Récit
Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues…
Partenariat
Dans le cadre du « mois de Ariel Holzl », le Choixpeau magique de Book en Stock a décidé de m'offrir un exemplaire de ce livre.Un grand merci aux 2 Vénérables pour ce choix, ainsi qu'aux éditions Mnémos qui ont de plus acceptées d'envoyer plus d'exemplaires devant la demande.
Impression
Alors pour commencer, oui il s'agit sans doute d'un roman d'urban-fantasy... Sauf que voilà, à la lecture, c'est plus la construction sur l'humour qui ressort je retrouve. Donc voilà, ma classification personnelle tend à le mettre en light-fantasy. Soyez-en averti.Pour commencer, la couverture du roman est juste ma-gni-fi-que ! Encore une fois, le travail de la maison d'éditions Mnémos est exemplaire - je trouve.
Ce roman est un roman jeunesse. Cela se ressent surtout au niveau de l'intrigue que j'ai trouvée plutôt simple et surtout le lien entre les différents évènements et certains rebondissements que j'ai trouvés par trop artificiel - notamment la réaction des personnages où l'on passe d'une course-poursuite à un moment posé sans que l'on ait de réelle explication et comment ça se fait que les personnages ne se sentent pas stressés par les suites de la course-poursuite.
D'un autre côté, c'est un roman jeunesse, il fallait sans doute s'y attendre pour réussir à garder une certaine légèreté dans le récit.
À noter que l'ensemble a un second degré de lecture, principalement via l'humour et les situations décalées, qui font qu'un⋅e adulte pourra lire ce livre en s'y sentant immergé⋅e sans aucun problème.
Côté personnages principaux, on a à faire aux trois sœurs Carmines, chacune avec un tempérament bien à elle :
- La belle et superficielle Tristabelle, aînée de la sororité, qui a tout d'une tête à claques... et pourtant, moi j'ai tel-le-ment adhéré au personnage (cela dit, je me joins à vous pour la distribution de claques si vous en organisez une).
- La triste et réaliste Merryvère, cadette de la maisonnée, voleuse virtuose, mais apparemment en herbe, de la famille et personnage principal du présent tome.
- Enfin la fantasque et effacée Dolorine, benjamine au regard éthéré - coup de cœur pour sa vision toute enfantine de la trame de l'histoire. Un véritable bol de rire enrobé de réglisse amer.
Sombre, très sombre même pour un roman jeunesse, la cité apporte un cadre fantaisiste et un terreau pour que les aventures de nos protagonistes puissent éclore.
Aventures qui, pour le coup, tiennent plus d'Alice au pays des merveilles avec un caractère fantasque et décalé dans les situations abordées.
On aime ou pas, personnellement j'ai sauté à 2 pieds dedans. L'ensemble a un goût d'Annales du Disque-Monde - et Grisaille n'est pas sans me rappeler (toute proportion gardée) la ville d'Ankh-Morpok. Une très bonne référence dans ma bouche.
D'ailleurs, ce côté humour noir, très jeunesse en apparence, mais grinçant au second degré est sans doute le grand point fort de ce roman. Car sous des apparences gentillettes, on peut apercevoir une critique de notre société.
L'histoire, même si très simple au niveau de l'intrigue, happe assez vite la⋅le lecteur⋅rice et le livre passe à grande vitesse... d'autant plus qu'il est loin d'être très épais (263 pages pour mon édition). Limite frustrant de le terminer aussi vite.
Et je ne vous raconte pas le cliff-hanger final, accentué par l'extrait du second tome inclus en fin de livre. C'est juste de la torture psychologique.
Ah oui, un second coup de cœur en terme de personnages, c'est celui de la Reine. Tortueuse, lunatique, impitoyable... désaxée ? Comment ça, on sent que j'ai besoin de consulter ?
Note
Un 14/20 pour ce livre. Une histoire qui happe la⋅le lecteur⋅rice, un univers pas spécialement novateur, mais qui se base sur de l'humour noir bien ciselé. Dommage que l'impression jeunesse sur le lien entre les différents évènements et certains rebondissements trop deus ex machina viennent se rappeler à la⋅au lecteur⋅rice.PS : Ce livre traitant d'héroïnes, je me suis dit que c'était le moment d'essayer de voir ce que donne l'écriture inclusive dans une chronique. Personnellement, je trouve que ça rend particulièrement difficile la lecture du texte. Si vous avez des avis sur la question, lâchez-vous. Après tout, c'est vous qui lisez, moi, en terme d'écrit, ça change finalement pas tant de choses que ça (puisque ça se fait principalement à la relecture - en même temps que la vérification des accords).
Série : Les sœurs Carmines
- Le complot des corbeaux (avis)
- Belle de gris (non lu)
- Dolorine à l'école (non lu)