Le sentiment du fer - Récits du Vieux royaume T03 de Jean-Philippe Jaworski

Couverture livre - critique littéraire -  Le sentiment du fer - Récits du vieux royaume

Récit

Retour au Vieux Royaume ! 
« J’ai quand même un ragot à vous servir, et du lourd ! Figurez-vous que ce n’est point avec moi que les elfes ont commencé à grenouiller dans les affaires de l’État. Bien loin de là ! Il y a deux bons siècles, déjà, au moment de l’Émancipation de Ciudalia, ils nous ont joué un tour à leur façon. Et les marles en tâtent tellement pour la barabille que l’un d’entre eux, sans même pointer son joli minois dans notre belle cité, nous a tous jetés dans une sacrée flanche ! Jugez-en par vous-même ».

Cinq nouvelles comme autant d’étapes dans l’histoire cruelle et tumultueuse du Vieux Royaume, le monde créé par Jean-Philippe Jaworski dans Janua Vera et Gagner la guerre.

Impression

Voici le second recueil de nouvelles se situant dans l'univers du Vieux royaume, au côté du recueil de nouvelles Janua Vera (excellentissime) et du roman Gagner la guerre (presque tout autant jouissif).
Si vous ne connaissez pas... Foncez les lire, vous ne pourrez être déçus. Je les ai malheureusement lus avant la tenue de ce blog, pas de chroniques à l'horizon donc... Mais c'est du très très bon.

Le thème de ce recueil est sans conteste la guerre et ses conséquences dans le démantèlement du Royaume de Léomance. Voici donc le détail nouvelle par nouvelle :

Le sentiment du fer

Nouvelle où l'on suit les péripéties d'un voleur devant escamoter un objet très bien gardé. Réunissant le style à travers l'utilisation de l'argot des voleurs et l'action, cette nouvelle est vraiment très agréable. On a même parfois l'impression de retrouver notre cher Benvenuto... Un vrai délice donc. D'autant que les calculs politiques ne sont pas très loin... et laissent le sentiment d'être raccord avec Gagner la guerre sur ce point là.

L’Elfe et les Egorgeurs

Cette nouvelle met en scène un barde elfe qui, pour retrouver son inspiration, se trouve le besoin de frayer avec l'Homme et ses activités, certes sales, mais ô combien inspirantes, notamment la guerre.
Se joue ici un jeu entre des soudards qui voient dans le barde une victime toute désignée et un barde elfe. Mais avec les elfes, tout n'est pas forcément ce qu'il parait.
Une nouvelle sympathique côté dialogues, mais qui n'a pas réussi à m'emballer côté scenario. C'est la seule nouvelle qui m'a déçu.

La Troisième Hypostase

Une nouvelle où, chose qui n'est pas fréquente avec Jaworski, on peut découvrir la magie à l'œuvre… mais aussi le prix à payer qui va avec.
Une nouvelle que j'ai, personnellement, beaucoup aimée montrant la magie mais tout en lui laissant un « châle » de mystère mâtiné d'une douceur au goût amer.

Désolation

Une très bonne nouvelle, se calquant sur l'épisode de la traversée de la Moria du Seigneur des anneaux, mais détourné comme il se doit pour faire partie de l'histoire du Vieux royaume.
On y découvre ainsi les nains, gnomes et gobelins, qui ne sont qu'à peine évoqués dans les précédents opus relatant l'histoire du Vieux royaume.
Un très bon texte, qui nous rappelle que dans le Vieux royaume, la naïveté n'est pas de mise.

Profanation

On assiste ici au procès d'un détrousseur de cadavres qui essaie, tant bien que mal de sauver sa peau par un plaidoyer aux manœuvres scabreuses.
Une nouvelle où l'on plonge dans « l'après-bataille » et où l'on découvre un écosystème qui se met en place après que le temps des (l)armes est passé.
Un récit entrainant et avec une fin particulièrement bien ficelée.

Note

Un 17/20 pour ce recueil.
Un indispensable pour tous ceux qui ont aimé se plonger au sein des récits du Vieux royaume.
Pour les autres, vous y découvrirez la gouaille, l'humour et la saveur des mots sous la plume de l'auteur. Bref, vous comprendrez que vous ne pouvez passer à côté de ce livre, sauf à lire l'un des 2 autres qui forment les récits du Vieux royaume !

