Cette nouvelle se passe dans l'univers du jeu de rôle Coriolis. Elle nous permet de suivre les événements se tramant autour d'un cadavre (dans les faits autour de nombreux cadavres) en remontant le fil de causalité ayant entraîner cette mort.
Ce monde étant à la fois technologique et mystique, le mystère plane et la trame de fond est plaisante.
Par contre l'enchaînement, ou plus exactement les raisons de la présence de certains protagonistes clefs, me laisse perplexe.
On comprend bien la présence du justicar - enquêteur de la station spatiale Coriolis, néanmoins si la raison qui pousse le « vendeur d'antiquité » à se mettre dans la panade est compréhensible, sa totale coopération et son absence de fuite quand tout commence à s'effondrer autour de lui m'est incompréhensible.
Identiquement, le lien associant l'équipage du Pélerin et la trame de l'histoire est tellement grosse qu'on se demande comment la plupart des personnages arrivent à se voiler la face à ce point là.
Enfin, le développement de certains personnages me laisse pantois⋅e. En effet, pour l'intérêt de ces derniers, ils auraient pu être décrits de manière bien plus expéditive que ça n'aurait pas changé d'un iota ni l'ambiance, ni le déroulement de cette enquête.
Au final on a une histoire de fond qui peut être intéressante sur l'ambiance de ce jeu de rôle, mais dont la trame narrative est complétement à côté de la plaque.
Note
Un 06/20 pour ce livre.
La trame de fond et la description de l'ambiance sont les seuls points positifs de cette nouvelle.
La mise en scène et le traitement de l'histoire en tant que tel m'ont paru totalement artificiel et le développement de certains personnages au mieux inutile.
Passez votre chemin sur cette lecture, sauf si vous cherchez à vous imprégner de l'ambiance du jeu de rôle associé.
Ainsi sans révolutionner le genre, Greg Egan nous raconte une jolie histoire, teintée hard-science, sur comment couroner sa vie avant de se retirer de cet univers.
Le ton est, je trouve, un peu mou. Les descriptions convaincront les amateurs de Hard-Science, mais la thématique est clairement mieux mise en valeur par d'autres auteurs et même si cette lecture a été agréable, elle ne m'a pas particulièrement emporté⋅e.
Peut-être est-ce le format qui ne me convient pas, et que dans un format plus long cela m'aurait mieux convenu. À voir dans le futur en mode roman donc.
Note
Un 13/20 pour ce livre.
La thématique, à mon sens, ne ressort pas grandi par cette nouvelle, qui sans être mauvaise, n'apporte rien qui puisse marquer le lecteur.
Suite à la lecture coup de cœur de l'Anamnèse de Lady Star, j'ai plongé tête la première dans ce récit, avide de découvrir ce que les l'auteur (et oui, cette fois-ci c'est sans sa femme que Laurent a écrit) nous propose autour du concept d'Elohim, êtres si mystérieux dans l'Anamnèse, alors qu'ils en étaient l'un des points focaux.
Et s'il y a une réussite dans cette novella, c'est d'à nouveau avoir réussi à faire un livre ayant pour personnage principal un Elohim... sans en fournir beaucoup plus à leur sujet.
Du coup de la déception, en effet, absolument rien de nouveau n'est fourni et le caractère de notre Elohim est moins... attrayant que celui de Lady Star. Il faut dire que l'enjeu présent dans l'Anamnèse n'est clairement pas là, puisque le Satori n'a pas encore eu lieu et les humains commencent tout juste à découvrir les Elohim (c'est à dire qu'ils en savent encore moins... c'est dire).
Cette novella a plus pour objet de décrire le contraste des réfugiés - ici principalement des réfugiés climatiques, ce qui résonne avec notre actualité - et des sociétés européennes qui tiennent à conserver leur bonheur en évitant l'entrée de ces réfugiés en Europe - là encore d'une triste résonance avec l'actualité politique pré-présidentielle.
Et c'est sans doute là que je n'ai pas accroché. Description certes de sujets polémiques, mais avec l'approche douce et poétique qui transparaissait dans l'Anamnèse. Une critique qui passe parfois proche de l'acceptation.
Rajoutons que côté futur, on est très proche de ce qui se fait aujourd'hui, et on sort assez rapidement de mon rayon de prédilection.
Au final, on reste pour le côté poétique de cette aventure, ce côté un brin naïf je trouve, qui tranche avec ce qui se fait aujourd'hui.
On reste aussi pour essayer de mieux cerner cet Elohim et essayer de découvrir ce qu'il est. Peine perdu certes, mais l'auteur sait comment renverser des situations et, tout en suggestion, laisse au lecteur se faire son avis sur ce qu'est Issa.
