Alors sachez pour démarrer, que cette histoire est particulièrement agréable à découvrir.
On retrouve l'essence même de la saga radiophonique : on parcourt des donjons, on va de (mal)chance en (mal)chance. Et le potentiel humoristique de nos anti-héros est particulièrement bien exploité.
Je ne m'étendrai pas sur l'objet du scénario pour vous le laisser découvrir, si ce n'est les deux éléments suivants pour vous donner l'eau à la bouche et faire fructifier votre imagination :
L'elfe est devenue Sélénia III, reine des elfes de Folonariel... et que sa blondeur n'a pas décrue avec son nouveau poste... et ses nouvelles responsabilités.
La compétence "parler avec des animaux" sera utilisée par l'elfe avec succès.
Je vous laisse cogiter sur ce que cela peut (ou pas) impliquer.
Pas de nouveau personnage dans la compagnie, et l'histoire est bien ficelée (mais pas de grande originalité pour qui connaît le jeu de rôle... mais pouvait-on s'attendre à autre chose pour une parodie du jeu de rôle ?). Elle a ses rebondissements, ses orientations qui font que la trame de l'histoire est suffisamment dense pour correctement soutenir le cœur de cette saga, à savoir les pitreries de nos anti-héros.
Humour, dérision des situations des rôlistes, clins d'oeil aux
classiques du genre (le seigneur des anneaux,...), on retrouve tous les ingrédiants ayant fait le succès de cette saga.
On peut même pousser à dire que l'auteur arrive à transmettre l'impression que les héros, en gagnant du niveau, arrivent à être meilleurs, tout en étant toujours aussi cons. Un challenge !
Note
En définitive un 16/20 pour ce livre. Bien qu'on ne soit pas dans la haute littérature, ce qui n'est pas le but, on a un scénario qui soutient parfaitement l'humour, parodies et blagues pourries habituelles de nos joyeux drilles. Si vous aimez l'univers du jeu de rôle et l'humour, ce livre est parfait.
Mais il est quand même très conseillé de connaître les précédentes aventures de nos amis, sous peine de passer à côté de nombreuses références.
Pour planter le décors, vous trouvez ci-dessous un guide expliquant comment s'organise les différentes annales / romans pour jeunes / nouvelles dans cet univers et comment ils s'organisent entre eux.
Le sens de lecture est donc au choix, soit par ordre de sortie (il s'agit par exemple du 34ème tome), soit en commençant par le premier tome d'un cycle.
En effet, les différents cycles sont globalement indépendants entre eux, faisant intervenir des "héros" à part.
Leur interaction est principalement lié au fait que tout se passe dans le même monde, mais pas aux mêmes endroits. Cela explique que sauf certains points de détails, s'aventurer dans un cycle particulier sans lire les autres n'est pas problématique du tout.
Pour information :
Le cycle de Rincevent suit principalement les pérégrinations de Rincevent, maje de son état, mais où il faut bien voir que la magie dans le disque-monde est... particulière. Plus généralement, ce cycle traite des mages de l'université de l'Invisible et de leurs arts.
Le cycle des Sorcières nous mène à côtoyer les sorcières et leurs pouvoirs (qui ne sont pas les mêmes que ceux des mages précédents). Ce cycle est littéralement jouissif, le meilleur de toutes les annales à mon humble avis.
Le cycle de la Mort, où l'on suit les pérégrinations, questionnements et autres activités de la Mort. Personnage mythique des Annales, ce cycle est au coude à coude niveau plaisir avec celui des Sorcières.
Le cycle du Guet, où l'on suit Vimaire et sa clique, et où l'on découvre la naissance de la police moderne, mais aussi la vie dans la grande ville d'Ankh-Morpork.
Le cycle des anciennes civilisations où il est question de la mythologie du Disque-Monde.
Le cycle du progrès où les merveilles de l'industrialisation viennent cotoyer la magie du Disque-Monde. Sans doute l'un de cycle que j'aime le moins.
Le cycle des romans pour les jeunes et scientifique sont à part, car se passant dans l'univers du Disque-Monde, où l'expliquant, mais sans faire vraiment partie des Annales.
Mais, la question qui pend à vos lèvres est peut être : mais le Disque-Monde c'est quoi ?
Et bien, le monde de Terry Pratchett est constitué :
d'un disque (d'où son nom). C'est donc bien un monde plat ;
ce disque est posé sur 5 éléphants ;
eux même reposant sur une tortue géante (la grande A'thuin de mémoire) qui voyage dans l'espace.
La magie y est présente, émanant du moyeu du Disque-Monde, pic gigantesque qui est aussi le lieu où vivent les dieux.
Vous pouvez donc tout de suite voir qu'il s'agit d'un monde Fantasy / burlesque, bourré d'humour. Oui, mais pas que. Car derrière l'humour et le côté pastiche des (anti-?) héros, chaque annale se voit traiter un sujet particulier, offrant une critique plus ou moins acerbe d'un pan de notre société actuelle.
