Les enfers virtuels - Cycle de la Culture, tome 09 / Iain M. Banks

Les enfers virtuels - Cycle de la Culture T09 de Iain M. Banks

Récit

Les Enfers virtuels sont une invention de certaines sociétés puritaines de la Galaxie. Dans ces géhennes virtuelles souffrent sans fin les avatars de ceux qui ont transgressé les règles de ces civilisations.
Les tenants et les opposants de ces Enfers se livrent des guerres sans merci. Jusque là dans le Virtuel. Sans morts ni blessés physiques. Mais cette guerre menace de se déplacer dans le Réel. Car les opposants aux Enfers sont prêts à faire monter les enchères. Et la Culture n’aime pas ça du tout.

Quel rôle joue Veppers, l’homme le plus puissant et le plus corrompu de son système stellaire, dans ce conflit ?
Et quel pourrait être le destin de Ledjedje qu’il a tuée, mais qui a été ramenée à la vie par un vaisseau de la Culture ?
La vendetta de Lededje pourrait avoir sa place dans les projets de Circonstances Spéciales.

Interlude

Les enfers virtuel est le second roman du cycle de la Culture dont je fais la critique dans ce blog - les précédents ayant été lus antérieurement à la tenue de ce blog.

Particularité de cette saga, c'est que chacun des tomes sont à la fois indépendant et traitant d'un pan différent de l'univers de la Culture. Même si la lecture "dans l'ordre", permet d'être plus familiarisé des protagonistes présents et des particularités de la civilisation culturienne, ce n'est clairement pas une exigence.
Vous perdrez tout au plus quelques spécificités - par exemple, le "running gag" sur les noms des vaisseaux de la Culture, où par réaction au fait qu'une civilisation trouvait que les noms attribués aux vaisseaux de la Culture manquait de sérieux, de « gravité », il est usuel de rencontrer au moins un vaisseau avec le terme « gravité » ou équivalent pour faire plaisir à cette civilisation en « mettant plus de gravité » dans les noms de ses vaisseaux.

Chaque roman étant indépendant, voici un petit laïus pour vous expliquer, de manière très sommaire, ce qu'est la Culture au cas où vous la découvriez.

La Culture est une civilisation d'humanoïdes et d'IA très avancée (environ 9000 ans d'existence) qui se complaît à se décrire comme étant anarchiste, tolérante et hédoniste.
Dans cette civilisation hautement égalitaire, les IA sont considérées comme des personnes à part entière. Humanoïdes et IA y vivent sans manquer de rien (l'argent n'y a d'ailleurs plus court, et pour obtenir des ressources, il suffit principalement de demander - charge à vous de convaincre pour que les culturiens adhèrent au projet et viennent vous aider... ou non).
Le niveau technologique de cette civilisation permettant de s'offrir à peu près tout ce que l'on peut espérer (de la vie éternelle au vaisseau spatial), l'essentiel est de savoir comment IA et humanoïdes vont dépenser leur temps (ce qui est un thème récurrent de la saga car lorsque l'on a tout, comment fait-on pour vivre ?).

Côté extra-terrestres, de nombreuses autres espèces existent, ont existé, et vont probablement exister dans le futur.
La Culture est une civilisation dite impliquée (c'est à dire qu'elle se mêle des affaires des autres) de haut niveau technologique - quasiment ce qui se fait de mieux pour une civilisation restant dans notre univers physique. Toutefois, ce n'est pas la seule  et d'autres civilisations tout autant évoluées (tant technologiquement que philosophiquement) existent. La Culture n'est donc ni seule, ni la plus « forte » (si ce terme peut vraiment convenir), ni la plus influente, ni la plus vieille, ni la plus jeune des civilisation. Elle est parmi tant d'autres.

Toutefois, la Culture a un trait de caractère assez particulier, qui est qu'elle aime fourrer son nez dans les affaires des autres sachant que l'objectif général visé est la paix, l'égalité et la justice. Et c'est ce qui permet d'avoir des histoires à raconter, puisque bien évidemment, tout ne se passe pas forcément selon les plans... voire la Culture n'est pas forcément la seule à « jouer ».

De manière générale, l'ensemble des livres tournent autour d'une petite composante de la Culture appelée Contact (i.e. le service diplomatique). Le rôle premier de cette dernière est d'entrer en contact avec des civilisations et avec les moins développée, d'essayer de s'assurer que ces dernières prennent « le bon chemin » de l'évolution... tout en limitant leur intervention. La morale des impliqués de haut niveau étant en effet de laisser les jeunes civilisations arriver là où elles le désirent (même si cela signifie guerres, massacres, etc. pour les espèces contactées). Contact est donc là pour donner des "petits coup de pouce" pour aider (c'est à dire, selon leur simulation, faire en sorte que ce chemin soit le plus court / propre possible). Parfois ça marche... parfois pas.

Parmi Contact, il existe des sous-sections dont celle qui est quasi-systématiquement associée aux livres, à savoir Circonstances Spéciales (CS pour les intimes, i.e. nos services de renseignements type NSA/CIA). CS est la partie qui s'occupent, entre autre, de régler / orienter les choses quand la diplomatie et les informations seules ne suffisent plus. Bref, ce sont ceux qui se salissent les mains... de manière plus ou moins raffinée et avec plus ou moins de retenue / remords... toujours dans le but de défendre la vision d’équité, de justice et de paix de la Culture. Il s'agit donc de la partie de la Culture qui au nom de la Morale et la Justice... vont employer des moyens que Justice et Morale - justement - réprouvent.

C'est évidemment qu'une très courte description de ce qu'est la Culture, mais ça permet de planter le paysage. Si vous voulez plus de précisions, les commentaires sont à vous.
Après ce (long) interlude, attaquons-nous à cette histoire particulière.

Impression

Dans Les enfers virtuels, plusieurs thèmes sont abordés.

Côté Culture, on va pouvoir découvrir le dispositif de défense / survie mis en place par la Culture dans le cas où une espèce belliqueuse serait amenée à détruire la Culture. On y suit donc les conséquences des guerres idiranes sur la psychologie de la Culture, et on y découvre ici un rôle qui n'était que très peu apparent de la section Contact de la Culture et de sa sous-section Circonstances Spéciales.

Le thème principal de l'histoire est la gestion des âmes puisqu'il est question ici de civilisations ayant la technologie pour sauver « l'âme » d'une personne et capables de faire tourner des réalités virtuelles dans lesquelles ces âmes peuvent être mises. Je vous laisse découvrir le traitement, que j'ai trouvé dense et intéressant, des conséquences que peuvent avoir ce genre de technologie sur les croyances religieuses, mais aussi la gestion de l'« après-vie » quand on est mort, mais pas vraiment.

On y découvre aussi 3 nouvelles sous-section de Contact, à savoir les sous-sections :

  • Quietus : en charge de gérer les entités s'étant retiré d'une existence biologique vers une existence numérique et celles qui sont décédés et qui se sont vues ramener à la vie. L'ambiance change des coups fourrés de Circonstances Spéciales (CS) - puisqu'on est censé y œuvrer avec la dignité souvent associée à ceux qui travaillent avec les morts.
  • Numina : en charge d'être en contact avec les entités s'étant sublimées (c'est à dire étant passée à un niveau supérieur d'existence... pour ce que ça signifie).
  • Restoria : en charge de gérer et éliminer les menaces d'essaims auto-répliquant correspondant à des entités dont le seul but est de se reproduire et de détruire ce qui n'est pas eux. Il s'agit d'une des rares sections de la Culture a avoir une mission aussi simplement définie - c'est un fait à noter.

Bien entendu, CS n'est jamais loin non plus, il faut se l'avouer.

L'histoire en elle-même est dense et intéressante, pleine de rebondissement tant sur la scène philosophique, qui nous pousse à réfléchir sur la gestion de l'au-delà, que sur le plan « space-opera » clairement présent dans cet opus.

On y suivra des personnages truculents, denses et complexes, et dont les trames sauront se réunir en vue d'assembler toutes leurs histoires dans un final explosif.
Mon seul regret tient dans l'histoire d'un des personnages principaux (Lededje) dont l'histoire, pourtant particulièrement prométeuse, tombe à plat je trouve.
C'est dommage car c'est le seul faux pas que je trouve à cet opus.

Suite à cette description, vous vous douter que j'ai adoré cette histoire, qui bien qu'en ayant un rythme assez lent, arrive à combiner densité des personnages, complexité de l'univers, bonds et rebondissements de l'histoire et réflexions sur la condition humaine et ses modes de pensée dans un paquet de space-opera / cyberpunk sans même friser la hard-science.
Car même si l'univers est complexe, que les éléments présentés sont en parfaite cohérence avec l'ensemble des concepts déjà présentés dans ce cycle, Iain M. Banks a le talent de réussir à expliquer l'ensemble de manière simple et élégante.
Et pourtant, on y parle IA, virtualité, âme, vaisseaux spatiaux, armement, nanomachines... et j'en passe... le tout l'air de rien.
Vous qui avez peur de la Hard-Science et de SF par trop scientifique... venez, vous y trouverez votre compte.

Un des meilleurs tome du cycle de la Culture, malgré une histoire avançant lentement et un poil moins compliquée que celle des précédents tomes : ici même sans trouver tous les rebondissements, l'histoire générale est somme toute, assez bien visible.
En tout état de cause, un merveilleux voyage.