Note
Vous l'aurez compris, déçu⋅e de ne pas avoir pu en découvrir plus sur un pan important d'un véritable coup de cœur, c'est la douche froide.
Il n'en reste pas moins que le récit est bien écrit, et que l'auteur réussi de nouveau à construire un récit autour d'un objet quasi pas défini.
Sans véritable révélation, dans une histoire de SF Anticipation trop proche de notre monde actuel, cela n'a pas suffit pour m'emballer.
Une note de 12/20 donc, qui présente un récit qui se lit bien, mais que j'oublierai très vite et qui ne m'a pas fait vibré⋅e.
On reprend la suite du tome 1, après la destruction de l'essaim de Kel Cheris et dont manifestement, Shuos Jedao a réussi à s'extirper, se réservant le luxe de faire main basse sur un gros essaim Kel de l'Hexarcat au passage.
Cette fois-ci pas de nouvelle découverte de l'univers en tant que tel. Le premier tome constituait, notamment, une description des postulats de base du fonctionnement des différentes technologies, et ces postulats restent d'utilisation, sans grande découverte majeure à ce propos, mais conservant sa rigueur d'application rappelant la Hard-Science.
On est donc cette fois-ci en terrain connu « mathématiquement parlant », et c'est plus du côté sociologique que l'univers va apporter de nouveaux éléments à intégrer, notamment sur comment se traduit pour le peuple le régime du Haut-calendrier.
Côté histoire, la composante SF militaire reste de mise, mais elle est clairement épaulée par une composante d'intrigues. En effet, tout tourne sur pourquoi Shuos Jedao a pris en otage un essaim Kel ? Que va-t-il en faire ? Et arrivera-t-il à ses fins ?
L'histoire se compose autour de ces trois questions et permet clairement de mieux comprendre le système politique de l'Hexarcat.
Personnellement, j'ai anticipé la plupart des rebondissements - qui était somme toute assez visibles surtout quand on a bien en tête le premier tome - mais la découverte des rouages en jeu dans cette société fait facilement oublier ces facilités.
Les personnages principaux restent denses et bien écrits. Chacun ayant ses désirs et intérêts et traduisant des postures qui ne sont ni archétypales (ce qui pourrait être au regard des familles de l'Hexarcat) ni dénuées de fondements si l'on oublie notre moralité.
Et encore une fois, il y a toujours une dynamique d'évolution des personnages les uns au contact des autres qui est fort plaisante.
L'écriture reste fluide et on n'a plus l'obstacle des notions de base de l'univers à assimiler, ce qui fait que ce tome reste beaucoup plus abordable - on a payé le prix de l'accès au précédent tome.
Note
Un 16/20 pour ce livre.
Ce tome est toujours intéressant par le traitement à la fois de la SF en mode space-fantasy mathématique, mais aussi au travers des dynamiques des personnages et de la découverte des rouages internes de l'Hexarcat.
Si vous avez aimé le premier tome, ce second opus ne vous décevra pas, et il ouvre plein de perspectives possibles concernant le troisième et dernier tome.
Le pdf de cet ouvrage m'a été offert par l'auteur. Je le remercie de m'avoir fait découvrir ce livre et confier le résultat de son œuvre qu'il autoédite en numérique (et facilement trouvable chez votre revendeur de drogue numérique).
Impression
Ce récit évoque une rencontre du troisième type à la Rama : un vaisseau extra-terrestre arrive en orbite basse terrienne. Ce vaisseau s'avère vide de toute présence et il s'agira de découvrir les secrets et raisons de la présence de cet appareil tout en étudiant l'effet de la révélation de ne plus être seul en cette basse galaxie.
L'histoire en elle-même est assez plaisante mais que j'ai pu trouver par trop idéaliste dans la gestion de ce genre d'événements.
Les rebondissements sont corrects même si l'ensemble reste beaucoup trop manichéen à mon goût (mais j'aime les intrigues à tiroirs) ce qui m'a fait ne pas réussir à m'immerger totalement dans l'histoire. Le rythme est quant à lui bien réussi, maniant phases de découverte du monde avec des explications sur le son fonctionnement, des phases plus d'enquête et enfin d'actions.
Côté écriture, celle-ci ne m'a pas spécialement emballée, même si je ne saurai spécifiquement dire pourquoi. Je n'ai pas relevé particulièrement d'éléments particuliers, c'est plus une sensation d'ensemble, sans doute principalement lié au fait que j'ai trouvé dans l'ensemble la géopolitique mis en place par trop simpliste.
On pourra toutefois noter que j'ai bien accroché à l'ensemble du début des événements, leur description et enchaînement étant je trouve très bien trouvé. On est donc clairement à contre-pied des romans qui peuvent être long à démarrer.