Série : Récits du Vieux royaume

  1. Janua Vera (déjà lu)
  2. Gagner la guerre (déjà lu)
  3. Le sentiment du fer (chroniqué)

Le réveil de la Force - StarWars épisode VII

Starwars épisode VII - le reboot de la force

Récit

Dans une galaxie lointaine, très lointaine, un nouvel épisode de la saga StarWars, 30 ans après les événements du "Retour du Jedi".

Impression

Une fois n'est pas coutume, parlons cinéma. Car oui, je suis fan de StarWars avec un bon nombre de lecture de l'Univers Étendu (Legends) à mon actif.
Ayant passé un délai de politesse, je vous livre ici mon impression. Attention, car de fait, des spoils il y en aura... Vous savez à quoi vous vous exposez.
Donc commençons par le commencement et faisons abstraction du fan qui est en moi.

Qu'avons-nous alors ?
Un film qui retranscrit plutôt bien l'univers StarWars. De jolies batailles, des scènes plutôt bien jouées, de très beaux effets spéciaux.
À part des problèmes de cohérences dans le script (mais j'y reviendrai), c'est plutôt réussi.
Et surtout le point le plus important, l'univers et l'esprit StarWars sont bien repris : on y retrouve la lutte bien / mal, la quête spirituelle,...
Bref, pour tout ceux qui connaissent StarWars que de nom, ça le fait plutôt bien.

Oui mais voilà, StarWars, c'est pas parce que Disney vient d'en acheter les droits qu'on peut en faire n'importe quoi... Enfin qu'on devrait pouvoir en faire n'importe quoi... Parce que là c'est clairement le cas.

Scénario

Côté scénario, plus désespérant tu meurs... Je veux dire, on a alléché les fans pendant plusieurs années, nous disant qu'enfin on aurait la suite... Tous les fans rêvaient en leur intérieur qu'on mette sur écran la croisade noire du Jedi fou, trilogie de Timothy Zahn relatant les soubresauts de la fin de l'Empire et qui est, à ce qu'il me semble, la partie la plus adulée de l'univers étendu...
Mais non... Ce qu'on nous donne c'est de l’auto-plagiat.
Sérieusement, allez lire un résumé de l'épisode IV (Un nouvel espoir), et comparez le à l'épisode VII... Non rien ne vient ? Vraiment ?
Non parce que presque l'ensemble du script de l'épisode VII est une resucée de l'épisode IV, aux appellations prêtes.
Découvrir un nouveau Jedi inconnu sur une planète désertique ? Check
Guerre Alliance Rebelle contre Empire : check
Une super-arme qui détruit des planètes : check
Une base de la rébellion qu'il faut sauver de la destruction : check
Faire sauter toute une base / planète avec 15 pauvres chasseurs : check
Mettre des plans secrets dans un droïde : check...

Bon je m'arrête là parce que tout est à l'avenant. D'ailleurs, si vous voulez faire un petit comparatif, je vous recommande
ce site, vraiment truculent à lire, même si par trop mesquin et orienté à mon goût.
La vraie question reste donc "Nonnnnn... Pourquoi ?!?" : je veux dire qu'on ne veuille pas suivre l'univers étendu parce qu'on vient de racheter les droits pourquoi pas... Mais du coup, si on est en manque d'inspiration, autant aller y piocher les idées qui sont présentes à foison...

Cohérence

Bien que rédhibitoire pour tout bon fan que de se voir pondre une resucée de ce qui a été fait avant, le pire c'est que rien n'a été fait pour que l'ensemble est une cohérence.
Recommençons tout donc... mais en moins cohérent.

Des exemples ? (oui je vais en donner même à celui qui a dit non au fond là).

On se situe 30 ans après Le retour du Jedi, qui se terminait par la victoire de l'Alliance Rebelle sur l'Empire et s'en allait vers la naissance de la Nouvelle République.
Et que voyons nous arriver dans l'épisode VII ?
Une Résistance... Contre qui résiste-t-elle ? Pourquoi n'est-elle pas liée à la République (oui parce qu'avoir une base secrète, ça sous-entend qu'on n'est pas en odeur de sainteté quand même) ? Et si la Résistance n'est pas l'armée de la République... Elle est où cette armée justement ? Parce que globalement, après s'être fait dégommer un système stellaire entier, bah y a que la Résistance et ses 15 chasseurs pour sauver les meubles...

