D'un Monde à l'autre - La Quête d'Ewilan, tome 1 / Pierre Bottero

Couverture livre - critique littéraire - D'un Monde à l'autre, tome 1 de la Quête d'Ewilan de Pierre Bottero

Récit

Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l'empêcha de fermer les yeux et elle n'eut pas le temps de crier… Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d'arbres immenses.

Te voici donc, Ewilan. Nous t'avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d'achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable…

Avant-propos

Et voilà que je commence à chroniquer une série jeunesse. Que m'arrive-t-il ? Et bien simple : enfin mes enfants sont en âge de partager cette lecture avec moi, et c'est donc avec un grand plaisir que j'ai choisi de découvrir cette série avec eux - cet auteur revenant très régulièrement dans les bons conseils fantasy en jeunesse.
Montez donc avec nous dans cette session lecture, regardée à l'aune du public qu'il vise : les enfants.

Impression

Ce livre est une ode à la high-fantasy jeunesse.
Une héroïne qui découvre ses pouvoirs. Un empire à sauver. Des ennemis facilement identifiables, à priori aux motivations claires et nettes. Une tripotée d'aides pour guider notre héroïne sur le chemin que le destin trace pour elle.
Oui on est dans l'archétype de la high-fantasy. Mais, c'est clairement de la bonne came au regard du public visé.

L'héroïne, Camille ou Ewilan selon, est l'archétype du héros : pure, intelligente, se voyant imposer son destin et dotée d'une grande puissance.
Elle est accompagnée de son compagnon de voyage, Salim, antinomique en bien des aspects, mais surtout très complémentaire.
Je passe les compagnons de quête qu'elle se découvre, chacun ayant une psychologie stéréotypée mais clairement reconnaissable et relativement fouillée - pas de surprise sur le sujet.

Côté univers, on a en premier lieu notre monde, vu côté petite ville en périphérie de Paris avec ses clivages sociétaux : pauvreté / richesse, racisme, faits divers. C'est amené, je trouve, de manière subtile. Ça dépeint notre univers connu, en mettant en avant ces clivages, sans trop insisté dessus. Comme un décor planté qui donne un aspect de réalité, sans qu'on ne fasse le focus dessus. Pour l'adulte c'est évident, mais ça permet aux enfants de se poser quelques questions sur la « justice » de tout cela.
En second lieu on y découvre le monde de Gwendalavir (enfin une partie de ce monde). Ce dernier est bien amené. On le découvre in media res, puisqu'on l'appréhende en suivant Camille qui n'a aucun souvenir d'y avoir déjà mis les pieds par le passé.
Rien de très original pour ceux qui connaissent la thématique, mais sa découverte est joliment orchestrée. Sans être d'une variété importante, le monde décrit est loin d'être anecdotique et donne matière à faire travailler l'imagination des jeunes lecteurs, les dépaysant sans pour autant les perdre.

Côté histoire, on est sur du classique, mais bien orchestré. L'histoire ne bouge ni trop rapidement (on n'est pas dans un triller) ni se complaît dans des descriptions. Ça avance au rythme des découvertes, des aventures et des réflexions. Rien qu'un lecteur adulte ne voit pas venir à des kilomètres, mais qui a su tout de même m'intéressé⋅e et surtout conquérir les enfants.

Côté plume, c'est le point surprise du livre. Même si c'est clairement écrit à la destination de jeunes lecteurs, le vocabulaire y est somme toute élevé. C'est un parti pris que j'ai beaucoup aimé : ça donne l'impression que l'auteur ne prend pas les jeunes lecteurs pour des idiots et leur permet d'acquérir du vocabulaire en profitant d'une belle histoire. C'est top.
Rajoutons des passages empreints d'humanité qui passent tout seul auprès des enfants mais qui offre une vision touchante pour le⋅a lecteur⋅rice plus adulte.

Au final, on a un tome clairement orienté jeunesse. L'histoire, la psychologie des personnages et la structuration de l'histoire sont clairement destinées à ce public. Pour autant la simplicité qui en découle n'altère aucunement l'intérêt de suivre l'histoire, ni d'y ajouter des pointes de poésie qui font que l'adulte y trouve aussi son compte.

