Les enfants du ciel - Zones of Thought T03 de Vernor Vinge

Les enfants du ciel - Zones of Thought T03 de Vernor Vinge

Récit

Issus du peuple Straumli, Joanna et Jeffri, encore enfants, ont fui à travers la galaxie une Perversion quasi divine éveillée par une expédition imprudente. La Perversion a détruit des civilisations entières. 
Mais le navire portant les deux enfants a réussi à gagner les Lenteurs, une région où les systèmes informatiques les plus performants, et même les si lentes intelligences biologiques, subissent une perte de leurs facultés. Et il a atteint une planète dont le développement est comparable à celui de notre Moyen-Âge, habitée par des meutes de chiens intelligents, les Dards. 
Dix ans plus tard, ayant survécu aux conflits féodaux des Dards, Joanna et Jeffri ont été rejoints par Ravna et son vaisseau. Ravna tire de leur hibernation les derniers rescapés Straumli, les enfants du ciel. Ceux-ci, ayant grandi sous sa tutelle, sont devenus, avec leur science et leur technologie, l'enjeu majeur des querelles des Dards. 
Tandis que la Perversion fonce vers la planète à la vitesse de la lumière... Mais si la frontière des Lenteurs se déplace, elle peut fondre sur eux en quelques mois.

Historique de la saga

3ème opus de la saga des Zones de pensée (Zones of Thougth), la répartition entre les différents tomes est assez... particulière.

Pour commencer, Vernor Vinge est le spécialiste des romans tendance hard-SF visant l’événement de la
Singularité technologique, dont il sait tirer des histoires qui font réfléchir aux éventuels conséquences de son atteinte.
Il est par ailleurs bien trop méconnu en tant qu'auteur de science-fiction. Faut que ça change !

  1. Le premier tome, Un feu sur l'abîme, est un superbe space-opera / hard-science, dont je ne peux que vous conseiller la lecture, puisqu'il s'agit d'une de mes meilleures lectures SF, avec une imagination impressionnante.

  2. Le second tome (Au tréfonds du ciel), appartient à cette saga du fait qu'il se passe dans le même univers et avec un des personnages centraux en commun, mais il se passe dans le passé par rapport au premier tome. Il s'agit d'un excellent space-opera / planet-opera / hard-science, tout à fait indépendant du premier opus en termes d'ordre de lecture.
    Non chroniqué sur ce site (parce que lu bien avant sa tenue), c'est aussi un tome dont je vous conseille la lecture, qui bien que légèrement en-deçà de l'excellentissime Un feu sur l'abîme, est vraiment à lire aussi. L'univers développé y est réellement époustouflant (entre autre).

  3. Le troisième opus, objet de cette chronique, est la suite directe du premier tome... mais peut être lu de manière indépendante, puisque les éléments importants pour sa compréhension sont explicités dans le troisième tome. Juste que la menace de la Gale restera très vague pour vous. Car, et c'est là que le bas blesse, même s'il s'agit de la suite directe d'Un feu sur l'abîme, Les enfants du ciel ne concernent que la partie «dardienne» de l'histoire, et la menace de la Gale et son éventuelle résolution reste en suspens.
    Et clairement, c'est cette partie là dont j'attendais la suite. Une grande déception donc sur ce plan.

Impression

Suite directe du premier tome, où l'on s'arrêtait avec le sacrifice de Pham Nuwen et les effets de la «contre-mesure», l'aspect spatial d'Un feu sur l'abîme - et les différentes structures spatio-technologiques mises en place - est totalement délaissée, ne restant présent qu'à l'arrière-plan pour justifier les orientations de développement technologique recherchées par Ravna, l'un des personnages qui combattent la Perversion activement dans le précédent opus.

L'histoire continue donc sur le monde des Dards, espèce de «chiens / loups» présentant une intelligence collective à l'échelle de meutes. Comme dans le premier opus où l'on découvre cette espèce, il est très agréable de pouvoir continuer à découvrir cette espèce, ses mœurs et la façon dont ils se développent, surtout avec l'apport du savoir encyclopédique de l'ordinateur de bord du vaisseau des «enfants du ciel».