Un autre ? Rappelez vous combien de temps il a fallu à Luke pour apprendre à maitriser la Force et le combat au sabre... Bah dans l'épisode VII, on apprend que c'était une vraie lopette le Luke. Non parce que non seulement Rey en 15 minutes chrono elle devient une pro de l'escrime Jedi, mais elle apprend aussi à contrer les attaques mentales et à faire de la confusion mentale en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Mais pire, elle fout une toutoune royale au grand méchant... Mais qui a bien pu lui apprendre ses techniques Jedi à ce pauvre Sith ? Pour le final, je ne sais pas, mais par contre la base, elle vient de Luke himself... Et mieux, il a quand même réussi à tataner l'ensemble des autres élèves de Luke... Tout ça pour se faire défoncer par une fille qui a appris le tout par induction de l'esprit... Franchement Luke ! Pourquoi monter une académie Jedi ? L'apprentissage instantanée est tellement plus cool Oo. Et à quoi pensait le conseil Jedi du temps des épisodes I à III ? De vieux réac ?
Ah oui en passant... Euh pourquoi tu n'as pas rectifié le tir Luke avant de t'en aller en retraite ? Ça manque un peu de pertinence là pour le héro de la Rébellion non ?

Je passe rapidement sur le fait que l'Empire c'était déjà fait niquer la première étoile noire de la même façon (je vous laisse imaginer le cours de risque industriel sur la perte du retour d'expérience basé sur cet épisode) ainsi que sur celui que la Nouvelle République n'a pas su voir venir que les reliquats de l'Empire construisait une jolie planète de la mort... Je veux dire, ça demande tout plein de ressources... Et déjà que l'Empire avait eu du mal à construire une lune, alors une planète Oo.

Quant à la partie sur le fait que le mythe des Jedi est vrai... Comment dire que soit l'ensemble des personnages ont subi un putain de lavage de cerveau, soit y avait trop de punch au moment de la rédaction du script. Je veux dire qu'on est dans une galaxie où y a 30 ans, un Jedi a réussi à débarrasser la galaxie du joug de 2 seigneurs Sith et restaurer la Nouvelle République. Et même qu'avant, y avait même des Jedi à foison dans la galaxie pour y faire régner l'ordre et la justice... 30 ans c'est un peu short pour faire un mythe non ? Vous croyez pas ?

Enfin, même au niveau du scénario, et faisant abstraction des épisodes I à VI, du style : "je veux Finn et le droïde en parfait état" et scène suivante, on voie le premier ordre réaliser un bombardement pour les débusquer, ou encore le coup du X-Wing poser dans le village qui n'interpelle pas du tout les stormtroopers dans l'assaut.
Quant à savoir pourquoi Finn, éboueur sur la planète super-arme se retrouve :
i) sachant quel est le point faible de la planète (on parle pas d'une imprimante là quand même) tout en ne sachant pas comment procéder
ii) dans la force d'attaque pour récupérer les données de la première scène.
Y a quand même plus que du manque de cohérence là.

Mention spéciale en passant pour la capacité de lire dans l'esprit du seigneur Sith. Je veux dire pourquoi avoir tué le vieux qui possédait la carte sans lui lire l'esprit (avec la quasi certitude qu'il l'ait visionnée au moins une fois) et le faire sur Rey dont personne n'est sûr qu'elle a pris connaissance des données...

Et mention très spéciale pour le pouvoir obscur de la force qui permet de garder un super brushing sous un casque...

Bon je m'arrête là (mais promis, j'en ai encore plein sous le coude au cas où), vous comprenez par là que clairement, d'un point de vue scénario et cohérence c'est plus que bidon, c'est du TGCM (i.e. Ta Gueule, C'est Magique).