Note

Un 18/20 pour ce livre.
Un excellent premier tome. Clairement orienté jeunesse, le découvrir auprès de mes enfants est une vraie source de plaisir.
L'histoire certes rentre dans l'archétype d'une histoire de high-fantasy, mais n'est pas pour autant plaisante à découvrir.
C'est donc une véritable réussite que ce premier tome, répondant clairement à son public, mais aussi au-delà dès lors qu'on ne s'attend pas à y trouver un récit machiavélique.

Série : Chroniques d'Ewilan - Univers de Gwendalavir

La Quête d'Ewilan

  1. D'un Monde à l'autre (avis)
  2. Les Frontières de glace (non lu)
  3. L'Île du destin (non lu)

Les Mondes d'Ewilan

  1. La Forêt des captifs (non lu)
  2. L'Œil d'Otolep (non lu)
  3. Les Tentacules du mal (non lu)

Le Pacte des Marchombres

  1. Ellana (non lu)
  2. Ellana : l'envol (non lu)
  3. Ellana : la prophétie (non lu)

L'Autre

  1. Le Souffle de la hyène (non lu)
  2. Le Maître des tempêtes (non lu)
  3. La Huitième porte (non lu)

Romans indépendants

  • Les Âmes croisées (non lu)
  • Le Chant du troll (non lu)
  • Isayama (non lu)
  • Les Aigles de Vishan Lour (non lu)

Le Secret de Nestor Ambar - Coriolis, tome 1 / Mattias Lilja

Couverture livre - critique littéraire - Le Secret de Nestor Ambar, tome 1 de la série Coriolis de Mattias Lilja

Récit

Suivez l'équipage du Pélerin, le marchand Ambar et le justicar Miranda, alors qu'ils enquêtent sur un meurtre perpétré sur la station Coriolis. Cette histoire vous mènera jusque dans les jungles de Kua et vers bien de nouvelles horreurs.

Impression

Cette nouvelle se passe dans l'univers du jeu de rôle Coriolis. Elle nous permet de suivre les événements se tramant autour d'un cadavre (dans les faits autour de nombreux cadavres) en remontant le fil de causalité ayant entraîner cette mort.
Ce monde étant à la fois technologique et mystique, le mystère plane et la trame de fond est plaisante.

Par contre l'enchaînement, ou plus exactement les raisons de la présence de certains protagonistes clefs, me laisse perplexe.
On comprend bien la présence du justicar - enquêteur de la station spatiale Coriolis, néanmoins si la raison qui pousse le « vendeur d'antiquité » à se mettre dans la panade est compréhensible, sa totale coopération et son absence de fuite quand tout commence à s'effondrer autour de lui m'est incompréhensible.

Identiquement, le lien associant l'équipage du Pélerin et la trame de l'histoire est tellement grosse qu'on se demande comment la plupart des personnages arrivent à se voiler la face à ce point là.

Enfin, le développement de certains personnages me laisse pantois⋅e. En effet, pour l'intérêt de ces derniers, ils auraient pu être décrits de manière bien plus expéditive que ça n'aurait pas changé d'un iota ni l'ambiance, ni le déroulement de cette enquête.

Au final on a une histoire de fond qui peut être intéressante sur l'ambiance de ce jeu de rôle, mais dont la trame narrative est complétement à côté de la plaque.

Note

Un 06/20 pour ce livre.
La trame de fond et la description de l'ambiance sont les seuls points positifs de cette nouvelle.
La mise en scène et le traitement de l'histoire en tant que tel m'ont paru totalement artificiel et le développement de certains personnages au mieux inutile.
Passez votre chemin sur cette lecture, sauf si vous cherchez à vous imprégner de l'ambiance du jeu de rôle associé.

Série : Coriolis

  1. Le Secret de Nestor Ambar (avis)
  2. L'Ombre entre les étoiles (non lu)

Le Poignard des rêves - La Roue du temps, tome 11 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Poignard des rêves, tome 11 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

Prisonnière des Shaido dans la cité de Malden, Faile use de toutes ses armes pour survivre. Résolu à la sauver, Perrin commet l’impensable : pactiser avec les Seanchaniens à l’insu de Rand. L’équivalent de vendre son âme au Ténébreux ? Peut-être, mais la vie de sa femme n’a pas de prix.

Sur les routes de l’Altara, Mat tente d’échapper aux Seanchaniens et continue de courtiser la Fille des Neuf Lunes. Mais face à cette beauté-là, tout ce qu’il croit savoir sur les femmes ne sera pas suffisant.

