Suite du premier tome des chroniques de Durdane, voici la seconde partie qui se présente.
Dans cette suite, on retrouve Gastek Etzwane qui a su prendre le pouvoir et qui est désormais le successeur de l'ancien homme sans visage. Il doit donc maintenant assumer le rôle de dirigeant du Shant et les problèmes qui vont avec.
Dans cette partie, nous suivons comment Etzwane va modifier le Shant pour faire face à la menace des Roguskhdi qui semblent vouloir exterminer le peuple du Shant.
Nous suivrons donc Etzwane dans les différentes réformes et modifications de sa société afin à la fois de relever le défi inédit que représente la guerre pour le Shant (qui connaît la paix depuis environ 2000 ans grâce à l'homme sans visage), ainsi que de réparer les injustices qui l'ont fait se révolter.
Le point fort de cette partie est vraiment le suivi de cette évolution, la mise en place d'une autre forme de société avec ses avantages, mais aussi ses contraintes... et les éventuelles nouvelles injustices qu'elles génèrent.
Une véritable étude de l'impact d'un changement dans une société.
Par contre, on perd l'aspect découverte du monde (puisqu'il est désormais globalement connu) et on entre dans une partie politique, que j'ai trouvé personnellement trop simpliste.
La simplicité va toujours de paire avec le style d'écriture, mais ici, même si des écueils se montent sur le chemin désiré par Etzwane, je me suis plusieurs fois dit que quand même, ça se passe super bien pour un putch. On a vraiment l'impression de se retrouver dans une étude de cas où l'on ne fait varier que certains paramètres maîtrisés.
De même, cette partie parlant de la guerre contre les Roguskhdi, l'histoire est somme toute beaucoup plus linéaire et convenue, ce qui limite les rebondissements auxquels on peut s'attendre.
On notera quand même le côté toujours enchanteur du style d'écriture très épuré de Jack Vance qui me plaît toujours autant.
Note
Un 14/20
pour ce livre. Une partie beaucoup plus convenue que la précédente alliée à la perte de la découverte du Shant explique que cette seconde partie m'ait beaucoup moins plu. Toutefois, le style d'écriture et la véritable étude sur ce qu'est l'aboutissement d'un putsch lui donne un intérêt certain. De part la qualité du tome 1 et la poursuite de l'histoire, je recommande de continuer ce cycle... Et de poursuivre avec le tome 3 pour clôturer cette superbe saga.
Voici donc la critique (rapide) de chacune des nouvelles qui compose ce receuil :
Rejet par l'Université de procédés diaboliques
Nouvelle qui retrace le fonctionnement de l'Université de l'Invisible, dans son processus de décision.
Je n'ai personnellement pas du tout accroché : ce procédé est mainte fois décrit dans les différents livres ayant un trait avec l'Université, et le contexte n'est que rapidement posé (taille de la nouvelle oblige).
Entre redite et absence de contexte sérieux, cette nouvelle n'a pas su m'envouter.
La Mort et tout ce qui s'ensuit
Une petite nouvelle rapide où la Mort rencontre un philosophe. Ce dernier ne souhaitant pas mourir essaye de l’embobiner avec sa rhétorique.
Une nouvelle assez amusante et courte. Mais il faut dire qu'avec LUI, les choses ne trainent jamais ^^.
Minutes de la réunion en vue de concrétiser le projet de fédération de scouts d'Ankh-Morpork
Compte-rendu d'une réunion sur l'administration d'Ankh-Morpork par les personnes qui comptent dans la ville. Cette nouvelle est amusante, faisant passer une auto-critique de la cité en tant que premier degré. Toutefois la forme de cette nouvelle est somme toute assez dérangeante et prive le lecteur de se voir "participer" à l'action. On est laissé de côté en simple spectateur et de ce fait, malgré l'humour, ne me laisse pas un souvenir immémorable au-delà de certaines piques truculentes.
La mer et les petits poissons
Une très bonne nouvelle, mettant en jeu les sorcières et leur magie... particulière.
Une nouvelle qui m'a beaucoup plus, sûrement parce que celle-ci est beaucoup plus longue que les autres, et permet ainsi de mettre en place une certaine atmosphère, et ce même si l'histoire est facile à deviner... car ici, ce n'est pas le scénario qui prime mais le plaisir de retrouver Mémé Ciredutemps d'une humeur assez particulière.
Cette nouvelle ne prend sa pleine saveur qu'avec la connaissance de ce personnage, et donc la lecture des annales (que je vous recommande plus que chaudement).
Le théâtre de la cruauté
Nouvelle qui ne m'a pas du tout plus. Je pense que, malgré le prologue instruisant du contexte, il me manque une grande part d'humour / culture anglais pour la comprendre. Sans intérêt lors de ma lecture, mais peut être ai-je loupé quelque chose ?
Drame de Troll
On y retrouve Cohen le Barbare, aventurier parmi les aventuriers et dont l'âge canonique se fait sentir.
Un véritable coup de cœur, où le "c'était mieux avant" est mis à l'honneur, mais avec une réflexion sur le sujet pas du tout anecdotique à mon sens.
Note
Au final un 13/20 pour cet opus. Il est agréable à lire, mais la moitié des nouvelles ne m'a pas convaincu plus que cela. Toutefois retrouver Cohen et Mémé vaut bien l'achat de ce livre.
Dans tous les cas, pour les fans uniquement, la lecture de ces nouvelles nécessitant la connaissance de l'univers du Disque-Monde pour en goûter la pleine saveur.
On est dans ce tome en plein coeur de l'action. La lecture des tomes précédents de la série : L'ennemi dans l'ombre et de ceux de la série principale (En mission et l'orage gronde) est indispensable pour pouvoir suivre les rebonds militaro-politique entre l'Empire de Manticore et la ligue solarienne.
Car il est un point qui ne peut être oublié, c'est que distance et communication instantanée ne font pas bon ménage... Et l'auteur sait fort bien jouer de ce décalage entre ce qui s'est passé, et ce que les personnes savent à un endroit donnée de l'espace.
Un très bon opus qui relate les faits et gestes de l'amiral du Pic d'Or dans l'amas de Talbot, et ses pérégrination sur le fil du rasoir : entre justice et liberté, entre honneur et devoir... et les implications face au géant qu'est la Ligue.
Un livre qui bien que le suspens ne peut exister vis-à-vis de la trame principale de l'histoire, car le lecteur sait déjà ce qui arrive et l'ordre de réalisation de part la série principale, arrive à captiver et à rendre palpable cette angoisse et ce sentiment de dérapage incontrôlé vers... et bien justement à vous de le découvrir.
Avec en ennemi de moins en moins secret l'alignement messan qui trame toujours pour notre bon plaisir, et le plus grand malheur des manticoriens.
Cette série est par ailleurs un space-opéra militariste, avec option politique, mais s'appuie beaucoup sur des paradigmes scientifiques, qui une fois posés, sont respectés et font le sel des combats spatiaux. Rien de très complexe, mais il faut toutefois ne pas être rebuté par cet aspect dans cette série... Cela dit si vous en êtes à ce tome, je ne vous apprends rien. Mais comme il s'agit d'une de mes premières critiques dans ce monde, je vous avertie.
Note
Un 18/20 pour ce livre. Un très bon opus dans cette série annexe et qui arrive à garder le lecteur en halène, bien que celui sait déjà comment tout se termine de part la série principale.
L'ensemble de la série, et particulièrement la série principale d'Honor Harington est un vrai délice que je recommande chaudement, pourvu que le space-opéra militariste, avec des bases scientifiques ne fait pas peur.