Note

Un 04/20 pour ce film. En effet si le film est sûrement une bonne opération marketing en ciblant les nouveaux venus dans l'univers de StarWars et que la réalisation est en soit pas mal, la resucée du scénario de l'épisode IV alors qu'un univers entier lui temps les bras est criminel.
Pis, s'affranchir de la cohérence avec les épisodes I à VI ne signifie qu'une chose : Disney reprend le concept sans être gêné aux entournures pour le faire fructifier au mieux. Les fans, l'univers précédent, on s'en contrefiche. On a pu dire (et moi le premier) beaucoup de choses sur les épisodes I à III, mais à tout le moins, ils respectaient les épisodes IV à VI en termes de cohérence.

Au final, j'ai juste l'impression que Disney a volé mon StarWars pour en sortir un reformater pour engranger le plus de fric possible en limitant au minimum les efforts.
J'eusse été l'un des acteurs de la seconde trilogie que j'aurai préféré me pendre que de prendre part à une telle mascarade.

Voilà, c'était le cri dépité d'un fan désavoué... Je ne sais ce qu'en pense Georges Lucas, mais je ne suis pas sûr qu'il ait tellement bien fait de vendre tout à Disney au vu du résultat.

Enfin l'avantage, c'est que côté produits dérivés, on a plein de chose (Always see to the bright side of life ^^).

L'oeuf de dragon - Prélude au Trône de fer T02 de George R. R. Martin

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Récit

Quatre-vingt-dix ans avant les péripéties du « Trône de Fer », Aegon, de la lignée royale, surnommé l’œuf, court les routes incognito comme écuyer d'un chevalier errant, Dunk. Au hasard des chemins, le duo se voit convié par le fringant Jehan le Ménétrier à participer à un tournoi richement doté qui sera le clou des noces de lord Beurpuits. Au champion ira le grand prix, un inestimable œuf de dragon. Mais il apparaît bientôt que les noces et le tournoi sont un nid d'intrigues et d'ambitions, petites et grandes, et qu'une prophétie annonce de grands événements.

De fait, après la rébellion, les partisans de Deamon Feunoyr, qui a chassé quelques années plus tôt la fine fleur des chevaliers en exil de l'autre côté de la mer, fomentent une nouvelle conspiration. Certains souhaitent déposer le souverain légitime pour installer leur propre prétendant. À leur corps défendant, Dunk et l'Œeuf se retrouvent au cœur du complot.


Impression

S'inscrivant dans le monde du trône fer, cette nouvelle fait suite aux 2 précédentes (le chevalier errant et l'épée lige, toutes deux lues mais non chroniquées sur ce blog).
Ces 3 nouvelles forment le récit des aventures de ser Duncan le Grand et l’Œuf, surnom que prend Aegon V Targaryen (un des frères du Mestre de la garde de la nuit, pour situer le tableau de ceux qui connaissent la série).

Martyrs, T02 de Olivier / Oliver Péru

Couverture livre - critique littéraire - Martyrs

Récit

Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d'un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. alors qu'ils se croient à l'abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d'un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d'embraser le monde. Que les puissants tissent de noires alliances.
Ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer...


Impression

Après la lecture du
premier tome qui m'avait plus qu'envoûté, voici que je m'attaque au second tome.
Vaste sujet que le second tome, toujours plus dense... mais perdant la nouveauté du premier...

Et bien je dois dire que l'auteur s'en tire globalement très bien.
L'univers est toujours très bien travaillé, et globalement, on visite de nouveaux lieux, ou alors d'anciens qu'on découvre de nouveau totalement.
Somme toute, pas de redites à signaler malgré le risque que pouvait laisser présager la fin du premier tome.

Question intrigues et rebondissements, ce second tome se complexifie en étant un peu moins prévisible que dans le premier tome, tout en commençant à voir des nœuds se dérouler. Cela permet de complexifier la trame mais sans risque de perdre le lecteur puisque qu'on clôt certains aspects par ailleurs.
Au final, un bel ensemble même si les amateurs d'intrigues à tiroirs pourront passer leur chemin.

Côté personnages principaux, on retrouve, et pour cause, une bonne part de ceux du précédent tome, plus quelque uns qu'on découvre et qui remplacent des précédents.
Encore une fois, chacun arrive avec ses motivations, ses cadavres dans le placard et ses objectifs.
Un vrai plaisir que de voir ce microcosme évoluer.

Côté plume, le style est toujours aussi fluide, et les événements s’enchaînent sans pour autant défiler à vitesse grand V.