On notera par ailleurs que le traducteur arrive à rendre la quasi-totalité des nombreux jeux de mots qui émaillent ces lectures. Ce qui laisse donc tout l'intérêt de lire ces livres en français.
Voilà pour ce qui est des généralités. Passons au livre proprement dit.
Coup de tabac traite de l'esclavage, du racisme et du rejet de l'autre. Autant dans les précédentes annales, ces critiques étaient en arrière plan, autant sur celui-ci, il est quasiment prépondérant.
On y suit les "vacances" de Vimaire, chef du Guet d'Ankh-Morpork, duc de la même ville, et que sais-je encore, mais qui est, à tout le moins dans sa tête, un flic issu de la rue.
Contraint et forcé par sa femme (qu'on prend plaisir à retrouver), à partir en villégiature à la campagne, évidemment, un meurtre l'obligera à reprendre du service.
On retrouve l'ensemble des éléments qui font une annale du Disque-Monde : humour, personnages attachants, etc. Hélas, je n'ai vraiment pas accroché.
Bien qu'il ne soit pas mon personnage préféré du cycle, normalement les aventures avec Vimaire sont à tout le moins intéressante. Là je me suis un peu ennuyé. J'ai trouvé l'ensemble cousu de fil blanc. Heureusement que l'humour de l'auteur est toujours bel et bien présent.
On y découvre par ailleurs le fils de Vimaire, ce qui est agréable. Hélas, ancré dans sa période pipi/caca, cela m'a très vite lassé, même si les références qui y sont faites sont mâtinées de l'humour de Pratchett.
C'est au final un livre très moyen (le second plus mauvais de mon avis) qu'il ne faut pas prendre comme représentant de la majorité des livres de ce cycle. Heureusement, l'humour reste suffisamment vif et mordant pour que le livre se lise sans peine particulière.
Note
Un
12/20 pour cet opus qui m'a beaucoup déçu. Mais il faut dire qu'on attend habituellement du haut niveau pour ces oeuvres là. Toutefois, on reste quand même dans quelque chose qui se laisse lire sans difficulté. On est juste vraiment pas à la hauteur niveau scénario des autres livres du cycle.
Toujours dans le même univers burlesque propre à l'auto-dérision des rôlistes, vous retrouverez nos personnages principaux, à savoir :
le ranger et son regard d'acier, toujours aussi hésitant et inutile ;
le barbare et son moulinet, toujours aussi limité ;
le nain et ses haches, toujours aussi chiant et drôle ;
l'elfe et sa jupe verte, toujours aussi gourde ;
la magicienne et sa brouette de livres ;
l'ogre et son estomac gargouillant ;
et enfin le gnome du nord, qui s'incruste depuis la fin de la saison 3.
Concrètement, on reste dans la droite ligne des précédentes saisons. Humour, dérision des situations des rôlistes, clins d'oeil aux classiques du genre (le seigneur des anneaux,...). Et cela est bon.
L'incompétence crasse de nos amis est toujours aussi hilarante.
Toutefois, je n'ai pas été non plus emballé par l'histoire qui reste un ton en deçà des 3 premières saisons, ce qui est dommage.
Note
En définitive un 13/20 pour ce livre. Humour s'y retrouve belle et bien, mais le scénario est plutôt limité. Au final il ne semble être là que pour pouvoir profiter des débilités nombreuses et variées de nos aventuriers. C'est bien en soit, et l'habitué s'y retrouvera, mais du coup reste un ton en dessous des saisons précédentes qui avaient des scénarios moins cousus de fil blanc.
Cela reste une bonne lecture pour se détendre. À conseiller aux fans qui ont été emballés par la saga initiale et à ceux qu'un scénario évident ne font pas fuir.
Nota : la lecture / écoute des précédentes saisons me semble indispensable... sinon vous perdrez tout le sel de ce roman.
L'héroïne (le féminin du héros, pas la drogue) Jade, est une jeune fille qui est enlevée à l'âge 3 ans.
Pourquoi ? Afin d'être élevée comme une fille de bonne société, en tant que bien à monnayer.
Ce livre nous raconte donc l'histoire de Jade (la fameuse héroïne) embarquée dès son plus jeune âge (3 ans) pour devenir courtisane... et être vendue par la suite.
À travers la vision de Jade, l'auteur nous fait découvrir de l'intérieur les impressions liées à l'esclavage, mais aussi les contradictions qui vont avec l'éducation et la protection dont elle bénéficie.
Une prison dorée en quelque sorte où la vie y est bien plus enrichissante que libre chez elle, mais aussi où la moindre incorrection, maladresse ou erreur y est sévèrement sanctionnée.
Toutefois Jade a mauvais caractère et va se rebeller contre cet emprisonnement contraint, cultivant sa haine et sa colère contre ses geôliers.
Un point assez bizarre est que l'on sent que ce livre se découpe réellement en 3 parties : l'apprentissage de Jade à Hautcuivre, son retour au Pays... et son retour à Hautcuivre. Même si les transitions sont logiques, on a vraiment une impression d'une intégrale réunissant 3 tomes.