Les personnages sont plutôt bien rendus dans leur psychologie même si j'ai senti un côté d'incrédulité sur ce que ces personnages étaient capables de faire au regard de leurs compétences décrites, mais surtout de celles des personnages secondaires normalement plus à même de le faire.
Autre petit point d'achoppement, j'ai été un peu bloqué sur le fait que l'ensemble de la fine équipe que l'on suit est francophone - alors que l'ensemble de l'action se passe au sein de coopérations internationales. Et ce qui peut sembler être qu'une singularité au début du roman, reste à mon sens bloquant sur l'ensemble du roman. C'est d'ailleurs dommage au regard du fait que l'auteur a volontairement élargi à d'autres nations que la France... mais est resté coincé sur la francophonie (alors que ce n'est nullement l'objet du livre).
Note
Un 12/20 pour ce livre.
Au final, un livre qui ne m'a pas conquis par un univers par trop manichéen et une histoire plaisante mais trop idéaliste.
On peut toutefois noter que l'auteur a su introduire un univers de SF sans se noyer dans des explications, ce qui pourrait sans doute plaire beaucoup plus à des personnes n'ayant pas trop de bagages en SF
Je ne lierai clairement pas la suite mais on est loin du désastre, pour preuve je ne me suis pas forcé⋅e pour terminer la lecture de ce livre.
De mon côté, vous le trouverez en SF-militaire. Pourquoi ? Tout simplement parce que la thématique principale reste la guerre, les batailles, la stratégie / tactique et les intrigues qui tournent autour. Et comme je ne m'autorise à mettre un livre que dans une seule catégorie (sinon ça serait trop le boxon), et bien voilà.
Cela étant dit, les autre classifications sont loin d'être non étayée (sauf une à mon sens). Contradictoire quand on voit la définition de ces classements ? Et bien pas tellement.
Reprenons donc :
SF-militaire : cf. supra. Le cœur du livre est un livre de SF-militaire.
Space-opéra : alors pour le coup oui, on est dans l'espace. Mais c'est à mon sens pas suffisant. Pour moi le space-opéra doit nous faire découvrir un univers, différentes planètes, etc. Pour le coup, on va rester centré sur une même zone, et ça me semble trop limité pour le raccrocher principalement à cette catégorie
Hard-SF : alors d'une certaine manière oui. L'ensemble du livre est basé sur des règles qui découlent de paradigmes établis dans le cadre du livre. La logique mise en œuvre ressemble donc à de la Hard-SF. Mais de la light-Hard-SF dans ce cas, si je puis dire. Car de facto, les règles sont peu explicitées et ne ressemblent que de loin à des principes physiques. C'est donc une structuration qui peut s'en rapprocher par certains aspects, mais on est loin de la vraie Hard-Science. Ceux qui ne peuvent sentir ce courant peuvent donc se rassurer.
Space-fantasy : alors clairement on est dedans. Les armes et équipements à singularité ressemble plus à une magie mathématique (les technomagiciens ont pris le pouvoir) qu'à de la science. Et si le cœur du récit n'était pas la guerre (physique ou psychologique), c'est sous cette dernière référence que je l'aurai classé.
En bref : méfiez-vous de la classification de ce livre, on est clairement à la croisée des chemins.
Impression
Ce livre est clairement difficile d'accès.
D'une part on est placé directement dans l'univers, sans explication d'introduction. Personnellement j'adore ce procédé qui me force à réfléchir et à faire des hypothèses sur le fonctionnement de l'univers décrit, mais ça n'en rend pas l'accès simple.
Mais ici, il faut rajouter une introduction dans un univers qui semble être de la Hard-SF, avec des lois et des mathématiques... mais qui s'appuient sur des concepts hautement non mathématique.
Finalement, c'est à la fois très intéressant comme univers, mais y a moyen de perdre facilement les lecteurs, y compris les habitués de la Hard-SF, tant ce côté Hard-SF n'est principalement qu'apparence.
Alors pour vous éviter de passer à côté, je vous propose une introduction à l'univers, rapide et non exhaustive, mais qui devrait permettre de ne pas souffrir les premiers chapitres (oui c'est cadeau).
Fonctionnement de cet univers
Dans cet univers, il y a 2 sortes de technologies :
Les technologies dites invariantes qui sont celles que vous pourrez trouver dans tout bon livre de SF. Et les technologies dites à singularité. Ces dernières, pour fonctionner, s'appuient sur l'utilisation d'un « Haut-calendrier » qui permet de produire des effets quasiment magique.
Toute la société de l'Hexarcat (et sa suprématie militaire notamment) s'appuie sur l'utilisation de ce Haut-calendrier qui, par l'utilisation de mathématiques spécifiques permet d'en tirer des effets.