Cela étant, j'ai trouvé à la lecture que ce second opus était inférieur au précédent. Je n'ai pas été transporté comme j'ai pu l'être avec le précédent.
Sans doute parce que le parti pris du personnage principal (Irmine) m'a laissé perplexe.
Sans pouvoir entrer dans les détails faute de spoiler l'histoire, je n'ai clairement pas adhéré à la ligne de conduite présentée. Elle manque, à mon sens, clairement de courage et je trouve colle assez mal avec la personnalité dépeinte dans le premier tome.

Cela étant le final est grandiose... même si je n'ai clairement pas versé de larme, désolé monsieur Péru (oui je suis un être sans cœur).

Note

Un 15/20 pour ce livre.
Cela reste un bon livre qui s'inscrit dans une très bonne saga. J'attends avec impatience le final.
Sans la propulser au sommet comme bon nombre de critiques le font, c'est clairement une lecture à conseiller.

Série : Martyrs

  1. Martyrs, tome 1 (chroniqué)
  2. Martyrs, tome 2 (chroniqué)
  3. Martyrs, tome 3 (non lu)

Les mondes d'Honor - Honor Harrington : Nouvelles, tome 2 / David Weber, Linda Evans, Jane Lindskold et Roland J. Green

Couverture livre - critique littéraire - Les mondes d'Honor - Honor Harrington

Récit

Série complémentaire où David Weber invite plusieurs de ses confrères à écrire dans l’univers qu’il a élaboré au fil de ses romans.
Les mondes d’Honor présente cinq nouvelles dont deux de Weber lui-même, et l’une met en scène Honor Harrington en personne.
Toutes s’inscrivent historiquement avant le cycle qui commence avec Mission Basilic, et les chats sylvestres de Sphinx y ont encore la part belle.
Ces textes enrichissent la série principale, développent certains personnages et certains
épisodes qui n’y sont qu’évoqués.

Impression

Voici un second recueil de nouvelles dans le monde d'Honor Harrington de David Weber.
Le thème de ce second recueil serait les grands moments qui ont façonné la société manticorienne avant le début du cycle d'Honor Harrington.

Très sympathique dans sa globalité, il permet de vivre des évènements qui forment la trame de l'Histoire dans le cycle.
A lire après la lecture du cycle en lui même, mais il apporte un petit plus qui, sans être indispensable, est intéressant (et à tout le moins bien plus intéressant que
le précédent tome pour les non fans).
Dans le détail, voici nouvelle par nouvelle mes impressions :

Le chat perdu (Linda Evans) :

Faisant thématiquement suite à la première nouvelle du premier recueil, nous voici embarqué dans une histoire où l'on pourra découvrir une partie de l'étendue de l'intelligence des chats sylvestre, ainsi que les raisons qui font que ce point n'est pas (re)connu partout dans le Royaume de Manticore.
Une nouvelle très sympathique où l'on pourra découvrir tant de choses sur nos boules de poils préférées sur fond de sauvetages en cascade.

Le prix des rêves (David Weber) :

Dans cette nouvelle, on assiste à un des éléments fondateurs de la protection des chats par les manticoriens, à savoir la première adoption d'un chat et d'un souverain de Manticore (ici une reine) sur fond d'assassinat commandité.
Période clef s'il en est, cette nouvelle est très agréable à lire, et permet de mettre en exergue le pourquoi du nombre restreint d'adoption, à une époque pré-prolong et où la durée de vie d'un homme est bien inférieure à celle d'un chat (même sans compter les guerres ^^).

Le gambit de la Reine (Jane Lindskold) :

Nous retrouvons dans cette nouvelle la future reine Elisabeth III, celle qui gouverne dans le cycle d'Honor Harrington.
On assiste ainsi au meurtre du roi Roger et de l’accession au trône d'Elisabeth et de l'enquête que cette dernière mène sur la mort de son père.
Politique et trahison sont de rigueur.
Cette nouvelle, sans être la mieux écrite, est sans doute celle qui est la plus importante historiquement, puisqu'elle permet déjà de voir le caractère de la Reine, mais surtout d'où provient son antipathie pour les gens de Havre... Et sa volonté farouche de préparer son Royaume à la guerre.