Par rapport aux précédents opus, on pourra y découvrir (encore !) un nouveau pan de la Culture qui n'avait été qu'effleurer dans un tome précédent du cycle.

Note

Un 19/20 pour cet opus, qui frôle la perfection (oui, oui, y en a qui sont encore meilleurs dans ce cycle). Encore un tome qui vous fera réfléchir, tout en vous révélant un nouveau pan de l'organisation de la Culture, matinée d'une histoire prenante.

Série : Cycle de la Culture

  1. L'Homme des jeux (lu et non chroniqué)
  2. L'Essence de l'art (lu et non chroniqué)
  3. L'Usage des armes (lu et non chroniqué)
  4. Une forme de guerre (lu et non chroniqué)
  5. Excession (lu et non chroniqué)
  6. Le Sens du vent (lu et non chroniqué)
  7. Trames (chroniqué)
  8. Les Enfers virtuels (chroniqué)
  9. La Sonate hydrogène (chroniqué)
  • Inversions (lu et non chroniqué) - roman hors cycle pouvant être lu à nimporte quel moment après L'homme des jeux

Léviathan - La flotte perdue : par-delà la frontière, tome 5 - de Jack Campbell

Couverture livre - critique littéraire - La flotte perdue : par-delà la frontière, tome-5 : Léviathan

Récit

« Allons-nous filer les vaisseaux obscurs jusque chez nous pour découvrir leur base ?
— Oui.
— Une flotte secrète de bâtiments plus lourdement armés, plus maniables que les nôtres et capables d’une accélération supérieure ?
— Oui.
— Et sous le contrôle d’IA tactiques conçues pour vous surpasser. Vous savez que je vous suivrais jusqu’en enfer si vous me le demandiez. Comme la flotte tout entière, au demeurant. Mais comment, au nom de nos ancêtres, pourrions-nous vaincre cet ennemi ?
— Je n’en sais rien encore, dit Geary. Mais nous devons découvrir sa base, et il nous faudra bien le vaincre si le gouvernement ne se résout pas à débrancher le monstre qu’il a créé. Échouons à le détruire et l’Alliance n’y survivra pas. »

N’y a-t-il pas un risque insensé à ce que des robots tueurs intelligents échappent à ceux qui les ont programmés ?


Impression

Suite de l'univers de la Flotte perdue, Par-delà la frontière relate les péripéties de "Black Jack" après avoir défait les mondes syndiqués.
Ici nous suivons Black Jack dans sa poursuite pour détruire la flotte de vaisseaux automatisés qui semblent avoir échappé au contrôle de leur créateur (à moins que le-dit créateur ne soit juste cinglé... après tout certains personnages de la série n'en sont pas si loin dans les faits).

Ce tome est bourré d'actions, puisque pour une fois, Black Jack est confronté à un adversaire qui sait parfaitement manœuvrer et tirer la quintessence des armes qu'il possède... Et pour cause, l'ennemi n'est nul autre que des IA câblées pour réfléchir comme Black Jack.
Et en plus, cette flotte a techniquement l'avantage sur la Première Flotte. Du coup les combats sont acharnés et on se doute que les combats conventionnels vont devoir laisser place à des parts de créativité.
D'ailleurs, on peut noter que pour une fois, Black Jack n'a qu'un seul ennemi à qui tenir tête - sans doute parce que ça l'occupe déjà bien assez - ce qui est sans précédent dans la série.

Remarque fil rouge de cette seconde partie de série, je trouve clairement dommage que dans cet opus, une grande partie de l'aspect extra-terrestre soit totalement occulté. Ainsi on attend toujours des évènements importants en lien avec les espèces extra-terrestres... En tout cas, bien plus important concernant les Loups-Araignés ainsi que les raisons d'agir des Énigmas - même si pour les Loups-Araignés, un schéma semble se dessiner.
Ce tome permet clairement de terminer le suspens laissé par le précédent tome où on voyait Black Jack quelque peu dépassé, tout en laissant présager encore du boulot pour sauver l'Alliance.
D'ailleurs, on se demande quand même comment l'Alliance a su tenir 100 ans de guerre contre les Syndics, tant elle s'échine à se mettre dans un pétrin tel que sans Black Jack, elle n'aurait pu s'en dépêtrer.

Au final un bon tome de la série qui retrouve le rythme des premiers tomes.

Note

Un 18/20 pour ce livre.
Beaucoup d'actions qui ne nous laissent pas souffler et une réelle mise en difficulté de Black Jack. Ce tome renoue bien avec le plaisir de la première saga - et c'est un vrai plaisir.

Série : La flotte perdue

La flotte perdue

  1. Indomptable (déjà lu)
  2. Téméraire (déjà lu)
  3. Courageux (déjà lu)
  4. Vaillant (déjà lu)
  5. Acharné (déjà lu)
  6. Victorieux (déjà lu)

Par-delà la frontière

  1. Intrépide (déjà lu)
  2. Invulnérable (déjà lu)
  3. Gardien (avis)
  4. Inébranlable (avis)
  5. Léviathan (avis)

Étoiles perdues

  1. L'Honneur terni (avis)
  2. Bouclier périlleux (avis)
  3. Glaive imparfait (avis)
  4. Lance brisée (non lu)

The Genesis Fleet

  1. Avant-garde (non lu)
  2. Ascendant (non lu)

Les Bas-fonds de Mesa - Honor Harrington : La Couronne des esclaves, tome 3 / David Weber et Eric Flint

Couverture livre - critique littéraire - L'Univers d'Honor Harrington, tome 6 - partie 1 : Les bas-fonds de Mesa David Weber et Eric Flint

Récit

Dans la galaxie humaine, l’éclairage a changé ; les relations géopolitiques ont été bouleversées. L’Empire stellaire et la République de Havre ont fait la paix. Les deux nations ont découvert l’ennemi dans l’ombre : le mystérieux Alignement mesan.
L’Alignement mesan : une conspiration séculaire dont le but n’est rien moins que d’imposer à l’humanité une hiérarchie génétique. 
L’Alignement mesan, trafiquant d’esclaves à l’origine de la longue guerre entre Manticore et Havre.
L’Alignement mesan, qui dresse désormais la puissante Ligue solarienne contre les ennemis réconciliés.
Mais quels sont aujourd’hui ses plans ? Il faut en apprendre davantage. Un retour sur Mesa s’impose à ceux qui en ont dévoilé les méfaits : les maîtres espions manticorien et havrien, Anton Zilwicki et Victor Cachat. Ce sera une immersion de tous les dangers dans les bas-fonds de la planète, parmi les cissecs, les sous-citoyens de ce monde soumis à la férule d’une classe dominante brutale.

Les bas-fonds de Mesa fait suite à La couronne des esclaves et à Torche de la liberté.

Couverture livre - critique littéraire - L'Univers d'Honor Harrington, tome 6 - partie 2 : Les bas-fonds de Mesa David Weber et Eric Flint

Place dans le cycle

Ce tome fait directement suite à Torche de la liberté, et se passe en parallèle des événements de L'Orage gronde, mais cette fois-ci côté de ce qui se passe sur Mesa. Il fini à la même période à laquelle se fini L'ombre de la liberté qui relate ce qui se passe dans l'amas de Talbot.
Il clos un arc dans la série annexe tenant plus du roman d'espionnage à grand renfort d'action que du space-opéra militaire fourni par les autres tomes de l'Univers d'Honor Harrington ou de la série principale d'Honor Harrington.

Cela dit, cet arc s'inscrit pleinement dans les évènements qui lient tous ces livres. De ce fait, la lecture des tomes précédents de la série : Torche de la liberté et de ceux de la série principale (En mission et L'Orage gronde) est indispensable pour pouvoir suivre les rebonds militaro-politique entre les divers protagonistes que sont l'Empire de Manticore, Mesa et la Ligue solarienne, et la République de Havre. Il est de plus très pertinent de lire au préalable L'ombre de la liberté, afin de ne pas s'auto-spoilé certains détails.
Ça peut sembler un peu confus comme ça, mais bon, on arrive pas au 6ème tome d'un fork d'une série principale en contenant 13 sans un minimum de bagages.
On peut toutefois noter que la lecture du seul arc La couronne des esclaves - Torche de la liberté - Les bas-fonds de Mesa peut se faire en restant totalement cohérent et compréhensible, mais clairement, vous louperez plein de subtilités et de plus, ce ne sont clairement pas les meilleurs tomes de la saga (même si ce dernier est bien meilleur que les précédents que je n'ai pas chroniqué car lu avant la tenue de mon blog).

Impression

Après cette digression sur la place de ce tome dans le cycle, passons au contenu.

Comme d'habitude avec cette série, et de manière générale avec l'Atalante, les couvertures sont, je trouve superbes.
Comme d'habitude avec cette série, le livre anglais a été découpé en 2 tomes - à priori pour éviter de faire un livre trop épais. C'est sans doute vrai, mais ça coûte un bras du coup. D'un autre côté, quand on en arrive là dans la série, on est tellement accro que de toute façon, on n'est plus à ça près.

Un bon opus qui clos le cycle d'espionnage s'intéressant aux agissement de Cachat (République de Havre) et Zilwicki (Empire de Manticore), initialement dans deux camps en guerre, mais qui, la paix passant par là, ont l'occasion de faire des étincelles en s'associant.

Ce tome permet de faire le lien et de préciser des éléments présents en marge dans le cycle principal, mais toutefois essentiels quant à leurs conséquences.