Sachez que ce Haut-calendrier n'est actif que du fait de la croyance d'un peuple en ce calendrier, et que de ce fait, tout un ensemble de « rituels » sont associés pour renforcer cette croyance, et de fait, renforcer l'utilité de ce Haut-calendrier.
À titre d'exemple d'utilisation, vous trouverez l'utilisation de formation de combat des unités d'infanterie. Selon la position de chaque homme et femme de la section, des effets types bouclier / vision / etc. s'appliquent.
Je vous laisserai découvrir les multiples armes qu'ont pu ainsi inventer l'Hexarcat, mais une chose est facilement mise en évidence : l'utilisation de singularités dépasse largement l'équivalent en technologie invariante, et c'est ce qui permet à l'Hexarcat de se maintenir en place.
Maintenant, je ne sais pas si vous l'avez vu venir, mais qui dit que toute cette technologie et suprématie se base sur la croyance d'un peuple en des rituels, dit que penser autrement, c'est nuire à l'Hexarcat. Et de fait, les hérésies en viennent à modifier le Haut-calendrier, et de fait, à rendre caduque (ou pire) la technologie singulière et donc transformer l'hexapuma hexarcate en chaton (enfin pas à ce point, mais quand même).
Voilà, avec ça, vous comprendrez sans doute mieux les premiers chapitres et le pourquoi l'Hexarcat prend si au sérieux une hérésie, surtout en son sein.
Le contenu
La section précédente vous décrit le fonctionnement de la « technologie » singulière (entre guillemet, car bon, ça ne s'applique pas qu'aux objets technologiques, mais aussi à la psyché humaine ou bien aux figures que les soldats forment par exemple).
Et cette technologie donne une couche space-fantasy très sympathique à ce livre. Cette dernière est d'ailleurs exploitée intelligemment et de manière cohérente.
La gouvernance de ce monde est un régime totalitaire où 6 familles intriguent pour faire monter sa famille au détriment des autres. Chaque famille possède une fonction principale telle le combat pour les Kel, l'espionnage et la stratégie pour les Shuos, etc. Les querelles entre ces familles étant clairement le moteur de la situation et source de rebondissements liés aux contraintes politiques.
Côté scénario, on est sur du classique de SF-militaire : une insurrection qu'il faut mater et qui prend lieu dans une place forte inexpugnable. Il faut donc faire appel à un génie militaire pour tenter de sortir des ornières. Mais ce génie a un passé trouble et fort déplaisant à son actif.
Les 2 personnages principaux sont donc à l'opposé l'un de l'autre, et évidemment, quand un génie de la stratégie est aux manettes, on peut se douter que pas mal de choses ne sont pas spécifiquement anodines... Mais encore faut-il mettre le doigt dessus dans un univers passablement différent du nôtre.
Les personnages principaux sont denses, chacun avec leurs points forts et faiblesses, et le scénario joue dessus, rendant l'ensemble intéressant à lire et très intéressant à voir comment les personnages évoluent les uns au contact des autres.
L'écriture est fluide et une fois compris les notions de base de l'univers, on se laisse emporter facilement dans le récit.
Note
Un 17/20 pour ce livre. Ce tome est intéressant par le traitement que j'ai trouvé inattendue de la SF en mode space-fantasy mathématique. Ajoutez à cela de la SF-militaire qui fait la job et des personnages intéressants, on se laisse sans problème entraîner dans cet univers.
Et clairement à la fin de ce tome, je souhaite continuer la lecture de cette saga pour savoir de quoi il retourne en terme d'histoire et comment cela va se terminer.
Le précédent tome mettait en place les éléments finaux pour l'affrontement de la Grande Alliance (Manticore - Le Havre) versus la Ligue solarienne. Ici on entre clairement dans le vif du sujet.
Au menu, plusieurs batailles dont l'une particulièrement grandiose. La stratégie a fait son œuvre, place à la tactique, au bon sens, et au sang-froid des officiers de la Flotte.
On retrouve donc ici, en une sorte d'apothéose, la bataille finale entre Manticore et le Havre, sauf que les enjeux ne sont pas totalement les mêmes.
Je ne vous ferai pas l'affront de vous faire croire que le gagnant n'est pas celui que l'on croit, la différence technologique et la léthargie de la Ligue ne permettant pas de supposer un risque sur le sujet, mais plus de quel est le prix de cette victoire (et accessoirement, à quel point la Grande flotte va botter le cul des solariens).
Cette fin de cycle est presque un retour aux sources : combats spatiaux intenses, choix tactiques et moraux, le tout sur fond de géopolitique accidentée. Basilic n'est pas loin, mais les moyens et conséquences sont... différents.
Note
Un 20/20 pour ce tome. Une fin somme toute mémorable, sans temps morts, qui clôture avec brio cet arc narratif.