Un retour difficile (David Weber) :

Récit d'un sauvetage qui permettra l'émergence de l'amitié entre une certaine Honor Harrington et Susan Hibson...
Un plaisir de retrouver 2 personnages bien connus de la saga.
Par ailleurs, dans cette nouvelle, on retrouve l'attitude caractéristique d'Honor Harrington et est sans doute la nouvelle qui se rapproche le plus d'un roman du cycle en termes de construction, notamment en rencontrant Honor à bord d'un de ses premiers vaisseaux.

Pilonnage d'artillerie (Roland J. Green) :

Je ne vais pas m'étendre sur cette nouvelle qui se passe sur Erewhon et où on suit des barbouzes au cours d'une mission assez brouillonne.
Nouvelle sans grand intérêt.

Note

Un 17/20 pour ce tome. La plupart des nouvelles sont intéressantes tant à lire qu'au point de vue apport dans l'Histoire du Royaume de Manticore.
En plus, cerise sur le gâteau, ce recueil est assez conséquent (500+ pages), et ça, ça signifie des nouvelles pas trop courtes et du plaisir.
À ne pas manquer si on aime la série donc.

Série : Cycle d'Honor Harrington

Série principale

  1. Mission Basilic (déjà lu)
  2. Pour l'honneur de la reine (déjà lu)
  3. Une guerre victorieuse et brève (déjà lu)
  4. Au champ du déshonneur (déjà lu)
  5. Pavillon de l’exil (déjà lu)
  6. Mascarade silésienne (déjà lu)
  7. Aux mains de l’ennemi (déjà lu)
  8. La disparue de l'enfer (déjà lu)
  9. Les cendres de la victoire (déjà lu)
  10. Plaies d'honneur (déjà lu)
  11. Coûte que coûte (déjà lu)
  12. En mission (déjà lu)
  13. L'orage gronde (avis)
  14. Sans concession (avis)

La Couronne des esclaves

  1. La couronne des esclaves (déjà lu)
  2. Torche de la liberté (déjà lu)
  3. Les bas-fonds de Mesa (avis)

Saganami

  1. L'ombre de Saganami (déjà lu)
  2. L'ennemi dans l'ombre (déjà lu)
  3. L'ombre de la liberté (avis)
  4. L'ombre de la victoire (avis)

Autour d'Honor

  1. Autour d'Honor (avis)
  2. Les Mondes d'Honor (avis)
  3. Une aspirante nommée Harrington (avis)
  4. Au service du sabre (non lu)
  5. [In Fire Forged (non traduit)]
  6. [Beginnings (non traduit)]

Guide

  1. Honorverse (non lu)
  2. La maison d'acier (non lu)

Le Mehnzotain - Le cycle d'Alamänder T02 de Alexis Flamand

Couverture livre - critique littéraire - Alamänder - Le Mehnzotain

Récit

Les orcs, les elfes, les dragons, vous croyez que c 'est ça la fantasy ? Partez donc pour Alamänder ! Toujours vivant ? Vous n'êtes pourtant pas au bout de vos peines.
La révolte gronde dans la capitale, la menace d'ennemis terrifiants surgis du passé se fait plus précise. Après avoir triomphé de l'énigme de Pallas, Jonas n'aura pas trop de la venue de Rachelle, mercenaire aussi capricieuse que redoutable, pour mettre fin aux agissements de son terrible adversaire. De son côté, Ninfell voit son maître disparaître. Livré à lui-même, il va bientôt devoir affronter la plus cruelle épreuve de son existence.
Souhaitons qu'il en ressorte grandi pour la gloire de l’École.
Le deuxième tome d'Alamänder monte en puissance et en tension. Comme le premier ouvrage, celui-ci peut être à l'origine de désordres neurologiques irréversibles. Il est encore temps de reculer.

Impression

Voici le second tome d'une série en 5 volumes.
Suite d'un roman bouleversant les canons de la Fantasy, on retrouve dans ce second opus tout ce qui a pu plaire dans le
premier tome.

Nous retrouvons ici le monde loufoque et hors des canons de la Fantasy qui nous a été décrit dans le premier tome (poulpes géants, céréaliers-guerriers, blé carnivore...) ce qui est déjà bien car ce monde est truculent. Mais ce second tome nous permet de mieux découvrir la capitale qu'est Ker Fresnel.
L'auteur a des idées magnifiques dans le fonctionnement de cette ville. Son histoire, sa construction... Et ces éléments permettent d'expliquer (en partie) certaines des excentricités du peuple du bon Ernst XXX.
Un vrai régal pour qui aime à se balader dans ses lectures.

