non traduit)]
  3. [Naamah’s Blessing (non traduit)]