Le Testament d'involution - Le bâtard de Kosigan, tome 4 / Fabien Cerutti

Couverture - Le Testament d'involution - Le bâtard de Kosigan, tome 4 - de Fabien Cerutti

Récit

Et si l’origine du plus grand lac de la région de Cologne avait un rapport avec une prophétie réalisée en 1341 ?
Et si cette même année, le chevalier de Kosigan avait réveillé des forces qui le dépassent ?
Et si le destin de sa postérité se jouait cinq siècles plus tard dans la cave voûtée d’un bistrot parisien ?
Et si les secrets révélés dans ce livre étaient dangereux ? Et qu’en les découvrant, vous deveniez complice…

Impression

Dernier tome de ce cycle (mais les événements laissent la place à la possibilité qu'un second cycle puisse suivre), ce livre clos la saga en prenant place directement après la fin du tome 3, où l'on retrouvait nos 2 Kosigan en de bien mauvaises postures.

La trame du livre se découpe donc toujours en 2 parties entremêlées, celle se passant fin XIXème et celle de son descendant au début du XXème siècle.

Kergaël de Kosigan (XXème)

Dans cette partie, nous trouvons enfin les explications de ce qui a pu se passer, et de comment cela c'est passé, pour que la magie disparaisse de notre vie.
Une partie intéressante en termes de background puisque pour le coup, on va, à tout le moins dans les grandes lignes, apprendre les tenants et aboutissants de la lutte de ceux qui prônent la magie, de ceux qui veulent la voir réduite au silence... À tout le moins pour les autres.

Le gros bémol toutefois, c'est que plusieurs éléments sont quand même plus qu'évidents, et du coup toute la partie d'enquête sur la fortune de Kergaël m'a semblé soit trop longue soit trop peu complexe.
En bref ça manque d'enjeux, même si on est plus que ravi de voir nos déductions se voir confirmer ou non.

L'ensemble garde toujours la force de sembler possible, à défaut de probable pour ce qui concerne l'intégration de la magie dans notre Histoire.

On notera par ailleurs que la fin de cette trame est particulièrement truculente. En tout cas, j'ai adoré comment l'auteur a su réintégrer l'ensemble du récit et des actions dans notre histoire actuelle, mine de rien, tout en subtilité.

Pierre Cordwain de Kosigan (XIVème)

De son côté Pierre Cordwain de Kosigan poursuit ses activités consistant principalement à intriguer avec tout le monde, remuer le tout et voir quels sont les marrons qu'il peut sortir du feu.
Comme d'habitude me direz-vous, certes, mais là on est vraiment au niveau supérieur : entre 3 à 4 partitions à jouer autour des mêmes éléments centraux, avec tout de même 2 points cruciaux à gérer, à savoir le devenir du monde d'une part (une paille comme on dit), et sans doute le plus important pour le Bâtard, son histoire à propos de sa mère et de ce qui tourne autour de ce qu'il est.
Les enjeux sont donc particulièrement enlevés, et les joueurs particulièrement retors. Le Bâtard a-t-il trouvé ses limites dans ce dernier tome ?
Une seule façon de le savoir : lire ce livre (oui je suis mesquin).

En tout état de cause, un joli final pour le Bâtard qui fait autant appel à la dextérité de son bras d'épée qu'à celle de sa langue.

Le seul bémol que je pourrai émettre, c'est une fin à base de beaucoup d'ellipses temporelles. C'est dommage car ça donne l'impression de vouloir clore le cycle, sans vouloir aller jusqu'au bout. En effet manifestement il y a beaucoup de matière encore à exploiter, et cette fin semble dire que peut-être que l'auteur en restera là avec ce monde... Ce qui est bien dommage à mon sens.
Après cela permet aussi de bien recoller les deux trames temporelles, mais on n'était pas non plus à un mystère non résolu prêt.

Côté personnages, on reste dans la suite directe du précédent tome, puisqu'il en est la continuation directe.
En somme, de Kosigan est égal à lui-même en termes de tortuosité, au point de risquer de perdre ses propres collaborateurs. Ses proches lieutenants conservent leur épaisseur et se révèlent plus ou moins décisif dans l'aventure. En tout état de cause, ils servent réellement.

Enfin, on conserve ce mélange de récit historique mêlée de magie et du pouvoir des contes et légendes. Toujours aussi plausible, d'autant plus avec le final de la trame du XXème siècle.
La qualité la plus importante de ce cycle à mon sens et qui a le mérite d'être constamment là, mise en lumière, mais sans empiéter sur l'histoire. Du grand art en somme.

Note

Un 16/20 pour ce livre, qui termine la saga de manière plus qu'honorable. Il est juste dommage que la trame du XXème me soit apparu si facile à deviner et cette façon de conclure pour la fin du XIVème ; même si clairement le final de cette trame temporelle est plus que classe.
Un joli final, même si je le trouve fondamentalement moins bon que les autres opus. Cela dit rien de bien dramatique... Et en espérant avoir l'occasion de lire les parties passées sous ellipses de notre bâtard à la langue pendue.

Série : Le Bâtard de Kosigan

  1. L'Ombre du pouvoir (chroniqué)
  2. Le Fou prend le roi (chroniqué)
  3. Le Marteau des sorcières (chroniqué)
  4. Le Testament d'involution (chroniqué)