Contrairement aux autres tomes, pas (ou très peu) de partie liée à l'espace, mais retour sur terre où les auteurs peuvent exprimer la partie militaire liées à des engagements terrestres.
L'action est prenante, et réussie à allier tactique militaire et récit au cœur de l'action.
Pour ceux qui aiment, c'est très bon.
À titre personnel, je préfère les combats spatiaux car il manque ici la composante temps et tension dans l'attente d'un résultat qui n'est présente que dans les combats spatiaux du fait des distances d'engagement, mais c'est vraiment très bon quand même.

Côté scénario, c'est plutôt basique. Nos espions sont là pour découvrir une information, et pour ce faire, vont devoir... improviser.
Pas / peu de chamboulement dans ce scénario très linéaire, mais qui fait le job.

On y découvre par ailleurs pas mal de détails sur la structure qui sous-tend l'alignement mesans - cet ennemi dans l'ombre sur lequel la lumière se fait de plus en plus - et ainsi mieux saisir les forces / faiblesses de cet ennemi... ainsi que leur véritable objectif.
C'est donc un tome, au-delà de l'aspect action, qui apporte beaucoup sur le background de l'univers.
Un grand plus quand on est fan de cette série.

Note

Un 16/20 pour ce tome. Un bon opus de cette série annexe et qui apporte pas mal d'informations sur l'univers et fourni de belles batailles terrestres.
Le scénario trop linéaire ne permet pas d'obtenir plus qu'un 16 selon moi, mais permet de clore en beauté l'arc de La couronne des esclaves qui pour le coup était en deçà des autres tomes de la série principale ou annexe en terme de qualité.
Je vous en conseille donc la lecture.

De manière générique l'ensemble de la série, et particulièrement la série principale d'Honor Harington est un vrai délice que je recommande chaudement, pourvu que le space-opéra militariste, avec des bases scientifiques ne fasse pas peur.

Série : Cycle d'Honor Harrington

Série principale

  1. Mission Basilic (déjà lu)
  2. Pour l'honneur de la reine (déjà lu)
  3. Une guerre victorieuse et brève (déjà lu)
  4. Au champ du déshonneur (déjà lu)
  5. Pavillon de l’exil (déjà lu)
  6. Mascarade silésienne (déjà lu)
  7. Aux mains de l’ennemi (déjà lu)
  8. La disparue de l'enfer (déjà lu)
  9. Les cendres de la victoire (déjà lu)
  10. Plaies d'honneur (déjà lu)
  11. Coûte que coûte (déjà lu)
  12. En mission (déjà lu)
  13. L'orage gronde (avis)
  14. Sans concession (avis)

La Couronne des esclaves

  1. La couronne des esclaves (déjà lu)
  2. Torche de la liberté (déjà lu)
  3. Les bas-fonds de Mesa (avis)

Saganami

  1. L'ombre de Saganami (déjà lu)
  2. L'ennemi dans l'ombre (déjà lu)
  3. L'ombre de la liberté (avis)
  4. L'ombre de la victoire (avis)

Autour d'Honor

  1. Autour d'Honor (avis)
  2. Les Mondes d'Honor (avis)
  3. Une aspirante nommée Harrington (avis)
  4. Au service du sabre (non lu)
  5. [In Fire Forged (non traduit)]
  6. [Beginnings (non traduit)]

Guide

  1. Honorverse (non lu)
  2. La maison d'acier (non lu)

Encore une chose... - Le Guide du voyageur galactique, tome 6 - de Eoin Colfer

Couverture livre - critique littéraire

Récit

« Les Vogons m'ont créé afin que je puisse, par cajolerie, vous ramener sur Terre avant que les Grébulons ne la détruisent... Dans cinq minutes virtuelles, cette salle disparaîtra et vous vous retrouverez sur Terre, face aux rayons tueurs de planètes des Grébulons. »
Voilà ce qu'annonce le Guide du voyageur galactique, version II, à Arthur Dent, Ford Prefect, Aléa Dent et sa mère Trillian qui, chacun de leur côté, viennent de passer cent ans dans une réalité virtuelle.
Mais pas de panique, ne faisons pas un plat de cette catastrophe planétaire : il s'en produit constamment.


Impression

Suite d'une trilogie en 5 volumes (oui ça commence à faire), Encore une chose... est le sixième et dernier opus de la saga du Guide du voyageur galactique, sorte de guide du routard pour ceux qui désirent visiter l'univers sans le sou.
Ce dernier tome n'a par contre pas été écrit par Douglas Adams mais par Eoin Colfer. En effet, Douglas Adams est mort avant qu'il n'ait le temps d'écrire ce 6ème opus, bien qu'il semble que sa volonté était bien de l'écrire vu qu'il n'était pas satisfait de la façon dont son 5ème tome, Globalement inoffensive, terminait la série.
Comme toujours, quand il s'agit d'une série reprise par un autre, on peut craindre que la reprise ne soit pas à la hauteur.

Pour ceux qui ne connaitrait pas, cette saga est avant tout une ode à l'humour britannique et à l'absurde qui a su s'imposer au moins chez les geeks, en étant notamment la série pourvoyeuse de la réponse à la grande question de la vie, l'univers et le reste - et le donc le sens ultime de la vie.
N'étant pas sadique, je vous fournis la réponse qui est 42.
Il semble toutefois que la question précise ne soit pas connue, ce qui vous fait une belle jambe, je n'en doute pas.

Comme vient de vous le démontrer cette petite digression, cette saga est complètement barrée, et, quand on aime, c'est vraiment truculent à lire.

C'est donc à ce genre de monument que c'est attaqué monsieur Colfer.
Et malheureusement, je n'ai vraiment pas été convaincu, au point de laisser tomber la lecture, après avoir approché la moité du livre.

Concrètement, je n'y retrouve pas l'humour qui avait su tant me plaire. Ou bien, lorsqu'il est là, je trouve qu'il a un goût de resucée qui n'est pas pour me plaire.
Si c'est pour relire le même humour légèrement transposé, je préfère lire l'original tant qu'à faire.
Et du coup, bien que m'étant forcé en me disant que c'était juste le début, que ça allait changer... bah en fait non.

Quelques éléments nouveaux apparaissent, certes, mais pas assez pour me donner envie.
L'humour en lui même, lorsqu'il est novateur, n'est pas foncièrement mauvais, mais on n'est pas sur le calibre de Douglas Adams. Et là, on m'a vendu une suite, pas un livre "dans l'univers de" (si tel était le cas,  je me serai abstenu de le lire sauf à avoir une critique dithyrambique, tant reprendre la suite d'un tel monument est complexe).

De même je trouve la première partie de cette histoire clairement pas assez alambiquée pour correspondre à l'univers du Guide. Ça ne part pas dans tous les sens. On ne retrouve pas d'éléments totalement loufoque ayant une vraie incidence sur le récit...
Ou alors ça arrive, mais dans la seconde moitié du livre que je n'ai pas lu.

Bref, je n'ai clairement pas trouvé ce que j'aurai aimé y trouver. Peut-être suis-je très dur du fait de mon degré d'attente, mais je pense que cette dernière est légitime quand on me vend la suite d'une série.

Note

Un 03/20 pour ce livre.
Ce sixième est de très loin, à mon sens, pas au niveau des 5 premiers tomes.
Si vous êtes fan et que vous vous attendez à trouver de nouvelles tranches d'humour absurde, un univers qui part dans tous les sens pour retomber, tel le chat, sur ses pattes après une chute pan-dimensionnelle, et bien je ne peux que vous conseiller d'aller voir ailleurs si Douglas Adams n'y est pas.
Un livre très, trop, sur-vendu par rapport à ce qu'il est en réalité et cherchant à s'attaquer à un tel monstre de l'univers Geek... ça ne peut que mériter une très basse note.

Mais je pense que sur ce genre de livre, tout est très relatif et fonction des attentes avant lecture.

Transition / Iain M. Banks

Couverture livre - critique littéraire - transition.html

Récit

Une fable apocalyptique pour des temps troublés. Un monde constitué d’une infinité de mondes. Un monde entre euphorie et tragédie. Un monde figé dans l’ombre du terrorisme et emporté par une crise financière globale.

Un tel monde n’a-t-il pas besoin de fermeté et d’une lumière pour le guider ? C’est l’objectif du Concern, une organisation puissante à l’influence grandissante, dirigée par un génie malveillant dont les nombreux agents invisibles sont dotés d’incroyables pouvoirs.

Impression

Mon goût immodéré pour cet auteur - et principalement pour son cycle de la Culture - m'a fait jeté mon dévolu sur ce tome.
En effet, voir cet auteur se dépêtrer des récits de mondes multiples n'était pas pour me déplaire.

L'histoire se base sur la théorie des mondes multiples où à chaque moment, chaque décision, une multitude de possibilités existent et qu'à chaque changement, des versions de notre monde divergent - plus ou moins -  et se créent en quelque sorte. Si vous avez l'habitude des récits où des pouvoirs de précognition existent, vous voyez ce qu'il en est.
Sauf qu'ici, on n'est pas juste sur les embranchements possibles, mais sur le fait que chaque possibilité existe. Un monde défini n'étant que l’effondrement des possibles, il existe donc une infinité de mondes.

