L'ombre du pouvoir - Le bâtard de Kosigan, tome 1 - de Fabien Cerutti

http://www.livraddict.com/biblio/livre/le-batard-de-kosigan-tome-1-l-ombre-du-pouvoir.html

Récit

Le chevalier assassin, Pierre Cordwain de Kosigan, dirige une compagnie de mercenaires d’élite triés sur le volet. Surnommé le « Bâtard », exilé d’une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses pouvoirs et son art de la manipulation au service des plus grandes maisons d’Europe.
En ce mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d’Aëlenwil, en inquiète plus d’un. De tournois officiels en actions diplomatiques, de la boue des bas fonds jusqu’au lit des princesses, chacun de ses actes semble servir un but précis.

À l’évidence, un plan de grande envergure se dissimule derrière ces manigances. Mais bien malin qui pourra déterminer lequel…


Impression

Tombé par hasard en face du sieur Cerutti, l'auteur m'a vendu son livre alors que mon budget était déjà dépassé. Mais la belle couverture et le pitch de cette histoire, ont su l'aider à me convaincre d'échanger quelques sous contre ce livre.

Et au final bien m'en a pris, car sans être sublime, il s'agit d'une lecture très sympathique.

Ce livre se base sur la réalité historique du XIVème siècle, auquel a été ajouté le fait que la magie et les être du folklore féérique existent bels et bien, même si persécutés dans nombre de régions que constituent le terrain de jeu de ce livre à savoir la perfide Albion, le Royaume de France et le Duché de Bourgogne (principalement).

On y suit l'histoire de Pierre Cordwain de Kosigan, bâtard d'une grande lignée des bourguignons et qui vit comme mercenaire.
Pourquoi ce livre n'est pas sublime ? Principalement, je trouve, à cause de son héros, très "James Bondien". J'entends par là que l'on suit ses aventures où de Kosigan fait montre de gouaille et d'astuce, mais toujours avec une façade de charmeur et de "tout était déjà prévu", ce qui fait qu'on ne s'en fait guerre pour lui. Il est évident que le personnage principal s'en sortira, et plutôt sans égratignures (là, vous devriez vous imaginez James Bond, sortant de son combat à base de tank en devant uniquement retirer la poussière de plâtre du smoking).

Les personnages secondaires ne sont clairement présents que pour soutenir de Kosigan et le sortir des impasses dans lesquelles ses machinations le fourvoient.

Dit comme ça, on pourrait penser que la lecture n'a que peu d'intérêt, mais ça serait très réducteur. Car malgré cet handicap, ce livre est un véritable page-turner : actions rocambolesques, humour et traits d'esprit, trahisons et contre-trahisons. Cela va sans dire, on ne s'ennuie pas une seule minute (on a juste jamais peur pour le héros).

Par ailleurs, l'atmosphère du comté de Champagne est particulièrement bien décrite, enchanteur même. La présence de la féérie y est distillée avec tact et justesse. Clairement, cela ne s'oppose pas à l'Histoire telle qu'on nous l'a enseignée... hormis sur la réalité de nos "légendes". Terriblement immersif donc.

Un point par contre qui me laisse assez dubitatif, c'est qu'on suit par ailleurs l'histoire d'un héritier de de Kosigan. Certes, c'est grâce à lui et à ses investigations que l'on peut faire connaissance avec notre mercenaire et son histoire, mais son importance en termes de nombre de pages dans le livre est, à mon sens, trop forte au regard de ce que cela apporte réellement à l'histoire. Un point qui trouvera sans doute réponse dans le second tome, mais qui a le défaut de casser le rythme de la lecture.
Car si l'histoire de Pierre Cordwain de Kosigan est entrainante et addictive, celle de l'héritier est beaucoup plus lente, surtout qu'elle se fait via des échanges épistolaires, ce qui n'a pas pour mérite de faire aimer (ou non) le dit héritier. Du coup, on a plus envie de passer vite fait l'histoire de l'héritier pour en revenir à celle du bâtard.
C'est dommage car la partie sur l'héritier met en exergue tout de même un fait important qui s'est produit entre les 2 époques (et que je ne précise pas plus avant, je vous laisse lire le livre pour savoir de quoi il s'agit), et dont on ne cesse de se poser la question de savoir si le bâtard y est pour quelque chose ou non... Et à quel point cela est si vrai que ça (déformation suite aux complots présentés dans l'histoire sans doute ^^).