Pour Rand, retranché en Tear, Egwene, prisonnière à la Tour Blanche, et Elayne, sur le fil du rasoir à Caemlyn, tout se complique encore… alors que l’Ultime Bataille approche.

Impression

Dernier tome écrit par Jordan himself puisqu'il décédera en 2007 des suites d'une maladie orpheline. Il a néanmoins laissé des notes pour qu'un autre que lui puisse terminer sa saga s'il n'arrivait pas à la finir lui-même. Cela nous permettra de découvrir la fin de cette saga sur la base de ses propres idées, Brandon Sanderson ayant repris le flambeau pour nous faire découvrir la fin.

Ce tome marque un renouveau dans la narration. Les pièces ayant été placées dans le précédent tome, les choses vont s'accélérer.

Rand va se voir mis à l'épreuve. Les alliances qu'il essaye de forger n'arrivent pas à la conclusion qu'il désire et surtout, malgré qu'il ait purifié la Source masculine, son état ne semble pas s'améliorer. De même quant à son état mental qui est mis en avant, ce qui ne va pas dans le sens de l'apaisement des craintes sur la folie de Rand. Les craintes se font de plus en plus prégnantes avec l'approche de Tarmon Gai’don et des signes qui en annoncent l'arrivée, si l'on en croit les prophéties (mais qui se sont plutôt révélés très précises jusqu'à présent). D'autant qu'il est difficile de savoir qui est le pire ennemi de Rand : Cadsuane, les Aes Sedai, les Seanchaniens, Taim, Lews Therin, les Réprouvés ou bien Rand lui-même ? Oui, il en a des ennemis ou alliés douteux à gérer sur ses épaules ce pauvre berger. Heureusement, sans doute, qu'il sait pouvoir compter sur Min... sauf pour ce qui s'agit de lui obéir (mais ça lui rappelle sans doute la maison vu le comportement d'Egwene et Nynaeve).

Du côté de Perrin ça se décante enfin. Fini de compter les jours depuis sa séparation avec Faile, il est temps de recoller les morceaux ou bien de mourir en s'y essayant. Prêt à tout, il a fait alliance avec des alliés peu recommandables. Aussi qui du Prophète, des Seanchaniens ou des Shaido faut-il se méfier le plus ? Arrivera-t-il à tirer son épingle du jeu ?
Et côté Faille, aura-t-elle réussi à survivre le temps que Perrin arrive ? Se sera-t-elle fait la malle avant que son époux ne vienne la délivrer ?
En tout état de cause, vous aurez la réponse dans ce tome.

Mat quant à lui, cherche à honorer sa promesse de ramener sa sans-doute future promise aux Seanchaniens. Oui mais ces derniers lui compliquent la tâche quand il devient manifeste que ceux qui recherchent Tuon ne semblent pas particulièrement lui vouloir le plus grand bien - sans doute en lien avec la subite mort de l'Impératrice et de toute sa descendance, Tuon mis à part. Même en retrouvant la Compagnie de la Main Rouge et avec ses dons en stratégie militaire, saura-t-il combattre les troupes de l'Impératrice à la recherche de Tuon ?
Mieux, saura-t-il se dépêtrer des rets dans lesquels Tuon semble s'amuser à emmêler Mat ?
En tout cas, pour la première fois, on a accès à Tuon en tant que narratrice, ce qui donne un changement de perspective savoureux ainsi qu'un début de réponse sur ses agissements.

Côté Elayne, les choses se décantent aussi. Les alliances politiques se font et se défont et les batailles s'engagent. En tout cas, ça bouge enfin aussi de ce côté, ainsi que du côté de l'ost des Frontaliers.

Un très bon moment s'ouvre à nous avec Egwene. Celle-ci prisonnière, loin de désarmée, mène le combat à sa façon pour tenter de gagner la bataille de la Tour Blanche depuis l'intérieur. Y réussira-t-elle sans y laisser la vie ? En tout cas, elle sait transformer une défaite avec sa capture en une opportunité et on voit à quel point elle a réussi à prendre sur elle le rôle d'Amyrlin, et c'est bien d'égale à égale qu'elle compte se mesurer à Elaida.

