Trames - Cycle de la Culture, tome 08 / Iain M. Banks

Trames - Cycle de la Culture T08 de Iain M. Banks

Récit

Sursamen est un monde étrange. Gigantesque, creux, composé de coques concentriques, il a été construit pour une raison inconnue par une espèce disparue depuis des milliards d'années.
Il a été colonisé sur ses différents niveaux par des dizaines d'espèces dont les habitats diffèrent du tout au tout, du gazeux au liquide. Des rats dans une épave.

Les niveaux 8 et 9 sont occupés par deux peuples humains médiévaux en guerre perpétuelle. Alors que le roi Hausk est en train de triompher, il est assassiné par son bras droit.
Ses deux fils, Ferbin et Oramen, vont connaître des destins bien différents. Ferbin, témoin du crime, va chercher l'aide de la Culture. Oramen, futur roi, va tenter d'échapper aux complots de l'assassin de son père.
Quant à leur sœur, Anaplian, devenue un agent de Circonstances Spéciales, elle a bien l'intention de venger le roi, son père.

Interlude

Trames est le premier roman du cycle de la Culture dont je fais la critique dans ce blog. Inutile de vous dire que c'est uniquement parce que j'ai lu les précédents auparavant.
Alors, avant de vous enfuir en voyant qu'il s'agit du huitième tome de la saga, sachez que l'ensemble des 9 romans qui la composent sont totalement indépendant. Chacun dévoile un pan, un morceau de cet univers complexe et magnifique au détour des histoires qui nous sont contées.

Alors pour commencer, qu'est-ce que la Culture ?
Et bien oui, commençons par poser le décor, s'agissant du premier tome de cette saga que je chronique.

La Culture est une civilisation d'humanoïdes et IA très avancée (environ 9000 ans d'existence) qui se complaît à se décrire comme étant anarchiste, tolérante et hédoniste.
Dans cette civilisation hautement égalitaire, les IA sont considérées comme des personnes à part entière. Humanoïdes et IA y vivent sans manquer de rien. Le niveau technologique de cette civilisation permettant de s'offrir à peu près tout ce que l'on peut espérer (de la vie éternelle au vaisseau spatial), l'essentiel est de savoir comment IA et humanoïdes vont dépenser leur temps (ce qui est un thème récurrent de la saga car lorsque l'on a tout, comment fait-on pour vivre ?).

Côté extra-terrestres, de nombreuses autres espèces existent, ont existé, et vont exister. Ce qu'il faut bien voir c'est que la Culture est une civilisation impliquée de haut niveau, mais elle n'est pas la seule (une parmi une dizaine dans ce coin là de la galaxie). D'autres civilisations tout autant évoluées (tant technologiquement que philosophiquement) existent. La Culture n'est donc ni seule, ni la plus "forte" (si ce terme peut vraiment convenir), ni la plus influente, ni la plus vieille, ni la plus jeune des civilisation. Elle est parmi tant d'autres.

Toutefois, la Culture a un trait de caractère assez particulier, qui est qu'elle aime fourrer son nez dans les affaires des autres sachant que l'objectif général est la paix et la justice. Et c'est ce qui permet d'avoir des histoires à raconter :-)
De manière générale, l'ensemble des livres tournent autour d'une petite composante de la Culture appelée Contact. Le rôle de cette dernière est d'entrer en contact avec des civilisations moins développée et d'essayer de s'assurer que ces dernières prennent "le bon chemin" de l'évolution... tout en limitant leur intervention. La morale des impliqués de haut niveau étant en effet de laisser les jeunes civilisations arriver là où elles le désirent (même si cela signifie guerres, massacres, etc. pour les espèces contactées). Contact est donc là pour donner des "petits coup de pouce" pour aider (c'est à dire, selon leur simulation, faire en sorte que ce chemin soit le plus court / propre possible). Parfois ça marche... parfois pas.
Parmi Contact, il y a une sous-section, appelée Circonstances Spéciales (CS pour les intimes) qui est la partie qui s'occupent de régler / orienter les choses quand la diplomatie et les informations seules ne suffisent plus. Bref, ce sont ceux qui se salissent les mains... de manière plus ou moins raffinée et avec plus ou moins de retenues / remords... toujours dans le but de défendre la vision d’équité, de justice et de paix de la Culture. Il s'agit donc de la partie de la Culture qui au nom de la Morale et la Justice... vont employer des moyens que justice et morale - justement - réprouvent.