Par contre, la fin appelle impérativement à la lecture du second tome... Trop de choses restant en suspens à la fin de celui-ci.

Note

Un 17/20 pour ce livre. Bien que présentant quelques défauts (héros par trop archétypal, casse du rythme avec l'héritier,...), l'ambiance, l'enchainement des actions, le désir de découvrir à quoi rime toutes ces manigances font que ce livre se lit très bien.
Porté par un auteur qui visiblement connait la réalité historique sur laquelle il se base, on est vraiment happé par cette lecture sans prise de tête ni subtilité psychologique.
Je le conseille si vous n'êtes pas allergique aux héros tout en archétype et à l'absence de contre-poids de ce dernier.

Je lirai la suite sans aucun soucis.

Série : Le Bâtard de Kosigan

  1. L'Ombre du pouvoir (chroniqué)
  2. Le Fou prend le roi (chroniqué)
  3. Le Marteau des sorcières (chroniqué)
  4. Le Testament d'involution (chroniqué)

La république des voleurs - Les Salauds Gentilshommes, T03 de Scott Lynch

http://www.livraddict.com/biblio/livre/les-salauds-gentilshommes-tome-3-la-republique-des-voleurs.html

Récit

Après le plus grand casse de leur carrière, Locke et son inséparable complice, Jean, ont réussi à s’échapper. Mais Locke ne s’en est pas tiré indemne : empoisonné, il est mourant. Aucun alchimiste n’est en mesure de l’aider. Alors que le moment fatidique approche, une mystérieuse Mage Esclave lui propose un marché qui le sauvera ou mettra un terme à ses souffrances. Locke hésite, jusqu’à ce que la mage mentionne le nom d’une femme qu’il a connue par le passé. L’amour de sa vie. Sa rivale en matière d’habileté et d’intelligence. Et, s’il accepte cette mission, son plus dangereux adversaire.
À l’approche des élections de la cité des mages, les différentes factions recrutent leurs stratèges. Locke doit faire un choix : affronter ou séduire celle qu’il n’a jamais pu oublier. Leurs vies dépendent peut-être de sa décision…


Impression

Suite du
premier tome et second tome qui m'avaient tous deux emballés, nous voici happés dans les tourments de la vie tumultueuse de nos chers voleurs. Et pour une fois, ce n'est pas Locke qui va chercher les ennuis, mais les ennuis qui vont venir les chercher... Ça change non ?

D'un point de vue stylistique, on continue avec le partage de l'histoire entre le présent (les élections à Khartain) et le passé (la pièce de théâtre dont est tiré le titre de cet opus) au travers de flashbacks s’intercalant dans l'histoire (j'allais dire principale... mais pas vraiment, chacune ayant son propre intérêt).
Cette narration en 2 histoires entremêlées est de nouveau réalisée d'une main de maître par Scott Lynch, qui arrive à raccrocher chacune des histoires en un ensemble de va et vient formant comme une chorégraphie... Voire même la trame d'une pièce de théâtre.

Côté histoire, cette fois-ci point de grand coup monté pour suivre les préceptes du 13ème. Jean et Locke se voient confier une mission qu'ils ne peuvent refuser... D'autant que c'est pour le compte des fameux mage-esclaves de Khartain (employeur pour le moins présomptueux et peu ouvert à la discussion).
Il s'agit de faire gagner la prochaine élection, théâtre d'un jeu de pouvoir entre 2 factions des mage-esclaves.
Une aventure clairement moins rocambolesque que les deux précédentes, mais qui se rattrape en nous fournissant son lot de découvertes concernant les fameux mage-esclaves si craints et mystérieux que l'on croise dans les 2 précédents tomes.
On y apprend aussi un peu plus sur le passé de Locke... Ce qui n'est pas simple, vous en conviendrez et on découvrira un Jean qui prend une plus grande envergure que dans les précédents tomes (enfin je trouve).

