Récit
Issus du peuple Straumli, Joanna et Jeffri, encore enfants, ont fui à travers la galaxie une Perversion quasi divine éveillée par une expédition imprudente. La Perversion a détruit des civilisations entières.Mais le navire portant les deux enfants a réussi à gagner les Lenteurs, une région où les systèmes informatiques les plus performants, et même les si lentes intelligences biologiques, subissent une perte de leurs facultés. Et il a atteint une planète dont le développement est comparable à celui de notre Moyen-Âge, habitée par des meutes de chiens intelligents, les Dards.
Dix ans plus tard, ayant survécu aux conflits féodaux des Dards, Joanna et Jeffri ont été rejoints par Ravna et son vaisseau. Ravna tire de leur hibernation les derniers rescapés Straumli, les enfants du ciel. Ceux-ci, ayant grandi sous sa tutelle, sont devenus, avec leur science et leur technologie, l'enjeu majeur des querelles des Dards.
Tandis que la Perversion fonce vers la planète à la vitesse de la lumière... Mais si la frontière des Lenteurs se déplace, elle peut fondre sur eux en quelques mois.
Historique de la saga
3ème opus de la saga des Zones de pensée (Zones of Thougth), la répartition entre les différents tomes est assez... particulière.Pour commencer, Vernor Vinge est le spécialiste des romans tendance hard-SF visant l’événement de la Singularité technologique, dont il sait tirer des histoires qui font réfléchir aux éventuels conséquences de son atteinte.
Il est par ailleurs bien trop méconnu en tant qu'auteur de science-fiction. Faut que ça change !
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Le premier tome, Un feu sur l'abîme, est un superbe space-opera / hard-science, dont je ne peux que vous conseiller la lecture, puisqu'il s'agit d'une de mes meilleures lectures SF, avec une imagination impressionnante.
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Le second tome (Au tréfonds du ciel), appartient à cette saga du fait qu'il se passe dans le même univers et avec un des personnages centraux en commun, mais il se passe dans le passé par rapport au premier tome. Il s'agit d'un excellent space-opera / planet-opera / hard-science, tout à fait indépendant du premier opus en termes d'ordre de lecture.
Non chroniqué sur ce site (parce que lu bien avant sa tenue), c'est aussi un tome dont je vous conseille la lecture, qui bien que légèrement en-deçà de l'excellentissime Un feu sur l'abîme, est vraiment à lire aussi. L'univers développé y est réellement époustouflant (entre autre).
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Le troisième opus, objet de cette chronique, est la suite directe du premier tome... mais peut être lu de manière indépendante, puisque les éléments importants pour sa compréhension sont explicités dans le troisième tome. Juste que la menace de la Gale restera très vague pour vous. Car, et c'est là que le bas blesse, même s'il s'agit de la suite directe d'Un feu sur l'abîme, Les enfants du ciel ne concernent que la partie «dardienne» de l'histoire, et la menace de la Gale et son éventuelle résolution reste en suspens.
Et clairement, c'est cette partie là dont j'attendais la suite. Une grande déception donc sur ce plan.
Impression
Suite directe du premier tome, où l'on s'arrêtait avec le sacrifice de Pham Nuwen et les effets de la «contre-mesure», l'aspect spatial d'Un feu sur l'abîme - et les différentes structures spatio-technologiques mises en place - est totalement délaissée, ne restant présent qu'à l'arrière-plan pour justifier les orientations de développement technologique recherchées par Ravna, l'un des personnages qui combattent la Perversion activement dans le précédent opus.L'histoire continue donc sur le monde des Dards, espèce de «chiens / loups» présentant une intelligence collective à l'échelle de meutes. Comme dans le premier opus où l'on découvre cette espèce, il est très agréable de pouvoir continuer à découvrir cette espèce, ses mœurs et la façon dont ils se développent, surtout avec l'apport du savoir encyclopédique de l'ordinateur de bord du vaisseau des «enfants du ciel».