Le récit est donc moins grandiose, l'univers créé étant de fait plus étriqué que ce que Vernor Vinge avait produit dans le premier opus, mais l'ensemble présente une cohérence totale. On retrouve ainsi le côté hard-science mais cette fois-ci appliquée au développement d'une société. Cohérence du développement technologique, cohérence des limitations de chaque espèce.

Toutefois, le récit ne présente pas moins des rebondissements, le tout tournant principalement autour d'intrigues politiques tant côté humain que dardien, avec ses jeux d'alliances et de trahisons. L'ensemble ne manque pas d'action et entraîne le lecteur à vouloir connaître comment cela va se terminer, même si les inquiétudes sont relativement modestes : lorsqu'à mi-chemin du livre, on a toujours pas de lien avec ce qui pourrait être fait dans le but de vaincre la Perversion, on se doute bien que l'on attendra une suite pour clore le cycle.

On notera que ce livre tient plus de l'étude du développement d'une société perturbée par l'arrivée de connaissances technologiques autres (mais sans base technique pour les exploiter) ainsi que des différences entre la pensée au niveau individuel (humain) et la pensée collective (dards) - et des différentes conséquences associées.

Enfin, attention, spoil à ne lire que si vous avez déjà lu le livre (ou que vous ne souhaitez pas le lire ^^) :
Un gros défaut que je vois à ce récit, est que globalement, je trouve qu'il existe une façon évidente et triviale pour les humains de ramener les dards à l'âge de pierre, qui n'est pas même évoquée alors que Névil ne rêve que de contrôler et soumettre les dards.
Le moyen est de plus totalement à la portée technologique des humains : les meutes ne fonctionnant que si elles s'entendent et en intra-meute. Il suffit de ce fait de générer sur la bonne plage de fréquence un bruit blanc qui annihilera totalement la pensée de la meute (comme lorsqu'elle est envahie par une autre meute). Du coup on ne retrouverait à gérer que des individus... ne faisans pas preuve d'intelligence.
Ça resterait dangereux comme utilisation (il faut ensuite affronter une bête sauvage), mais moins compliqué qu'une meute intelligente... Et puis quel moyen de pression !
Je ne comprends vraiment pas pourquoi personne ne met le doigt dessus, alors que le problème de pouvoir "penser" est au cœur de pas mal de scènes...

Note

Un 14/20 pour ce tome qui même s'il sait mettre en jeu admirablement un univers parfaitement cohérent avec une race à la pensée de groupe, il perd énormément d'attrait par rapport au premier opus qui avait su mettre en place un univers bien plus dense, surprenant et spectaculaire, tout en gardant cet aspect totalement cohérent.
Cette suite ne fait clairement pas le poids par rapport au premier tome, mais reste agréable à lire, pour peu que la partie concernant les dards vous ait plu dans le premier tome.

Dans tous les cas, déception de ne pas avoir trouvé la suite que j'attends impatiemment, celle traitant de la Perversion. En espérant que cette suite arrive un jour.

Série : Zone of Thought

  1. Un feu sur l'abîme (avis)
  2. Au tréfonds du ciel (lu et non chroniqué)
  3. Les Enfants du ciel (avis)
  4. [After the Battle on Starship Hill: Prologue to The Children of the Sky (non traduit)]
  5. {Traitement du combat contre la Gâle (sera-t-il écrit un jour ?)}

Les ingénieurs de l'Anneau-Monde - L'Anneau-Monde, T02 de Larry Niven

Les ingénieurs de l'Anneau-Monde - L'Anneau-Monde, T02 de Larry Niven

Récit

Vingt-trois ans ont passé depuis que Louis Wu et le Kzin sont revenus sur leurs planètes respectives après leur expédition sur l'Anneau-Monde. Mais ils n'ont pas vraiment reçu les honneurs escomptés. Louis a plongé dans la came. Une vraie loque. Et maintenant, les voici à nouveau en route vers l'Anneau-Monde, prisonniers d'un Marionnettiste fou qui veut reformer l'équipe multiraciale d'antan.
Quand ils arrivent près de l'Anneau, cependant, une anomalie leur saute aux yeux : la structure se décentre par rapport à son soleil. C'est la collision assurée à brève échéance.
Que faire ? Chercher un moyen d'arrêter le processus et sauver les habitants, qui ont perdu le savoir d'autrefois... Ou fuir comme des voleurs en emportant les secrets des ingénieurs de l'Anneau-Monde ?