Dans le passé, on retrouvera la bande du premier tome (sans Moucheron) mais avec les frères Senza plus excités que jamais, la puberté obligeant.
Et cerise sur le gâteau, on apprendra à découvrir qui est la fameuse Sabetha, personnage occupant l'esprit de Locke mais qui n'était jamais présente.

Ah mais aurai-je oublié de vous le préciser ? L'adversaire de Locke et Jean pour les élections... ne sera personne d'autre que l'élue du cœur de Locke. La découverte de qui est Sabetha passé et présente sera donc le fil rouge de cet opus.

Côté background de l'univers, on le complète un peu plus puisqu'on découvre une nouvelle cité, avec ses propres règles, sa propre culture et qui est le chef-lieu des mage-esclaves. Tout un programme.
De manière identique aux 2 précédents tomes, un background cohérent, fourni et envouteur.

Côté plume, on retrouve tout ce qui nous a plu dans les précédents tomes, la complexité de l'intrigue en moins, mais clairement compensé par des découvertes sur le passé de Locke, Sabetha ainsi que des éléments importants concernant le monde.

Les personnages sont toujours aussi bien décrits. Bourrés de talents, mais emplis de défauts. Toujours aussi inaccessiblement réalistes.

Enfin, la fin de ce tome est magnifique, tout en interrogations... et laisse présager de funestes choses pour le 4ème tome (qui devrait sortir fin septembre en VO si mes souvenirs sont bons).

Au final, une véritable jouissance que de lire (que dis-je de se laisser porter) par ce livre.

Note

Un 20/20 pour ce livre.
Ambiance, personnages, style d'écriture et background, tous s'associent en parfaite harmonie pour nous servir une histoire captivante, moins par les rebondissements (bien que présents et entraînants) comparativement aux précédents tomes, mais surtout par les découvertes sur le monde et nos héros qui accompagnent cette lecture.
Comparés au précédents tomes (1 et 2), le rythme y est tout aussi intense et les intrigues moins complexes (mais toujours aussi agréables à suivre).
Ce troisième tome réussit donc à maintenir la qualité et l'intérêt de ce cycle, ce qui lui permet de conserver son 20/20.

Pour conclure... vivement la lecture du 4ème tome !

Série : Les Salauds Gentilshommes

  1. Les Mensonges de Locke Lamora (avis)
  2. Des horizons rouge sang (avis)
  3. La république des voleurs (avis)
  4. La ronce d'Emberlain (non traduit)
  5. [The Ministry of Necessity (non écrit)]
  6. [The Mage and the Master Spy (non écrit)]
  7. [Inherit the Night (non écrit)]
  8. [The Bastards and the Knives (non traduit)]

L'âme - Le dernier souffle, T03 de Fiona McIntosh

La première loi, tome 1 : Premier sang de Joe Abercrombie

Couverture livre - la-premiere-loi-tome-1-premier-sang-l-eloquence-de-l-epee

Récit

Logen Neuf-Doigts, le barbare le plus redouté du Nord a finalement vu sa chance tourner : son dernier combat risque bien d'être celui de trop. La perspective de ne laisser à ses ennemis hilares qu'une poignée de mauvaises chansons ne l'enchante guère ; aussi, quand les esprits lui révèlent qu'un mystérieux mage l'attend au Sud, se met-il en route. Après tout, qu'a-t-il de mieux à faire ? 
Jeune et fringant officier, le capitaine Jezal dan Luthar n'a rien de plus dangereux en tête qu'arnaquer ses amis aux cartes, se mettre minable et remporter le Tournoi annuel d'escrime. Mais la guerre gronde, et les batailles qu'on livre sur le front du Nord ne s'interrompent pas au premier sang. 

