L'ombre de la liberté - Honor Harrington : Saganami, tome 3 / David Weber

L'ombre de la liberté - L'Univers d'Honor Harrington, T05 de David Weber

Récit

Il fait rarement bon vivre dans les systèmes stellaires des Marges de la Ligue solarienne ; l’influence du gouvernement central s’y éteint au profit de la Sécurité aux frontières, où règnent souvent l’arrivisme et la corruption. Des potentats locaux en ont profité pour établir des régimes dictatoriaux et mettre en coupe réglée les mondes qu’ils dominent.
Mais, ces mondes, un vent de révolte les balaye désormais. Une aubaine pour l’Alignement mesan, l’ennemi dans l’ombre, qui souffle sur les braises de la guerre entre Manticore et la Ligue.
Dans le vaste Quadrant de Talbot, à présent territoire de l’Empire stellaire de Manticore, que l’amiral Michelle Henke et sa Dixième Force ont charge de protéger, comment réagir au piège tendu par Mesa ?

L’ombre de la liberté fait suite à L’ennemi dans l’ombre dans un ensemble de romans étroitement imbriqués avec la série principale d'Honor Harrington.

Impression

Ce tome fait directement suite à l'ennemi dans l'ombre, et se passe en parallèle des événements de l'orage gronde, mais cette fois-ci côté de l'amas de Talbot.
Il se place dans la série annexe à la série principale et relate les actions se passant dans l'amas de Talbot.

On est dans ce tome en plein coeur de l'action. La lecture des tomes précédents de la série : L'ennemi dans l'ombre et de ceux de la série principale (En mission et l'orage gronde) est indispensable pour pouvoir suivre les rebonds militaro-politique entre l'Empire de Manticore et la ligue solarienne.

Car il est un point qui ne peut être oublié, c'est que distance et communication instantanée ne font pas bon ménage... Et l'auteur sait fort bien jouer de ce décalage entre ce qui s'est passé, et ce que les personnes savent à un endroit donnée de l'espace.

Un très bon opus qui relate les faits et gestes de l'amiral du Pic d'Or dans l'amas de Talbot, et ses pérégrination sur le fil du rasoir : entre justice et liberté, entre honneur et devoir... et les implications face au géant qu'est la Ligue.

Un livre qui bien que le suspens ne peut exister vis-à-vis de la trame principale de l'histoire, car le lecteur sait déjà ce qui arrive et l'ordre de réalisation de part la série principale, arrive à captiver et à rendre palpable cette angoisse et ce sentiment de dérapage incontrôlé vers... et bien justement à vous de le découvrir.

Avec en ennemi de moins en moins secret l'alignement messan qui trame toujours pour notre bon plaisir, et le plus grand malheur des manticoriens.

Cette série est par ailleurs un space-opéra militariste, avec option politique, mais s'appuie beaucoup sur des paradigmes scientifiques, qui une fois posés, sont respectés et font le sel des combats spatiaux. Rien de très complexe, mais il faut toutefois ne pas être rebuté par cet aspect dans cette série... Cela dit si vous en êtes à ce tome, je ne vous apprends rien. Mais comme il s'agit d'une de mes premières critiques dans ce monde, je vous avertie.

Note

Un 18/20 pour ce livre. Un très bon opus dans cette série annexe et qui arrive à garder le lecteur en halène, bien que celui sait déjà comment tout se termine de part la série principale.
L'ensemble de la série, et particulièrement la série principale d'Honor Harington est un vrai délice que je recommande chaudement, pourvu que le space-opéra militariste, avec des bases scientifiques ne fait pas peur.