C'est évidemment qu'une très courte description de ce qu'est la Culture, mais ça permet de planter le paysage. Si vous voulez plus de précisions, les commentaires sont à vous.
Après ce (long) interlude, attaquons-nous à cette histoire particulière.

Impression

Dans Trames, on découvre les mondes Gigognes. Imaginez d'immense sphères concentriques, maintenue entre elles par d'immenses tours, formant une très grosse planète comportant de nombreux niveaux, les niveaux étant parfois emplie de machineries.
L'espèce qui a créé ces mondes (les Involucrae) est éteinte mais en a créés plusieurs milliers tout autour de la galaxie. Le but ? De nombreuses conjectures, mais au final, ce secret a été emporté dans la tombe de leur constructeur. D'autant plus qu'une autre espèce (tout aussi éteinte), les Ilnes, ont tout fait pour détruire ces mondes.
Toujours est-il que ces mondes sont aujourd'hui utilisés comme des sortes de pépinières où des conditions de vies spécifiques sont produites à chaque niveau, chaque niveau abritant son lot d'espèces.

L'action se passe principalement à Sursamen, l'un de ces mondes gigognes.
Et là, le terme de trames prend tout son sens. Le fil conducteur est l'histoire vécue par les trois enfants (survivants) du roi d'un peuple humanoïde typé médiéval / steampunk (logé au 8ème niveau de Sursamen). Le roi est assassiné par son bras droit, départ de toute l'histoire :

  • Anaplian (femme), qui a rejoint la Culture, et qui travaille pour CS lorsqu'elle apprend la mort de son père et de son frère.
  • Ferbin (homme) : prétendument mort, a assisté à l'assassinat de son père, et va tenter de voyager dans Sursamen pour joindre sa soeur et venger la mort de son père.
  • Oramen (homme) : dernier fils officiellement vivant du roi et ignorant le sort qu'à subi son père. L'assassin de son père n'est autre que le régent de ce dernier... jusqu'à ce qu'il atteigne sa majorité (qui n'est pas dans longtemps). Je vous laisse prendre les paris sur le temps que cela prendra avant que des facheux incidents commencent à poindre le bout de leur nez.

Au cours de ces périples, on rencontrera de nombreuses espèces, de niveaux technologiques divers, et on en apprendra plus sur les différentes interactions qu'elles ont entre elles.

Alors, bien qu'il s'agisse pas du meilleur tome de la série, cela reste pourtant un merveilleux voyage. Découverte d'un nouveau pan de l'univers de Iain M. Banks à travers les nombreuses espèces extraterrestres et leurs interactions. Ce qui manque, c'est peut être un peu de rythme, l'action étant diluée du fait de la découverte de ce monde Gigogne, des espèces extra-terrestres, des interactions qu'elles ont entre elles et de la différence de point de vue que peut apporter les niveaux technologiques.

C'est au final tout de même un très bon livre. Humour, cynisme, batailles, trahisons et philosophie... vous trouverez de tout ça dans cet opus... et l'avantage avec Iain M. Banks, c'est qu'on ne devine que rarement où tout cela nous mène.

Note

Un 18/20 pour cet opus (oui, oui, ce n'est pas le meilleur de la saga vous ai-je dit). Une invite au voyage entre civilisations, pour un partage de philosophie, de trahisons et autres manœuvres, du plus bas étage, au sommet. Un véritable plaisir même s'il n'est pas le meilleur de la série.

Série : Cycle de la Culture

  1. L'Homme des jeux (lu et non chroniqué)
  2. L'Essence de l'art (lu et non chroniqué)
  3. L'Usage des armes (lu et non chroniqué)
  4. Une forme de guerre (lu et non chroniqué)
  5. Excession (lu et non chroniqué)
  6. Le Sens du vent (lu et non chroniqué)
  7. Trames (chroniqué)
  8. Les Enfers virtuels (chroniqué)
  9. La Sonate hydrogène (chroniqué)
  • Inversions (lu et non chroniqué) - roman hors cycle pouvant être lu à nimporte quel moment après L'homme des jeux

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