Tortionnaire accompli, l'Inquisiteur Glotka ne rêve que de voir l'arrogant capitaine tomber entre ses mains. Mais lui ou un autre, Glotka déteste tout le monde : obtenir des aveux de traîtrise à longueur de journée laisse peu de place à l'amitié. Sa dernière piste de cadavres pourrait bien le conduire droit au cœur du gouvernement corrompu... si toutefois il vit assez longtemps pour la suivre. 
Alors que de funestes complots sont sur le point d'être révélés, que des querelles millénaires remontent à la surface, la ligne qui sépare les héros des traîtres est assez fine pour faire couler le sang !

Impression

J'ai entendu beaucoup de bien à propos de cet auteur, et c'est le premier livre de sa part que j'attaque.
Comme d'habitude, on a toujours un peu peur d'être déçu dans ces cas là, mais il m'a tellement été recommandé que je ne pouvais pas passer à côté.

On se retrouve clairement en territoire de Fantasy qu'on pourrait juger comme classique aux premiers abords : une guerre entre une nation "civilisée" et les barbares du nord.
De la magie. Des différents historiques avec un ancien ennemi vaincu au sud... mais qui reprend du poil de la bête. Vous je ne sais pas, mais moi ça me semble "commun".

Et pourtant, au cours de ce qui est clairement un tome d'introduction (700 pages quand même), on va découvrir que les personnages clichés ne le sont clairement pas. Au contraire, chacun se voit affublé d'une psychologie particulièrement fouillée mêlant le noir et le blanc en de jolies gris aux teintes si différentes.
Par exemple, on peut découvrir ce barbare, qui se juge comme un monstre, et qui pourtant semble être un des personnages cherchant le plus à minimiser la violence gratuite.
Ou encore cet inquisiteur, expert pour faire dire ce qu'on lui demande d'entendre à ses victimes... Lui même torturé (tant physiquement que psychologiquement) et qui cherche un sens à son existence.

Ce tome d'introduction va donc à la fois nous faire découvrir :
  • plusieurs pays, avec leur fonctionnement, le statut de leurs relations diplomatiques entre eux ;
  • les personnages, dans leur milieu d'existence, avant de les en extraire pour former un groupe prêt à partir pour sauver le monde (enfin, on imagine que c'est dans ce but).
La contrepartie, c'est un tome assez lent, où l'on est plus dans l'apprentissage la découverte d'un monde que dans l'action. Les choses se mettent en place à leur rythme.
Toutefois, le monde ainsi créé est tellement dense, et de manière similaire pour les personnages sur lesquels le focus est fait, qu'en aucun cas où ne s'ennuie.
Mais ceux qui cherchaient à lire un livre où les viscères maculent chacune des pages, il n'en sera pas pour son argent.
Cela dit, il y a aussi des scènes d'actions.

Côté plume, cette dernière est fluide et acérée. On va à l'essentiel quand cela est nécessaire, et on peut s'étendre sur d'autres éléments quand cela s'avère important de donner du corps.
C'est sans doute cette "justesse" qui permet à un épais tome d'introduction  de rester attractif.

Note

Un 17/20 pour ce livre qui commence avec panache cette série.
Malgré l'épaisseur de l'introduction, la densité et la cohérence du monde dépeint et la consistance des personnages principaux  font qu'on est attiré par sa lecture... Et qu'on est somme toute assez impatient de poursuivre la route avec tous ces personnages complexes.

Une série que je ne peux que vous conseiller, surtout si les tomes suivants sont meilleurs et plus rythmés.

