L'âme - Le dernier souffle, T03 de Fiona McIntosh

couverture livre - l'âme - le dernier souffle

Récit

Pris par le temps qui s'enfuit, prisonnier d'un corps dont la seule vue le met au supplice, Wyl Thirsk voit se réaliser tous ses cauchemars - jusqu'au mariage de la femme qu'il adore, la reine Valentyna de Briavel, avec celui qu'il hait entre tous, l'ignoble roi Celimus. 
Pour se délivrer du sortilège du Dernier souffle, Wyl doit devenir roi de Morgravia. Malheureusement, le chaos engendré par le Don de la sorcière Myrren plonge Wyl au cœur d'un tourbillon de combats sans fin auquel il n'est pas sûr de survivre. 
Mais le veut-il seulement ? Car pour sauver Valentyna, il est prêt à tous les sacrifices - même celui de sa vie.

Impression

Troisième et dernier tome de cette saga, ce dernier continue dans la droite lignée des deux premiers (vous pouvez notamment relire ma chronique du premier tome et celle du second).

Pour resituer la chose, nous nous trouvons dans un monde médiéval et classique à l'extrême.
La magie y est par contre beaucoup plus présente que dans les 2 précédents tomes. Et c'est sans doute dommage car j'aimais bien sa présence avec parcimonie.
Là au contraire, on est noyé, voir un peu étouffé, par cette magie qui se faisait si discrète avant, et qui rayonne tel le phare d'Alexandrie une nuit sans lune dans ce dernier tome.

Et c'est bien dommageable, à mon sens, car avec la débauche de magie, vient les pièges du "Deus ex machina", piège dans lequel sombre malheureusement l'auteur.
En effet, après tant de mésaventures, de rebondissements et d'originalité dans la magie et le fonctionnement de ce fameux Don, il est très dommageable que ce dernier soit limite écrasé par la magie du monde qui se dévoile principalement en la personne d'Elyseus / Fynch et du magicien du Roi des montagnes (dont je n'ai pas retenu le titre imprononçable).

En effet, à vouloir lier l'avenir du monde aux hautes magies de ces derniers personnages, on écrase la beauté et la rareté qu'est la magie du don. C'est à mon sens d'autant plus dommageable qu'en retirant ces personnes de l'équation - voir même le danger que court le monde, il aurait été somme toute pas trop difficile de faire autrement (si ce n'est mieux) et de réussir à garder ce caractère intimiste d'une magie puissante mais limitée... et pourtant tellement horrible.

D'ailleurs, le final est pour moi tombé à l'eau, tant parce qu'in fine je l'avais deviné, mais surtout parce que le sentiment de Deus ex machina à la fin me semble tellement dommage et ne se justifie pas au seul besoin de vouloir présenter un happy-ending.

Cela étant dit, je vous rassure, la lecture de ce dernier tome n'est pas mauvaise, loin de là, puisqu'on retrouve nos héros (valeureux et tout en archétypes) et nos anti-héros (fourbes et tout en archétypes aussi) et toujours cet univers intimiste et dense (hormis le développement de la partie magie).
Je ne vous refais pas le topo de mes précédentes chroniques sur le sujet, elles parlent d'elles-mêmes.

Dans ce troisième tome, l'action y est intense, les rebondissements nombreux et l'histoire toujours aussi fluide et prenante, malgré ce côté machiavélique omniprésent.
D'un autre côté, on est au troisième tome, et si ce dernier point vous insupporte, vous aurez abandonné la lecture bien avant.

Côté plume, comme pour les deux premiers tomes, elle est à la fois vive et brusque dans les combats, mais sait aussi se faire poétique et contemplatif à d'autres moments. En véritable osmose avec l'histoire.

Encore une fois, les rebondissements et intrigues ne relèvent pas du génie, mais l'histoire associée se déroulant sans temps mort, cela confert ce petit côté "histoire de notre enfance" qui nous ravit et nous porte sans aucun soucis vers la fin du livre pour savoir comment cela va-t-il se finir et comment le happy-ending se fera (oui, je n'ai jamais douté que ça se finirait bien, d'une certaine façon, vu le machiavélisme de l'ensemble).

Note

Un 15/20 pour ce livre.
Une plume qui s'adapte au récit, des personnages bien décrits et dont les affres nous donnent envie de suivre leurs frasques, une atmosphère "conte pour enfants" à travers la simplicité des personnages tout en gardant suffisamment d'intrigues et de rebondissements pour nous tenir en haleine.
Et surtout cette magnifique idée qu'est la magie du dernier souffle et la beauté / horreur qu'il prend au fur et à mesure qu'on en découvre toutes les capacités.
Dommage que dans ce dernier tome, une magie plus forte et importante aie été mise en place. Cela détourne quelque peu cette beauté cauchemardesque de voir le dernier souffle en action... et mène à une fin qui est par trop capillotractée à mes yeux.

Dommage (bis repetita), car cela atténue (grandement) le coup de cœur que j'avais eu à la lecture des 2 premiers tomes. Cela dit, lire ce troisième tome reste nécessaire, ne serait-ce que pour ne pas rester sur sa faim après les 2 premiers sublimes tomes. Et puis dans l'ensemble, il est loin d'être mauvais ce tome.

Série : Dernier souffle (Le)

  1. Le Don (chroniqué)
  2. Le Sang (chroniqué)
  3. L'Âme (chroniqué)

Pas de commentaire... N'hésitez plus, écrivez en un : -->