Les Manteaux blancs ne semblent quant à eux pas avoir dit leur dernier mot, et on assiste à un tournant qui pourrait les faire revenir dans la danse. Reste à savoir de quel côté ils risquent de faire pencher la balance.

Enfin Taim et ses suivants semblent bien vouloir rentrer dans la danse, et manifestement il n'a pas abandonné ses espoirs d'être lui-même le vrai Dragon Réincarné. Est-ce que former des Asha’man valait le risque qui semble émerger ?

Et pour finir, une ola pour Nynaeve qui avec Lan réussi un superbe coup qui me semble aussi important pour le futur que la montée en grade de Tuon elle-même.

Note

Un 18/20 pour ce onzième tome.
Ça y est, tout se décante, les choses se mettent en mouvement, et c'est du très bon qui nous arrive. Certaines situations se clarifient, d'autres moins, mais les signes ne trompent pas, l'heure de Tarmon Gai’don s'approche et les forces de la Lumière ne semble clairement pas être encore à la hauteur de la tâche qui les attend.
Il n'y a plus qu'à espérer que la suite, faite certes par un superbe auteur et sur les notes de Jordan, saura donner une fin à la hauteur de ce qui a été créé et mis en branle.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Le Carrefour du crépuscule - La Roue du temps, tome 10 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Carrefour du crépuscule, tome 10 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

Tandis qu’il fuit Ebou Dar, Mat déploie tout son charme pour faire fondre la glace entre lui et la Fille des Neuf Lunes, sa promise. Sachant qu’il l’a enlevée et quelque peu maltraitée, ce n’est pas gagné d’avance.

À Tar Valon, Egwene assiège la Tour Blanche. Elle doit vaincre très vite et verser le moins de sang possible, car la réunification des Aes Sedai est à ce prix. Et si elle échoue, il ne restera plus que les Asha’man pour défendre le monde contre le Ténébreux.

Bien qu’il ait réussi à purifier le saidin, Rand reste engagé dans une partie dont il est lui-même l’enjeu. Une situation peu enviable, quand on ignore combien d’ennemis se cachent parmi ceux qu’on tient pour des alliés…

Impression

Alors ce tome est somme toute mou. Pas mauvais. On n'y fait pas non plus du surplace, mais c'est quand même mou.

Rand a purgé la corruption du Ténébreux avec l'aide de Nynaeve. Un événement majeur s'il en est, mais qui passe inaperçu. Ça donne une saveur particulière à voir la réaction des protagonistes qui ne savent pas ce qui s'est passé à Shadar Logoth, mais du coup le changement attendu ne se fait pas sentir. Et pourtant, entre le fait que la Source est de nouveau pure et qu'à priori la dernière trace du mal de Shadar Logoth réside dans la blessure que Rand porte au flanc (et Padain Fain qu'on n'a pas revu depuis) sont quand même particulièrement impactant.
Dans ce tome, Rand est laissé de côté, à se remettre du contre-coup de son exploit passé inaperçu et à préparer l'Ultime bataille.

Perrin quant à lui court après sa belle. Et pour cela il semble prêt à tout. S'unir avec le Prophète pour sauver Faile ? À pire ? Comme d'habitude, Perrin se pose beaucoup de questions sur la moralité des choses, mais comment réagir quand le cœur de son existence est dans la balance ?
En tout état de cause, cette partie reste mollassonne aussi, les questionnements et introspections de Perrin étant peu passionnantes, même si le fait que Berelain cherche à en tirer parti donne un côté cocasse à la chose (cela dit, je me demande vraiment pourquoi elle continue).

Mat a donc fait la découverte de sa future épouse (selon sa prophétie personnelle). Sachant qu'il le fait en l'ayant kidnappée, ça ne part quand même pas du meilleur pied. Ajoutons que sa douce étant l'une des filles de l'Impératrice des neuf lunes - puisse-t-elle vivre éternellement - et accessoirement son héritière, et que les intrigues de l'autre côté de l'océan d'Arith semblent vouloir se résoudre de manière plutôt définitive, l'autre pied ne semble pas en meilleur état.
Voir Mat devoir se dépêtrer de cette situation est drôle, même si dans l'absolu, ça n'avance pas rapidement sur ce sujet.