On termine à la fois satisfait par ce final, mais aussi sur l'expectative puisque l'Alignement n'est pas l'objet de ce tome, et qu'on a donc encore des choses à moudre sur le sujet - ce qui préfigure une suite au cycle de Saganami.
Un tome qu'il ne faut pas manquer si on aime la série donc (je dirai même plus, un indispensable pour sa santé mentale), mais d'un autre côté, si vous en êtes ici, c'est que vous vouliez connaître la fin de l'histoire, n'est-ce pas ?
Comme d'habitude avec cette série, et de manière générale avec l'Atalante, les couvertures sont, je trouve, superbes.
Comme d'habitude avec cette série, le livre anglais a été découpé en 2 tomes. Cette politique éditoriale est bien dommage, car en plus de coûter un bras, cela fait que la coupure du volume 1 n'a pas d'intérêt, et on ne peut que lire les 2 volumes l'un après l'autre.
Ici nous sommes dans un tome de géopolitique pur et dur. Les conséquences des agissements de chacun des partis (et l'on compte bien entendu l'Empire de Manticore, mais aussi la République de Havre, la Ligue solarienne, l'Alignement mesan et même Erewhon) et le développement des politiques ou opérations de chacun sont le thème de cet opus.
Ça c'est le côté fun du livre. Voir comment tout ce qui a été mis en place s'ajuste dans un ensemble préparant une jolie apothéose pour quand sortira le tome 14 de la série principale.
Mais le côté beaucoup moins fun c'est qu'il ne se passe pas grand chose de nouveau dans ce tome. La plupart des évènements impactant l'histoire de ce tome ont été relatés dans les autres livres de la série. Aussi bien concernant les affaires de l'Alignement que les conséquences de la guerre avec la République Populaire de Havre.
Alors c'est très bien d'avoir voulu limiter les redites. J’applaudis bien fort. Par contre les références sous-entendues aux évènements sans rappel succin de ce qui s'est passé (ni, et surtout, comment ça s'est terminé), c'est hard quand même, surtout quand la lecture des évènements concernés date d'il y a plus de 5 ans, temps du lecteur.
Ajoutons à cela que dans l'ensemble, ce livre ne fait que gérer les conséquences de ce qui s'est passé dans les autres tomes, on a le résultat d'un livre où il se passe pas mal de chose certes, mais où quasi toutes sont déjà connues (ou peu s'en faut), et dont la nature et la résolution a dû être extraite de la mémoire pour faire le lien. En effet, l'auteur ne se donne pas la peine de le faire pour vous.
Rajoutons à l'ensemble que ce livre étant bâti comme une étude des conséquences géopolitiques, il s'ensuit que sans être des redites, la situation sur nombre de secteurs présentés est quand même très ressemblante, surtout au début. Cela apporte une lourdeur et un sentiment de déjà vu et un catalogue à la Prévert qui est assez pesant sur toute la partie préparation des soulèvements politiques.
Leur traitement, en termes d'actions et de déroulement, ne possède évidemment pas ce grief, mais cela implique d'attendre que les choses s'agitent, et cela intervient relativement tard dans le récit.
Enfin, élément qui ne dérange peut-être que moi, mais un des mondes suivi dans ce tome est basé sur des origines polonaises. Le problème c'est que du coup, cette partie est emplie de mot que je suis incapable de lire / prononcer. Ma lecture y butte et en devient désagréable du fait que les parties concernées sont truffés de ces mots étrangers, et non pas juste quelques références par-ci par-là.
Petit point sympathique, on en apprend quand même un peu plus sur la structure de l'Alignement mesan, et surtout la vision côté Alignement du traitement des conséquences de l'attentat de la Pinède et ce qui s'y rapporte.
C'est très sympathique, surtout quand on voit le pragmatisme dont ils savent faire preuve.
Note
Un 12/20 pour ce tome.
Un opus qui ne pèche pas par le scénario et son traitement en tant que tel, mais par un sentiment d'étude clinique d'une situation menant à des impressions de déjà vu pendant la phase de préparation des évènements.
Rajoutons l'absence d'aide au lecteur concernant la nature et le résultat d'un certain nombre d'évènements ayant eu lieu dans les tomes précédents (des sous-cycles principalement), et cela en fait un tome difficile à lire et peu prenant dans sa lecture.
Il apporte toutefois un regard sympathique sur ce qui se passe dans le Talbot et aux alentours (mais stratégiquement sans réelle plus value) et prépare la reprise de la série principale avec délectation (la situation posée est alléchante), mais ça ne suffit pas pour en faire un bon tome (mais pas non plus un mauvais).
Hâte de se retrouver de nouveau dans le cycle principal !