Série : Univers de la Première loi

Première loi

  1. Premier sang (avis)
  2. Déraison et sentiments (avis)
  3. Dernière querelle (avis)

Romans indépendants

  • Servir froid (non lu)
  • Les héros (non lu)
  • Pays rouge (non lu)

La mer éclatée

  1. La moitié d'un roi (non lu)
  2. La moitié d'un monde (non lu)
  3. La moitié d'une guerre (non lu)

Des milliards de tapis de cheveux d'Andreas Eschbach

Couverture livre - critique littéraire - des-milliards-de-tapis-de-cheveux.html

Récit

Quelque part aux confins de l'empire se niche une planète que seule une curieuse coutume distingue de ses consœurs : depuis des temps immémoriaux, les hommes, tisseurs de père en fils, y fabriquent des tapis de cheveux destinés à orner le palais des étoile de l'empereur.
Pourtant, certains, tel cet homme au passé nébuleux qui prétend venir d'une lointaine planète, racontent que l'empereur n'est plus. Qu'il aurait été tué par des rebelles.

Mais alors, à quoi - ou à qui - peuvent donc servir ces tapis ?


Impression

Voici un livre dont le titre m'a, pour je ne sais quelle raison, toujours attiré. Il a, toujours pour je ne sais quelle raison (bien que pas la même), trainé un bout de temps dans ma PAL avant de finalement tomber sous mes yeux avides.

À la lecture de ce livre, le premier point qui ressort c'est son aspect poétique. À la poursuite du mystère des tapis de cheveux, nous nous efforçons de démêler cette histoire, qui part d'un simple tisseur de tapis de cheveux pour nous mener aux confins de l'univers.

Le rythme du récit est très agréable. On a presque l'impression de consulter un dossier d'enquête, où l'on déroule des pelotes de vies, amenant à s'interroger de plus en plus sur la raison de ces tapis de cheveux et où cela peut bien se terminer au fur et à mesure que l'affaire se complique et les faits se tricotent.

De ce fait, l'histoire est emprunte d'humanisme, puisqu'elle ne se base que sur des récits entrecoupés de vies plus ou moins malheureuses, soumises à des règles, à des conditions de vie, que l'on découvre au détour de ces récits. Et toujours le mystère des tapis de cheveux qui s'épaissit, tandis que pourtant, nous faisons des pas vers la résolution du problème.

En corolaire, nous avons aussi une variété de points de vue importante sur les différentes personnes rencontrées ou à rencontrer. À chaque passage de navette, le point de vue change, ce que l'on pensait acquis ne l'est plus totalement, et la toile se complexifie par l'entremêlement de ces vies sur l'écheveau du temps.

Seuls quelques personnages sont récurrents, à savoir ceux qui, quelque part, mènent cette enquête sur la raison de cette étrangeté.
Ces personnages permettent d'ailleurs de découvrir l'univers tissé par l'auteur, à coups rapides et précis. Personnellement, je lui reprocherai d'être du coup, très caricatural, mais cela s'explique par le fait que le centre de l'ensemble de cette histoire n'est pas l'univers, mais bien le tapis. Le reste n'étant présent que pour mettre en valeur cette énigme... capillotractée ?

Personnellement la structuration de ce livre m'a beaucoup plus, mais il est vrai que cela peut dérouter de voir que cette histoire n'a pas de personnage principal, pas de héros, seulement la vie des gens et les tapis comme fil conducteur.
Mais qu'est-ce que cela apporte en termes de poésie à l'ouvrage.

Un autre point que j'ai beaucoup aimé, c'est que malgré cette ébauche rapide de l'univers, l'énigme est parfaitement cohérente avec ce dernier... Et que clairement, même si j'ai deviné un certains nombre de choses, le cœur de l'énigme m'est resté opaque jusqu'à la fin, même en ayant les éléments à l'avance.

Note

Un 17/20 pour ce livre qui est un coup de cœur pour moi quant à la structuration du récit et la poésie qui s'en dégage.
Mon moins se situant sur un univers complexe, mais à peine décrit et des évènements / interactions que j'ai trouvés très caricaturaux et simplistes du fait qu'ils ne sont pas le centre d'intérêt du livre.