Elayne lutte toujours pour son trône, et doit de plus gérer les egos des Aes Sedai, de la Famille, les Matriarches et les Athan Miere. Ça fait ressortir ses qualités de dirigeantes et amoindrit ses traits de fille gâtée, mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est quand même un sacré gâchis, alors que Rand lui avait offert ça sur un plateau. C'est assez rageant quand même. Pedron Niall me manque sur cet aspect, lui savait faire de la real Politik.

Egwene quant à elle doit gérer le siège de la Tour blanche, tout en essayant de ne pas massacrer les affiliés d'Elaida - ce qui pourrait se faire avec l'armée de Gareth et la capacité des sœurs révoltées à ouvrir des portails. Cette partie traîne aussi, même si des éléments se mettent en place et que le tome se finit sur un joli cliffhanger pour cet arc-là.

On retrouve aussi avec plaisir les (demi-)frères d'Elayne qui vont leur petit bonhomme de chemin.

Enfin, on voit poindre les prémisses qui pourront sans doute permettre aux Asha’man et aux Aes Sedai d'œuvrer ensemble - ce qui à titre personnel me semble une condition nécessaire pour vaincre le Ténébreux.

Note

Un 13/20 pour ce dixième tome.
Après un tome s'étant conclu sur un haut fait, ce tome ne fait que positionner les différents protagonistes, le haut-fait en question n'émergeant pas encore. Les choses progressent toutefois lentement et sans que ce tome ne soit mauvais, il n'en reste pas moins loin d'être inoubliable. Seul le cliffhanger de la fin permet de se dire qu'au prochain tome, ça va bouger.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Le Cœur de l'hiver - La Roue du temps, tome 09 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Cœur de l'hiver, tome 9 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Rand al’Thor succombe inexorablement aux assauts de la souillure, une infection instillée dans le saidin par le Ténébreux. Pire encore, les fidèles partisans du Dragon Réincarné sombrent eux aussi dans la folie destructrice qui mit jadis un terme à l’Âge des Légendes.

Alors que Rand faiblit, les Ténèbres tombent sur le monde.

Inconscients du danger, les Seanchaniens regroupent leurs forces avant de repartir à l’assaut tandis que les Rejetés s’unissent afin de détruire leur ennemi juré. Pour Rand, une seule solution : purifier le saidin. Pour réussir, il devra invoquer un antique pouvoir issu de l’Âge des Légendes. Une puissance si dévastatrice que la Création et le Temps risquent de ne pas survivre au choc…

Impression

Cette fois-ci, c'est Perrin qui va manquer à l'appel. Préférant Mat, ce n'est pas un drame, et puis ce n'est que de juste puisque Perrin avait pris le tome précédent.

On évacue rapidement l'arc concernant la rébellion Aes Sedai : Egwene avance. Voilà, l'arc est résumé (oui je sais aussi faire dans le concis).

Côté fille, on suit principalement le trio Elaydne, Birgite, Aviendha. Et pour une fois, ça passe bien. Elayne, à la tête du trio, doit travailler sur la composante politique, c'est à dire la reconquête du trône, parce que prendre ce qu'on lui offre, que nenni. À défaut de faire preuve de pragmatisme donc, on voit Elayne évoluer dans les sphères du pouvoir, et non seulement elle sait bien y faire, mais en plus les jérémiades ne sont plus (trop) de la partie. Comme quoi l'étiquette est en fait une bonne chose.
En tout état de cause, la partie est loin d'être gagnée, et il faudra à Elayne la jouer fine, et plus que cela même, pour regagner à la loyale le trône que sa maman a tout fait pour lui retirer, mais à l'insu de son plein gré, il faut l'admettre (mais peu le font dans le livre). En effet le Dragon a autre chose sur le feu que d'aider sa compagne ingrate, et du coup, reste neutre dans l'affaire. La présence des forces de Rand est donc plus une gêne qu'autre chose dans la reconquête du trône pour Elayne.

Côté garçons, on retrouve Mat, toujours dans la galère d'une façon ou d'une autre, mais plutôt en bonne compagnie relativement aux événements qui lui sont tombés dessus.
Il va lui falloir réussir à briser les chaînes qui le retiennent à Ebou Dar - chaînes à la fois physique avec l'occupation des Seanchaniens, mais aussi des liens qu'il a créé avec la dirigeante du coin.
Pour parfaire le tout, son grand cœur et sa parole donnée ne vont pas l'aider dans son envie d'évasion, d'autant plus que ce n'est pas la gratitude qui étouffe celles et ceux qui bénéficient de ses largesses.
Notons d'ailleurs au passage que Mat, comme à son habitude, cherchant à fuir son destin va s'y retrouver la tête la première pour un final des plus jouissifs, enfin si on aime bien voir souffrir notre ami.