Série : Cycle d'Honor Harrington

Série principale

  1. Mission Basilic (déjà lu)
  2. Pour l'honneur de la reine (déjà lu)
  3. Une guerre victorieuse et brève (déjà lu)
  4. Au champ du déshonneur (déjà lu)
  5. Pavillon de l’exil (déjà lu)
  6. Mascarade silésienne (déjà lu)
  7. Aux mains de l’ennemi (déjà lu)
  8. La disparue de l'enfer (déjà lu)
  9. Les cendres de la victoire (déjà lu)
  10. Plaies d'honneur (déjà lu)
  11. Coûte que coûte (déjà lu)
  12. En mission (déjà lu)
  13. L'orage gronde (avis)
  14. Sans concession (avis)

La Couronne des esclaves

  1. La couronne des esclaves (déjà lu)
  2. Torche de la liberté (déjà lu)
  3. Les bas-fonds de Mesa (avis)

Saganami

  1. L'ombre de Saganami (déjà lu)
  2. L'ennemi dans l'ombre (déjà lu)
  3. L'ombre de la liberté (avis)
  4. L'ombre de la victoire (avis)

Autour d'Honor

  1. Autour d'Honor (avis)
  2. Les Mondes d'Honor (avis)
  3. Une aspirante nommée Harrington (avis)
  4. Au service du sabre (non lu)
  5. [In Fire Forged (non traduit)]
  6. [Beginnings (non traduit)]

Guide

  1. Honorverse (non lu)
  2. La maison d'acier (non lu)

Le T'sank - Le cycle d'Alamänder T01 de Alexis Flamand

Le T'sank - Le cycle d'Alamänder T01 de Alexis Flamand

Récit

Dites adieu aux orques, aux elfes, aux dragons !
Aujourd’hui, vous partez pour Alamänder. Allez donc saluer Anquidiath, le demi-dieu enfoui sous la montagne, chatouiller les monstrueux poulpes de guerre, flâner parmi les épis du champ de blé carnivore !
Aurez-vous le cran de suivre Maek, jeune homme en quête d’une mythique école d’exécuteurs ? Serez-vous digne de devenir le disciple de Jonas, détective spécialisé dans les affaires criminelles magiques ?

Si c’est le cas, préparez-vous à découvrir un monde où se côtoient humour, intrigues policières et créatures improbables.
Un monde original et farfelu d’où vous ne reviendrez peut-être pas indemne. On vous aura prévenu.

Impression

Voici le premier tome d'une série en 5 volumes.
Et la quatrième de couverture ne part pas par quatre chemins : ovation à la nouveauté / inventivité du monde. De telles descriptions m'incitent habituellement à la prudence... mais comme j'ai eu le plaisir de me faire convaincre par l'auteur lui même, j'ai évidemment craquer. Qu'Ernst XXX en soit remercié !

Le monde décrit est vraiment spécifique. Pas de resucé d'autres univers, ici tout est à part. Pour preuve, en lieu et place de chevaux... on a des poulpes géants qui se nourrissent de la sève des arbres...
On peut aussi citer ces "céréaliers-guerriers" qui doivent se battre pour récolter (tuer ?) le blé carnivore.
Pas de doute, c'est vraiment un monde à part.
Et ce monde est particulièrement bien décrit : histoire, système de magie, (géo)politique, complots,... Un univers très complet qui se laisse découvrir avec avidité... et sans aucune lourdeur.

Côté histoire, il s'agit clairement d'un tome d'introduction : les choses prennent leur temps, et on découvre le monde à travers deux voyages différents :
1/ Celui de Maek, jeune garçon renfermé qui rêve de devenir assassin et dont le voyage sera un parcours initiatique.
2/ Celui de Jonas Alamänder (oui, comme le nom du continent, ses parents n'avaient pas beaucoup d'imagination lorsqu'ils s'achetèrent un nom), qui part pour plaider sa cause auprès de son tout nouveau souverain qui pour l'occasion veut raser sa maison.
Parcours qui mettra en scène une partie enquête policière assez simpliste, mais qui sert bien de support à son véritable rôle : découvrir ce monde et ses loufoqueries.

Car hormis le fait que ce monde est novateur, l'humour est quasiment omniprésent dans ce livre.
Que cela soit du comique de situation avec Retzel, le démon familier excentrique et gaffeur à de l'humour plus ou moins subtil.

Quelques exemples ?
La magie s'appelle le noble ART. ART pour Altération de la Réalité Transformable.
Tirés des premières pages :

La chose n'est pas si aisée Majesté. Depuis que les Xéols se sont installés sur nos rivages il y a un siècle et demi, personne n'est parvenu à les persuader que leur extermination serait un bienfait pour l'humanité.