Impression

Deuxième tome du cycle de l'anneau-monde, cette lecture était notamment motivée pour découvrir l'ensemble des questions et interrogations laissées en suspens lors du
précédent tome.

L'histoire se passe 20 ans après le premier tome où, contre leur gré, Louis Wu et Parleur aux animaux (le Kzin) sont de nouveau enrôlés pour rendre visite à l'anneau-monde à la recherche de merveilles technologiques. Car il faut dire que dans le précédent tome, l'objectif tenait plus de la survie que de l'exploration de la structure. Voilà qui y remédie.

On retrouve donc 2 de nos 4 protagonistes d'antan, ainsi que des nouveaux, afin d'aller chercher ces merveilles technologiques.

Du coup, on se retrouve plongé dans le fonctionnement de l'anneau-monde, sa topographie ainsi qu'une étude des habitants de cet anneaux.
Un voyage dépaysant et surprenant, qui permettent de remplir bon nombre de questions qui s'étaient posées lors du précédent tome, qui n'avait pas pour objet l'anneau en lui même.

On remarquera d'ailleurs que la partie sauvetage de l'anneau mis en exergue dans la 4ème de couverture est traitée très rapidement à la fin du livre (quelques chapitres uniquement). On voit bien que l'objet de ce livre n'est clairement pas la partie "il faut sauver le monde", d'autant que les motivations des principaux protagonistes soient très loin d'être toutes angéliques... Mais je vous en laisse la primeur.

Le roman toutefois manque d'entrain. Il se lit plus comme une étude de cas avec pour objet "l'Anneau-Monde : fonctionnement, origine et évolution".
Notamment l'évolution des personnages m'a paru bizarre (s'entend, pas en cohérence avec ce dont je m'étais imaginé lors du premier tome) et manquant des traits d'humour présents dans le précédent tome.
L'impression d'un roman globalement aseptisé fait plus penser à un traité qu'à un roman. Peut-être est-ce du au fait que ce roman a été écrit à la demande des lecteurs pour compléter son œuvre, mais il manque, à mon sens, une âme à ce récit.

Amateur de Hard-Sciences, j'ai donc beaucoup apprécié de pouvoir répondre à quelques points que je souhaitai découvrir à la lecture du premier tome, mais pour ceux qui n'en n'éprouvaient pas le besoin, la lecture de ce livre risque d'être assez peu entraînante.

Note

Un 12/20 pour ce livre, qui vient compléter l'aspect fonctionnement / origine / raison de la présence de l'Anneau-Monde, sans apporter une trame d'histoire particulièrement entrainante.
À conseiller pour ceux qui, à la lecture du premier tome, voulait en savoir plus sur l'anneau-monde, mais pas particulièrement pour ceux qui avait été séduit par l'histoire et les diverses interactions du tome précédent.
La saga continue avec 2 autres tomes, mais je ne poursuivrai pas. L'histoire indiquée ne m'emballant pas plus que ça, et le sujet de l'anneau-monde étant pour moi très bien traité dans le présent volume, je n'ai pas spécialement envie de continuer dans cette série.