Comme dans le précédent tome, ce monde est particulièrement bien décrit : histoire, système de magie, (géo)politique, complots,... Un univers très complet qui se laisse découvrir avec avidité... et sans aucune lourdeur.

Côté histoire, ce tome fait directement suite à la fin du premier tome. Pour ceux qui comme moi mettent parfois du temps entre 2 tomes, le petit démon Retzel est là pour nous aider en nous faisant un résumé parfaitement objectif (hum hum... enfin c'est à dire qu'on peut voir le monde ainsi) des évènements du premier tome. À mourir de rire !
Nous suivons donc Jon le questeur dans son enquête, qui tentera de dénouer l'ensemble des fils qui se chevauchent, qui se tricotent... et se détricotent.

Et autant dire que l'action est au rendez-vous... et que le pauvre Jonas a peu de répit devant lui malgré (ou à cause de ?) l'aide importante que lui apporte l'absence de son démon pendant une bonne partie de ce récit et la présence d'une ancienne compagne, certes compétente mais ô combien difficile à supporter.

On continue aussi sur l'histoire de la fondation des T'Sank, histoire qui se rapproche de l'histoire de Jonas au fur et à mesure que les secrets de cette école se dévoilent.

Les intrigues sont, je trouve, plus retorses dans ce second tome et la fin est... particulièrement sadique. Alexis Flamand est un grand retors... et ça me plait !

Enfin, un des traits caractéristiques de ce livre, l'humour est toujours aussi omniprésent dans ce livre.Tout en réussissant à ne jamais être en avant plan et à ne pas étouffer les intrigues et l'enquête.

Bref, toujours conquis du début à la fin par ce livre. Je ne peux que vous inviter (sous peine de vous faire enrôler dans l'Armée) à aller découvrir cette série.

Note

Un 19/20 pour ce livre. Un monde décalé, fouillé et qui se tient.
De l'humour savamment dosé, qui est à la fois présent quasiment tout le temps, mais qui s'intègre dans l'univers comme étant naturel. Une enquête qui file à 100 à l'heure, sans laisser le temps de se poser...
Bref du plaisir en papier qui se dévore (à moins que ça ne soit lui qui vous mange le cerveau au final... allez savoir avec le blé carnivore).

Série : Alamänder (Le cycle d')

  1. Le T'Sank (chroniqué)
  2. Le Mehnzotain (chroniqué)
  3. Le Xéol (chroniqué)
  4. Le YArkanie (non lu)
  5. La Nef Céleste (non lu, nouvelle édition comprenant le 5ème tome ? (entre autre))

Des horizons rouge sang - Les Salauds Gentilshommes, T02 de Scott Lynch

Couverture livre - critique littéraire - Salauds Gentilshommes - des horizons rouge sang

Récit

Locke Lamora, l'ancienne Ronce de Camorr, et son comparse Jean Tannen ont fui leur cité natale. Ils ont embarqué à bord d'un navire et gagné la cité-État de Tal Verrar, où ils prévoient bientôt de réaliser leur forfait le plus spectaculaire : s'attaquer à L'Aiguille du péché, une maison de jeu réservée à l'élite et voler son incommensurable trésor. Il n'existe qu'une façon de s'approprier l'argent de cet établissement: le gagner aux divers jeux qu'il propose à ses clients. Un domaine que Locke et Jean croient connaître sur le bout des doigts. Mais, une fois encore, les deux compères se retrouvent embringués dans des aventures imprévues... et devront se frotter à la flotte pirate de la redoutable capitaine Zamira Drakasha. Une véritable sinécure pour des voleurs qui ne distinguent pas bâbord de tribord ! Et pendant ce temps, les Mages Esclaves fomentent leur revanche contre celui qui les a humiliés et croit avoir échappé à leur châtiment: un certain Locke Lamora.

Impression

Suite du premier tome qui m'avait emballé, nous voici happés dans les tourments que ne cessent de chercher / attirer / revendiquer nos deux voleurs.