L'histoire nous permet de suivre différents protagonistes appartenant à une organisation - le Concern ou l'Opportunisme selon les versions des mondes - dont le but est de faire en sorte d'amener chacun de ces mondes vers un avenir meilleur.
Ainsi, dans ce livre, on parle politique, philosophie et uchronie selon les versions des mondes sur lesquels le Concern intervient.
C'est très intéressant comme filigrane à cette lecture. Je reste juste moyennement convaincu du fait que le nombre de possibles rend juste cette tâche herculéenne et il me semble difficile à croire qu'une organisation tiendrait vraiment des siècles durant avec une telle sensation de petitesse devant la tâche à accomplir.

L'histoire consiste aussi en un thriller politique, où l'on découvre 2 factions du Concern, ayant quelques divergences d'opinion sur le rôle et la gouvernance du Concern.
C'est cette trame qui va guider l'ensemble de l'histoire.

Côté personnage, nous suivons certains protagonistes en particulier. L'introduction dans leur vie est plutôt brute de décoffrage, puisque nous découvrons au fil du texte qui ils sont, ce qu'ils font, ainsi que leurs désirs comme si nous venions de prendre place dans leur tête, côté passager - ce qui n'est pas sans rappeler certains éléments du livre, c'est donc agréable par certains aspects.
Cela fait en sorte que le lecteur doit s'efforcer de faire le lien entre les différents protagonistes comme un grand (même si ce n'est pas d'une très grande complexité).

Le rythme du récit est plutôt vif et rapide, bien que cela soit variable suivant les personnages et leur tranche de vie.
Tous les personnages sont, à mon sens, bien caractérisés avec chacun leur propre vie et desiderata, mais tous n'ont clairement pas le même poids dans l'histoire. Pour un personnage, je me demande même vraiment pourquoi il est aussi détaillé car il n'amène rien à la trame de l'histoire (bien que les passages concernant ce personnage sont assez addictif je trouve, tellement ce personnage est intéressant en tant que tel).

Le thriller en lui-même est plutôt simple et assez manichéen, mais il permet de servir une histoire agréable à lire et où l'auteur prend un malin plaisir à nous dévoiler ses mondes que touche par touche - ce qui suffit à donner l'envie de lire.

Côté plume, comme toujours, elle est très agréable, vive, précise et a même le mérite d'introduire très facilement des concepts de SF ainsi que de philosophie, sans que cela soit compliqué à comprendre.

La fin semble toutefois assez précipité, ce qui est un peu dommage, mais n'enlève rien à l'entrain que l'on a de connaître la fin du livre.

Note

Un 14/20 pour ce livre.
Un livre entrainant et agréable à lire. Même s'il n'est pas révolutionnaire et souffre de défauts. Il fait très bien son office sans qu'on soit particulièrement gêné à la lecture.

Toutefois, il n'est pas représentatif de l'excellence de son cycle de la Culture - cycle que je ne peux que vous conseiller à la lecture en premier lieu pour découvrir cet auteur.

Inébranlable - La flotte perdue : Par-delà la frontière T04 de Jack Campbell

Couverture livre - critique littéraire - La-flotte-perdue-par-dela-la-frontiere-tome-4-inebranlable

Récit

Ne croyez pas la Terre, le monde d'origine de l'espèce humaine, désormais à l'abri des complots et des attentats. "Black Jack" Geary, qui vient d'y accompagner les ineffables Danseurs et de découvrir la planète des ancêtres, en fera les frais.
Et ce n'est que le premier des obstacles qu'il lui faudra franchir car le gouvernement de l'Alliance, terrifié par sa popularité, le soupçonne toujours de vouloir s'emparer d'un pouvoir qu'il ne veut pourtant pas et ne cesse de lui confier des missions piégées avec des moyens de plus en plus insuffisants. Les politiciens iront-ils jusqu'à ouvrir la boîte de Pandore et briser un tabou séculaire pour arriver à leurs fins, au risque de provoquer la ruine de l'humanité en lui opposant un adversaire que nul ne saurait vaincre ?


Impression

Suite de l'univers de la Flotte perdue, Par-delà la frontière relate les péripéties de "Black Jack" après avoir défaits les mondes syndiqués.
Ici nous suivons le retour de Black Jack après sa mission "d'exploration" du vieux système solaire et les embûches qui le parsèmeront.

On retrouve en partie le sel de la première "saison", mais il est vrai que ça sent de plus en plus le réchauffé.
Heureusement que l'ensemble est bourré d'action et que le contemplatif / politique est limité pour cet opus.

Dans cet opus, Black Jack devra affronter une erreur du passé, des syndics pas encore convaincus que la guerre est finie et des menaces intérieures - qui comme d'habitude, se font plus variées et dangereuses que les ennemis officiels.

Encore une fois, l'auteur démontre que pour lui, le meilleur ennemi de l'homme, c'est l'homme, même quand on côtoie des espèces extra-terrestre aussi timbrées que les Énigmas (intrigants de l'ombre, paranoïaques au possible) et les Bofs (de gentils petits bovins maitrisant l'art kamikaze mieux qu'un japonais de 39-45).

Bien qu'il ne s'agisse clairement pas d'une lecture intellectuelle (on est dans l'action et le page-turner, ça ne fait aucun doute), je trouve clairement dommage que dans cet opus, une grande partie de l'aspect extra-terrestre soit totalement occulté.
Par contre, on gagne en perversité dans le cadre des luttes internes de l'Alliance.

Clairement pas le meilleur livre de la série, il arrive toutefois à garder le lecteur attaché au travers de l'action non stop de ce tome.

Mais on attend toujours des évènements importants en lien avec les espèces extra-terrestres... En tout cas, bien plus important concernant les Loups-Araignés ainsi que les raisons d'agir des Énigmas.

Note

Un 15/20 pour ce livre, pour une série qui oscille entre 14 et 16.
Beaucoup d'actions qui ne nous laissent pas souffler mais sans réelle innovation dans la construction de ce tome. On apprécie tout de même les menaces internes... On est, après tout, jamais mieux servi que par ses alliés.

Série : La flotte perdue

La flotte perdue

  1. Indomptable (déjà lu)
  2. Téméraire (déjà lu)
  3. Courageux (déjà lu)
  4. Vaillant (déjà lu)
  5. Acharné (déjà lu)
  6. Victorieux (déjà lu)

Par-delà la frontière

  1. Intrépide (déjà lu)
  2. Invulnérable (déjà lu)
  3. Gardien (avis)
  4. Inébranlable (avis)
  5. Léviathan (avis)

Étoiles perdues

  1. L'Honneur terni (avis)
  2. Bouclier périlleux (avis)
  3. Glaive imparfait (avis)
  4. Lance brisée (non lu)

The Genesis Fleet

  1. Avant-garde (non lu)
  2. Ascendant (non lu)

Des milliards de tapis de cheveux d'Andreas Eschbach

Couverture livre - critique littéraire - des-milliards-de-tapis-de-cheveux.html

Récit

Quelque part aux confins de l'empire se niche une planète que seule une curieuse coutume distingue de ses consœurs : depuis des temps immémoriaux, les hommes, tisseurs de père en fils, y fabriquent des tapis de cheveux destinés à orner le palais des étoile de l'empereur.
Pourtant, certains, tel cet homme au passé nébuleux qui prétend venir d'une lointaine planète, racontent que l'empereur n'est plus. Qu'il aurait été tué par des rebelles.

Mais alors, à quoi - ou à qui - peuvent donc servir ces tapis ?


Impression

Voici un livre dont le titre m'a, pour je ne sais quelle raison, toujours attiré. Il a, toujours pour je ne sais quelle raison (bien que pas la même), trainé un bout de temps dans ma PAL avant de finalement tomber sous mes yeux avides.

À la lecture de ce livre, le premier point qui ressort c'est son aspect poétique. À la poursuite du mystère des tapis de cheveux, nous nous efforçons de démêler cette histoire, qui part d'un simple tisseur de tapis de cheveux pour nous mener aux confins de l'univers.

Le rythme du récit est très agréable. On a presque l'impression de consulter un dossier d'enquête, où l'on déroule des pelotes de vies, amenant à s'interroger de plus en plus sur la raison de ces tapis de cheveux et où cela peut bien se terminer au fur et à mesure que l'affaire se complique et les faits se tricotent.

De ce fait, l'histoire est emprunte d'humanisme, puisqu'elle ne se base que sur des récits entrecoupés de vies plus ou moins malheureuses, soumises à des règles, à des conditions de vie, que l'on découvre au détour de ces récits. Et toujours le mystère des tapis de cheveux qui s'épaissit, tandis que pourtant, nous faisons des pas vers la résolution du problème.

En corolaire, nous avons aussi une variété de points de vue importante sur les différentes personnes rencontrées ou à rencontrer. À chaque passage de navette, le point de vue change, ce que l'on pensait acquis ne l'est plus totalement, et la toile se complexifie par l'entremêlement de ces vies sur l'écheveau du temps.

Seuls quelques personnages sont récurrents, à savoir ceux qui, quelque part, mènent cette enquête sur la raison de cette étrangeté.
Ces personnages permettent d'ailleurs de découvrir l'univers tissé par l'auteur, à coups rapides et précis. Personnellement, je lui reprocherai d'être du coup, très caricatural, mais cela s'explique par le fait que le centre de l'ensemble de cette histoire n'est pas l'univers, mais bien le tapis. Le reste n'étant présent que pour mettre en valeur cette énigme... capillotractée ?