Antérieur aux premiers tomes des Annales, ce tome porte les prémices d'un personnage de ces dernières à savoir Rincevent, dont on peut retrouver le caractère « chanceux » et les probabilités sur 1 million qui se réalisent 9 fois sur 10 - la couardise et l’absence de réflexion en moins... Encore qu'ils semblent partager un goût commun pour les activités sans intérêt.
Et autant j'aime beaucoup le personnage de Rincevent, autant ici Dom me laisse ni chaud ni froid.
Peut-être est-ce dû à la construction du livre qui fait que pour suivre, il faut se laisser porter... ce qui laisse le lecteur observateur du livre, mais sans y participer.
Question scénario, on est sur un truc qui part en tête-à-queue dès le début du livre, ce qui était attendu. Mais faute d'identification ou à tout le moins d'intérêt pour le personnage principal, l'humour ne prend pas.
Difficile de dire grand-chose d'autre à mon sens. Quand on n’accroche pas, on n’aime pas... Et manifestement, on est relativement nombreux en ce sens.
Note
Un 08/20 pour ce livre.
Une lecture que j'oublierai très vite et que je ne conseille pas, même aux fans de l'humour british que l'on peut retrouver dans les Annales ou dans de Bons présages chez Pratchett, ou bien chez Douglas Adams (H2G2, un Cheval dans ma salle de bain).
En tout état de cause, ce n'est pas par là qu'il faut commencer à découvrir un auteur comme Terry Pratchett.
Mais commençons par avertir le futur lecteur alléché : ce livre est exigeant.
Un peu à l'instar du Déchronologue, on a un mélange d'époques qui s'enchaînent au fur à mesure que l'enquête nous permet d’explorer des pistes, de retrouver des « traces » de la personne recherchée.
Cet enchaînement de périodes, non linéaire dans le temps demande un effort de concentration pour rassembler les différents éléments, ainsi que de reconstituer l'histoire dans notre tête, avec les différents liens entre eux.
Car en second lieu, on est lâché dans le récit, sans clef. Au lecteur de faire l'effort de découvrir les règles du jeu, de comprendre les tenants et aboutissants, d'accepter de ne pas tout connaître et de découvrir l'univers au fur et à mesure des éléments filtrants du récit.
C'est éprouvant... mais au combien agréable, de sentir l'univers prendre pied. De le sentir prendre sa place.
Personnellement je suis fan du procédé, même si cela implique de naviguer à l'aveugle au commencement.
Mais tous ces efforts valent le coup. Car pour récompense, on se retrouve à découvrir un univers post-apocalyptique (pour la période post Satori), mais qui n'en est pas moins dépourvue de poésie, bien au contraire. Comme un retour aux sources de l'humanité - quand cette dernière ne parcourait pas encore la Terre sans craindre de mauvaises rencontres. Dans un univers hostile et empli de choses non maîtrisées ou mal comprises.
Cette poésie est portée principalement par une description très fragmentée de ce monde, de notre monde plus exactement dans un futur pas trop (?) lointain. Cela laisse ainsi pleinement au lecteur la possibilité de remplir les trous à sa convenance et de ce fait de ne pas être trop déboussolé car très proche de notre monde actuel.
Un des points majeurs de cette histoire, en plus de la création d'un monde post-apo plein de poésie, est la gestion de la mémoire, de la réalité, des données. L'enquête slalome au sein de concepts particulièrement intrigants et bien traités - mais qui confèrent une couche supplémentaire de complexité, surtout si on a pas l'habitude de traîner ses guêtres dans le merveilleux monde de la science-fiction.
Côté histoire, celle-ci est très bien construite. Au fil de la lecture, on comprend pour commencer l'objet de cette recherche, de cette traque, ses enjeux.
Puis on en apprend sur les divers protagonistes, et plus les renseignements s'accumulent, moins les choses sont tranchées. Les méchants peuvent ne plus l'être tant que ça. Les gentils également. Les fous ne pas l'être tant que ça. Un merveilleux canevas de personnages, d'interactions entre eux, et d'évolution du motif conduisant à des changements de perspectives tout en subtilité.
Un véritable bijou de construction de personnages.
Et puis il y a les Élohims.
Et là je pense que chaque lecteur aura sa grille de lecture sur ce qu'ils sont.
Certains parlent d'extra-terrestres, moi je les ai conçus comme des condensations d'archétype de la psyché humaine (psychosphère) générée par les pensées humaines. Ce qui, à mon sens, explique bien mieux certains de leurs besoins et de leurs capacités, ainsi que leur compréhension de notre mode de pensée.
C'est une notion que j'ai rencontré dans la série Les Futurs Mystères de Paris de Roland Wagner (série que je vous encourage à lire) et dans laquelle l'apparition des élohims me semble bien s'insérer - le côté loufoque en moins par rapport à la psychosphère wagnerienne.