Série : L'Anneau-Monde

  1. L'Anneau-Monde (chroniqué)
  2. Les ingénieurs de l'Anneau-Monde (chroniqué)
  3. Le trône de l'Anneau-Monde (non lu)
  4. Les enfants de l'Anneau-Monde (non lu)

L'Anneau-Monde - L'anneau-Monde, T01 de Larry Niven

L'Anneau-Monde - L'anneau-Monde, T01 de Larry Niven

Récit

À deux cent ans, Louis Wu a conservé un corps de jeune homme et une âme d'explorateur. Aussi, quand le Marionnettiste lui propose de l'accompagner au-delà de l'espace connu, il se laisse tenter. Feront également partie de l'expédition: Teela Brown, une jeune humaine, et un Kzin. Fine équipe ! Le Marionnettiste, poltron mais intelligent, avec ses deux têtes et ses trois pattes, le Kzin féroce et effrayant, avec sa fourrure, ses dents et ses griffes acérées... Et Teela, une jeune fille follette mais douée d'une chance insolente. Destination ? L'Anneau-Monde, une planète située aux confins de l'hyperespace. Une planète entourée d'un mur d'un million six cent mille kilomètres de large, de quinze cents kilomètres de haut... Quelles créatures peuplent l'Anneau-Monde? Quel accueil vont-elles réserver à nos explorateurs ?

Impression

Début d'un cycle mythique de la science-fiction, voici l'anneau-monde, qui est une source d'inspiration de beaucoup d'auteur de SF actuel.
Il était nécessaire que je me plonge dans ce livre ^^.

Ce livre datant des années 70, nous fait vivre une exploration spatiale qui a donné beaucoup de petits dans le space-opera ou planet-opera qui a suivi.
Malgré cela, je n'ai pas trouvé que cette expédition avait vraiment vieilli. Et du coup, c'est vraiment avec plaisir qu'on se laisse aller à découvrir cet anneau-monde, ça conception et ses problématiques.

Pour cette mission, se constitue une jolie équipée, qui aura de quoi réjouir les moments de solitudes pendant le voyage :
1) Louis Wu : humain, un peu le sage de l'équipe, le diplomate explorateur ;
2) Le marionnettiste : extraterrestre dont la principale caractéristique est d'avoir peur. Ils ont donc un mode de fonctionnement où le danger doit être au maximum écarté.
3) Le Kzin : une espèce de félin massif intelligent. Espèce belliqueuse.
4) Teela Brown : jeune humaine de 20 ans... dont on découvre au fil de l'aventure ses capacités.

Ce roman est constitué grosso-modo en 2 parties :
Une première qui consiste en la réunion de l'équipe, la découverte des motivations de chacun ainsi qu'un point sur la géopolitique entre les différences espèces de cet univers.
C'est une partie avec de l'humour et qui permet de situer l'univers. Certains pourront la trouver un peu longue, car sans réelle action, moi je trouve que ça pose le décor tranquillement. D'ailleurs tranquille est un terme qu'on pourrait attribuer à quasiment toutes les parties de l’œuvre, même dans les parties mouvementées

La seconde partie est l'expédition en elle-même et l'exploration de l'anneau-monde, véritable cœur du livre.
On y découvre notamment tous les concepts de l'anneau monde ainsi que les conséquences de ce genre d’immensité.

Au final, un bon bouquin de SF type hard-sciences mais pas trop exigeant.
La quête est classique (normal ^^) et n'a pas spécialement vieilli.

Je n'ai pas spécialement accroché au style d'écriture que j'ai trouvé un peu trop simpliste, et les rebondissements sont tous assez prévisibles. Toutefois, même si du coup ça n'en fait pas un coup de cœur, ça ne nuit pas outre mesure à la découverte d'un monde nouveau et à part.

Note

Un 15/20 pour ce livre. Une exploration dans les classiques de la SF qui n'a vraiment pas vieilli. Au final, un classique très agréable à découvrir.
Avis sur le second tome

Série : L'Anneau-Monde

  1. L'Anneau-Monde (chroniqué)
  2. Les ingénieurs de l'Anneau-Monde (chroniqué)
  3. Le trône de l'Anneau-Monde (non lu)
  4. Les enfants de l'Anneau-Monde (non lu)

Asutra ! - Les chroniques de Durdane, T03 de Jack Vance

Asutra ! - Les chroniques de Durdane, T03 de Jack Vance

Récit

Loin vers le sud, au-delà des zones marécageuses et des terres connues du peuple de Shant, il y avait Caraz, le continent sauvage peuplé d'exilés, de nomades et de marchands d'esclaves. Ce furent de ces solitudes méridionales que commencèrent à se répandre vers le nord les rumeurs annonçant le retour des Roguskhoïs. On racontait que des avions mystérieux atterrissaient la nuit pour faire le plein d'esclaves et que d'autres se livraient en plein ciel à des duels sans merci. Etzwane ne s'était pas trompé. Ces rumeurs cachaient la présence redoutable des Asutras, combinant la force surhumaine d'une race avec l'intelligence cosmique de l'autre. Si l'on ne parvenait pas à leur barrer rapidement la route, Durdane ne serait bientôt plus que le terrain de chasse des marchands d'esclaves.