Personnellement la structuration de ce livre m'a beaucoup plus, mais il est vrai que cela peut dérouter de voir que cette histoire n'a pas de personnage principal, pas de héros, seulement la vie des gens et les tapis comme fil conducteur.
Mais qu'est-ce que cela apporte en termes de poésie à l'ouvrage.

Un autre point que j'ai beaucoup aimé, c'est que malgré cette ébauche rapide de l'univers, l'énigme est parfaitement cohérente avec ce dernier... Et que clairement, même si j'ai deviné un certains nombre de choses, le cœur de l'énigme m'est resté opaque jusqu'à la fin, même en ayant les éléments à l'avance.

Note

Un 17/20 pour ce livre qui est un coup de cœur pour moi quant à la structuration du récit et la poésie qui s'en dégage.
Mon moins se situant sur un univers complexe, mais à peine décrit et des évènements / interactions que j'ai trouvés très caricaturaux et simplistes du fait qu'ils ne sont pas le centre d'intérêt du livre.

Au final un livre assez court, que je conseillerai fortement pour qui veut se laisser guider sans chercher à aller trop vite et découvrir cette histoire au rythme imposé par le maître tisserand qu'est l'auteur.

PS : oui je m'excuse pour mes allusions au tissage du tapis, mais c'est trop tentant après la lecture de cette œuvre.

Les mondes d'Honor - Honor Harrington : Nouvelles, tome 2 / David Weber, Linda Evans, Jane Lindskold et Roland J. Green

Couverture livre - critique littéraire - Les mondes d'Honor - Honor Harrington

Récit

Série complémentaire où David Weber invite plusieurs de ses confrères à écrire dans l’univers qu’il a élaboré au fil de ses romans.
Les mondes d’Honor présente cinq nouvelles dont deux de Weber lui-même, et l’une met en scène Honor Harrington en personne.
Toutes s’inscrivent historiquement avant le cycle qui commence avec Mission Basilic, et les chats sylvestres de Sphinx y ont encore la part belle.
Ces textes enrichissent la série principale, développent certains personnages et certains
épisodes qui n’y sont qu’évoqués.

Impression

Voici un second recueil de nouvelles dans le monde d'Honor Harrington de David Weber.
Le thème de ce second recueil serait les grands moments qui ont façonné la société manticorienne avant le début du cycle d'Honor Harrington.

Très sympathique dans sa globalité, il permet de vivre des évènements qui forment la trame de l'Histoire dans le cycle.
A lire après la lecture du cycle en lui même, mais il apporte un petit plus qui, sans être indispensable, est intéressant (et à tout le moins bien plus intéressant que
le précédent tome pour les non fans).
Dans le détail, voici nouvelle par nouvelle mes impressions :

Le chat perdu (Linda Evans) :

Faisant thématiquement suite à la première nouvelle du premier recueil, nous voici embarqué dans une histoire où l'on pourra découvrir une partie de l'étendue de l'intelligence des chats sylvestre, ainsi que les raisons qui font que ce point n'est pas (re)connu partout dans le Royaume de Manticore.
Une nouvelle très sympathique où l'on pourra découvrir tant de choses sur nos boules de poils préférées sur fond de sauvetages en cascade.

Le prix des rêves (David Weber) :

Dans cette nouvelle, on assiste à un des éléments fondateurs de la protection des chats par les manticoriens, à savoir la première adoption d'un chat et d'un souverain de Manticore (ici une reine) sur fond d'assassinat commandité.
Période clef s'il en est, cette nouvelle est très agréable à lire, et permet de mettre en exergue le pourquoi du nombre restreint d'adoption, à une époque pré-prolong et où la durée de vie d'un homme est bien inférieure à celle d'un chat (même sans compter les guerres ^^).

Le gambit de la Reine (Jane Lindskold) :

Nous retrouvons dans cette nouvelle la future reine Elisabeth III, celle qui gouverne dans le cycle d'Honor Harrington.
On assiste ainsi au meurtre du roi Roger et de l’accession au trône d'Elisabeth et de l'enquête que cette dernière mène sur la mort de son père.
Politique et trahison sont de rigueur.
Cette nouvelle, sans être la mieux écrite, est sans doute celle qui est la plus importante historiquement, puisqu'elle permet déjà de voir le caractère de la Reine, mais surtout d'où provient son antipathie pour les gens de Havre... Et sa volonté farouche de préparer son Royaume à la guerre.

Un retour difficile (David Weber) :

Récit d'un sauvetage qui permettra l'émergence de l'amitié entre une certaine Honor Harrington et Susan Hibson...
Un plaisir de retrouver 2 personnages bien connus de la saga.
Par ailleurs, dans cette nouvelle, on retrouve l'attitude caractéristique d'Honor Harrington et est sans doute la nouvelle qui se rapproche le plus d'un roman du cycle en termes de construction, notamment en rencontrant Honor à bord d'un de ses premiers vaisseaux.

Pilonnage d'artillerie (Roland J. Green) :

Je ne vais pas m'étendre sur cette nouvelle qui se passe sur Erewhon et où on suit des barbouzes au cours d'une mission assez brouillonne.
Nouvelle sans grand intérêt.

Note

Un 17/20 pour ce tome. La plupart des nouvelles sont intéressantes tant à lire qu'au point de vue apport dans l'Histoire du Royaume de Manticore.
En plus, cerise sur le gâteau, ce recueil est assez conséquent (500+ pages), et ça, ça signifie des nouvelles pas trop courtes et du plaisir.
À ne pas manquer si on aime la série donc.

Série : Cycle d'Honor Harrington

Série principale

  1. Mission Basilic (déjà lu)
  2. Pour l'honneur de la reine (déjà lu)
  3. Une guerre victorieuse et brève (déjà lu)
  4. Au champ du déshonneur (déjà lu)
  5. Pavillon de l’exil (déjà lu)
  6. Mascarade silésienne (déjà lu)
  7. Aux mains de l’ennemi (déjà lu)
  8. La disparue de l'enfer (déjà lu)
  9. Les cendres de la victoire (déjà lu)
  10. Plaies d'honneur (déjà lu)
  11. Coûte que coûte (déjà lu)
  12. En mission (déjà lu)
  13. L'orage gronde (avis)
  14. Sans concession (avis)

La Couronne des esclaves

  1. La couronne des esclaves (déjà lu)
  2. Torche de la liberté (déjà lu)
  3. Les bas-fonds de Mesa (avis)

Saganami

  1. L'ombre de Saganami (déjà lu)
  2. L'ennemi dans l'ombre (déjà lu)
  3. L'ombre de la liberté (avis)
  4. L'ombre de la victoire (avis)

Autour d'Honor

  1. Autour d'Honor (avis)
  2. Les Mondes d'Honor (avis)
  3. Une aspirante nommée Harrington (avis)
  4. Au service du sabre (non lu)
  5. [In Fire Forged (non traduit)]
  6. [Beginnings (non traduit)]

Guide

  1. Honorverse (non lu)
  2. La maison d'acier (non lu)

Bouclier périlleux - Étoiles perdues T02 de Jack Campbell

Couverture livre - critique littéraire - Bouclier périlleux - Étoiles perdues T02 de Jack Campbell

Récit

L'autorité des Mondes syndiqués s'effondre lentement depuis la victoire de l'Alliance. Partout éclatent sécessions et guerres civiles. Que deviendront ces "étoiles perdues" ?
De haute lutte, Midway a conquis son indépendance et s'est soustrait à la dictature syndic. Mais à quoi bon si c'est pour retomber sous sa férule faute d'une flotte spatiale digne de ce nom ? Ou pour succomber à une nouvelle agression des Énigmas ? Car voici que surgissent aux confins du système stellaire les vaisseaux du CECH Boyens, le vieil adversaire, ainsi que ceux des extraterrestres belliqueux. Et, même si Black Jack Geary, de retour d'expédition dans l'espace inexploré, a plus d'un tour dans son sac pour venir à bout de ces menaces-là, il reste l'ennemi dans l'ombre, l'ennemi infiltré, celui qui vous sourit en face et vous poignarde dans le dos.
Des siècles de conditionnement dictatorial ne s'effacent pas d'un trait. La présidente Gwen Iceni et le général Drakon vont pourtant devoir apprendre à se faire confiance alors que le danger rôde autour d'eux.


Impression

Suite du "fork" de l'univers de la
Flotte perdue.
Second tome de cette série que je chronique, sachez qu'il s'agit d'une série de SF militaire sans grande prétention, mais qui se laisse lire et que je trouve très rafraîchissante par son côté "linéaire". Droit au but, sans trop de fioritures si on peut dire.

La série principale (La flotte perdue) relate le retour d'entre les morts de "Black Jack", et de comment il mène l'alliance à la victoire. La suite directe (Par-delà la frontière) décrit son périple parmi les étoiles dirigées par les Énigmas, l'espèce extra-terrestre qui cherche à ce que l'humanité s'anéantisse mutuellement et son retour à la maison.

Dans étoiles perdues, on reprend l'histoire côté Syndic après la paix entre les Mondes syndiqués et l'Alliance et on suit notamment l'histoire des personnes qui vont mener la rébellion sur la planète de Midway face aux reste des Syndics.