Le récit est donc moins grandiose, l'univers créé étant de fait plus étriqué que ce que Vernor Vinge avait produit dans le premier opus, mais l'ensemble présente une cohérence totale. On retrouve ainsi le côté hard-science mais cette fois-ci appliquée au développement d'une société. Cohérence du développement technologique, cohérence des limitations de chaque espèce.
Toutefois, le récit ne présente pas moins des rebondissements, le tout tournant principalement autour d'intrigues politiques tant côté humain que dardien, avec ses jeux d'alliances et de trahisons. L'ensemble ne manque pas d'action et entraîne le lecteur à vouloir connaître comment cela va se terminer, même si les inquiétudes sont relativement modestes : lorsqu'à mi-chemin du livre, on a toujours pas de lien avec ce qui pourrait être fait dans le but de vaincre la Perversion, on se doute bien que l'on attendra une suite pour clore le cycle.
On notera que ce livre tient plus de l'étude du développement d'une société perturbée par l'arrivée de connaissances technologiques autres (mais sans base technique pour les exploiter) ainsi que des différences entre la pensée au niveau individuel (humain) et la pensée collective (dards) - et des différentes conséquences associées.
Enfin, attention, spoil à ne lire que si vous avez déjà lu le livre (ou que vous ne souhaitez pas le lire ^^) :
Un gros défaut que je vois à ce récit, est que globalement, je trouve qu'il existe une façon évidente et triviale pour les humains de ramener les dards à l'âge de pierre, qui n'est pas même évoquée alors que Névil ne rêve que de contrôler et soumettre les dards.
Le moyen est de plus totalement à la portée technologique des humains : les meutes ne fonctionnant que si elles s'entendent et en intra-meute. Il suffit de ce fait de générer sur la bonne plage de fréquence un bruit blanc qui annihilera totalement la pensée de la meute (comme lorsqu'elle est envahie par une autre meute). Du coup on ne retrouverait à gérer que des individus... ne faisans pas preuve d'intelligence.
Ça resterait dangereux comme utilisation (il faut ensuite affronter une bête sauvage), mais moins compliqué qu'une meute intelligente... Et puis quel moyen de pression !
Je ne comprends vraiment pas pourquoi personne ne met le doigt dessus, alors que le problème de pouvoir "penser" est au cœur de pas mal de scènes...
Le moyen est de plus totalement à la portée technologique des humains : les meutes ne fonctionnant que si elles s'entendent et en intra-meute. Il suffit de ce fait de générer sur la bonne plage de fréquence un bruit blanc qui annihilera totalement la pensée de la meute (comme lorsqu'elle est envahie par une autre meute). Du coup on ne retrouverait à gérer que des individus... ne faisans pas preuve d'intelligence.
Ça resterait dangereux comme utilisation (il faut ensuite affronter une bête sauvage), mais moins compliqué qu'une meute intelligente... Et puis quel moyen de pression !
Je ne comprends vraiment pas pourquoi personne ne met le doigt dessus, alors que le problème de pouvoir "penser" est au cœur de pas mal de scènes...
Note
Un 14/20 pour ce tome qui même s'il sait mettre en jeu admirablement un univers parfaitement cohérent avec une race à la pensée de groupe, il perd énormément d'attrait par rapport au premier opus qui avait su mettre en place un univers bien plus dense, surprenant et spectaculaire, tout en gardant cet aspect totalement cohérent.Cette suite ne fait clairement pas le poids par rapport au premier tome, mais reste agréable à lire, pour peu que la partie concernant les dards vous ait plu dans le premier tome.
Dans tous les cas, déception de ne pas avoir trouvé la suite que j'attends impatiemment, celle traitant de la Perversion. En espérant que cette suite arrive un jour.
Série : Zone of Thought
- Un feu sur l'abîme (avis)
- Au tréfonds du ciel (lu et non chroniqué)
- Les Enfants du ciel (avis)
- [After the Battle on Starship Hill: Prologue to The Children of the Sky (non traduit)]
- {Traitement du combat contre la Gâle (sera-t-il écrit un jour ?)}
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