En tant que général en chef des armées, je me suis permis de procéder à une simulation stratégique de dissuasion. Ainsi que sa Majesté vient de le proposer, nous pourrions tous les tuer afin de leur montrer ce qu'il leur arriverait s'ils décidaient de nous attaquer.

J'ai vraiment été conquis du début à la fin par cet humour, car l'auteur arrive à doser tout cela suffisamment subtilement, tout en l'intégrant de manière cohérente à son monde.

Pour finir, cerise sur le gâteau : le style d'écriture de l'auteur est particulièrement agréable.

Note

Un 18/20 pour ce livre. Un monde tout neuf à découvrir, fouillé et qui se tient.
De l'humour savamment dosé, qui est à la fois présent quasiment tout le temps, mais qui s'intègre dans l'univers comme étant naturel. Un tome d'introduction particulièrement bien amené.
Les quelques points manquants pour la perfection n'étant principalement dû qu'au fait qu'il s'agit d'un tome d'introduction.
Cela va sans dire, la suite sera rapidement lue.

Série : Alamänder (Le cycle d')

  1. Le T'Sank (chroniqué)
  2. Le Mehnzotain (chroniqué)
  3. Le Xéol (chroniqué)
  4. Le YArkanie (non lu)
  5. La Nef Céleste (non lu, nouvelle édition comprenant le 5ème tome ? (entre autre))

Janus de Alastair Reynolds

Janus de Alastair Reynolds

Récit

En 2057, Janus, une lune de Saturne, quitte soudain son orbite. 
Unique vaisseau alentour, le Rockhopper, propriété d’une compagnie minière qui exploite la glace des comètes du système solaire, est le seul véhicule spatial capable d’intercepter la course du satellite avant que ce dernier ne quitte définitivement le système solaire. 
En acceptant d’interrompre sa mission de routine pour effectuer une courte exploration de Janus, le capitaine Bella Lind et son équipage s’embarquent dans une aventure qui mettra à rude épreuve leur cohésion.Car, en réalité, Janus n’est pas une lune, mais un artefact extraterrestre qui leur réserve bien des surprises…

Impression

Pour commencer, sachez que je suis un inconditionnel de cet auteur de Hard-Science, bien que je l'ai toujours jugé difficile d'accès dans ses précédents écrits.

Mais tout d'abord, pour ceux et celles qui connaissent de réputation cet auteur, qu'ils se rassurent. En effet contrairement à ses autres livres où l'aspect scientifique est extrêmement poussé, et nécessite de très bonnes connaissances en sciences, ici l'auteur s'est rendu bien plus accessible.
Ne vous attendez pas non plus à un roman sans sciences.

Bien au contraire, fidèle à son habitude, l'ensemble du livre se base sur des concepts physiques. Toutefois ici, ils sont très bien expliqués, ce qui les rendent bien plus accessibles.
Toutefois, il me semble profitable d'avoir quelques bases en sciences, ou à tout le moins de pouvoir s'y immerger un peu, car certains concepts clefs de ce livre se basent dessus.
Ainsi des connaissances (de base) sur le principe d'action / réaction, sur la relativité du temps aux vitesses relativistes sont à mon sens nécessaires. Cela dit, la consultation d'un article de wikipédia sera amplement suffisante. Mais si toutefois cet effort vous semble insurmontable, passez votre chemin, sinon vous manquerez de comprendre certains points clefs, et vous sentirez parachutés dans l'histoire.
Pour résumer, il s'agit d'un livre Hard-Science, mais très accessible.

Maintenant que ce premier aspect a été abordé, plongeons nous dans l'histoire.
Ce livre se rapproche assez d'un 2001 l'odyssée de l'Espace, dans le sens où on part en exploration, vers l'inconnu (et au delà).