Contrairement au précédent opus de ce fork, l'histoire est plus entrainante : l'action y est bien présente, et on se dirige vers un peu plus de défi que le jeu de "je te tiens, tu me tiens par la barbichette" entre les 2 têtes pensantes de la rébellion qui prenait l'ensemble du livre précédent.
Cela étant dit, la défiance et l'attirance (mièvre ?) entre ces 2 personnages sont toujours de mises dans ce livre, mais ça prend (un peu) moins de place.
Côté psychologie, on est toujours dans le même tonneau : personnages très caricaturaux, avec une psychologie assez peu fouillée pour la plupart des personnage, mais on commence à aller un peu plus en profondeur qu'avant.

Et puis, le jeu de chiens de faïence se finit parce que les "ennemis de l'ombre" passe enfin à l'action.

Toujours plus attiré par la série principale (et sa suite) que par ce fork, cela dit, la qualité de ce second tome est bien au dessus du précédent, et on peut ainsi découvrir une autre facette de l'univers de Campbell, vue du côté des vaincus, ce qui a le mérite d'être intéressant bien que d'un point de vue très fortement manichéen, comme tout le reste dans cette série.

Une lecture sans prétention mais qui se laisse lire "tranquillement" (c'est à dire qu'avec l'action, on se surprend à le lire vite quand même ce livre).

Note

Un 14/20 pour ce livre. Un second tome qui réhausse la qualité de ce fork, sans toutefois atteindre des sommets. Moins bien que la série principale et sa suite, à lire, à mon avis, que pour continuer l'immersion dans l'univers de Jack Campbell ainsi que découvrir l'envers du décors, côté vaincus de la grande guerre.

Série : La flotte perdue

La flotte perdue

  1. Indomptable (déjà lu)
  2. Téméraire (déjà lu)
  3. Courageux (déjà lu)
  4. Vaillant (déjà lu)
  5. Acharné (déjà lu)
  6. Victorieux (déjà lu)

Par-delà la frontière

  1. Intrépide (déjà lu)
  2. Invulnérable (déjà lu)
  3. Gardien (avis)
  4. Inébranlable (avis)
  5. Léviathan (avis)

Étoiles perdues

  1. L'Honneur terni (avis)
  2. Bouclier périlleux (avis)
  3. Glaive imparfait (avis)
  4. Lance brisée (non lu)

The Genesis Fleet

  1. Avant-garde (non lu)
  2. Ascendant (non lu)

La Terre Mourante - intégrale T01 de Jack Vance

Couverture livre - critique littéraire -  La Terre Mourante - intégrale T01 de Jack Vance

Récit

Portrait au fusain d'une planète à l'agonie, les cinq nouvelles qui composent Un monde magique nous emportent dans plusieurs centaines de milliers d'années, quand la Terre s'éteindra doucement sous les rayons écarlates de son soleil déclinant. Écrites au lendemain de la guerre, leur pessimisme ne doit pas faire oublier leur importance historique : monde imaginaire, absence de technologie, utilisation de la magie... Quinze ans avant la publication américaine du Seigneur des anneaux, Jack Vance jetait les bases de la fantasy.

Cugel l'Astucieux nous invite à suivre les aventures rocambolesques de son héros éponyme, sympathique voleur aux mille péripéties dont les stratagèmes abracadabrants finissent toujours par se retourner contre lui...


Impression

Ce livre est le regroupement de 2 livres : un monde magique d'une part et la première partie des aventures de Cugel avec Cugel l'Astucieux qui date de la fin des années 70. Et si tout se passe sur le même monde, il y a pour moi un énorme hiatus entre les 2 livres. À tel point que je n'aurai jamais rassemblé ces 2 livres au sein d'un même recueil.

La première partie concerne le livre un monde magique qui m'a clairement déçu.
Pour resituer dans le temps, on est aux débuts de la fantasy, du temps ante-diluvien d'avant le Seigneur des anneaux (c'est dire). Et pour le coup, on y pose les prémisses de ce qui sera la trame générique des histoire de Fantasy. Cela étant dit, clairement le style simple habituel à Jack Vance ne s'exprime pas bien, du fait principalement d'une série d'histoires qui se succèdent sans réellement se recouvrir. On y trouve bien des éléments pour relier chacune de ces histoires, mais c'est vraiment très pauvre, et n'incite clairement pas à y voir une construction commune... Plutôt des nouvelles s'inscrivant dans un même univers.

Par ailleurs, ces histoires sont vraiment trop simples à mon goût. Sans entrainement des unes par les autres et leur trop grande simplicité font que je n'ai vraiment pas accroché à cette partie.
Et c'est bien parce que j'avais entendu du bien des histoires de Cugel (qui n'est finalement pas dans cette partie) que j'ai continué ma lecture.

La seconde partie (Cugel l'Astucieux) est déjà beaucoup plus agréable.
On y découvre un personnage principal (Cugel, je vous le donne dans le mille), qui se prétend astucieux... et que l'on peut découvrir surtout imbu de lui-même (bien que plein de ressources).
On peut donc suivre ses pérégrinations et les malheurs qui lui arrivent (dont il est d'ailleurs souvent l'initiateur).
Une série de nouvelles qui retracent les aventures de Cugel et qui sont, elles, liées les unes aux autres, puisque chaque nouvelle nous raconte une partie du parcours de Cugel dans ses péripéties.
Les histoires restent toujours très simplettes, mais elles sont arrivées à bien m'amuser avec le décalage entre la vision que se donne Cugel l'Astucieux... Et ce qu'on peut découvrir de la réalité.
Des textes légers, sans prétention, mais qui font très agréablement passé le temps... avec une touche désuète à souhait.

Note

Un 13/20 pour ce livre.
La première partie du livre est carrément à sauter selon moi, pour directement entrer dans le vif du sujet qu'est le début de l'histoire de Cugel l'Astucieux.
Si on y trouve pas quelque chose de sensationnel, on y passe de bons moments, notamment en cherchant à deviner quelle bourde ou bêtise va encore pouvoir nous sortir cet empaffé ^^.
Un bon moment de lecture, que je prolongerai avec la suite des aventures de Cugel.
Toutefois, ce n'est clairement pas le meilleur de Jack Vance (mais ce sont à priori parmi ses premiers écrits), et je n'en conseillerai clairement pas la lecture pour qui souhaiterai découvrir ce superbe écrivain.

Série : La Terre Mourante

  1. Un monde magique (intégrale 1) (chroniqué)
  2. Cugel l'astucieux (intégrale 1) (chroniqué)
  3. Cugel saga (intégrale 2) (non lu)
  4. Rhialto le merveilleux (intégrale 2) (non lu)

Rêves de Gloire de Roland C. Wagner

Couverture livre - critique littéraire -  Rêves de gloire

Récit

Le 17 octobre 1960 à 11 h 45 du matin, la DS présidentielle fut prise sous le feu d’une mitrail­leuse lourde dissimulée dans un camion à la Croix de Berny. Le Général décéda quelques instants plus tard sur ces dernières paroles : «On aurait dû passer par le Petit-Clamart. Quelle chienlit…»

De Gaulle mort, pas de putsch des généraux, pas d’OAS, pas d’accords d’Évian, pas de réfé­rendum, et Alger reste française. De nos jours, à Alger, l’obsession d’un collec­tionneur de disques pour une pièce rare des années soixante le conduit à soulever un coin du voile qui occulte les mystères de cette guerre et de ses prolongements...


Impression

Difficile de faire la chronique de ce livre tant il est spécial.

En effet, la réussite de ce livre tient principalement à l'atmosphère qui s'en dégage. Cette impression de revivre une histoire qui aurait pu être est tellement dense qu'on se surprend souvent à se dire que l'Histoire n'est pas loin.
Le pitch ? En 1960, le Général de Gaule meurt dans un attentat et sa DS ne lui sauve pas la vie. Il en découle que les accords d'Evian n'ont pas lieu... et l'indépendance de l'Algérie s'en trouve modifiée.
À travers différents personnages, des témoins d'évènements ou bien des personnes faisant parti des rouages, cette Histoire modifiée nous est comptée, à la manière dont la découvrirait un historien, à travers des témoignages qui éclairent (ou non) certaines zones de l'Histoire.
En tant que fil rouge, on suit l'histoire d'un collectionneur de disque qui est à la recherche d’un disque dont l'histoire de sa production se mélange avec l'Histoire. C'est donc en suivant cette quête que cette uchronie nous est révélée. Petit bout par petit bout.
Et on entre ici dans la force de ce livre. Des personnages humains. Dont les motivations sont diverses et variées. Du fasciste au nostalgique, du rêveur au militant, on y découvre une kyrielle de personnages plus vrais que nature. Pas de héros, pas de salauds. Juste des gens qui voulaient vivre leur vie, selon leurs préceptes (plus ou moins moraux, mais c'est une autre question).

À travers cette peinture humaine, on y découvre un roman humain, qui nous parle des utopies, du racisme, de la violence, de l'envie de vivre et de comment tout cela interagit et évolue... pour le meilleur... ou pour le pire.

Un roman humain donc, mais aussi de géopolitique. Un essai sur l'utopie et son évolution.

Certaines critiques parlent de la musicalité de ce livre. Alors clairement il y en a. Mais je rassure tout un chacun, je ne m'y connais pas plus que ça, et ça ne m'a pas dérangé pour un sou.
Au final il en ressort que la musique est un moyen, parmi d'autres, de transmettre une vision de la vie, de faire changer les choses.
Mais nullement obligé d'être un fan de musique pour se laisser immerger dans ce roman. Il a sa musicalité propre.