Rand de son côté, démontre encore ses qualités de stratège en réussissant à prendre tout le monde à contre-pied, ennemis comme alliés et pseudo-alliés. Même la légendaire Cadsuane en est pour ses frais, même si tel un chat, elle saura rebondir pour mieux « guider » (ou tenter) notre berger vers ce qui lui semble être LA direction à prendre.
Le final le concernant est juste splendide, tant en terme de confrontation que d'implication dans l'équilibre du monde.

Notons quand même qu'en plus du plaisir de retrouver Mat et les actes de Rand, l'auteur sait nous proposer un approfondissement de son univers déjà très complet. L'invasion seanchanienne permet ainsi de mieux connaître cette culture, leur façon de faire et surtout de voir comment cette dernière va interagir (faire plier ?) les gens du cru. C'est fort plaisant d'avoir toujours ce world-building à l'œuvre après autant de tomes dans cette saga.

Note

Un 19/20 pour ce neuvième tome.
Après un tome de faible intérêt, Jordan repart de manière grandiose, fournissant à la fois une histoire intéressante à suivre, la continuation du world-building, mais aussi des éléments scénaristiques très structurant qui relance les cartes. Bref, on a hâte de voir comment tout ça se décline dans le futur.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Le Chemin des dagues - La Roue du temps, tome 08 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Chemin des dagues, tome 8 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Après avoir conquis la capitale de l’Illian, Rand al’Thor relève un nouveau défi : rejeter les forces ennemies venue reconquérir l’ancien empire d’Artur Aile-de-Faucon.

Quant à Egwene, désormais à la tête des Aes Sedai dissidentes, elle est en passe de prendre le contrôle de la Tour Blanche.

Tout semble se dérouler à merveille... mais la folie qui guette Rand menace de mettre à bas ce brillant édifice. Et le jour de l’Ultime Bataille, le Dragon Réincarné aura peut-être disparu depuis bien longtemps...

Impression

Alors le plus important dans ce tome : non mais il lui arrive quoi à Mat !?! Parce que si vous cherchez la réponse suite au final du précédent tome... bah faudra attendre.
Comment ça, c'est pas le plus important ? Bon, passons ce tome en revu alors.

Côté fille, on a des interminables jérémiades Aes Sedai / Famille / Peuple de la mer. Ça change un poil d'avec les Matriarches, mais bon globalement, on reste sur du bon aveuglement, de la tradition et de la mauvaise foi. On en a déjà eu plein, du coup, ça change pas vraiment. Elles ont quand même réussi à remettre le climat en place. Ça coûte énormément aux Aes Sedai et pour le coup, ce ne sont si ni Elaine, ni Ninaeve, pourtant à l'origine de la situation, qui payent les pots cassés. J'ai connu les Aes Sedai plus retorses et vindicatives.

Autre pseudo-changement : Elayne va récupérer son trône, mais comme il lui a été donné, genre ça compte pas voir en fait c'est une insulte. Bref, Elayne part à la reconquête de son royaume, mais en ayant peu de soutien, sa mère s'étant débrouillée pour insulter à mort la majorité des soutiens de sa maison avant de partir (d'accord, c'était la faute d'un Réprouvé en fait). Ça rame, et pour pas grand chose dans les faits : l'Andor est entouré des troupes du Dragon Réincarné qui a promis de donner le trone à Elaine. La succession est un poil truqué s'ils veulent pas se faire - encore - prendre une rouste par les aiels pourtant non ? Bah y a quand même tout un arc sur le sujet. Et l'attitude d'Elayne ne me donne pas envie de relever mieux.

La prise en main de son poste par Egwene est bien plus intéressant, d'autant qu'on voit émerger Garteth Bryne d'une part, et les manœuvres de l'ancienne Amyrlin et de sa Gardienne - ou comment démontrer que ce n'est pas pour le pouvoir que ces deux là étaient en haut de l'échelle.