Nous sommes dans le futur (je n'ai plus la date en tête, mais peu importe), où la technologie actuelle a été suffisamment développée pour que la conquête du système solaire puisse se faire, mais pas plus.
Prenez la technologie actuelle, extrapolez un peu à ce dont vous auriez besoin pour faire voler des vaisseaux, et hop, vous ne serez absolument pas dépaysés. Pas de capacités surnaturelles attribuées à l'humanité par le développement d'une nouvelle technologie essentielle, etc. Non, on se retrouve en terrain "presque" connu et ça fait du bien :-)

Le début de l'histoire est simple : le Rockhopper (vaisseau spatial destiné à l'exploitation des comètes) et son équipage doivent se détourner de leur mission première pour aller explorer, le peu de temps qu'ils pourront, Janus, une des lunes de Saturne, qui vient de prendre la tangente.
Huit-clos sur fond d'étoiles. Exploration d'un "nouveau monde". Drames et découvertes. Ambitions et cohésions. Voila ce qui rythme les pages de ce roman. Une véritable expédition, digne des aventures de Christophe Colomb dans l'espace à la découverte de Janus et de ses secrets.
Psychologie des personnages fouillée, ambiance particulière, survie nécessaire. Un très bon cocktail qui font que ce livre se déguste page par page au fil des différents rebondissements qui s'y opèrent.

Note

Un 18/20 pour ce livre proposant de la Hard-Science accessible. Exemple même d'aventure et d'exploration, ce livre est envoutant. Ne prenez pas peur de la grosseurs de ce livre, il se lit bien et vite.

Trames - Cycle de la Culture, tome 08 / Iain M. Banks

Trames - Cycle de la Culture T08 de Iain M. Banks

Récit

Sursamen est un monde étrange. Gigantesque, creux, composé de coques concentriques, il a été construit pour une raison inconnue par une espèce disparue depuis des milliards d'années.
Il a été colonisé sur ses différents niveaux par des dizaines d'espèces dont les habitats diffèrent du tout au tout, du gazeux au liquide. Des rats dans une épave.

Les niveaux 8 et 9 sont occupés par deux peuples humains médiévaux en guerre perpétuelle. Alors que le roi Hausk est en train de triompher, il est assassiné par son bras droit.
Ses deux fils, Ferbin et Oramen, vont connaître des destins bien différents. Ferbin, témoin du crime, va chercher l'aide de la Culture. Oramen, futur roi, va tenter d'échapper aux complots de l'assassin de son père.
Quant à leur sœur, Anaplian, devenue un agent de Circonstances Spéciales, elle a bien l'intention de venger le roi, son père.

Interlude

Trames est le premier roman du cycle de la Culture dont je fais la critique dans ce blog. Inutile de vous dire que c'est uniquement parce que j'ai lu les précédents auparavant.
Alors, avant de vous enfuir en voyant qu'il s'agit du huitième tome de la saga, sachez que l'ensemble des 9 romans qui la composent sont totalement indépendant. Chacun dévoile un pan, un morceau de cet univers complexe et magnifique au détour des histoires qui nous sont contées.

Alors pour commencer, qu'est-ce que la Culture ?
Et bien oui, commençons par poser le décor, s'agissant du premier tome de cette saga que je chronique.

La Culture est une civilisation d'humanoïdes et IA très avancée (environ 9000 ans d'existence) qui se complaît à se décrire comme étant anarchiste, tolérante et hédoniste.
Dans cette civilisation hautement égalitaire, les IA sont considérées comme des personnes à part entière. Humanoïdes et IA y vivent sans manquer de rien. Le niveau technologique de cette civilisation permettant de s'offrir à peu près tout ce que l'on peut espérer (de la vie éternelle au vaisseau spatial), l'essentiel est de savoir comment IA et humanoïdes vont dépenser leur temps (ce qui est un thème récurrent de la saga car lorsque l'on a tout, comment fait-on pour vivre ?).

Côté extra-terrestres, de nombreuses autres espèces existent, ont existé, et vont exister. Ce qu'il faut bien voir c'est que la Culture est une civilisation impliquée de haut niveau, mais elle n'est pas la seule (une parmi une dizaine dans ce coin là de la galaxie). D'autres civilisations tout autant évoluées (tant technologiquement que philosophiquement) existent. La Culture n'est donc ni seule, ni la plus "forte" (si ce terme peut vraiment convenir), ni la plus influente, ni la plus vieille, ni la plus jeune des civilisation. Elle est parmi tant d'autres.