Note

Un 19/20 pour ce livre.
Ambiance, valeurs humaines, immersion... Ce livre est à lire pour un voyage vers une France et une Algérie qui aurait pu être, et qui, quelque part, nous en apprend beaucoup sur celles qui sont.


Un livre que je conseille à tous, y compris ceux pour qui la SF n'est pas quelque chose qu'ils apprécient... Ici elle ne se voit que par les changements que l'Histoire a effectué par rapport à notre version de la réalité.

Le déchronologue de Stéphane Beauverger

Couverture livre - critique littéraire - Déchronologue

Récit

Au XVIIème siècle, sur la mer des Caraïbes, le capitaine Henri Villon et son équipage de pirates luttent pour préserver leur liberté dans un monde déchiré par d'impitoyables perturbations temporelles. Leur arme : le Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps. Qu'espérait Villon en quittant Port-Margot pour donner la chasse à un galion espagnol ? Mettre la main, peut-être, sur une maravilla, une des merveilles secrètes, si rares, qui apparaissent quelquefois aux abords du Nouveau Monde ? Assurément pas croiser l'impensable : un Léviathan de fer glissant dans l'orage, capable de cracher la foudre et d'abattre la mort ! Lorsque des personnages hauts en couleur, au verbe fleuri ou au rugueux parler des îles, croisent objets et intrus venus du futur, un souffle picaresque et original confronte le récit d'aventures maritimes à la science-fiction. De quoi être précipité sur ces rivages lointains où l'Histoire éventrée fait continûment naufrage, où les marins affrontent tous les temps. Car avec eux, on sait : qu'importe de vaincre ou de sombrer, puisque l'important est de se battre !

Impression

Hardi moussaillon ! Tu veux de l'aventure ? Tu veux de l'Histoire ? Tu veux su sang ? Tu veux une histoire de pirate ?
Et bien, tu as postulé sur le bon navire. Embarque donc à bord du Déchronologue où le capitaine Villon t'offriras une croisière qui, contre vents et marées, se gaussera du temps et de ses critères si élastiques ^^.

Trêve de plaisanterie, ce récit est beau et poignant, et nous allons le découvrir ci-après.

Que dire de ce récit donc ?

Et bien en premier lieu, et avant tout le reste, il s'agit d'un beau récit de flibuste, où l'on suit la vie de pirates dans les Caraïbes.
Si vous aimez les récits d'aventures maritimes, vous serez servis.
Le back-ground, les personnages, le style d'écriture sont présents pour monter cette histoire vers le grand plaisir qu'elle est.
Rajoutez-y de la science-fiction sous forme de tempêtes temporelles d'où débarquent des êtres et technologies venues d'une autre temps, et vous avez une superbe histoire sous la main.

Pour ne rien gâcher, les personnages construits sont séduisants. Bien que l'on suive des "pirates", ces derniers ne sont clairement ni bons, ni mauvais. Ils ont leurs bons et mauvais côtés... Et cela est vrai pour l'ensemble des personnages qu'on y croise.

Le seul bémol que je donnerai, c'est le caractère exigeant de cette lecture.
En effet, l'histoire se basant sur une rupture de l'écoulement du temps, les chapitres de la vie de notre pirate sont mis dans le désordre.
Cela se marie très bien avec l'histoire, en ajoutant un côté "brouillage temporel", mais en contrepartie, le début de chaque nouveau chapitre nous fait plonger, en avant ou en arrière, de plusieurs "chapitres" de la vie du capitaine Villon.
Autant on est clairement imprégné dans l'histoire par ce mécanisme, autant il est dur de raccrocher les wagons et de situer où on se trouve, et ce d'autant plus que, navigation en mer oblige, la notion du temps est assez approximative... Ce que les tempêtes temporelles n'arrangent pas.

Côté plume, rien à redire. Elle porte de manière agréable et efficace l'histoire. Pas ou très peu de fioritures, l'ensemble des éléments servant à la compréhension ou à l'avancée de l'histoire.

Note

Un 19/20 pour ce livre.
Ambiance, personnages, style d'écriture s'associent en parfaite harmonie pour nous servir une histoire captivante.
Une très bonne entrée en matière pour ceux qui voudraient découvrir de la bonne SF, tout en gardant un pied dans le récit d'aventure classique.
Attention tout de même à l'exigence de cette lecture en terme d'attention, faute de décrocher de cette histoire pourtant passionnante.

Challenge

Ce  livre a été lu dans le cadre du challenge
"Destockage de PAL en duo".
Vous pouvez trouver les critiques du livre que j'ai choisi pour ma partenaire :
Les autres critiques sont disponibles sur la page de suivi du chalenge.
Chalenge Déstockage PAL en duo

Le tsar des étoiles - Le sommeil des dieux, T01 de Pierre Gévart

Le tsar des étoiles - Le sommeil des dieux, T01 de Pierre Gévart

Récit

Le Projet Prométhée consiste à envoyer en avant-garde quelques milliers de colons vers une planète habitable. Prométhée est un vaisseau-monde : un vaste tronc-de-cône à l'intérieur duquel on a planté champs et forêts, et installé une mer artificielle.
Tout a été calculé pour que la micro-société qui va s'installer le temps du voyage soit parfaite et pacifiée. Mais Prométhée suscite l'intérêt d'organisations puissantes et différentes... Ainsi, vont se développer à bord des luttes d'influence, des sabotages, des trafics en tous genres...
Le voyage de Prométhée risque d'être bien plus long que prévu initialement, et aussi bien plus dangereux...


Remerciements

Pour commencer, ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat
Livraddict / les éditions Atria.
Je tiens donc à remercier sincèrement les personnes qui m'ont permis de participer à ce partenariat.

Impression

Mais maintenant parlons de ce livre.
Première impression, la couverture est vraiment sympathique, et m'a tout de suite donné envie de lire ce livre. Elle marque bien les promesses de la quatrième de couverture : exploration spatiale loin de l'humanité.

Pour commencer, ce premier tome est clairement un tome d'introduction puisque les 2/3 ou 3/4 du livre se base sur l'origine du projet Prométhée et les différentes luttes de pouvoir qui se créent autour de ce projet.
On reste donc longtemps sur Terre avant de prendre son essor vers les étoiles.

Le rythme y est relativement lent, beaucoup trop à mon sens, à tout le moins, plus que ne le justifie le background de cette épopée.

Car niveau background, j'ai été déçu. On se retrouve avec une vision que je trouve simpliste de la géopolitique de la Terre : les livres de Fantasy que je lis habituellement sont, de manière générale, plus élaborés sur ce point que ce livre... Et là on parle de science-fiction, où de manière générale, les parties politiques sont soient absentes (car n'étant pas le sujet), soient très développées.
Ici, c'est quand même la trame de l'histoire : chacun va pour placer ses pions : mafia, gouvernement, lobbying... mais tout ça de manière somme toute assez bateau. Personne ne voit rien venir de la part de chacune des parties, alors que chacun sait que l'autre va tenter quelque chose... Difficile à avaler pour moi.

Niveau personnage, j'ai aussi été déçu, notamment du fait qu'un des personnages principal, psychologue de son état, a finalement peu de jugeote / recul sur l'ensemble de l'affaire (tant au niveau personnel que plus global). Je sais bien qu'on dit que les cordonniers sont les plus mal chaussés, mais, me concernant, je n'ai vraiment pas adhéré, d'autant plus quand on fait partie des instances "dirigeantes".

Un autre point qui m'a ennuyé c'est la présentation d'un personnage qu'on présente comme méticuleux. Qui n'aime pas que les choses ne soient pas bien huilées. Et bien après 5 pages de présentation du dit personnage, il est sûr qu'on a compris ce point-là... Beaucoup trop même. La lourdeur de cette présentation m'a vraiment déplu.
Pas de chance, ce personnage est introduit dès le début, ce qui fait que clairement, ça a orienté le reste de ma lecture sur ce point. Ce livre n'aurait pas été à lire dans le cadre d'un partenariat, que j'aurai arrêté là la lecture pour passer à autre chose.
Par ailleurs, j'ai trouvé que le final concernant ce personnage, ne faisait pas méticuleusement préparé, et franchement, il aurait pu faire bien mieux... Bref ce personnage central m'a complètement déçu.

Il en est de même avec pas mal de personnages clefs, bien que dans des proportions bien moindres. Toujours est-il que les autres personnages ne permettent pas de rattraper cet écueil à mon sens.

Niveau plume, par contre, celle-ci est sans fioriture, et va rapidement à l'essentiel. Les descriptions sont agréables, et, sauf quelques points, l'ensemble est assez cohérent niveau sciences. J'ai bien relevé quelques problèmes à mon sens, mais ça ne ressort clairement pas, et comme ce n'est pas le thème principal de ce livre, ces écarts ne sont pas gênants.

Note

Un 06/20 pour ce livre.
Les personnages ne m'ont pas parus pertinents ou bien beaucoup trop exagérés, le background très simpliste... Ce livre ne m'a clairement pas envouté, et bien que le sujet de la conquête spatiale et de la psychologie humaine est un sujet qui me plait, ce livre, même tenant compte du fait qu'il s'agit d'un tome d'introduction ne m'a pas plus. Je vous recommande plutôt les classiques du genre ou bien Janus que j'ai déjà chroniqué sur le sujet.
Bien que la signification du titre du cycle ne transparait qu'à la fin et laisse présager certaines choses sur la suite, je ne poursuivrai pas cette lecture que je trouve décevante.