Toujours est-il que les élohims, véritables énigmes ambulantes, et pourtant au centre de l'histoire sans y être vraiment, sont une véritable réussite et un point d'accroche que j'ai beaucoup aimé.
Bref comme vous le voyez, difficile de parler concrètement de ce livre sans se perdre, et pourtant quel bohneur à lire.
À préciser enfin que l'écriture de l'ensemble est très bien faite, les auteurs arrivant à instiller différents styles d'écriture aux différents protagonistes avec brio.
Note
Vous l'aurez compris, un véritable coup de cœur pour ce livre, qui décroche un 19/20.
Pourquoi pas 20 me demandez-vous ? Peut-être parce que ce livre est vraiment exigeant à la lecture, ce qui parfois, peut nous faire sortir un peu du livre. Rien de grave, donc.
Si la peur de devoir lire de manière attentive, en prenant son temps et de découvrir un univers qui ne se livre que par petits morceaux, ne vous fait pas peur... Foncez !
Sinon... vous devriez essayer quand même.
Le premier tome, Un feu sur l'abîme, est un superbe space-opera / hard-science, dont je ne peux que vous conseiller la lecture, puisqu'il s'agit d'une de mes meilleures lectures SF, avec une imagination impressionnante.
Le second tome (Au tréfonds du ciel), appartient à cette saga du fait qu'il se passe dans le même univers et avec un des personnages centraux en commun, mais il se passe dans le passé par rapport au premier tome. Il s'agit d'un excellent space-opera / planet-opera / hard-science, tout à fait indépendant du premier opus en termes d'ordre de lecture.
Non chroniqué sur ce site (parce que lu bien avant sa tenue), c'est aussi un tome dont je vous conseille la lecture, qui bien que légèrement en-deçà de l'excellentissime Un feu sur l'abîme, est vraiment à lire aussi. L'univers développé y est réellement époustouflant (entre autre).
Le troisième opus, objet de cette chronique, est la suite directe du premier tome... mais peut être lu de manière indépendante, puisque les éléments importants pour sa compréhension sont explicités dans le troisième tome. Juste que la menace de la Gale restera très vague pour vous. Car, et c'est là que le bas blesse, même s'il s'agit de la suite directe d'Un feu sur l'abîme, Les enfants du ciel ne concernent que la partie «dardienne» de l'histoire, et la menace de la Gale et son éventuelle résolution reste en suspens.
Et clairement, c'est cette partie là dont j'attendais la suite. Une grande déception donc sur ce plan.
Impression
Suite directe du premier tome, où l'on s'arrêtait avec le sacrifice de Pham Nuwen et les effets de la «contre-mesure», l'aspect spatial d'Un feu sur l'abîme - et les différentes structures spatio-technologiques mises en place - est totalement délaissée, ne restant présent qu'à l'arrière-plan pour justifier les orientations de développement technologique recherchées par Ravna, l'un des personnages qui combattent la Perversion activement dans le précédent opus.
L'histoire continue donc sur le monde des Dards, espèce de «chiens / loups» présentant une intelligence collective à l'échelle de meutes. Comme dans le premier opus où l'on découvre cette espèce, il est très agréable de pouvoir continuer à découvrir cette espèce, ses mœurs et la façon dont ils se développent, surtout avec l'apport du savoir encyclopédique de l'ordinateur de bord du vaisseau des «enfants du ciel».
Le récit est donc moins grandiose, l'univers créé étant de fait plus étriqué que ce que Vernor Vinge avait produit dans le premier opus, mais l'ensemble présente une cohérence totale. On retrouve ainsi le côté hard-science mais cette fois-ci appliquée au développement d'une société. Cohérence du développement technologique, cohérence des limitations de chaque espèce.
Toutefois, le récit ne présente pas moins des rebondissements, le tout tournant principalement autour d'intrigues politiques tant côté humain que dardien, avec ses jeux d'alliances et de trahisons. L'ensemble ne manque pas d'action et entraîne le lecteur à vouloir connaître comment cela va se terminer, même si les inquiétudes sont relativement modestes : lorsqu'à mi-chemin du livre, on a toujours pas de lien avec ce qui pourrait être fait dans le but de vaincre la Perversion, on se doute bien que l'on attendra une suite pour clore le cycle.
On notera que ce livre tient plus de l'étude du développement d'une société perturbée par l'arrivée de connaissances technologiques autres (mais sans base technique pour les exploiter) ainsi que des différences entre la pensée au niveau individuel (humain) et la pensée collective (dards) - et des différentes conséquences associées.