Toutefois, la Culture a un trait de caractère assez particulier, qui est qu'elle aime fourrer son nez dans les affaires des autres sachant que l'objectif général est la paix et la justice. Et c'est ce qui permet d'avoir des histoires à raconter :-)
De manière générale, l'ensemble des livres tournent autour d'une petite composante de la Culture appelée Contact. Le rôle de cette dernière est d'entrer en contact avec des civilisations moins développée et d'essayer de s'assurer que ces dernières prennent "le bon chemin" de l'évolution... tout en limitant leur intervention. La morale des impliqués de haut niveau étant en effet de laisser les jeunes civilisations arriver là où elles le désirent (même si cela signifie guerres, massacres, etc. pour les espèces contactées). Contact est donc là pour donner des "petits coup de pouce" pour aider (c'est à dire, selon leur simulation, faire en sorte que ce chemin soit le plus court / propre possible). Parfois ça marche... parfois pas.
Parmi Contact, il y a une sous-section, appelée Circonstances Spéciales (CS pour les intimes) qui est la partie qui s'occupent de régler / orienter les choses quand la diplomatie et les informations seules ne suffisent plus. Bref, ce sont ceux qui se salissent les mains... de manière plus ou moins raffinée et avec plus ou moins de retenues / remords... toujours dans le but de défendre la vision d’équité, de justice et de paix de la Culture. Il s'agit donc de la partie de la Culture qui au nom de la Morale et la Justice... vont employer des moyens que justice et morale - justement - réprouvent.

C'est évidemment qu'une très courte description de ce qu'est la Culture, mais ça permet de planter le paysage. Si vous voulez plus de précisions, les commentaires sont à vous.
Après ce (long) interlude, attaquons-nous à cette histoire particulière.

Impression

Dans Trames, on découvre les mondes Gigognes. Imaginez d'immense sphères concentriques, maintenue entre elles par d'immenses tours, formant une très grosse planète comportant de nombreux niveaux, les niveaux étant parfois emplie de machineries.
L'espèce qui a créé ces mondes (les Involucrae) est éteinte mais en a créés plusieurs milliers tout autour de la galaxie. Le but ? De nombreuses conjectures, mais au final, ce secret a été emporté dans la tombe de leur constructeur. D'autant plus qu'une autre espèce (tout aussi éteinte), les Ilnes, ont tout fait pour détruire ces mondes.
Toujours est-il que ces mondes sont aujourd'hui utilisés comme des sortes de pépinières où des conditions de vies spécifiques sont produites à chaque niveau, chaque niveau abritant son lot d'espèces.

L'action se passe principalement à Sursamen, l'un de ces mondes gigognes.
Et là, le terme de trames prend tout son sens. Le fil conducteur est l'histoire vécue par les trois enfants (survivants) du roi d'un peuple humanoïde typé médiéval / steampunk (logé au 8ème niveau de Sursamen). Le roi est assassiné par son bras droit, départ de toute l'histoire :

  • Anaplian (femme), qui a rejoint la Culture, et qui travaille pour CS lorsqu'elle apprend la mort de son père et de son frère.
  • Ferbin (homme) : prétendument mort, a assisté à l'assassinat de son père, et va tenter de voyager dans Sursamen pour joindre sa soeur et venger la mort de son père.
  • Oramen (homme) : dernier fils officiellement vivant du roi et ignorant le sort qu'à subi son père. L'assassin de son père n'est autre que le régent de ce dernier... jusqu'à ce qu'il atteigne sa majorité (qui n'est pas dans longtemps). Je vous laisse prendre les paris sur le temps que cela prendra avant que des facheux incidents commencent à poindre le bout de leur nez.

Au cours de ces périples, on rencontrera de nombreuses espèces, de niveaux technologiques divers, et on en apprendra plus sur les différentes interactions qu'elles ont entre elles.

