Le Carrefour du crépuscule - La Roue du temps, tome 10 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Carrefour du crépuscule, tome 10 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

Tandis qu’il fuit Ebou Dar, Mat déploie tout son charme pour faire fondre la glace entre lui et la Fille des Neuf Lunes, sa promise. Sachant qu’il l’a enlevée et quelque peu maltraitée, ce n’est pas gagné d’avance.

À Tar Valon, Egwene assiège la Tour Blanche. Elle doit vaincre très vite et verser le moins de sang possible, car la réunification des Aes Sedai est à ce prix. Et si elle échoue, il ne restera plus que les Asha’man pour défendre le monde contre le Ténébreux.

Bien qu’il ait réussi à purifier le saidin, Rand reste engagé dans une partie dont il est lui-même l’enjeu. Une situation peu enviable, quand on ignore combien d’ennemis se cachent parmi ceux qu’on tient pour des alliés…

Impression

Alors ce tome est somme toute mou. Pas mauvais. On n'y fait pas non plus du surplace, mais c'est quand même mou.

Rand a purgé la corruption du Ténébreux avec l'aide de Nynaeve. Un événement majeur s'il en est, mais qui passe inaperçu. Ça donne une saveur particulière à voir la réaction des protagonistes qui ne savent pas ce qui s'est passé à Shadar Logoth, mais du coup le changement attendu ne se fait pas sentir. Et pourtant, entre le fait que la Source est de nouveau pure et qu'à priori la dernière trace du mal de Shadar Logoth réside dans la blessure que Rand porte au flanc (et Padain Fain qu'on n'a pas revu depuis) sont quand même particulièrement impactant.
Dans ce tome, Rand est laissé de côté, à se remettre du contre-coup de son exploit passé inaperçu et à préparer l'Ultime bataille.

Perrin quant à lui court après sa belle. Et pour cela il semble prêt à tout. S'unir avec le Prophète pour sauver Faile ? À pire ? Comme d'habitude, Perrin se pose beaucoup de questions sur la moralité des choses, mais comment réagir quand le cœur de son existence est dans la balance ?
En tout état de cause, cette partie reste mollassonne aussi, les questionnements et introspections de Perrin étant peu passionnantes, même si le fait que Berelain cherche à en tirer parti donne un côté cocasse à la chose (cela dit, je me demande vraiment pourquoi elle continue).

Mat a donc fait la découverte de sa future épouse (selon sa prophétie personnelle). Sachant qu'il le fait en l'ayant kidnappée, ça ne part quand même pas du meilleur pied. Ajoutons que sa douce étant l'une des filles de l'Impératrice des neuf lunes - puisse-t-elle vivre éternellement - et accessoirement son héritière, et que les intrigues de l'autre côté de l'océan d'Arith semblent vouloir se résoudre de manière plutôt définitive, l'autre pied ne semble pas en meilleur état.
Voir Mat devoir se dépêtrer de cette situation est drôle, même si dans l'absolu, ça n'avance pas rapidement sur ce sujet.

Elayne lutte toujours pour son trône, et doit de plus gérer les egos des Aes Sedai, de la Famille, les Matriarches et les Athan Miere. Ça fait ressortir ses qualités de dirigeantes et amoindrit ses traits de fille gâtée, mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est quand même un sacré gâchis, alors que Rand lui avait offert ça sur un plateau. C'est assez rageant quand même. Pedron Niall me manque sur cet aspect, lui savait faire de la real Politik.

Egwene quant à elle doit gérer le siège de la Tour blanche, tout en essayant de ne pas massacrer les affiliés d'Elaida - ce qui pourrait se faire avec l'armée de Gareth et la capacité des sœurs révoltées à ouvrir des portails. Cette partie traîne aussi, même si des éléments se mettent en place et que le tome se finit sur un joli cliffhanger pour cet arc-là.

On retrouve aussi avec plaisir les (demi-)frères d'Elayne qui vont leur petit bonhomme de chemin.

Enfin, on voit poindre les prémisses qui pourront sans doute permettre aux Asha’man et aux Aes Sedai d'œuvrer ensemble - ce qui à titre personnel me semble une condition nécessaire pour vaincre le Ténébreux.

Note

Un 13/20 pour ce dixième tome.
Après un tome s'étant conclu sur un haut fait, ce tome ne fait que positionner les différents protagonistes, le haut-fait en question n'émergeant pas encore. Les choses progressent toutefois lentement et sans que ce tome ne soit mauvais, il n'en reste pas moins loin d'être inoubliable. Seul le cliffhanger de la fin permet de se dire qu'au prochain tome, ça va bouger.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

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