Côté ambiance, ce livre nous fait particulièrement bien ressentir l'enfermement, ainsi que la découverte du monde qui l'entoure et les subtilités qui s'y ajoutent au fur et à mesure que Jade vieilli.
Je ne suis habituellement pas fan des descriptions à rallonge, mais Jay Lake arrive à donner vie à ses descriptions... qui sont précises, délicieusement (ou pas) colorées et odorantes si je puis dire.
Côté personnage, j'ai un peu de mal à rentrer vraiment dans le personnage de Jade : que cette fille se rebelle contre l'esclavage et s'accroche désespérément à son ancienne vie passe très bien.
Par contre j'ai beaucoup plus de mal avec son côté "fille gâtée" qui ressort parfois. J'ai un peu de mal à accorder du crédit à ce côté de son personnage vue son histoire et sa situation.
Enfin, je reste sur ma faim concernant la partie mythologique / magie de ce monde. En effet ce point est somme toute un point important du récit, et pourtant, à la fin, j'ai toujours cette impression de brouillon, de ne pas arriver à comprendre comment les choses en sont arrivées là. Rien de choquant dans le traitement de la magie et des dieux, mais l'impression que cette partie a été développée au fur et à mesure des besoins... sans former de système cohérent.
Note
14/20 : J'ai beaucoup aimé l'immersion, le voyage des sens auquel nous invite les descriptions de l'auteur. Elles ont le tour de force de ne pas être vécue comme trop longue, mais sont poignantes et précises. C'est ce point qui pour moi vaut principalement cette note, le reste ne ressortant pas spécialement du lot, et une gestion à mon sens brouillonne de la magie et des dieux.
En bref, une lecture très agréable qui invite à un voyage, à une découverte d'un monde... L'histoire y est (presque) accessoire au final ne servant que de prétexte à la découverte de différents mondes imbriqués.
Côté humains, seuls les penseurs (Inigo, Araminta, et Gore dans l'ordre) semblent encore en mesure de contrer Les accélérateurs (une des faction de la branche Haute) et le Rêve vivant de réaliser le pèlerinage et ses conséquences directes à savoir l'expansion du vide et la fin de cette galaxie.
Côté extra-terrestre, seuls les Raiels et peut être les Anomines semblent avoir un mot à dire.
Ce troisième tome clos donc les intrigues et tactiques mises en place lors des deux précédents romans. L'action prédomine... il ne reste plus qu'à savoir sur quel cheval miser... La technologie Raiel? Les penseurs et leur contact avec le vide ? Ou bien les Burnelli ?
Contrairement aux tomes précédents, l'alternance SF/Fantasy entre le monde dans le Vide et le monde à l’extérieur, qui donnait un plein de charme aux tomes précédents, est très restreinte. À contrario, l'action se déroule maintenant au cœur des deux univers afin de résoudre cette crise entre le Vide et le reste de la galaxie.
Ce livre est donc la conclusion de cette trilogie, et cela se sent bien. Plus ou peu de nouvelles intrigues mises en place. On déroule tout ce qui a été mis en place précédemment. Cela étant dit, cela ne veut pas dire que les rebondissements et le rythme ne sont pas là.
Au final, une petite déception dans la partie finale de ce roman, qui ne permet pas d'expliquer correctement à mon sens, le pourquoi de certaines chronologies. Un petit bémol très relatif toutefois, tant l'univers est prenant et qu'il est agréable de se faire surprendre par certains points qui restaient en suspens.
Note
17/20 : Un space-opera bien mené, une jonction SF / Fantasy (moindre), et un petit bémol sur la façon de mener la fin de cette trilogie.
La saga en elle-même, tous tomes compris, vaut un bon 19/20 : à recommander donc... C'est un bonheur pour vos pupilles.
Ce second tome dévoile en partie les cartes : les parties impliquées commencent à se dévoiler. Les affrontements (pas nécessairement sur le plan physique) commencent. Les intrigues se nouent... et s'embrouillent.
La tension monte, les enjeux aussi... et tout ce beau monde est de plus en plus impliqué. Vous l'aurez compris, la politique, les envies contraires et les psychologies de tout ce petit monde (humains et non humains) attisent les tensions pendant que les stratégies commencent à se mettre en branle... de plus en plus rapidement.
Comme dans le premier tome, on a toujours cette alternance SF/Fantasy entre le monde dans le Vide et le monde à l’extérieur, qui donne une saveur toute particulière à ce space-opéra.
La nature de ce fameux Vide se révèle au fil du récit, même si il reste beaucoup à découvrir à la fin de ce tome, ce qui ne fait qu'attiser notre envie de lire la suite pour connaître le dénouement de ces intrigues, ainsi que la raison de la présence de ce Vide.
Note
20/20 : Intrigues, un space-opera bien mené, une jonction SF / Fantasy sur fond d'enquêtes et de questionnement sur le devenir des humains... Cela est prenant, et quand on commence, on ne repose plus le livre.
J'attends la fin avec impatience.