Perrin est chargé d'une mission pleine de bon sentiment, mais que seule la chance des Taveren peut rendre possible. Surtout que personne n'y tient vraiment autour de lui. C'est un poil long pour ce que c'est, même si ça permet de récupérer en cours de route quelques personnages qui pourront avoir un impact par la suite. Le final est bien vu et remet en lumière les gars de Deux-Rivière.

Rand nous fait une belle démonstration de sa vision tactique sur le terrain. Mais le résultat en vaut-il la chandelle ? Rien n'est moins sûr, si ce n'est montré à quel point Rand est isolé et porter des doutes sur sa santé mentale. Folie qui ne semble pas se limiter à lui mais affecte aussi l'armée d'Asha’man qu'il a créé. Et d'ailleurs les utilisatrices du Saidar ne semblent pas dans leur assiète non plus. Mais qu'ont donc fait Elayne et Nyaneve ?

Note

Un 12/20 pour ce huitième tome.
Très en-deça du reste de la série, il n'apporte pas grand chose de nouveau à l'histoire et semble surtout présenter que nos héros ne semblent pas capables d'évoluer et foncent tête baissées sans calculer les conséquences de leurs actes. C'est fort dommage..

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Une Couronne d'épées - La Roue du temps, tome 07 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Une couronne d'épées, tome 7 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Après avoir échappé à la Tour Blanche, Rand a réussi un exploit : obtenir la fidélité de certaines Aes Sedai renégates. Mais il est toujours pris en tenaille entre les Suppôts des Ténèbres et les Seanchaniens, une pression dont il se passerait bien alors qu'il réunit ses forces pour s'attaquer au bastion de Sammael.

De leur côté, Elayne et Nynaeve cherchent un moyen de briser l'emprise du Ténébreux sur le climat. Quant à Egwene, elle conduit une armée vers Tar Valon.

L'Ultime Bataille approche.

Impression

Un tome plus centré politique. Je vous avais parlé de Rand qui jonglait avec ses conquêtes ? Et bien peut-être a-t-il rajouter le couteau de trop. En tout cas, ça donne pas mal de personnage aux intentions plus ou moins claires à gérer. Moi j'adore, mais ça peut perdre certain⋅e⋅s lecteur⋅rice⋅s.

Dans ce tome, on retrouve nos amis Seancheaniens qui ne vous veulent que du bien, pourvu que vous juriez fidélité à l'Impératrice, ce qui n'arrange pas top les affaires de Rand en plein dans sa campagne pour la conquête de l'Illian et de comment débusquer Samael de sa place forte sans y perdre la vie.
Heureusement la venue de Min semble parfois lui redonner le sourire parce que le fait d'essayer de frayer avec les Aes Sedai après s'être fait enfermé et molesté lui est quelque peu difficile. Et l'arrivée de la légendaire Cadsuane dans ce jeu de quille n'est pas pour simplifier tout cela.

Côté filles, Elayne et Nynaeve partent défier le Ténébreux et sa modification du climat. Toujours aussi têtes de mule et mauvaise foi, nous aurons toutefois l'immense bonheur de les voir devoir s'excuser auprès de Mat, et même lui demander un petit coup de main. Dire que ça leur coûte est un euphémisme.
Ah et oui, Lan revient dans le coin.

Egwene, après avoir été élue Chair d'Armylin en exil, cherche avant tout à ne pas se faire manipuler comme le pantin que les Aes Sedai veulent qu'elle soit et accessoirement trouver une armée pour reconquérir la Tour Blanche. Un programme ambitieux que la prise de la seule ville ayant résister aux aiels et même à Arthur Pendrag lui-même.

Enfin, on retrouve Mat, qui comme à son habitude, a le don pour se mettre dans des situations difficiles. Et pour une fois, il semble avoir trouvé quelqu'un à la hauteur de ses talents. Un véritable plaisir (et pas - que - parce que Mat est mon personnage préféré).
Le final du tome le concernant est haletant.

On passera aussi un peu de temps auprès du peuple de la Mer et de ses mystères.

Note

Un 18/20 pour ce septième tome.
Un tome fort réjouissant pour ceux qui n'ont pas du mal à suivre les multiples interlocuteurs. Le final des filles et de Mat est haletant. Celui de Rand beaucoup moins - sans doute parce qu'on l'attend depuis déjà quelques temps. Un très bon tome après un précédent tome par trop statique.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)