Impression

Dernier tome des chroniques de Durdane, voici une partie, qui, encore une fois, est très différente des deux premières.
Après la découverte du Shant, le changement de gouvernement et la guerre, cette troisième partie nous exile sous les hospices des terres barbares.

Le véritable ennemi du Shant étant désormais connu, Etzwane va nous emmener à la découverte des terres barbares du Caraz afin d'en apprendre plus sur les Asutra qui sont à l'origine de l'invasion Roguskhoï.

On retrouve de nouveau le goût de la découverte à travers la visite de nouveaux paysages, de nouvelles contrées et façons de vivre.
On retrouve aussi la simplicité d'écriture qui donne un ton si léger et agréable à l'histoire.

Un des points que j'ai particulièrement aimé est le cynisme des terriens et l'impact qu'il peut avoir. Je ne peux en dire plus pour ne pas gâcher l'histoire, mais j'ai trouvé leur implication (déjà présente dans les 2 premiers tomes, mais qui s'exalte dans celui-ci) à la fois réaliste et amorale à souhait.

Tout cela venant égayer une histoire où des vaisseaux extra-terrestres entrent en scène... et où la subtilité s'invite dans la trame de l'histoire. Le tout permettant de compléter les réflexions que l'on a engagées dans les précédentes parties de ces chroniques.

On se trouve un petit ton en dessous de ce qui a été fait dans la première partie, la subtilité remplaçant la magnifique simplicité et tonalité du début des chroniques, mais cette partie clôture magnifiquement bien ce cycle, répondant aux questions qui ont parsemé l'ensemble de l’œuvre.

Un final qui a par ailleurs le mérite à la fois de me décevoir (un peu) sur la façon dont il est réalisé mais aussi de me réjouir dans la dérision et l’aplomb avec lequel il tombe.

Note

Un 16/20 pour ce livre. Un final qui réussit à clôturer magistralement ce cycle, tout en réussissant à se renouveler en proposant une nouvelle dimension aux événements. Un ton en dessous du
premier tome, mais bien au-dessus du second.
À lire bien évidemment.

Synthèse sur l'ensemble
Il existe une version intégrale des chroniques. En se basant sur mes critiques du tome 1 et tome 2 en plus de celle-ci, on ne peut conclure qu'à un excellent cycle (16/20), qui réussit à travers une simplicité d'écriture à créer un monde, à poser un background et à en tirer une histoire cohérente et intéressante, qui bien que simple, réussit à fournir matière à pas mal de thèmes de réflexion.
Un auteur à découvrir, une série à lire sera ma conclusion finale.

Série : Les chroniques de Durdane

  1. L'homme sans visage (chroniqué)
  2. Les paladins de la liberté (chroniqué)
  3. Asutra ! (chroniqué)

Les paladins de la liberté - Les chroniques de Durdane, T02 de Jack Vance

Les paladins de la liberté - Les chroniques de Durdane, T02 de Jack Vance

Récit

L'Homme sans visage est prisonnier dans son propre palais. Le pouvoir absolu qu'il exerce sur le peuple de Durdane est désormais aux mains du jeune Gastel Etzwane, dont la soif de vengeance contre les terribles Roguskhoï,qui avaient enlevé et tué sa mère et sa sœur, ne pourrait être étanchée que par une mer de sang. Pour les détruire, Etzwane devait réaliser l'unité perdue du monde de Durdane. Pour pouvoir combattre, les gens de Durdane devaient d'abord redevenir les maîtres de leur propre existence. C'est alors seulement qu'Etzwane pourrait recruter un corps d'élite parmi les habitants de Durdane enfin libérés, les Paladins de la Liberté, et qu'il pourrait les lancer contre les Roguskhdi dans une lutte à mort.