Alors, bien qu'il s'agisse pas du meilleur tome de la série, cela reste pourtant un merveilleux voyage. Découverte d'un nouveau pan de l'univers de Iain M. Banks à travers les nombreuses espèces extraterrestres et leurs interactions. Ce qui manque, c'est peut être un peu de rythme, l'action étant diluée du fait de la découverte de ce monde Gigogne, des espèces extra-terrestres, des interactions qu'elles ont entre elles et de la différence de point de vue que peut apporter les niveaux technologiques.

C'est au final tout de même un très bon livre. Humour, cynisme, batailles, trahisons et philosophie... vous trouverez de tout ça dans cet opus... et l'avantage avec Iain M. Banks, c'est qu'on ne devine que rarement où tout cela nous mène.

Note

Un 18/20 pour cet opus (oui, oui, ce n'est pas le meilleur de la saga vous ai-je dit). Une invite au voyage entre civilisations, pour un partage de philosophie, de trahisons et autres manœuvres, du plus bas étage, au sommet. Un véritable plaisir même s'il n'est pas le meilleur de la série.

Série : Cycle de la Culture

  1. L'Homme des jeux (lu et non chroniqué)
  2. L'Essence de l'art (lu et non chroniqué)
  3. L'Usage des armes (lu et non chroniqué)
  4. Une forme de guerre (lu et non chroniqué)
  5. Excession (lu et non chroniqué)
  6. Le Sens du vent (lu et non chroniqué)
  7. Trames (chroniqué)
  8. Les Enfers virtuels (chroniqué)
  9. La Sonate hydrogène (chroniqué)
  • Inversions (lu et non chroniqué) - roman hors cycle pouvant être lu à nimporte quel moment après L'homme des jeux

Cartographie des nuages de David Mitchell

Cartographie des nuages de David Mitchell

Récit

Adam Ewing est un homme de loi américain, embarqué à bord d'une goélette partie de Nouvelle-Zélande et faisant route vers San Francisco, sa ville natale.
Il n'a rien à voir avec Robert Frobisher, lequel, un siècle plus tard, se met au service d'un compositeur génial pour échapper à ses créanciers.
Ni l'un ni l'autre ne peuvent connaître Luisa Rey, une journaliste d'investigation sur la piste d'un complot nucléaire, dans la Californie des années 70.
Ou Sonmi~451, un clone condamné à mort par un État situé dans le futur.

Pourtant, si l'espace et le temps les séparent, tous ces êtres participent d'un destin commun, dont la signification se révèle peu à peu. Chaque vie est l'écho d'une autre et revient sans cesse, telle une phrase musicale qui se répéterait au fil d'innombrables variations.

Impression

La cartographie des nuages racontent l'histoire d'Adam... mais aussi celle de Robert, ainsi que celle de Luisa...
Bref, vous l'aurez compris, il s'agit d'une histoire d'histoires intriquées.

Les vies de 6 protagonistes nous sont contées. Chacun l'un après l'autre en une structure pyramidale des récits : Adam Ewing, notaire américain reliant la Nouvelle-Zélande à San Francisco dans les années 1850 laisse la place à Robert Frobisher, compositeur et musicien des années 1930 (auteur du sextuor Cartographie des nuages), qui lui même cède le pas à Luisa Rey, journaliste dans les années 1970 qui passe le témoin à Timothy Cavendish éditeur de son état, qui après un long saut passe à Sonmi~451, clone serveuse dans un futur lointain et qui se termine par Zachry, gardien de chèvre dans un futur plus que lointain... avant de revenir en arrière.

Une structure peu banale donc, avec des liens ténus entre chacun des protagonistes qui permettent de passer d'une histoire à l'autre.

Mais comme vous l'aurez noté, le temps entre chaque protagoniste implique des époques différentes... et vous aurez donc dans ce livre 6 styles d'écritures différents, admirablement maitrisés par l'auteur.
Un vrai régal à lire donc. Passant du journal de bord à la correspondance épistoliaire, en passant par la langue d'aujourd'hui, et les langages du futurs. À chaque fois le style correspond parfaitement à l'époque et est un ajout au contexte et à l'ambiance du récit.