Enfin, attention, spoil à ne lire que si vous avez déjà lu le livre (ou que vous ne souhaitez pas le lire ^^) :
Un gros défaut que je vois à ce récit, est que globalement, je trouve qu'il existe une façon évidente et triviale pour les humains de ramener les dards à l'âge de pierre, qui n'est pas même évoquée alors que Névil ne rêve que de contrôler et soumettre les dards.
Le moyen est de plus totalement à la portée technologique des humains : les meutes ne fonctionnant que si elles s'entendent et en intra-meute. Il suffit de ce fait de générer sur la bonne plage de fréquence un bruit blanc qui annihilera totalement la pensée de la meute (comme lorsqu'elle est envahie par une autre meute). Du coup on ne retrouverait à gérer que des individus... ne faisans pas preuve d'intelligence.
Ça resterait dangereux comme utilisation (il faut ensuite affronter une bête sauvage), mais moins compliqué qu'une meute intelligente... Et puis quel moyen de pression !
Je ne comprends vraiment pas pourquoi personne ne met le doigt dessus, alors que le problème de pouvoir "penser" est au cœur de pas mal de scènes...
Note
Un 14/20 pour ce tome qui même s'il sait mettre en jeu admirablement un univers parfaitement cohérent avec une race à la pensée de groupe, il perd énormément d'attrait par rapport au premier opus qui avait su mettre en place un univers bien plus dense, surprenant et spectaculaire, tout en gardant cet aspect totalement cohérent.
Cette suite ne fait clairement pas le poids par rapport au premier tome, mais reste agréable à lire, pour peu que la partie concernant les dards vous ait plu dans le premier tome.
Dans tous les cas, déception de ne pas avoir trouvé la suite que j'attends impatiemment, celle traitant de la Perversion. En espérant que cette suite arrive un jour.
Suite du "fork" de l'univers de la Flotte perdue.
Troisième tome de cette série que je chronique, sachez qu'il s'agit d'une série
de SF militaire sans grande prétention, mais qui se laisse lire et que
je trouve très rafraîchissante par son côté "linéaire". Droit au but,
sans trop de fioritures si on peut dire.
La
série principale (La flotte perdue) relate le retour d'entre les morts
de "Black Jack", et de comment il mène l'alliance à la victoire. Puis comment se déroule l'après-guerre côté vainqueur dans une fédération qui n'a connu rien d'autre que la guerre pendant plus de 100 ans dans la
suite directe (Par-delà la frontière).
Dans étoiles perdues, on reprend l'histoire côté Syndic après la paix entre les Mondes syndiqués et l'Alliance et on suit notamment l'histoire des
personnes qui vont mener la rébellion sur la planète de Midway face aux reste des Syndics.
Contrairement aux précédents opus de ce fork, l'histoire y est beaucoup plus entrainante.
Même si un fond de délire paranoïatesque subsiste, il n'est plus la caractéristique principale de l'histoire, et on peut enfin s'élever vers ce que fait de mieux cet auteur, c'est à dire nous faire vivre des batailles.
Bonus, l'attirance (mièvre) entre les 2 « chefs » de la rébellion de Midway est certes toujours d'actualité (on a jamais été aussi proche qu'il se passe quelque chose comme on dit), mais ça ne prend que très peu de place. On pardonne donc sans problème à l'auteur.
Côté psychologie, on est toujours dans le même tonneau : personnages caricaturaux mais comme c'est le troisième tome qu'on roule avec eux, de la profondeur commence à s'installer.
Bref, vous l'avez deviné, c'est pas pour la psychologie que je lis cette saga.
En se recentrant sur l'action, notamment de belles batailles terrestres, l'auteur redonne du souffle à ce fork, à tel point que j'ai eu l'impression de relire un des premiers tomes de la saga, tellement j'ai été pris dans l'histoire. Du grand plaisir donc.
Mâtiner l'ensemble de jeu de bluff et d'une planète (Midway), assez forte pour commencer à se faire respecter dans l'espace local, mais pas assez grosse pour être sûre de se protéger des Syndics revanchards... Le tout sans oublier que les Énigmas ne sont pas les voisins les plus sympathiques au monde et qu'il faut donc veiller au grain.
L'ensemble de ces contraintes et les actions en cours côté Midway génère ce qu'il faut pour se prendre (enfin ?!) réellement au livre et trembler quand les traquenards se pointent.
Note
Un
17/20 pour ce livre. Un troisième tome qui regagne en qualité, au point de se retrouver pas loin des meilleurs tomes de la saga.
Initialement je continuais de lire ce fork pour
continuer l'immersion dans l'univers de Jack Campbell ainsi que découvrir l'envers du décors, côté vaincus de la grande guerre, mais ce tome me donne plein d'espoir quant à la fin de ce fork avec le prochain tome.