Impression

Suite du
premier tome des chroniques de Durdane, voici la seconde partie qui se présente.

Dans cette suite, on retrouve Gastek Etzwane qui a su prendre le pouvoir et qui est désormais le successeur de l'ancien homme sans visage. Il doit donc maintenant assumer le rôle de dirigeant du Shant et les problèmes qui vont avec.
Dans cette partie, nous suivons comment Etzwane va modifier le Shant pour faire face à la menace des Roguskhdi qui semblent vouloir exterminer le peuple du Shant.

Nous suivrons donc Etzwane dans les différentes réformes et modifications de sa société afin à la fois de relever le défi inédit que représente la guerre pour le Shant (qui connaît la paix depuis environ 2000 ans grâce à l'homme sans visage), ainsi que de réparer les injustices qui l'ont fait se révolter.
Le point fort de cette partie est vraiment le suivi de cette évolution, la mise en place d'une autre forme de société avec ses avantages, mais aussi ses contraintes... et les éventuelles nouvelles injustices qu'elles génèrent.
Une véritable étude de l'impact d'un changement dans une société.

Par contre, on perd l'aspect découverte du monde (puisqu'il est désormais globalement connu) et on entre dans une partie politique, que j'ai trouvé personnellement trop simpliste.
La simplicité va toujours de paire avec le style d'écriture, mais ici, même si des écueils se montent sur le chemin désiré par Etzwane, je me suis plusieurs fois dit que quand même, ça se passe super bien pour un putch. On a vraiment l'impression de se retrouver dans une étude de cas où l'on ne fait varier que certains paramètres maîtrisés.

De même, cette partie parlant de la guerre contre les Roguskhdi, l'histoire est somme toute beaucoup plus linéaire et convenue, ce qui limite les rebondissements auxquels on peut s'attendre.

On notera quand même le côté toujours enchanteur du style d'écriture très épuré de Jack Vance qui me plaît toujours autant.

Note

Un 14/20 pour ce livre. Une partie beaucoup plus convenue que la précédente alliée à la perte de la découverte du Shant explique que cette seconde partie m'ait beaucoup moins plu. Toutefois, le style d'écriture et la véritable étude sur ce qu'est l'aboutissement d'un putsch lui donne un intérêt certain. De part la qualité du tome 1 et la poursuite de l'histoire, je recommande de continuer ce cycle... Et de poursuivre avec le tome 3 pour clôturer cette superbe saga.

Série : Les chroniques de Durdane

  1. L'homme sans visage (chroniqué)
  2. Les paladins de la liberté (chroniqué)
  3. Asutra ! (chroniqué)

L'homme sans visage - Les chroniques de Durdane, T01 de Jack Vance

L'homme sans visage - Les chroniques de Durdane, T01 de Jack Vance

Récit

Les hommes ont oublié la planète Durdane. Pour eux, elle n'est plus qu'un mythe. Seuls les membres de l'Institut d'Histoire la visitent encore.
Dans le pays de Shant, tous les adultes ont le cou pris dans un « tore » qui peut exploser au signal de l'Homme sans visage. Nul ne l'a vu, nul ne sait qui est, et pourtant chacun sait qu'il existe. Il rend « justice », assez rarement d'ailleurs, et son nom seul sème l'épouvante.
Tout jeune, Gastel Etzwane a choisi de devenir musicien errant, comme son père. Il a quitté son canton malgré l'interdit. Suprême sacrilège, il a refusé de porter le tore. Il a mérité trois fois la mort. Il veut devenir maître de son propre destin.


Impression

Je m’aperçois qu'il s'agit ici du premier livre de Jack Vance que je chronique. Et bien sachez que pour le prix d'un, vous en aurez 3, car je me suis fais l'ensemble des chroniques de Durdane d'un coup.