Au final un livre assez court, que je conseillerai fortement pour qui veut se laisser guider sans chercher à aller trop vite et découvrir cette histoire au rythme imposé par le maître tisserand qu'est l'auteur.

PS : oui je m'excuse pour mes allusions au tissage du tapis, mais c'est trop tentant après la lecture de cette œuvre.

Les marches du trône - Les Aventuriers de la Mer, T09 de Robin Hobb

Couverture livre - critique littéraire - Les aventuriers de la mer - tome 9 - Les marches du trône

Récit

Avec Mère à son bord, Parangon peut enfin retrouver son intégrité perdue, un visage, et peut-être même la vue. Il ne lui en faudra pas moins pour affronter la Vivacia, sur laquelle Kennit règne toujours en maître, au point qu'il fait d'Althéa, la propriétaire légitime de la vivenef, sa prisonnière ! Mais il faut croire que la chance insolente qui a si bien servi le pirate jusqu'ici l'a quitté : la flotte jamaillienne, bien décidée à ne pas le laisser retenir plus longtemps le gouverneur Gosco et Malta en otages, lui fait échec. Tintaglia, le dernier dragon de Clochetinte, toujours à la recherche de cette dernière, vient elle aussi déranger ses plans. Quant aux serpents, il n'auraient pas pu trouver meilleur moment pour le laisser tomber...

Impression

Premier tome de cette série que je chronique... mais dernier tome de la série. Oui parfois, la vie vous joue des tours.

Du coup, afin de relater un peu la série, je m'en vais digresser un peu sur les tomes précédents (mais très rapidement).
En premier lieu, j'ai commencé la lecture de cette série suite à la lecture de la saga relatant les faits de Fitz Chevalerie à savoir l'Assassin royal (les 2 premier cycles, le troisième n'étant pas encore sorti).
Le début des aventuriers de la mer était vraiment sympathique, dans un univers particulier où l'on découvrait les vivenefs, ces bateaux fait d'un bois particulier qui leur permettait de prendre vie après un certain nombre d'années et de sang versé.
Seulement voilà, après le 3ème tome, j'ai trouvé la lecture de plus en plus longue et difficile à m'intéresser. Ayant l'impression que pas grand chose ne se passait et surtout la présence d'énormément de longueurs.

Mais l'auteur m'avait plu avec Fitz et ses amis/ennemis et les critiques de la série étant bonnes, je me disais que ça allait reprendre.
Bon gré, mal gré, j'ai réussi à me tirer jusqu'au tome 8... mais avec des délais entre chaque lecture de plusieurs années et uniquement parce que ça me semblait bête qu'avec autant d'éloges et vu comme j'avais aimé l'Assassin royal de ne pas conclure cette série... mais en avançant très lentement.
Cela étant, la sortie du 3ème cycle de l'assassin royal m'a donné envie de clôturer cette série (enfin !) avant de pouvoir m'autoriser à reprendre toute la saga de l'assassin royal (ou bien juste le nouveau cycle, on verra).
Nous voici donc dans l'attaque de ce neuvième et dernier tome.
Et contrairement à l'ensemble des tomes après le tome 3, je dois dire que je ne m'y suis pas du tout ennuyé.
Actions, rebondissements, dénouements de situations, tout concourt à faire de ce dernier tome, un tome plein de vigueur et de tension, ce qui manquait cruellement aux précédents.
Même les personnages qui me sortaient par les yeux (comme le gouverneur) ont réussi à ne pas trop me faire grincer des dents. Un véritable petit exploit.

Un tome qui clôture enfin cette série, qui, de mon avis, aurait pu être raccourcie d'une bonne moitié, sans rien perdre de l'exotisme et de la richesse du background.

Côté plume, ce tome se lit vite et est prenant. Bref, on a l'impression de se retrouver sur le premier cycle de l'assassin royal (le second étant clairement plus poussif au début).