Un style d'écriture à chacun donc, mais aussi un style de récit différent : récit d'aventures, correspondance, enquête, SF... de multiples genres sont couverts et marquent encore plus les différences entre chaque personnages clefs.

Différentes, ces vies le sont, sans aucun doutes... et pourtant elles se répètent à l'infini semble-t-il. Car les thèmes récurrents malgré toutes ces différences est la trahison et l'esclavage sous toutes ses formes : l'esclavage de l'homme de couleur par l'homme blanc, l'esclavage de l'esprit et de l'imagination par l'attribution du travail d'un autre, esclavage de la société sur une partie de sa population, esclavage de l'amour, esclavage génétique... Et cette impression que l'Homme n'apprend pas de ses erreurs... qu'il oublie tout et que tout recommences, et que c'est inhérent à sa nature.

Note

En définitive un 18/20 pour ce livre qui utilise tant de styles différents et qui de ce fait réussit parfaitement à transmettre cette sensation d'injustice et d'erreurs à répétition à travers le temps. Erreurs qui se répètent, comme une variation à l'infini d'un même thème... celui de la cartographie des nuages sans nul doute.

Rainbows End de Vernor Vinge

Rainbows End de Vernor Vinge

Récit

Au milieu du XXIe siècle, le virtuel a subverti le réel. Grâce à ses vêtinfs, ses lentilles de contact, chacun communique avec tous, peut se déplacer sous forme d'avatar à l'autre bout du monde ou en recevoir informations et images.
Robert Gu, illustre poète américain, a sombré dans la nuit de l'esprit. Grâce à un traitement miraculeux, il émerge de son Alzheimer et peut quitter la maison de retraite de Rainbows End. 
Mais il va lui falloir se familiariser avec ces machines à distiller de l'information dont il s'est toujours méfié. Lui qui a toujours tant aimé les livres découvre un horrible projet, le Bibliotome : tout numériser au prix de la destruction physique de l'imprimé.

Impression

Ce livre nous invite à découvrir un futur possible, que l'on pressent comme parfaitement crédible. Une omniprésence des réseaux, extension de nos smartphones reliés à internet où l'on est relié au monde virtuel à l'aide de ses vêtements et de lentilles permettant de visualiser le virtuel... qui devient au final plus réel que la réalité bassement matériel. Se promener, voyager virtuellement, calquer des univers fantastiques sur la réalité,... voilà le lot quotidien des hommes de ce futur proche.

Le personnage principal, Robert, autour duquel ce livre tourne, est un ancien poète, revenu d'un Alzeihmer. Mais entre-temps le monde a changé et nous suivons ce personnage, ayant toujours refusé la technologie, dans l'apprentissage obligé de ce nouveau monde (et donc de ses technologies). L'on peut ainsi se figurer la révolution qu'ont dû accepter (ou non) les personnes passant du papier au tout informatique. Ici c'est du réel au virtuel que l'on est forcé de passer.

Par ailleurs, l'histoire suit une sombre affaire de terrorisme, où les gentils ne sont pas forcément ceux que l'on pense... Ce "pauvre" Robert est impliqué dans cette danse, où il jouera un rôle majeur (mais je vous laisse découvrir le fin mot de l'histoire).

Thriller avec en fil rouge cette affaire de terrorisme, découverte d'un monde proche du notre, mais avec des codes, un fonctionnement différent... et pourtant si proche.

J'ai vraiment pris plaisir à m'immerger dans cet univers, et de le découvrir au fil de la lecture, en suivant la mise en place de l’Événement. Vernor Vinge nous fait vraiment plonger dans ce monde qui pourrait bien être pas si éloigné du notre dans quelques décennies.
Rien de très innovant, où l'on ne sort pas des sujets déjà traités dans d'autres livres, mais une histoire où l'on prend plaisir à se plonger, et qui nous fait réfléchir sur ce que demain pourrait être.


Note

18/20 : très bon style d'écriture, immersion et crédibilité totale de l'univers dépeint.
Une lecture très agréable donc, mais où il ne faut pas s'attendre à des éléments innovants.