Et bien que la suite d'un superbe roman peut parfois laisser un goût amer (c'est sans doute pour cela que j'ai attendu autant de temps avant de lire la suite... enfin ça et ma PAL...), monsieur Scott Lynch arrive a évité cet écueil d'une part, mais surtout il arrive même à faire mieux que le précédent tome ! C'est dire.

Encore une fois on retrouve un livre complet : back-ground, personnages, style d'écriture, etc. sont présents pour monter cette histoire vers le grand plaisir qu'elle est.

Côté back-ground, on reste dans l'univers créé précédemment, mais on change complètement de décors. Et de nouveau, on découvre des lieux parfaitement décrits, avec, pour chacun, une véritable "écologie", et qui ne ressemblent en rien à Camorr précédent lieu de forfaiture de nos voleurs de haute voltige.

Encore une fois, rien n'est décrit gratuitement. Et même si tout sert à densifier la réalité du background, tout va servir à un moment ou un autre. De façon marginale ou pas, rien n'est gratuit, tout est pensé... et ça donne une grande richesse et texture à l'ensemble.

Côté personnage, on est servi par le truculent Locke Lamora et son fidèle compagnon Jean Tannen.
Si vous avez déjà lu le précédent roman, on ne peut que retrouver avec délectation ce "couple" et leurs mille et une péripéties.
Seulement voilà, ces personnages ont :
1/ une envie irrésistible (si ce n'est un devoir religieux) d'aller soulager les riches de leur vie par trop confortable ;
2/ déjà dans leur passé beaucoup de casseroles... dont certaines se rappellent à leur bon souvenir... et pas des moindres.

Et c'est sans doute ce qui fait l'apothéose de ces personnages :
1/ terriblement bien décrits, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs hésitations, leurs peurs et leurs secrets ;
2/ si humains d'une part, et si inhumains de part leurs capacités par ailleurs ;
3/ mais surtout, qui ne sont pas protégés par quelque divinité penchée sur leur sort : j'entends qu'ils risquent beaucoup de chose, ont beaucoup de talents et de chance... Mais qu'est-ce qu'ils mangent en retour aussi.
Et je pense que c'est vraiment ce dernier point, le fait que l'auteur ne protège pas ses personnages, qui fait qu'on ne peut rester insensible à leur situation.
Car s'il est une chose vraie dans ce cycle, c'est qu'on paye toujours un jour... Et parfois avec les intérêts.

Niveau écriture enfin, on se retrouve avec une histoire pleine de rebondissements. Les intrigues se mélangent, sans toutefois être difficiles à suivre et les rebonds de l'histoire font prendre la sauce.
Il faut évidemment aimer les histoires à tiroirs, les faux semblants et les plans un minimum tortueux... Mais l'art est aussi dans le fait de ne jamais perdre son lecteur dans cet imbroglio d'intrigues.

Dernier point, identique au précédent tome : ce livre mêle tour à tour l'histoire d'aujourd'hui et des retours en arrière sur le passé des personnages principaux. La force est d'avoir réussi à les placer au bon moment. Chacun de ces retours en arrière permet d'une part de mieux connaître les protagonistes, mais aussi d'expliquer la situation actuelle de part le passé.
De ce fait, on nous propose des personnages denses, détaillés, et avec une histoire qui influence l'ensemble.

Au final, une véritable jouissance que de lire (que dis-je de se laisser porter) par ce livre.

Note

Un 20/20 pour ce livre.
Ambiance, personnages, style d'écriture et back-ground, tous s'associent en parfaite harmonie pour nous servir une histoire captivante.
Comparé au précédent tome, le rythme y est plus intense et les intrigues un peu plus complexe. Ce second tome réussi donc à récupérer les points qui manquaient au précédent opus pour atteindre le 20/20.

Pour conclure... vivement la lecture du 3ème tome !

Série : Les Salauds Gentilshommes

  1. Les Mensonges de Locke Lamora (avis)
  2. Des horizons rouge sang (avis)
  3. La république des voleurs (avis)
  4. La ronce d'Emberlain (non traduit)
  5. [The Ministry of Necessity (non écrit)]
  6. [The Mage and the Master Spy (non écrit)]
  7. [Inherit the Night (non écrit)]
  8. [The Bastards and the Knives (non traduit)]