L'écriture de Jack Vance est à chaque fois pour moi une source d'étonnement. Sous une écriture simple et très accessible, Jack Vance arrive à faire vivre son univers, à le faire vraiment se révéler, à le sublimer en ne laissant aucun artifice qui ne serve pas directement à l'ambiance.
De plus la simplicité de son écriture s'allie très bien avec les mondes qu'il dépeint. Sensation que j'ai à chaque fois retrouvé dans les écrits que j'ai découvert de lui.

Le monde de Durdane est un monde qui se découvre principalement par la couleur. Imaginez que l'ensemble de nos façons de vivre, de nos tons oraux soit dans ce monde exprimé par les couleurs que portent les habitants du Shant, une région de Durdane, planète où se place l'histoire.
Une véritable symphonie toute en subtilité va donc apparaître basée sur la description visuelle, où les couleurs y ont un véritable langage.
Je dirai que rien que pour découvrir ce monde étrange, cela vaut le coup.

Dans ce premier tome, nous suivons le jeune Gastel Etzwane qui rêvant de liberté va se lancer dans la quête de l'homme sans visage. Ce dernier en effet fait régner la justice dans le Shant, et Gastel souhaite le rencontrer pour exposer son cas et ainsi acquérir la liberté pour lui et sa mère.
Mais difficile à trouver est l'homme qui n'a pas de visage et de multiples noms. Ou bien est-il une chimère ? Et comment un jeune enfant compte-t-il combattre l'ensemble des règles qui forment sa société ?

Ce tome nous lance donc dans la quête d'un homme inconnu de tous, et nous permettra ainsi de découvrir la région du Shant ainsi que les coutumes de son peuple, tout en poussant la réflexion sur le rôle des traditions et comment celles-ci s'appliquent aux gens.

Note

Un 17/20 pour ce livre. Un plongeon grandiose qui prend une saveur (teinte ?) qui se rapproche assez de mes impressions à la lecture du cycle de Tschaï.
Un univers fascinant à découvrir, porté par un style d'écriture épuré qui permet de faire ressortir la force de ce nouveau monde... Un vrai plaisir que je recommande.

Les critiques du
tome 2 et du tome 3 suivent pour ceux qui veulent découvrir le reste de l’œuvre.

Série : Les chroniques de Durdane

  1. L'homme sans visage (chroniqué)
  2. Les paladins de la liberté (chroniqué)
  3. Asutra ! (chroniqué)

Le Réveil des hommes blancs de Christian Léourier

Le Réveil des hommes blancs de Christian Léourier

Récit

Éclairée par trois soleils, la planète Teirstern connaît de fortes variations climatiques au fil des siècles. 
C’est cependant sur cet astre que les humains ont implanté une colonie, une première génération avant un peuplement plus important. La vie y est inhospitalière, les plantations peinent à pousser, mais tout semble aller dans la bonne direction. Sauf que… les humains ne sont pas seuls sur Teirstern. Tout laisse à croire qu’une autre race l’habite…

Impression

À mes heures perdues, je suis tombé sur cette nouvelle. Ne connaissant l'auteur que de nom, je me suis laissé tenté afin de découvrir son style.
Malheureusement, cette lecture ne m'a pas marqué particulièrement, ce qui va réduire significativement la longueur de cette critique.

Sans être mal écrit, le scénario de cette nouvelle est relativement aisé à comprendre. Le seul mystère étant principalement comment ces hommes blancs ont-ils réussis à "dormir".
De ce fait, l'attrait pour cette nouvelle était relativement faible, si ce n'est découvrir le style de l'auteur. Ce dernier ne m'ayant pas paru déplaisant, je testerai à l'occasion son cycle des Lanmeur, univers dans lequel cette nouvelle prenait place.
Une certaine déception donc.

Note

Un 10/20 pour ce livre. Bien que la lecture ne m'ait pas particulièrement enthousiasmée du fait de la faiblesse du scénario (peu de suspens, le titre de la nouvelle donnant la teneur de cette dernière), elle n'a pas non plus été rebutante, et le style d'écriture, somme toute clair et simple, m'a fait terminé cette lecture sans problème.