Bref vous l'aurez compris, ça fait du bien de terminer sur un livre comme ça !
Mais même si ce tome est bien, il n'équilibre absolument pas, à mon sens, la longueur des précédents tomes qui sont bien nombreux.

Note

Un 15/20 pour ce livre qui termine avec un certain panache cette série.
S'il ne vous reste plus que ce livre à lire, clairement, c'est un plaisir de le lire. Beaucoup des points qui me dérangent dans l'écriture de Robin Hobb (longueurs dans les descriptions et dans la mise en place des actions principalement) ne sont pas présents. On remarquera toutefois que ce n'est pas non plus un page-turner comme peuvent l'être des romans plus boostés aux phéromones (je pense à Black Men et le cycle de Takeshi Kovacs de Richard Morgan par exemple [que je n'ai pas chroniqué ici car d'une lecture antérieure à la tenue de ce blog, mais que je vous conseille fortement si l'envie de vous défouler vous prend]) mais ça passe très bien (surtout après le reste).

Toutefois, si je dois faire une conclusion à l'échelle de la saga, je dirai qu'elle n'en vaut finalement pas le coup. Trop de longueurs et beaucoup trop de tomes n'apportant que peu de chose à l'histoire font qu'à mon sens, l'investissement mis pour découvrir les mystères des dragons n'en vaut pas la chandelle.
Quitte à lire du Robin Hobb, lisez donc l'Assassin royal, dont je ne pourrai que vous conseiller la lecture (avec un petit bémol pour les tomes 7 et 8 de mémoire, et sans connaissance du 3ème cycle que je n'ai pas encore lu).

Série : Les Aventuriers de la Mer

  1. Le Vaisseau magique (lu et non chroniqué)
  2. Le navire aux esclaves (lu et non chroniqué)
  3. La conquête de la liberté (lu et non chroniqué)
  4. Brumes et tempêtes (lu et non chroniqué)
  5. Prisons d’eau et de bois (lu et non chroniqué)
  6. L'éveil des eaux dormantes (lu et non chroniqué)
  7. Le Seigneur des trois règnes (lu et non chroniqué)
  8. Ombres et flammes (lu et non chroniqué)
  9. Les marches du trône (chroniqué)

Un nouveau cycle - Alliances éternelles, T01 de Sandrine Rocchia Lebreton

Couverture livre - critique littéraire - Alliances éternelles - un nouveau cycle

Récit

Catherine Vallin a 34 ans. Elle est mariée et a une petite fille de 3 ans. Apparemment, rien d'exceptionnel, rien de vraiment hors norme pour des humains. Mais étrangement, elle porte en elle un besoin de magie et a la sensation d'être différente, pas vraiment à sa place dans ce monde. Elle a aussi l'impression d'avoir vécu un amour magnifique auprès d'une âme-sœur.
En réalité, Catherine a oublié sa vie antérieure.
Dans un lointain passé, elle était Enya, première Princesse Gardienne. Mariée à son âme-sœur Liam, leur couple marqua profondément le monde magique. Leur communauté, les Gardiens, des êtres mi elfes-mi fées, tous dotés de pouvoirs différents, attendent leur renaissance.
C'est mille ans plus tôt qu'Enya et Liam perdirent la vie en bannissant un sorcier noir, Marwam, désireux d'asservir le monde surnaturel et humain. Pourtant, le temps presse, le bannissement des mille ans arrive à son terme, et l'horrible Marwan reviendra, immanquablement...
Les âmes-sœurs sont probablement la clé de l'avenir de la communauté magique.
Mais personne n'a la moindre idée d'où ils sont.
En parallèle de notre monde contemporain, Catherine va basculer dans le fantastique puis se découvrir une destinée extraordinaire. Vous en rêvez aussi ?


Remerciements

Pour commencer, ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat
Livraddict / Sandrine Rocchia Lebreton.
Je tiens donc à remercier sincèrement les personnes qui m'ont permis de participer à ce partenariat.
Par ailleurs, j'ai été très touché que l'auteur prenne le temps de dédicacer son  livre tout en allant voir qui allait lire son livre.
C'est peut être bête, mais ça fait réellement plaisir quand on reçoit l'ouvrage.