Gardien - La flotte perdue : Par-delà la frontière T03 de Jack Campbell

Gardien - La flotte perdue : Par-delà la frontière T03 de Jack Campbell

Récit

« Black Jack » Geary viendra-t-il jamais à bout des épreuves qui se succèdent et s’empilent sur son chemin ? À peine sa flotte est-elle revenue de son périple dans l’espace inexploré par-delà la frontière des mondes humains qu’il lui faut intervenir dans le système de Midway tout récemment libéré. Car le pouvoir central syndic, en dépit de sa défaite, n’a pas dit son dernier mot et cherche à reprendre la main… Pourtant, il faut retourner dans l’Alliance, il faut y escorter les délégués de cette espèce extraterrestre qu’on nomme désormais les Danseurs, de possibles alliés, mais dont les motivations restent mystérieuses. Il faut y ramener aussi l’Invulnérable, ce gigantesque bâtiment capturé de haute lutte : une prise inestimable. Tout cela sans savoir quelles machinations politiques attendent l’amiral Geary dans sa patrie, sans savoir non plus quelle extravagante requête les Danseurs présenteront à l’humanité.

Impression

Suite de l'univers de la Flotte perdue, Par-delà la frontière relate les péripéties de "Black Jack" après avoir défaits les mondes syndiqués.
Ici nous suivons le retour de Black Jack après sa mission "d'exploration" au-delà de la frontière.

On retrouve donc le sel de la première "saison" : incertitude sur ce que devra affronter Black Jack tant la politique et la crainte de la Flotte est importante.
On se demande même si l'espace extra-terrestre ne serait pas au final moins dangereux... car moins sournois... enfin à tout le moins on sait où on en est.

Ici retour dans le flou, dans les pièges et les mesquineries.

Sans être le meilleur livre de la série, il garde son souffle et ouvre de nouvelles perspectives quant à l'univers connu et inconnu.

Quelque part, une bonne introduction aux futurs évènements qui se dessinent.

Note

Un 15/20 pour ce livre, pour une série qui oscille entre 14 et 16.
On retrouve le sel des premiers livres, et on voit se dessiner encore de belles aventures pour Black Jack.

Série : La flotte perdue

La flotte perdue

  1. Indomptable (déjà lu)
  2. Téméraire (déjà lu)
  3. Courageux (déjà lu)
  4. Vaillant (déjà lu)
  5. Acharné (déjà lu)
  6. Victorieux (déjà lu)

Par-delà la frontière

  1. Intrépide (déjà lu)
  2. Invulnérable (déjà lu)
  3. Gardien (avis)
  4. Inébranlable (avis)
  5. Léviathan (avis)

Étoiles perdues

  1. L'Honneur terni (avis)
  2. Bouclier périlleux (avis)
  3. Glaive imparfait (avis)
  4. Lance brisée (non lu)

The Genesis Fleet

  1. Avant-garde (non lu)
  2. Ascendant (non lu)

Le pacte - Les guerriers du silence, T00 de Pierre Bordage

Le pacte - Les guerriers du silence, T00 de Pierre Bordage

Récit

Nouvelle inédite dans l'univers des Guerriers du silence en préambule à la saga racontant la rencontre entre le grand Muffin du Kreuz et les représentants de l'Hyponéros.

Impression

Préambule d'une vingtaine de page au cycle des Guerriers du silence, cette nouvelle permet de relater un des évènements à l'origine de l'ensemble du cycle des guerriers du silence, cycle sublime s'il en est (oui, jetez vous dessus, c'est vraiment magnifique, d'ailleurs j'en parle très brièvement dans
ce petit article).

Alors du fait du nombre de pages, cette nouvelle ne permet absolument pas à l'auteur d'exprimer son savoir-faire. Il s'agit vraiment d'une petite anecdote, qui ravira les fans.

Par contre cela peut donner une petite idée du style et de l'univers torturé et politique de cette saga.

Par ailleurs, cette nouvelle n'est disponible que sous format numérique et gratuitement. Sans doute une œuvre promotionnelle en lien avec l'intégrale des Guerriers du silence... ou pas. Toujours est-il que ça ressemble à un "bonus" littéraire, et il serait dommage de s'en passer.

Pourquoi cette chronique donc ? Peut-être tout simplement parce que j'adore ce cycle de SF et que ça me donne l'occasion d'en parler sans avoir à relire pour la 4ème fois ce cycle.

Bref, c'est juste une occasion pour vous parler de cette saga de la SF française.

Note

Un peu délicat comme exercice. Je mettrai un 14/20 car l'élément est court, et ne permet pas à l'auteur d'exprimer tout son savoir-faire, mais en tant que livre gratuit et relatant une petit anecdote, il est très bien.

Série : Les guerriers du silence

  1. Le Pacte (avis)
  2. Les Guerriers du silence (déjà lu)
  3. Terra mater (déjà lu)
  4. La Citadelle Hyponéros (déjà lu)

Les ingénieurs de l'Anneau-Monde - L'Anneau-Monde, T02 de Larry Niven

Les ingénieurs de l'Anneau-Monde - L'Anneau-Monde, T02 de Larry Niven

Récit

Vingt-trois ans ont passé depuis que Louis Wu et le Kzin sont revenus sur leurs planètes respectives après leur expédition sur l'Anneau-Monde. Mais ils n'ont pas vraiment reçu les honneurs escomptés. Louis a plongé dans la came. Une vraie loque. Et maintenant, les voici à nouveau en route vers l'Anneau-Monde, prisonniers d'un Marionnettiste fou qui veut reformer l'équipe multiraciale d'antan.
Quand ils arrivent près de l'Anneau, cependant, une anomalie leur saute aux yeux : la structure se décentre par rapport à son soleil. C'est la collision assurée à brève échéance.
Que faire ? Chercher un moyen d'arrêter le processus et sauver les habitants, qui ont perdu le savoir d'autrefois... Ou fuir comme des voleurs en emportant les secrets des ingénieurs de l'Anneau-Monde ?


Impression

Deuxième tome du cycle de l'anneau-monde, cette lecture était notamment motivée pour découvrir l'ensemble des questions et interrogations laissées en suspens lors du
précédent tome.

L'histoire se passe 20 ans après le premier tome où, contre leur gré, Louis Wu et Parleur aux animaux (le Kzin) sont de nouveau enrôlés pour rendre visite à l'anneau-monde à la recherche de merveilles technologiques. Car il faut dire que dans le précédent tome, l'objectif tenait plus de la survie que de l'exploration de la structure. Voilà qui y remédie.

On retrouve donc 2 de nos 4 protagonistes d'antan, ainsi que des nouveaux, afin d'aller chercher ces merveilles technologiques.

Du coup, on se retrouve plongé dans le fonctionnement de l'anneau-monde, sa topographie ainsi qu'une étude des habitants de cet anneaux.
Un voyage dépaysant et surprenant, qui permettent de remplir bon nombre de questions qui s'étaient posées lors du précédent tome, qui n'avait pas pour objet l'anneau en lui même.

On remarquera d'ailleurs que la partie sauvetage de l'anneau mis en exergue dans la 4ème de couverture est traitée très rapidement à la fin du livre (quelques chapitres uniquement). On voit bien que l'objet de ce livre n'est clairement pas la partie "il faut sauver le monde", d'autant que les motivations des principaux protagonistes soient très loin d'être toutes angéliques... Mais je vous en laisse la primeur.

Le roman toutefois manque d'entrain. Il se lit plus comme une étude de cas avec pour objet "l'Anneau-Monde : fonctionnement, origine et évolution".
Notamment l'évolution des personnages m'a paru bizarre (s'entend, pas en cohérence avec ce dont je m'étais imaginé lors du premier tome) et manquant des traits d'humour présents dans le précédent tome.
L'impression d'un roman globalement aseptisé fait plus penser à un traité qu'à un roman. Peut-être est-ce du au fait que ce roman a été écrit à la demande des lecteurs pour compléter son œuvre, mais il manque, à mon sens, une âme à ce récit.

Amateur de Hard-Sciences, j'ai donc beaucoup apprécié de pouvoir répondre à quelques points que je souhaitai découvrir à la lecture du premier tome, mais pour ceux qui n'en n'éprouvaient pas le besoin, la lecture de ce livre risque d'être assez peu entraînante.

Note

Un 12/20 pour ce livre, qui vient compléter l'aspect fonctionnement / origine / raison de la présence de l'Anneau-Monde, sans apporter une trame d'histoire particulièrement entrainante.
À conseiller pour ceux qui, à la lecture du premier tome, voulait en savoir plus sur l'anneau-monde, mais pas particulièrement pour ceux qui avait été séduit par l'histoire et les diverses interactions du tome précédent.
La saga continue avec 2 autres tomes, mais je ne poursuivrai pas. L'histoire indiquée ne m'emballant pas plus que ça, et le sujet de l'anneau-monde étant pour moi très bien traité dans le présent volume, je n'ai pas spécialement envie de continuer dans cette série.

Série : L'Anneau-Monde

  1. L'Anneau-Monde (chroniqué)
  2. Les ingénieurs de l'Anneau-Monde (chroniqué)
  3. Le trône de l'Anneau-Monde (non lu)
  4. Les enfants de l'Anneau-Monde (non lu)