Impression

Le début de la lecture m'a laissé quelque peu échaudé. En effet, à la lecture de la quatrième, je ne m'attendais pas du tout à tomber dans un roman typé Young-Adult.
Il faut dire que les premières pages commencent fort en citant du Twilight comme vision de l'amour... J'avoue avoir hésité à refermer rapidement ce livre devant de tels propos.
Cela dit, comme il s'agit d'un livre que j'ai reçu dans le cadre d'un partenariat, il était nécessaire que je réalise cette lecture, ne serait-ce que par respect vis à vis de l'auteur.
D'ailleurs, ce sentiment de style Young-Adult persiste tout au long de la lecture, avec cette impression de relations amoureuses inéluctables, de jeu de séduction digne de "premier baiser" ou de réactions assez juvénile sur le sujet (ou sur d'autres sujet... L'amour inconditionnel des parents pour leurs enfants en fait partie par exemple).
Nota : je tiens à préciser qu'à mon avis, beaucoup de lectrices (moins les lecteurs, mais ne soyons pas sexistes, chacun a sa sensibilité propre) sont beaucoup plus désireuses de ce type d'histoire, et du coup, le ressenti n'en sera que meilleur par rapport à celui exposé.

Donc hormis ce côté amourette, on retrouve de fait (toujours ce côté YA) un univers très manichéen. Les gentils sont issus des créatures de la nature et les méchants plutôt axés mort-vivant ou lycanthropie, avec les sorciers (humains évolués ?) entre les 2 qui choisissent leur camp de manière tranchée selon leurs affinités.

Dis comme ça, ça semble assez plat n'est-ce pas ? Et bien c'est là que prend le tour de force de l'auteur (oui j'aime pas féminiser les professions qui ne le sont pas de base). Car non seulement elle arrive à faire émerger une histoire cohérente de ce background, mais en plus, elle s'en nourrie.
Le côté machiavélique des allégeances est clairement assumé, et retranscris dans l'origine de chaque caste. Bref, l'univers de ce roman s'accorde pleinement et entièrement avec ce côté "simpliste" du bien et du mal.

Et force est de constater que cet univers est prenant. Avec ce côté un peu enfantin qui nous fait découvrir un monde féérique qui s'est raccroché au monde humain pour survivre. Pas de doute, l'univers associé est riche et bien ficelé.

Côté rythme, bien qu'il s'agisse du premier tome d'une saga (la fin en cliffhanger ne laisse aucun doute à ce sujet), le livre ne tombe pas dans la chausse-trape du tome d'introduction.
Certes, on découvre ce monde au côté de l'héroïne principale Catherine / Enya qui réapprend ce monde magique, mais il y a bien de l'action, des choses qui se trament... et se résolvent (ou bien restent en suspens pour la suite).

L'histoire en elle-même n'est pas très novatrice et reste dans l'archétype de ce type de littérature (on retrouve l'idée de la prophétie / découverte de pouvoirs / sauveur du monde) mais l'ensemble est suffisamment bien mis en scène et raccordé à l'univers de l'auteur, pour que ce type d'histoire colle parfaitement à l'ambiance créée.

Note

Un 15/20 pour ce livre.
Au final, bien qu'ayant un traitement trop machiavélique et trop young-adult pour me complaire totalement, l'univers est très agréable à découvrir et l'histoire suffisamment attrayante pour que non seulement j'ai aimé ce livre, mais au point que j'en lirai bien la suite pour en connaître la suite.
Pour celles et ceux que les lecture trop machiavéliques / YA ne dérangent pas, je pense que vous y trouverez parfaitement votre bonheur. Pour les autres, sans être le livre du siècle, il se lit très bien... et on en redemande même.

Série : Alliances éternelles

  1. Un nouveau cycle (chroniqué)
  2. Le cycle du pardon (non lu)